Du grand pacte commun qui nous lie ici bas. MANCINI-NIVERNAIS. LES ABRICOTS. Un homme était propriétaire Il s'augmente et grossit. Il vient un vent fort qui secoue Il en tombe au moins la moitié. Lui dit : Pourquoi pleurer, mon maître? Ouvrons ces fruits tombés, et vous allez connaître Que le coup de vent est heureux. Voyez-vous? ils sont tous verreux; De l'arbre ils mangeaient la substance, Et ne pouvaient venir à leur maturité. C'est le vent de l'adversité Qui fait des faux amis disparaître l'engeance. LEMONNIER. L'OURS ET LES ABEILLES. JADIS dans le creux d'un rocher La république des abeilles, Dont chacun vante les merveilles, L'homme n'osait en approcher. Un ours aux environs avait son domicile, La république était tranquille.. L'honneur de sa protection. Mais qu'offrir en reconnaissance? On n'avait que du miel; le miel fut présenté: Le seigneur à son tour leur promit, et pour cause, Le miel était fort de son goût : Il pria l'an suivant qu'on redoublât la dose, Et jura de sa part de redoubler de soins. Lorsqu'un prince nous prie on sent bien qu'il commande. Tous les ans de nouveaux besoins Faisaient toujours doubler l'offrande. Et comme ci-devant, le don accoutumé. Mais l'ours n'entendit pas raison, Attendu leur malheur qui lui faisait pitié. GUICHELET. Pour échapper à la furie D'un loup dont elle est poursuivie, Une brebis se jette en un buisson. Le loup, mis en défaut, détale. La brebis se dégage en laissant sa toison. Cette fable, je crois, n'a besoin de morale. UN loup malade, et gardant sa tanière, La morale la plus austère. Sur leurs malheurs, hélas! mon ame est attendrie; Et je vais l'être enfin le reste de ma vie. Je veux les employer à courir au secours Quel plaisir d'être aimé de tout le voisinage! On vit très-bien de racines, de glands; Mais craint que l'orateur ne soit dans le délire. Fait ses adieux, et se retire. Trois jours après, tremblant qu'il ne fût mort, Il le trouve convalescent, Un jeune et tendre agneau; puis aperçoit sa mère Se débattait encore, et pleurait son enfant. Oh! oh! dit-il alors, flairant la bonne chère, Tu devenais mouton, disais-tu l'autre jour; Avait sur mon esprit fait telle impression, Quoi! tu serais si sot... On ne vit pas de rien. J'étais mouton lorsque j'étais malade; Mais je suis loup quand je me porte bien. Mme LAFERANDIÈRE. |