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Page lxxxij. (32) On peut assurer que M. d'Aguesseau étoit un véritable philosophe chrétien : la religion étoit le fondement de toutes ses vertus. Jamais il ne passa un jour de sa vie sans lire l'Écriture sainte. Il éprouvoit ce qu'on a déjà dit de ce livre, qu'on ne pouvoit le lire sans devenir plus vertueux. Convaincu des vérités de la religion, fidèle à tous les devoirs qu'elle impose, zélé pour l'honneur de l'église, affligé de ses malheurs, il répandit autour de lui et parmi tous ceux qui l'approchoient, cet esprit de religion dont il étoit animé.

Idem. (33) M. d'Aguesseau mourut le g février 1751. Il porta même au-delà du tombeau l'horreur du luxe, et la simplicité qui fit son caractère. Il voulut que ses cendres fussent mêlées et confondues parmi celles des pauvres, dans le cimetière de la paroisse d'Auteuil, où son épouse étoit enterrée. Leurs enfans ont fait élever une croix au pied de leur sépulture, dont les marbres ont été donnés par le roi. Il est à remarquer que la France a perdu, dans l'espace de deux mois, le maréchal de Saxe et le chancelier d'Aguesseau, les deux plus grands hommes qu'elle eût alors dans deux genres différens.

EN L'HONNEUR

DE MONSIEUR LE CHANCELIER

D'AGUESSEAU.

Cette Ode fut composée, en 1702, en l'honneur de d'Aguesseau, alors Procureur-Général, par Antoine Coray, de l'ile de Chios, et imprimée de format in-4°, avec des notes interprétatives du texte (en tout 16 pages). Cette pièce est aujourd'hui trèsrare, et pour compléter notre édition, nous avons cru la devoir placer ici. Le texte grec s'y trouve d'après un exemplaire de l'édition originale, appartenant à la bibliothèque publique de Grenoble ; la traduction française est littérale et fidèle: elle est faite par M. Nicolo-Poulo de Smyrne, littérateur plein de zèle pour la propagation des lumières dans la Grèce moderne.

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D'Aguesseau. Tome I.

g

ΤΩ ΕΚΛΑΜΠΡΟΤΑΤΩ ΑΝΔΡΙ

ΕΡΡΙΚΩ ΦΡΑΓΚΙΣΚΩ

ΤΩ ΔΑΓΕΣΣΕΙ,

ΤΩ ΚΑΘΟΛΟΥ ΒΑΣΙΛΙΚΩ ΠΡΟΚΟΥΡΑΤΩΡΙ,

ΩΔΗ.

ΔΥΩΔΕΚΑΣ Κ.

ΑΙΘΟΜΕΝΑΙΣΙ μενοιναῖς

δαμνάμενον κέαρ, ὁρμᾶ

πνεῖν μέγ', ὦ Μοῖσα, ὀξείᾳ τε
χρὴ ὑπακουσέμεν ἀ

5 νάγκᾳ, καὶ ὠκείᾳ φθάσαι

αἰετὸν ἱπτάμενον,

ἀλκᾷ νοὸς, ὄμματος ἀργοῦ ἅρπαγα,

ὃς τάχει τ ̓ ἤλεγξε καμόντας αήτας,
κ' ὠχριάσαντα λίπεν

το ὠκύπτερος φθόνῳ Φαέ

θοντ', ὠκέης νικαφόρου θ'

ὁρμᾶς ἐποπτάν.

HENRI FRANÇOIS

D'AGUESSEAU,

PROCUREUR-GÉNÉRAL DU ROI.

. ODE.*

I.

ENTRAINEE par des pensées brillantes, mon ame prend

un vol audacieux; il faut, ô Muse, obéir à la nécessité pressante, et atteindre, par les vigoureux élans de mon génie, l'oiseau de Jupiter qui, traversant les plaines de l'air, éblouit par son vol rapide les regards des mortels, fatigue et surpasse les vents par la vitesse de sa course, fait pâlir d'envie le soleil, qu'il laisse spectateur de son impétuosité victorieuse.

* Cette traduction est littérale.

ΔΥΩΔΕΚΑΣ β'.

Ἀλλὰ τὺ, πότνια Μοῖσα,

ζεῦξον εύπτερον ἄλκαρ

15 φροντίδων αἷψα τολμηρᾶν,

ὄφρα ΔΑΓΕΣΣΕΑ κε

λέυθῳ διώξῳ ἐν φανῇ,

πτήσιϊ δαιδαλέη

ὕμνων. Ἀρετὰν δὲ σὺν ἁγνῷ θάρσεϊ 20 ὑμνέειν ἔξω πέλεν ὕβριος, ἐντὶ δ ̓ ἀμερίοις σφαλεραί

γνῶμαι, ξένην αἶσαν κλέους

λαμπρὰν φθονήεντι σκότῳ

σιγᾶς καλύπτειν.

ΔΩΔΕΚΑΣ

25 Η ρα κενόφρονες εὐχαὶ

ὀξυτάταις μανίαις θέλω

γοντι θνατῶν φρένας, τυφλῷ
τ ̓ ἤτορι ἐσλὰ ῥέοντ',

ὠχρόν τε πλοῦτον διψάσι

3ο φροντίσιν ὑμνέομεν

ὄλβος δ' ἀρετὰς (σὲ μὲν ἁγνὴν ματέρα

Παλλὰς ἐσλῶν μαρτύρομαι) παρὰ θνατοῖς

ἔσχατος ἔσχε κλέους

μοῖραν, νεμεσσῶν ᾧ γ ̓ ἐγὼν

35 σπεύδω επασκῆσαι κλυταῖς

ἥρωα τιμαῖς,

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