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depuis longtemps préparé. Or, il y a ce fait important à considérer : c'est que si l'inhalation de ce dernier gaz n'est pas nuisible, elle ne donne pas l'effet désiré; et d'autre part, que si le gaz était assez impur pour que son inhalation entraînat la mort, il ne pourrait pas être respiré du tout, il sera expectoré immédiatement.

Quand le protoxyde d'azote est pur, il n'a pas plus de saveur et d'odeur que l'air ordinaire, et il est parfaitement agréable aux poumons. J'estime que, pour montrer aux sujets la manière dont je désire qu'ils commencent à respirer le gaz, j'en absorbe moi-même pas moins de 100 litres par jour (sic).

Il n'y a pas de réaction consécutive à l'inhalation de cet agent, qui diffère sous ce rapport de tous les autres stimulants. Cela tient simplement à ce qu'il agit sur le sang, et non sur la substance des poumons ou d'autres organes. Des phtisiques se sentent souvent plus forts

Des baisers que mon âme essaime dans le vent.
Elle est le fruit d'amour savoureux et vivant,
Que le sang de ton cœur vivifie et colore.
Les lèvres sont les fleurs charnelles d'une flore
Edénique. Elle sont sous l'émail purpurin
Qui les frotteles bords entr'ouverts d'un écrin,
Dont tes dents, au corail des gencives ouvrées
Sont les perles d'amour laiteuses et nacrées.

(Le Missel.)

RAOUL PASCALIS.

En 1593, le bruit courut que les dents étant tombées à un enfant de Silésie, âgé de sept ans, il l'ui en était venu une d'or à la place d'une de ses grosses dents. Horlius, professeur en médecine dans l'université de Helmstadt, écrivit en 1595 l'histoire de cette dent, et prétendit qu'elle était en partie naturelle, en partie merveilleuse, et qu'elle avait été envoyée de Dieu à cet enfant, pour consoler les chrétiens affligés par les Turcs. Figu

pendant les jours qui suivent l'inhalation du gaz, parce qu'il fournit au sang l'oxygène, c'est-à-dire l'élément dont le défaut les rend de jour en jour plus faibles. Toutefois ces bons effets ne sont que temporaires.

Quand on a affaire à des névralgies provenant d'un défaut de vitalité ou d'oxygenation du sang, le protoxyde d'azote procure un soulagement instantané. Ce fait et c'est un fait — n'a pas encore attiré l'attention des médecins. De quoi se compose le protoxyde d'azote ou gaz hilarant? Exactement des mêmes éléments, oxygène et azote, que l'air ordinaire, mais en proportions différentes. Dans l'air, il y a, en chiffres ronds, 1/5 d'oxygène et 4/5 d'azote. Dans ce gaz, 1/2 d'oxygène et 1/2 d'azote, ou en volume, 1 d'oxygène et 2 d'azote. L'oxygène est l'élément vital par excellence et ce gaz en renferme pluɛ que l'air; sous son influence, la vie s'exerce avec un peu plus d'énergie.

rez-vous quelle consolation, et quel rapport de cette dent aux chrétiens et aux Tures. En la même année, afin que cette dent d'or ne manquât pas d'historiens, Rollandas, en écrit encore l'histoire. Deux ans après, Ingolsteterus, autre savant, écrit contre le sentiment de Rollandus, qui fait aussitôt une belle et docte réplique. Un autre grand homme, nommé Libavius, ramasse tout ce qui avait été dit de la dent, et y ajoute son sentiment particulier. Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages, sinon qu'il fût vrai que la dent était d'or. Quand un orfèvre l'eut examinée, il se trouva que c'était une feuille d'or appliquée à la dent avec beaucoup d'adresse ; mais on commença par faire des livres et puis on consulta l'orfèvre.

FONTENELLE.

Un pauvre diable peut se faire opérer de la pierre et de la cataracte, amputer une cuisse, tout cela aussi bien que s'il était millionnaire, mais il ne peut se faire arracher une dent; pourtant, parfois un confrère, un employé d'hôpital, veut bien s'en

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Le chloroforme et l'éther agissent comme sédatifs et dépriment l'action du cœur en réduisant le nombre des pulsations de 70 à 20 ou 25 par minute; et cela, parce qu'ils diminuent la quantité d'oxygène nécessaire. Le gaz hilarant, au contraire, agit comme exhilarant, parce que, en apportant un excès d'oxygène aux poumons, il augmente les pulsations de 15 à 20 par minute. Les premiers agents sont léthifères, le dernier est vital.

