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ceux d'une paroisse entière ne devaient tous qu'un gateau. Les bourgeois d'Amiens étaient aussi tenus de présenter un gâteau au roi, lorsqu'il faisait son entrée dans leur ville.

Gâteau des Rois. Il était d'usage, depuis un temps immémorial, et par une tradition qui remontait jusqu'aux saturnales des Romains, de servir, la veille des Rois, un gâteau dans lequel on enfermait une fève qui désignait le roi du festin. Ce gâteau des Rois se tirait en famille, et c'était une occasion de resserrer les affections domestiques qui exercent une si heureuse influence sur les mœurs. Les cérémonies qui s'observaient en cette occasion avec une fidélité traditionnelle, ont été décrites par Pasquier dans ses Recherches de la France (livre IV, chap. IX): « Le gâteau, coupé en autant de parts qu'il y a de conviés, on met un petit enfant sous la table, lequel le maître interroge sous le nom de Phebe (Phoebus ou Apollon), comme si ce fùt un qui, en l'innocencé de son âge, représentât un oracle d'Apollon. A cet interrogatoire, l'enfant répond d'un mot latin domine (seigneur, maître). Sur cela, le maître l'adjure de dire à qui il distribuera la portion du gâteau qu'il tient en sa main; l'enfant le nomme ainsi qu'il lui tombe en la pensée, sans acception de la dignité des personnes, jusques à ce que la part soit donnée où est la fève; celui qui l'a est réputé roi de la compagnie encore qu'il soit moindre en autorité. Et, ce fait, chacun se déborde à boire, manger et danser. Qu'il n'y ait en ceci beaucoup de l'ancien paganisme, je n'en fais doute. Ce que nous représentons ce jour-là est la fète des saturnales que l'on célébrait à Rome, sur la fin du mois de décembre et au commencement de janvier. Tacite, au livre XIII de ses Annales, dit que dans les fêtes consacrées à Saturne, on était dans l'usage de tirer au sort la royauté; chose que l'on voit au doigt et à l'oeil s'ètre transplantée chez nous. >>

Au moyen âge, les grands nommaient quelquefois le roi du festin, dont on s'amusait pendant le repas. L'auteur de la vie de Louis III, duc de Bourbon (mort en 1419), voulant montrer quelle était la piété de ce prince, remarque que, le jour des Rois, il faisait roi un enfant de huit ans, le plus pauvre que l'on trouvat en toute la ville. Il le revêtait des habits royaux, et lui donnait ses propres officiers pour le servir. Le lendemain, l'enfant mangeait encore à la table du duc; puis, venait son maître d'hôtel qui faisait la quête pour le pauvre roi. Le duc Louis

de Bourbon lui donnait communément quarante livres; et tous les chevaliers de la cour chacun un franc, et les écuyers chacun un demi-franc. La somme montait à près de cent francs que l'on donnait au père et à la mère pour que leur enfant fût élevé à l'école.

On tirait le gâteau des Rois même à la table de Louis XIV. C'est ce que prouvent les Mémoires de Me de Motteville. « Ce soir, dit-elle à l'année 1648, la reine nous fit l'honneur de nous faire apporter un gâteau à Mme de Brégy, à ma sœur et à moi; nous le séparâmes avec elle. Nous bùmes à sa santé avec de l'hippocras qu'elle nous fit apporter. » Un autre passage des mêmes Mémoires atteste que, suivant un usage qui s'observe encore dans quelques provinces, on réservait pour la Vierge une part qu'on distribuait ensuite aux pauvres. « Pour divertir le roi, dit Mme de Motteville à l'année 1649, la reine voulut séparer un gâteau et nous fit l'honneur de nous y faire prendre part avec le roi et elle. Nous la fîmes la reine de la fève, parce que la fève s'était trouvée dans la part de la Vierge. Elle commanda qu'on nous apportat une bouteille d'hippocras, dont nous bûmes devant elle, et nous la forçàmes d'en boire un peu. Nous voulûmes satisfaire aux extravagantes folies de ce jour, et nous criâmes : La reine boit!»

