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chève l'éducation de ces officiers; l'école de cavalerie de Saumur; l'école spéciale militaire ou école de Saint-Cyr; enfin le collége militaire de la Flèche. Quant à l'égale admissibilité de tous les Français aux dignités militaires, ce principe posé dans la constitution de 1791, a éclaté dans toutes nos armées, et élevé parfois les plus obscurs soldats aux premiers rangs de la hiérarchie militaire.- Consultez sur l'ancienne organisation des armées l'ouvrage du père Daniel, intitulé: Histoire de la milice française. Voy. dans ce Dic tionnaire pour les différents grades, les mots HIERARCHIE MILITAIRE, pour l'histoire des milices communales MILICES URBAINES et l'indication des principaux corps de troupes anciens et modernes au mot ORGANISATION MILITAIRE.

ARMÉE DE MER.-Voy. MARINE.'

ARMES. Les armes ont varié aussi souvent que l'art militaire. Les Gaulois n'avaient que des armes grossières, dont on trouve encore des fragments dans leurs tombeaux: des flèches, des haches souvent en pierres, et des épées qui ne tardaient pas à s'émousser ou à se briser. Les Francs portaient l'épée, la hache à deux tranchants qu'ils appelaient framée ou francisque, et dont ils se servaient pour combattre de près et de loin; enfin le hang ou angon, espèce de javeline ou javelot. Les capitulaires de Charlemagne parlent, en outre, de flèches, de casques et de cuirasses. On voit qu'à cette époque on s'occupait plus d'armes offensives que de défensives. Les rois se couvraient de la dépouille des bêtes sauvages, et les anciens historiens les appellent souvent reges pelliti, rois couverts de fourrures. On employait pour assiéger ou défendre les places des machines nommées catapultes et balistes, qui lançaient des pierres, des traits et des poutres. Ces machines se composaient de nerfs ou de cordes à boyau tendus avec force, et qui, en se débandant, lançaient au loin des projectiles. L'art de diriger ces machines s'appelait balistique.

Avec l'époque féodale, les armures changèrent. Les seigneurs retranchés dans leurs forteresses s'entourèrent d'une armure de fer dont les plis flexibles se prêtaient à tous les mouvements du corps. On appelait cotte de mailles ou haubert cette tunique d'anneaux de fer entrelacés. Une chaussure de mailles garantissait les jambes. Le casque pointu, tel qu'on le voit représenté sur la tapisserie de la reine Mathilde, l'éca ou bouclier long terminé en pointe faisaient partie de l'armure défensive du chevalier, au

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La figure A peut donner une idée d'un homme d'armes de cette époque. Elle représente la statue d'Elie, comte du Maine, telle qu'elle se voyait dans une église du Mans, au XVIIe siècle, époque où D. Bernard de Montfaucon l'a fait graver dans ses Monuments de la Monarchie française. Le comte du Maine, mort en 1109, est en costume de guerre, maillé de la tête aux pieds; son écu est orné d'une croix fleurdelisée.

L'avantage du haubert, dont on se servit aux Xie, XIIe et XIIIe siècles, parut tel que les chevaliers se l'attribuèrent exclusivement, et en interdirent l'usage aux simples écuyers.

Cette armure était à l'épreuve de l'épée; la lance seule était à craindre; pour en repousser les atteintes, on se garnissait d'une camisole épaisse et fortement rembourrée, qu'on appelait gambeson, gambesson, ganbeson, auqueton ou hoc

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beaucoup de la masse d'armes; il se composait d'un manche très-court auquel était suspendue une courroie ou chaînette munie à l'extrémité de boules de fer Ces boules étaient souvent hérissées de pointes. Un roman du moyen âge (Parthenopex de Blois), donne la description suivante du costume d'un chevalier:

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(Fig. H.) (Fig. K.) Le fléau d'armes (fig. K) se rapprochait

Chaussures de fer dessus chaussées
De lacs de soie bien lacées,
Il a un bon haubert vestu

Et a un bon double escu

Et bon heaume en chef lacie

Et en son poing un bon espie (lance);
Il a une espée longue et dure

Et bien moulue à sa mesure;

Une autre à son arçon pendue,

D'autre part une besague (hache à 2 tranchants) Et sa miséricorde a ceinte. (L. S. P.)

