L'AIGLE ET LE PÉLICAN. TOUT A FAIT retiré du monde, Un pélican vivait au sommet d'un vieux pin, D'aimer, de soulager, de servir son prochain: On venait le chercher. Il était sans enfans, Même les soulageant de sa propre substance, Vivait un autre oiseau d'humeur toute contraire; En vrai despote, non en père. Aux méchans même a souvent droit de plaire. Qu'arrachait au trépas son effort généreux, Que vois-je! dit l'aiglon dans sa surprise extrême; Je ne le croirais pas. Peut-on porter si loin Être ainsi son propre bourreau! Oui, dit le pélican, je connais un oiseau - Un oiseau! quel est-il? C'est celui dont l'aurore Et tout l'éclat dont le soleil se dore Ne peuvent étonner le regard assuré; C'est vous, seigneur, qui, de gloire enivré, C'est vous qui méprisez la douce jouissance Votre pouvoir est redouté; Mais on chérit ma bienfaisance: Le bon lot est de mon côté. qui montre la lanterne magique. MESSIEURS les beaux esprits, dont la prose et les vers Sont d'un style pompeux et toujours admirable, Mais que l'on n'entend point, écoutez cette fable, Et tâchez de devenir clairs. Un homme qui montrait la lanterne magique Attiraient chez lui grand concours: Jacqueau (c'était son nom) sur la corde élastique Puis faisait le saut périlleux, Et puis sur un cordon, sans que rien le soutienne, Un jour qu'au cabaret son maître était resté, Notre singe en liberté Veut faire un coup de sa tête: Il s'en va rassembler les divers animaux Qu'il peut rencontrer dans la ville; Chiens, chats, poulets, dindons, pourceaux Entrez, entrez, messieurs, criait notre Jacqueau; Vous charmera gratis : oui, messieurs, à la porte Va se placer, et l'on apporte La lanterne magique : on ferme les volets, Fit bâiller, mais on applaudit. Content de son succès, notre singe saisit Et crie en le poussant : Est-il rien de pareil? Ses rayons et toute sa gloire. Voici présentement la lune; et puis l'histoire Voyez, messieurs, comme ils sont beaux! Voyez... Les spectateurs, dans une nuit profonde, Le fait est que je ne vois rien. Moi, disait un dindon, je vois bien quelque chose; Mais je ne sais pour quelle cause Je ne distingue pas très-bien. Pendant tous ces discours le Cicéron moderne C'était d'éclairer sa lanterne. FLORIAN. LE DIVORCE. DEUX moineaux francs s'aimaient avec ardeur; Que trop d'amour soit si près de la haine! Je vois trop bien que vous ne m'aimez << Et que, touché d'autres appas, << L'inconstance ailleurs vous appelle! « Vous délaissez la mère et les petits...> Le moineau méprisa ses cris. pas, Mainte belle en ce cas aurait été légère: Las! on ne raisonne jamais. Bien loin d'être indulgens, chacun des deux s'emporte : |