Louis XIV conserva toujours l'usage da gâteau des Rois, même à une époque où sa cour était soumise à une rigoureuse étiquette. Le Mercure galant (janvier 1684), en fournit une preuve. J'emprunte l'analyse exacte qu'en a donnée Le Grand d'Aussy. I.a salle avait cinq tables: une pour les princes et seigneurs, et quatre pour les dames. La première de celles-ci était tenue par le roi, la seconde par le dauphin. On tira la fève à toutes les cinq. Le grand écuyer fut roi à la table des hommes; aux quatre tables des femmes, la reine fut une femme. Alors le roi et la reine se choisirent des ministres, chacun dans leur petit royaume, et nommèrent des ambassadrices ou ambassadeurs pour aller féliciter les puissances voisines et leur proposer des alliances et des traités. Louis XIV accompagna l'ambassadrice députée par la reine. Il porta la parole pour elle, et après un compliment gracieux au grand écuyer, il lui demanda sa protection que celui-ci lui promit, en ajoutant que, s'il n'avait point une fortune faite, il méritait qu'on la lui fit. La députation se rendit ensuite aux autres tables, et successivement les députés de celles-ci vinrent de même à celle de Sa Majesté. Quelques-uns

même d'entre eux, hommes et femmes, mirent dans leurs discours et dans leurs propositions d'alliance tant de finesse et d'esprit, des allusions si heureuses, des plaisanteries si adroites, que ce fut pour l'assemblée un véritable divertissement. En un mot, le roi s'en amusa tellement, qu'il voulut le recommencer encore la semaine suivante. Cette fois-ci, ce fut à lui qu'échut la fève du gâteau de sa table, et par lui en conséquence que commencèrent les compliments de félicitation. Il les reçut avec cette noblesse affable qui lui était propre. Une princesse, une de ses filles naturelles, connue dans l'histoire de ce temps-là par quelques étourderies, ayant envoyé lui demander sa protection pour tous les événements fàcheux qui pourraient lui arriver pendant sa vie. « Je la lui promets, répondit-il, pourvu qu'elle ne se les attire pas. » Réponse qui fit dire à un courtisan que ce roi-là ne parlait pas en roi de la fève. A la table des hommes, on fit un personnage de carnaval qu'on promena par la salle en chantant une chanson burlesque. Au commencement du XVIIIe siècle, les boulangers envoyaient ordinairement à leurs pratiques un gâteau des Rois. Les pâtissiers réclamèrent contre cet usage et intentèrent même un procès aux boulangers comme usurpant leurs droits. Sur leur requête, le parlement rendit, en 1713 et 1717, des arrêts qui interdisaient aux boulangers de faire et de donner, à l'avenir, aucune espèce de pâtisserie, d'employer du beurre et des oeufs dans leur pâte, et même de dorer leur pain avec des œufs. La défense n'eut d'effet que pour Paris; l'usage prohibé continua d'exister dans la plupart des provinces.

Les gâteaux à fève n'étaient pas réservés exclusivement pour le jour des Rois. On en faisait lorsqu'on voulait donner aux repas une gaieté bruyante. Un poëte du XIIe siècle, racontant une partie de plaisir qu'il avait faite chez un seigneur qui leur donnait une généreuse hospitalité, parle d'un gâteau à fève pétri par la chatelaine: Si nous fit un gastel à fève. Les femnies récemment accouchées offraient, à leurs relevailles, un gâteau de cette espèce.

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gaucourte et chaperon, sept aunes et demie de noir. »

GAUDERON, GAUDRON. -Plis ronds qu'on faisait autrefois aux fraises. Le journal de Henri III, par Pierre de l'Etoile, parle de collerettes à grands gaudrons, qui étaient de mode à cette époque.

