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que a eun se prononcer hautement sur afé du malheureux qui vient d'être assasod neduore d'officiers et de soldats de l'an... que traje de citoyens de toutes les classes Cicer aux députés qu'ils fassent entendre au Roi a France entiere pour le renvoi des régiments Das au moment où S. Exc. le ministre des finances 、 cas de dire à la tribune, que les trésors de la France ne sex teat plus désormais qu'à payer une armée toute nail serait étrange que ce vœu fût plus long-temps

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repousse.

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- parait que la girouette ministérielle avait incliné un moment pour le renouvellement intégral de la Chambre des acputes. Le 6, le préfet de Marseille, qui probablement avait vega cette nouvelle par une dépêche télégraphique, s'était capressé de faire placarder une proclamation aux électeurs de son département, où il leur rappelait leurs devoirs dans une circonstance aussi importante. Sans doute on aura oubhe de contremander cette mesure par une seconde dépèche télégraphique. M. le préfet s'est un peu trop pressé, et. à cette précipitation, on serait tenté de croire qu'il n'a point étudié l'allure du ministère actuel; il aurait su que rien n'est plus variable et plus fugitif que ses résolutions et qu'on doit se garder d'y croire légèrement, attendu que fort souvent il est probable qu'il n'y croit pas lui-même.

- L'inquisition sur les pièces de théâtre est poussée plus loin qu'elle ne l'a jamais été. MM. les gentilshommes de la Chambre, renforcés par la direction générale de la librairie, montrent sur ce point une sévérité qui désespère les auteurs vivants, et qui n'épargne pas même les auteurs morts. Les préfets, pour ne pas être en reste, se montrent si chatouilleux sur le moindre mot équivoque, que bientôt les pièces de l'ancien répertoire ne pourront plus être jouées en province. Dernièrement, à Toulouse, on a fait rayer de l'affiche l'opéra intitulé: Béniouski, ou les exilés du Kamschalka. On a trouvé que ce titre était séði

tieux, dans un pays où il y a des citoyens exilés sans jugement, envers lesquels la compassion est iuterdite sous peine d'amende et de prison. On croit que les représentations de Tancrède seront incessamment défendues, dans la même ville, attendu que les mots de liberté et de patrie s'y

rencontrent trop fréquemment, et sont toujours applaudis. Tout cela ne doit pas surprendre, lorsqu'on songe, qu'à Paris, sur le premier théâtre de la France et de l'Europe, les pièces les plus connues sont impitoyablement mutilées. Ainsi, le Mariage de Figaro ne se montre plus aujourd'hui que dépouillé de ce qu'il avait de plus spirituel et de plus piquant; le couplet de Brid'oison, et une foule de mots heureux qui n'effarouchaient pas le despotisme impérial, ont paru intolérables sous un gouvernement constitutionnel. Dans les épigrammes dirigées contre les grands, on substitue adroitement au mot grands celui de riches ; on trouve sans doute qu'il est moins révolutionnaire d'attaquer les riches que d'attaquer les grands. Si ce changement vient de MM. les gentilshommes de la chambre, il fait beaucoup d'honneur à leur discernement. Enfin, les scrupules sur les allusions et les applications sont poussés si loin, qu'on ne fait pas difficulté de leur sacrifier la vérité historique. C'est pour cela sans doute que les frères Franconi nous montrent tous les soirs Kléber et les vainqueurs de l'Egypte en cocarde blanche.

