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conserve la Bibliothèque nationale et qui contiennent également la partition de Lully 1.

SOMMAIRE

DU MARIAGE FORCÉ, PAR VOLTAIRE.

C'est une de ces petites farces de Molière, qu'il prit l'habitude de faire jouer après les pièces en cinq actes. Il y a dans celle-ci quelques scènes tirées du théâtre italien. On y remarque plus de bouffonnerie que d'art et d'agrément. Elle fut accompagnée au Louvre d'un petit ballet où Louis XIV dansa.

1. Voyez cependant ci-après, p. 81, note 2. 2. Voyez ci-dessus la Notice, p. 8 et 9.

PERSONNAGES1.

SGANARELLE.

GERONIMO.

DORIMÈNE, jeune coquette, promise à Sganarelle 2.

ALCANTOR, père de Dorimène.

ALCIDAS, frère de Dorimène.

LYCASTE, amant de Dorimène.

DEUX ÉGYPTIENNES3.

PANCRACE, docteur aristotélicien.

MARPHURIUS, docteur pyrrhonien ".

1. LES PERSONNAGES. (1675 A, 82, 84 A, 94 B.) — Acteurs. (1734.) Pour la distribution des rôles, voyez ci-après, p. 69 et 70, la liste du ballet, et ci-dessus, p. 7, la Notice.

2. SGANARELLE, amant de Dorimène.

GERONIMO, ami de Sganarelle.

DORIMÈNE, fille d'Alcantor. (1734.),

3. L'édition de 1734 remplace DEUX ÉGYPTIENNES par DEUX BOHÉMIENNES, qu'elle met à la fin de la liste.

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4. Sur ce nom, voyez ci-après, p. 3o, note 1, et sur celui de Marphurius, qui suit, p. 46, note 3. Nous remarquerons, en passant, que Molière cherche si peu à déguiser ses emprunts, qu'il cite même les noms propres inventés par ses prédécesseurs. Le docteur Pancrace de Gillet et le docteur Mamphurius de Boniface et le Pédant deviennent, dans des scènes analogues, le Pancrace et le Marphurius du Mariage forcé.

5. Le manuscrit Philidor ajoute : « La scène est dans une place proche de la maison de Sganarelle »; et l'édition de 1734 : « La scène est dans une place publique.

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LE MARIAGE FORCÉ.

COMÉDIE.

SCÈNE PREMIÈRE'.

SGANARELLE, GERONIMO.

SGANARELLE 2.

Je suis de retour dans un moment. Que l'on ait bien soin du logis, et que tout aille comme il faut. Si l'on m'apporte de l'argent, que l'on me vienne querir vite3 chez le Seigneur Géronimo; et si l'on vient m'en demander, qu'on dise que je suis sorti et que je ne dois revenir de toute la journée.

GERONIMO.

Voilà un ordre fort prudent.

SGANARELLE.

Ah! Seigneur Géronimo, je vous trouve à propos, et j'allois chez vous vous chercher ".

1. Sur la division de la pièce dans le manuscrit Philidor, voyez ci-dessus, la Notice, p. 13.

2.

SCÈNE PREMIÈRE.

SCANARELLE, parlant à ceux qui sont dans sa maison. (1734.)

3. Le mot vite n'est pas dans le manuscrit Philidor.

4. L'édition de 1734 fait de ce qui suit la scène II, ayant pour personnages: SGANARELLE, GERONIMO.

5. GERONIMO, ayant entendu les dernières paroles de Sganarelle. (1734.) 6. Sganarelle entre en parlant aux gens qui sont dans sa maison : c'est ainsi qu'on voit dans le Phormion de Térence (début de la scène 11) Géta dire à des gens du dedans : « S'il vient un certain homme roux me demander.... », et être interrompu comme Sganarelle par la personne chez laquelle il allait. (Note de Bret.)

MOLIÈRE. IV

GERONIMO.

Et pour quel sujet, s'il vous plaît?

SGANARELLE.

Pour vous communiquer une affaire que j'ai en tête, et vous prier de m'en dire votre avis.

GERONIMO.

Très-volontiers. Je suis bien aise de cette rencontre, et nous pouvons parler ici en toute liberté1.

SGANARELLE.

Mettez donc dessus, s'il vous plaît. Il s'agit d'une chose de conséquence, que l'on m'a proposée; et il est bon de ne rien faire sans le conseil de ses amis.

GERONIMO.

Je vous suis obligé de m'avoir choisi pour cela. Vous n'avez qu'à me dire ce que c'est.

SGANARELLE.

Mais auparavant je vous conjure de ne me point flatter du tout, et de me dire nettement votre pensée.

GERONIMO.

Je le ferai, puisque vous le voulez.

SGANARELLE.

Je ne vois rien de plus condamnable qu'un ami qui ne nous parle pas franchement.

GERONIMO.

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1. Très-volontiers, et je suis bien aise de cette rencontre. Nous pouvons parler en toute liberté. (Ms. Philidor.)

tout court :

2. C'est-à-dire, couvrez-vous. On disait aussi mettez » voyez le Bourgeois gentilhomme, acte III, scène Iv, où mettez revient ainsi trois fois; et le vers 852 de l'École des femmes (tome III, p. 221). Le paysan Lucas dit : «< Boutez dessus : » voyez le Médecin malgré lui, acte Ier, scène v.

SGANARELLE.

Promettez-moi donc, Seigneur Géronimo, de me par

ler avec toute sorte de franchise.

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Oui, foi d'ami. Dites-moi seulement votre affaire.

SGANARELle.

C'est que je veux savoir de vous si je ferai bien de me marier.

Qui, vous?

GERONIMO.

SGANARELLE.

Oui, moi-même en propre personne. Quel est votre avis là-dessus?

GERONIMO.

Je vous prie auparavant de me dire une chose.

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Ma foi, je ne sais ; mais je me porte bien.

GERONIMO.

Quoi? vous ne savez pas à peu près votre age?

SGANARElle.

Non est-ce qu'on songe à cela?

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