GAUFRES. L'usage des gaufres, dit Le Grand d'Aussy (Vie privée des Français), remonte au moins au XIIIe siècle, car on en trouve le nom dans les poemes manuscrits de ce temps-là. C'était alors une pâtisserie qu'on vendait au peuple dans les rues. Aux jours de fêtes, les marchands de gaufres s'établissaient était nécessaire pour les cuire immédiaaux portes des églises avec tout ce qui tement. Ils vendaient leurs gaufres toutes chaudes. Charles IX, en 1560 leur défendit d'étaler les jours de Pàques, de Noël, de l'Assomption, de la Purification, de la Toussaint, de SaintMichel et de la Fête-Dieu; et, comme souvent plusieurs d'entre eux se plaçaient à la fois dans le même endroit, ce qui occasionnait des querelles et des luttes, il régla qu'ils seraient obligés d'être au moins à la distance de deux toises l'un de l'autre. « Les gaufres sont vait Champier au XVIe siècle. Pour eux. un ragoût fort prisé de nos paysans, écriau reste, il ne consiste qu'en une pâte liquide, formée d'eau, de farine et de sel. Ils la versent dans un fer creux, à deux mâchoires, qu'ils ont frotté auparavant avec un peu d'huile de noix, et qu'ils mettent ensuite sur le feu pour cuire la pâte. Ces sortes de gaufres sont très-épaisses. Celles que font faire chez plus minces et surtout plus délicates, eux les gens riches, sont plus petites et étant composées de jaunes d'œufs, de suere et de fine fleur de farine, délayés dans du vin blanc. On les sert à table comme entremets. Quant à leur forme, çois Ier les aimait beaucoup, et avait on leur a donné celle de rayons. Franmême, pour cet usage, des gaufriers en argent. »

GAULE. Ancien nom de la contrée qui s'appelle maintenant France. La Gaule était un peu plus étendue; elle avait pour limites au nord le Rhin, à l'est le Rhin et les Alpes, au sud les Pyrénées et la mer Méditerranée, à l'ouest l'océan Atlantique. Les Romains l'appelaient quelquefois transalpine; ils lui donnaient les noms de braccata à cause d'un pantalon appelé bracca (braie) que portaient les Gaulois, et comata, parce que les habitants lais

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saient flotter leur longue chevelure sur leurs épaules. Au temps de César, la Gaule se divisait en Belgique au nord, Celtique au centre (entre la Seine et la Loire), Aquitaine au sud. Dans la suite la Gaule celtique prit le nom de Lyonnaise, lorsque Auguste eut fondé la ville de Lugdunum (Lyon).

Au Ive siècle, la Gaule fut divisée en dix-sept provinces, savoir: la Germanie première, capitale Moguntiacum (Mayence); la Germanie seconde, capitale Colonia Agrippina (Cologne); la Belgique première, capitale Augusta Trevirorum (Trèves); la Belgique seconde, capitale Durocortorum ou Remi (Reims); la Lyonnaise première, capitale Lugdunum (Lyon); la Lyonnaise seconde, capitale Rotomagus (Rouen); la Lyonnaise troisième, capitale Cæsarodunum ou Turones (Tours; la Lyonnaise quatrième, capitale Senones Sens); l'Aquitaine première, capitale Avaricum ou Bituriges (Bourges); l'Aquitaine seconde, capitale Burdigala (Bordeaux); l'Aquitaine troisième ou Novempopulanie, capitale Elusa (Eauze); la Narbonnaise première, capitale Narbo-Martius (Narbonne); la Narbonnaise seconde, capitale Aqua Sextiæ (Aix); la Viennoise, capitale Vienna (Vienne); la Grande Séquanaise, capitale Vesontio (Besançon); les Alpes maritimes, capitale Ebrodunum (Embrun); les Alpes grées et pennines, capitale Darantasia (Montiers ou Moutiers en Tarantaise). Lorsque le catholicisme domina en Gaule, l'Eglise adopta pour les diocèses les circonscriptions qui avaient été établies par le gouvernement romain. Arles, où résidait le préfet du prétoire des Gaules, devint le siége d'un métropolitain qui porta quelque temps le titre de primat des Gaules. L'histoire de la Gaule avant et pendant la domination romaine a été écrite plusieurs fois. On peut consulter D. Pezron, Antiquité de la nation et de la langue des Celtes autrement appelés Gaulois, et Amédée Thierry, Histoire des Gaulois. Les mœurs et institutions de la Gaule trouveront leur place à l'article GAULOIS.