au

M. Barthélemy mérite moins de reproches qu'on ne l'avait cru d'abord. Sa proposition, il est vrai, a excité les plus vives alarmes et a ébranlé le crédit public, mais d'un tre côté, elle a fourni à un ministre une si heureuse occasion d'illustrer à peu de frais unc foule de parents, de cousins, d'alliés, d'amis et de serviteurs zélés, que nous ne doutons pas que le ministère ne soit revenu envers M. Barthélemy à des sentiments plus doux, et ne soit disposé à lui pardonner de grand cœur une démarche, qui en définitif n'a été préjudiciable qu'à la France, et qui en revanche a donné les moyens de satisfaire beaucoup de vanités particulières. Tout annonce en effet que le ministère n'est pas éloigné de transiger pour la loi des élections qui, n'intéressant que la liberté publique, n'a que des droits très-secondaires à la sollicitude ministérielle. Il est inutile de dire qu'en parlant ainsi du ministère, nous ne le regardons pas comme formant un tout homogène. Nous n'avons en vue que la majorité composée de deux ministres, qui commence à entrer en hostilités contre la minorité composée de quatre. M. Courvoisier, en qui la Chambre est accoutumée à voir un organe fidèle du ministre dont il est l'ami,

a déjà manifesté à la tribune son indignation contre les pétitions relatives au maintien de la loi des élections. Ces pétitions, s'est-il écrié dédaigneusement, sont rédigées dans les cabarets. Comme la fortune rend fier! comme les orateurs qui ont le bonheur d'écrire dans les antichambres, sous la dictée d'un ministre, sont disposés à accabler de leur superbe mépris les pauvres électeurs qui écrivent dans les cabarets sous la dictée de leur conscience! M. Duvergier de Hauraune, organe non moins fidèle et modèle d'une soumission plus aveugle encore, s'il est possible, a obtenu qu'on mît à sa disposition toutes les colonnes du Moniteur pour faire part au public d'une petite opinion où il propose des moyens de remédier à l'abus des patentes prises au moment des élections, et surtout à l'absence d'un grand nombre d'électeurs qui ne se rendent point dans les colléges électoraux. Le moyen de parer à ce dernier inconvénient serait, suivant M. Duvergier de Hauranne, de subdiviser le grand collége électoral en petits colléges qui s'assembleraient dans les arrondissements et dans les cantons. Par là se trouveraient rétablies les influences locales, ce que la loi des élections a voulu prévenir, et ce qui se trouve parfaitement en rapport avec les intentions de M. Barthélemy et de ses adhérents. Tandis que M. Duvergier de Hauranne rédige les préliminaires de la paix qui se prépare, les publicistes de la police ne sont point oisifs. M. Decaze s'est empressé, comme on l'a vu, de corriger ce qui était échappé à la franchise un peu âpre du général Dessoles. Mais c'est peu d'avoir pris ce soin à la tribune, les écrivains à sa solde poursuivent la même tâche avec beaucoup moins de ménagement, et M. Decaze n'est le plus souvent exalté dans ces pamphlets mercénaires, qu'aux dépens de M. Dessoles qu'on y traite avec autant d'injustice que d'inconveLa conclusion innocente qu'on peut tirer de ces petites attaques, c'est que M. Decaze est infiniment plus habile que M. le président du conseil des ministres, et qu'en conséquence il est indispensable au bonheur de la France que M. Decaze devienne premier ministre. Il nous semble qu'on emploie maintenant à l'égard de M. Dessoles la même manœuvre qu'on employait, il y a trois mois, à l'égard de M. de Richelieu. Il y a des hommes qui ont tant de confiance dans leur propre habileté et dans la bonhomie du public, qu'ils ne jugent pas même nécessaire de varier leurs

nance.

moyens.

Quoi qu'il en soit, si le ministre de l'intérieur est disposé à entendre raison pour la loi des élections, qui ne garantit que les intérêts nationaux, on peut affirmer qu'il n'adhérera à aucune transaction pour la loi du 9 novembre, qui est la plus solide garantie du despotisme ministériel. Plusieurs pairs ayant eu l'audace d'avancer que cette loi n'était plus d'aucune nécessité dans les circonstances actuelles, on leur a, à l'instant même, prouvé par des faits, qu'elle était indispensable à la marche du gouvernement. Au premier coup de sifflet, les commissaires de police se sont mis en campagne et les saisies se sont succédé avec une rapidité qui nous a donné un avant - goût de l'époque où les Chaml res, en se séparant, laisseront un champ libre aux velléités d'arbitraire et aux persécutions de fantaisie; mais par un trait de cette politique adroite, dont les secrets sont si familiers à M. le ministre de l'intérieur, c'est uniquement sur les écrits libéraux que cet accès de sévérité s'exerce; les écrits ultra-royalistes, quelque violents qu'ils soient, ont été épargnés. On espère par-là que la majorité de la Chambre des pairs se laissera attendrir, et qu'elle consentira à laisser vivre cette loi qu'on voudrait lui présenter en ce moment comme un instrument dirigé uniquement contre les libéraux, et dont les royalistes n'ont rien à redouter. Quelque savante que soit cette combinaison, nous doutons qu'elle réussisse, et que l'ascendant du génie de M. Decaze puisse balancer les leçons de l'expérience.