Je crois ne pas exagérer en évaluant le nombre des décès causés par le chloroforme à 1 sur 1,000 anesthésiés. J'ai donné le gaz 150,000 fois sans un seul accident, et je doute qu'il y ait jamais eu un cas bien authentique de mort attribuable au protoxyde d'azote, c'est-à-dire où il n'y ait pas eu quelque autre cause suffisante pour produire le résultat.

Je n'ai eu qu'une part indirecte à la grande découverte de l'anesthésie, je n'en ai été que l'occasion, et cepen

occuper, il enlève la bonne, laisse la mauvaise, heureux s'il ne lui casse pas la mâchoire, lui perfore le palais ou lui envoie la racine dans le sinus.

Dr VERNEUIL, 1883.

Si l'on considère le brevet de Docteur comme nécessaire et comme suffisant pour le Dentiste, le Docteur pourra ouvrir un cabinet de Dentiste, tout en étant dans la plus complète ignorance de son art.

Où l'aurait-il appris ? Est-ce à la Faculté, est-ce dans les hôpitaux ? Nul ne s'en occupe. Il n'y a ni chaires, ni cliniques. Jamais dans les hôpitaux on ne soigne les dents, et l'extraction, l'ultima ratio, qui est à l'art dentaire ce que la poudre à canon est aux relations des peuples, est laissée aux infirmiers, aux élèves débutants.

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dant, sans moi, elle n'eût pas été faite, au moins à cette époque. Serai-je donc taxé d'une prétention exagérée en disant que le monde m'est pratiquement redevable de l'usage anesthésique du protoxyde d'azote, que j'ai fait revivre et dont j'ai démontré la valeur après un abandon et un oubli de 15 années ?

Je laisse le sujet au jugement impartial de la profession et du public.

G. Q. COLTon.

LE DOSSIER DE LA COCAINE
(Suite)

Le docteur J. Howel Way (Medical News) dit qu'il fit une expérience sur lui-même avec la cocaïne, qui eut des suites dangereuses et qui faillit se terminer tragiquement. A six heures du soir, il s'injecta un quart de grain de cocaïne sous la peau de l'avant bras ; ne voyant pas de résultat, il renouvela la piqûre quinze minutes après. A six heures trente, n'ayant observé aucun symptôme général, il prit un demi-grain, ce qui faisait en tout un grain dans l'espace d'une demi-heure.

Dix minutes après, les effets toxiques parurent. Il devint agité; respiration, 30; superficielle, suspirieuse; pouls, 120; aphasie et anxiété précordiale croissante. « Il était, dit-il, alors 6 h. 50. Vingt minutes s'étaient « écoulées depuis la dernière piqûre, mes pupilles se di<< lataient lentement: mes facultés intellectuelles « étaient nettes et calmes; il n'y avait pas de douleurs, « ni à la tête, ni ailleurs. Les respirations étaient reve« nues à la fréquence normale, mais très superficielles << et suspirieuses; le pouls 140, faible et à peine percep

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α

«

L'ART DENTAIRE.

<< tible au poignet. Je me promenai dans la pièce pen• dant trois ou quatre minutes : mais je me sentais alors << faible et épuisé, et je fus obligé de me coucher sur le «< canapé. A 7 h. 20, j'étais dans un état voisin du col« lapsus. Les facultés intellectuelles parfaitement nettes « et normales; les pupilles grandement dilatées; la bou« che sèche et une sensation comme d'un corps étran«ger dans le pharynx. Les respirations superficielles, « suspirieuses, réduites à onze par minute; le pouls « était à 180, très faible, tremblottant et imperceptible « au poignet; les extrémités froides, le corps chaud au << toucher, mais je me sentais glacé. On me plaça de« vant le feu, le corps entouré de couvertures de laine, « tandis qu'on me frictionnait vigoureusement les pieds << et les mains: un sentiment de mort prochaine m'en< vahit non pas un sentiment de peur, mais une con«viction que mon état physique était tel que la mort « était inévitable. Mon esprit resta parfaitement lucide « et je donnai des directions pour mon traitement aux < personnes qui m'entouraient. Je pris des doses répé«tées d'ammoniaque et de digitale, la première m'ayant « paru être d'un grand secours. A 7 h. 30, mon état empirait et j'attendais, comme tous ceux qui m'en« touraient, une terminaison fatale. Mes extrémités « avaient perdu toute faculté de mouvement et de sen«sation. Je luttai avec toute la force de ma volonté, ré« clamant des doses répétées d'ammoniaque, qui m'a « paru donner assez de force pour me mouvoir. Des vo« missements pénibles eurent lieu deux fois; je rejetai « soixante grammes environ de substance blanche et « mousseuse qui bientôt disparut ne laissant qu'un fai«ble résidu blanc. Les respirations étaient maintenant

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