GAULOIS. Les Gaulois ou habitants de la Gaule ont exercé une grande influence sur le caractère et les mœurs du peuple français. Quoiqu'il ne soit pas de notre sujet de raconter l'histoire des Gaulois, nous devons caractériser rapidement le génie de ce peuple. Les Gaulois sont représentés par tous les historiens de l'antiquité comme un peuple ardent, mobile, prompt à entreprendre, prompt à se décourager, impétueux au premier

choc et cédant facilement à la résistance. « Au commencement du combat, dit Tite Live, les Gaulois sont plus que des hommes, et à la fin moins que des femmes. »« Le caractère commun de toute la race gallique, selon Strabon, c'est qu'elle est irritable et folle de guerre, prompte au combat, du reste simple et sans malignité. Si on provoque les Gaulois, ils marchent ensemble droit à l'ennemi et l'attaquent de front, sans s'informer d'autre chose. Aussi, par la ruse, on en vient aisément à bout; on les attire au combat quand on veut, où l'on veut, peu importent les motifs; ils sont toujours prêts, n'eussent-ils d'autre arme que leur force et leur audace. Toutefois, par la persuasion, ils se laissent amener sans peine aux choses utiles; ils sont susceptibles de culture et d'instruction littéraire. Forts de leur haute taille et de leur nombre, ils s'assemblent aisément en grande foule, simples qu'ils sont et spontanés, prenant volontiers en main la cause de celui qu'on opprime. » Il est facile de retrouver dans le peuple français de tous les temps, plusieurs des traits du caractère celtique esquissé par Strabon. L'ardeur guerrière des Gaulois les poussa en Italie, en Grèce, en Asie, et partout ils se signalèrent par leur courage; mais il leur manquait cet esprit de discipline et d'unité qui fut une des causes de la supériorité de Rome. Aucune de leurs institutions ne réussit à leur donner cette unité; on parle, il est vrai, d'assemblées de guerriers gaulois; mais elles ne comprenaient que les habitants de quelques provinces. Jamais elles n'embrassèrent la Gaule entière. Il existait au contraire entre les provinces des rivalités et des haines qui rendirent plus facile la conquête de la Gaule. Les Romains s'emparerent d'abord du sud-est de cette contrée et l'appelèrent Provincia romana (Provence). Bientôt Jules César trouva dans les divisions des Éduens et des Séquanais un prétexte de guerre, et il dompta la Gaule après dix années de combats (59-49). Deux classes seules, selon César, avaient de l'importance en Gaule, les prêtres ou druides et les nobles qu'il appelle chevaliers (equites).

A partir du règne d'Auguste, la Gaule ne fut plus jusqu'au ve siècle qu'une province de l'empire romain; elle en subit la langue, les lois et les institutions. Le druidisme (voy. DRUIDES) fut à son tour vaincu par le christianisme. La Gaule ne transmit rien à la France de ses institutions ni de sa religion; elle n'a exercé d'influence que par le génie celtique qu'on retrouve encore après tant de mélanges

et de révolutions dans le génie français. Quelques usages conservés dans les campagnes ou dans certaines provinces paraissent remonter jusqu'aux Gaulois. Le mot d'Aguilanneuf, que l'on emploie dans quelques contrées, celui d'Aguignette (Voy. AGUIGNETTE), que l'on retrouve ailleurs, rappellent l'usage des druides de cueillir le gui sacré au commencement de l'année (voy. GUI). Les feux de la Saint-Jean allumés dans les campagnes et quelquefois même dans les villes (voy. FEUX DE JOIE); les danses sous des guirlandes de fleurs et de feuillage; et quel ques autres coutumes se rattachent aux Gaulois. Quant aux monuments informes qu'ils ont élevés spécialement sur les bords de la Loire et dans la péninsule armoricaine, il est nécessaire de leur consacrer un article particulier.

GAULOIS (Monuments). Les monu

(Fig. A.)

(Fig. B.)

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ments gaulois se composent en général de fragments de rochers ou de pierres dont la forme est plus ou moins irrégulière, et qui sont tantôt isolées, tantôt groupées. On trouve généralement ces monuments, dont l'aspect est triste et presque sauvage, sur les landes de la Bretagne ou dans les forêts de l'ancienne contrée des Carnutes (Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, Vendée). Sler. Pierres debout ou menhirs, lichavens. Les pierres isolées, qu'on désigne quelquefois sous le nom de pierres debout, s'appellent en langue celtique menhirs ou peulvans (figure A). Aucune inscription, aucune sculpture n'indiquent la destination de ces menhirs ou peulvans; du moins jusqu'ici on n'en a trouvé aucune trace, et il a été impos sible de déterminer avec certitude le caractère de ces monuments. Servaient-ils à marquer les limites d'une contrée ou à perpétuer la mémoire d'un homme ou d'un événement? On est réduit à des hypothèses plus ou moins vraisemblables. Quelquefois les menhirs sont alignés et couvrent une superficie considérable; à Carnac (Morbihan), plus de douze cents menhirs se dressent sur les grèves de l'Océan. Il est impossible de n'être pas frappé des efforts gigantesques qui ont été nécessaires pour transporter et aligner ces masses granitiques. Lorsque les menhirs alignés se rapprochent par le sommet et forment des portes rustiques, on nomme ces pierres lichavens.