Ces armes suspendues aux murs des châteaux féodaux, en faisaient un des principaux ornements, et rappelaient la gloire des ancêtres. Un grand nombre de corporations étaient occupées à fabriquer les diverses pièces de l'armure. On en voit plusieurs,entre autres cel· les des blasonniers, des chapuiseurs, des bourreliers, occupées à fabriquer et orner les selles. La figure L, que

près les Monuments inédits de Willemin,

prouve que les croisés avaient imité les selles et les étriers des Sarrasins.

(fig.M), de

cuissards,

(Fig. N.)

(Fig. M.)

de brassards (fig. N), de gantelets, de

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mi-cuisse; les cuissards aux grèves par les genouillères, espèce de rotule de fer, sous laquelle jouaient les cuissards et les brassards; enfin, les brassards à la cuirasse par les épaulières. L'intérieur de cette armure, appelée de toutes pièces, était matelassé, et il y avait un petit espace entre l'homme et le coffre de fer dans lequel il était enfermé. Le cheval était également couvert d'une enveloppe de fer; la partie qui protégeait la tête se nommait chanfiein. Des housses flottantes ornées des armes des chevaliers couvraient quelquefois les chevaux, comme on peut le voir dans la figure P. Ce dessin, qui représente les ducs de Bourbon et de Bretagne lançant leurs chevaux l'un contre l'autre, est tiré d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale, intitulé le tournoi du roi René. Le heaume de l'homme d'armes se couvrit de plumes

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couronne (fig. R), symbole de la dignité du chevalier. La mode, le caprice des seigneurs, le goût de la singularité ou des traditions de famille firent charger les cimiers de figures monstrueuses; on y représenta des griffons, des guivres ou serpents, etc. Paris était renommé pour la fabrication de cette armure, et une de ses rues en a tiré le nom de rue de la heaumerie. Quelquefois on faisait flotter derrière le heaume de longs pendants qu'on appelait lambrequins (fig. P).

Les armes de l'infanterie française, au moyen âge, étaient principalement le coustil ou couteau, d'où vint le nom de coustilliers, et l'arc, d'où le nom d'archers (francs d'archers), fut donné aux premières compagnies régulières. L'arbalète fut apportée d'Asie, au commence

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pour bander l'arbalète d'un instrument en fer appelé cranequin, d'où les troupes armées de l'arbalète reçurent le nom de cranequiniers. La plupart des villes eurent des compagnies d'arbalétriers ou

cranequiniers. Les flèriches dont ils se servaient se nommaient carreaux ou carrelets. L'ordonnance de Charles VII, qui organisa, en 1448, l'infanterie des francs archers, prescrivit aux soldats de porter une trousse de dix-sept Jay carrelets ou flèches une dague, une épée, un justaucorps en cuir matelassé de laine, et enfin un casque sins ornement que l'on appelait salade, morion, bourguignote ou pot de fer

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de

(fig. T). La salade était aussi le casque de
certains cava-
liers, que l'on (Fig. W.) (Fig. U.)(Fig. V.
appelait eux-
mêmes salades.
Les fantassins
portaient quel-
quefois une ar-
me défensive
composée
plaques de fer
jointes ensem-
ble; on l'appe-
lait brigandi-
ne. Les soldats
qui en étaient
revêtus appar-
tenaient la plu-
part aux trou-
pes indiscipli-
nées qui porte-
rent la terreur
dans la France
(voy. GRANDES
COMPAGNIES).
On les désigna
sous le nom de
brigands, qui
est devenu sy-
nonyme de pil-
lard et de vo-
leur. Le fau-
chard (fig. U)
était encore aux
XIVe et XVe siè-
cles une des
armes dont se
servait l'infan-
terie. Il se com-
posait d'une
lame de fer lon-
gue et tran-
chante des deux

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côtés, et pla-
cée à l'extré-
mité d'un bois
de lance. On
l'appelait aussi
fauchon. La
pertuisane
(fig. V), et en-
suite la balle-
barde (fig. W),
remplacèrentle
fauchard, avec
lequel ces ar-
mes avaient de
grands rap-
ports.

On se

servait de la fronde dans l'infanterie française depuis un temps immémorial. Le poëme d'Abbon, qui raconte le siége de Paris par les Normands, au IXe siècle,

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