Ce ministre avait cependant réfuté M. Lanjuinais de manière à obtenir plus de ménagement de la part de la majorité des pairs, et son discours méritait bien qu'on lui laissât la jouissance paisible de la loi de novembre; mais quelques pairs seulement, au nombre desquels figure M. de Fontanes, se sont montrés reconnaissants. S. E. s'est indignée des craintes injuricuses et calomnieuses qu'on témoigne sur quelques provinces fidèles. Elle n'a pu s'empêcher de convenir qu'il s'y manifestait quelques symptômes d'agitation; mais elle a dit que le gouvernementy attachait peu d'importance, et c'est vraisemblablement tout ce que demandent les agitateurs, qui loin d'être blessés de l'indifférence du gouvernement, en sont au contraire enchantés, parce qu'elle leur permet de mûrir leurs projets et d'en poursuivre tranquillement l'exécution. Au reste, M. Decaze, en défendant la Vendée, n'était pas sur son

terrain comme en defendant la loi de novembre. Quand il a voulu prouver lindispensable nécessité de cette loi bienfaisante, il n'a eu qu'un signe à faire, et les commissaires de police se sont élancés, saisissant à tort et à travers, pour démontrer l'excellence du régime préconisé par le ministre. Mais les provinces fidèles ne sont pas aussi dociles à la voix de M. Decaze que les commissaires de police. Elles se sont montrées peu jalouses de justifier l'opinion qu'il avait émise sur leur compte, et pendant qu'à la tribune il se rendait garant de leur tranquillité, des lettres arrivées à Paris annonçaient que dans les provinces fidèles il y avait eu une grande revue où chefs et soldats avaient montre l'enthousiasme des temps de Charette. On conçoit que ces nouvelles puissent inspirer quelques craintes aux esprits vulgaires; mais S. E. le ministre de l'intérieur ne craint rien, et par conséquent la France peut dormir tranquille. On dit même que S. E. en particulier, n'a jamais été dans une position plus heureuse et plus enivrante. Jamais ses salous n'ont été aussi peuples, ni sa cour aussi brillante. Les libéraux d'antichambre, qui ont envie d'être employés dans la police, les employés de police qui ont envie d'être préfets, les préfets qui ont envie d'être pairs, les pairs qui out envie d'être ambassadeurs, font retentir aux oreilles de S. E. un concert de louanges non interrompu. Tous s'accordent à regarder sa conduite comme un chef-d'œuvre d'habileté, et son ministère comme le plus glorieux que la France ait vu, sans excepter ceux de Sully, de Richelieu, et de Colbert. Il est doux de s'entendre dire de ces choseslà, et bien difficile de ne pas y croire ; aussi assure-t-on que S. E. y croit fermement ; mais il lui reste sans doute encore un ami pour lui faire observer qu'un ministre ne doit pas regarder ses antichambres et ses salons comme l'écho de l'opinion publique.

La tranquillité est de nouveau troublée à Nîmes. La présence du comédien Huet a fourni aux agitateurs une occasion, qu'ils ont avidement saisie. Non contents d'avoir jeté des couronnes à ce comédien, et de s'être permis d'accoler au cri de Vive le Roi, celui de Vive Huet, ils ont voulu forcer des citoyens paisibles à les imiter; le refus qu'ils ont essuyé, ne les a rendus que plus turbulents, et au sortir du spectacle, quelques protestants ont été maltrai

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