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SII. Cromlechs; pierres branlantes, etc. Les pierres druídiques dessinent quelquefois des spirales, des ellipses ou des cercles; on appelle cet ensemble de pierres cromlech (figure B). On a cru reconnaitre dans ces diverses combinaisons des notions astronomiques qui se conservaient dans les colleges des druides; mais on est encore réduit sur ce point à des hypothèses. Le peuple attache pres

que toujours des traditions merveilleu ses à ces monuments celtiques. Tantôt ce sont les fées, les dames blanches, qui ont apporté ces pierres du haut des montagnes et en ont

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formé des monuments; tantôt les paysans racontent que des nains malfaisants ha

bitent au milieu de ces rochers, et sortant la nuit de leurs cavernes, forment des danses, attirent au milieu d'eux les voyageurs, les enlacent dans leurs groupes, et les entraînent dans quelque précipice. Ce qui donne plus de force à ces idées superstitieuses, c'est que quelquesunes des pierres druidiques sont placées en équilibre et oscillent à la moin

(Fig. C.)

ne sont pas moins mystérieux que les menhirs et les cromlechs, et, quoique la dernière hypothèse soit vraisemblable, on ne pourra jamais pénétrer entièrement ces énigmes druidiques. Les demidolmens sont des pierres inclinées, dont une des extrémités seulement est ap

dre impulsion; d'autres tournent sur un pivot. On appelle ces pierres druidiques pierres branlantes, croulantes et tour

nantes.

SIII. Dolmens; demi-dolmens; allées couvertes. On nomme dolmen une table de pierre formée d'une pierre plate portée horizontalement par plusieurs roches verticales (fig. C); on considère ces monu

ments comme des autels druidiques. On a même cru reconnaître, sur la pierre plate des dolmens, des cavités par où s'écoulait le sang de la victime. L'imagination s'est représenté ces sacrifices humains: la victime attachée sur le rocher, le druide revêtu de sa robe blanche, la faucille d'or à la main, couronné de chène ou de verveine. Mais les dolmens puyée sur une pierre verticale; l'autre extrémité pose sur le sol. Enfin, on appelle allées couvertes de longues suites de pierres dressées, et portant des roches placées horizontalement pour fornier un toit (fig. D).

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SIV. Tombelles ou tumulus; ossuaires gaulois. On rattache encore aux monunents gaulois les tombelles ou tumulus; ce sont des monticules ou collines factices, qui indiquent la sépulture de quelque personnage illustre. Lorsque ce sont des ossuaires ou sépultures communes, la forme est allongée à la base; quand le tumulus n'est destiné qu'à un seul guerrier, la base est arrondie. Le squelette est placé sur le sol; une grosse pierre couvre la partie supérieure des corps; on trouve assez généralement une arme sous la tête et des ossements d'animaux autour du corps. On sait qu'en effet les Gaulois immolaient aux funérailles d'un guerrier son cheval de bataille. Quelque

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fois les ossuaires présentent des chambres sépulcrales formées de pierres brutes, réunies comme des dolmens et renfermant plusieurs individus assis ou couchés. Dans d'autres ossuaires, une chambre allongée, de la mème forme que les galeries couvertes, renferme les corps qui ont reçu une sépulture commune. Les tombelles sont parfois réunies en grand nombre et indiquent un champ de bataille ou le cimetière d'une ancienne ville.

SV. Camps gaulois; mardelles, etc.Les antiquaires classent encore parmi les monuments gaulois des enceintes formées de retranchements de terre et de pierres, qu'on suppose avoir servi de

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