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te en forme de champ plein d'herbes. Tigé, fe dit des Palmes & des Fleurs. Timbré, fe dit de l'Ecu couvert du Cafque ou Timbre.

Tortillant, fe dit de la Guivre ou Serpent.

Tourné, fe dit du Croiffant & autres pièces tournées.

Trace, eft le même qu'Ombré. Voyez Ombré.

Tranché, fe dit de l'Ecu divifé diagonalement en deux parties égales, de droite à gauche.

Treilliffe, eft le fretté plus ferré.

Trois, deux, un, fe dit de fix pièces dif pofées, trois en chef fur une ligne, deux au milieu, & une en pointe de l'Ecu.

V.

Airé, fe dit de l'Ecu, & des pièces chargées de Vairs.

Vergette, fe dit de l'Ecu rempli de paúx, depuis dix & au delà.

Verfé, fe dit des Glands, Pommes de Pin, Croiffans, &c.

Vétu, fe dit des efpaces que laiffe une grande lozange qui touche les quatre, flancs de l'Ecu.

Vilené, fe dit du Lion, dont on voit le fexe.

Virolé, fe dit des Boucles, Mornes, & Anneaux, des Cornes, Huchets, Trompes, Vivré, fe dit des Fafces, Bandes, Paux, &c. à replis quarrés, comme la Bande de la Baume.

Vuide, fe dit des Croix & autres pièces
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ouvertes, au travers desquelles on voit le champ, ou fol de l'Ecu.

Ce que 'eft que la Fable

Son origi

Combien il y a de fortes de Fables.

CHAPITRE VII.

ARTICLE I.

De la Fable en général,

QU'eft-ce que la Fable?

R. C'est un mêlange & un compofé de faits réels & de menfonges embellis & ornés, foit pour inftruire les hommes, foit pour les flatter, ou les tourner en ridicu les. Souvent auffi la Fable n'est qu'une fimple fiction, qui contient un précepte, caché fous une image allégorique.

D. Quelle eft l'origine de la Fable?! R. La plupart des Fables héroïques font nées de la Vérité même, c'eft-à-dire de Hiftoire ancienne tant facrée que profane, dont plufieurs evènemens ont été altérés en différentes manières & en différens tems, foit par les opinions populaires, foit par les fictions poétiques.

D. Combien y a-t-il de fortes de Fables?

R. On peut les réduire à deux claffes, dont l'une comprend l'Apologue ou les Fa bles morales, & l'autre les Fables héroïques.

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ARTICLE 11

De l'Apologue.

Où l'on traite 1. des régles générales dob Server dans l'Apologue; 2. des qualités du Stile de la Fable; 3. de l'étendue qu'on doit donner à chaque Pièce; 4. des ornemens du Récit, qui confiftent dans les images, les defcriptions, les portraits, les allufions, les expreffions, la naïveté. 5. Des qualités de la Moralité de la Fable; 6. des Auteurs qui ont le mieux réuffi dans ce genre d'écrire, favoir Efope, Pbèdre, la Fontaine, avec une idée de leur vie, de leur caractère, & du mérite de leurs Pièces, examinées ou féparément, ou com parées les unes avec les autres, pour que l'on puiffe juger de leurs beautés & de leurs défauts; 7. des Fables de Pilpai, de celles de Mr. de la Motte de l'Académie Françoife, & de celles de Mr. Richer Avocat au Parlement de Rouen; 8. du but principal des Fables, de la vraisem blance & du riant qui doit s'y trouver; 9. de la manière de réciter les Fables; & de ce qu'il faut observer par raport aux geftes.

D. Quelles font les Fables morales?

R.

L'Apolo.

Ce font celles où l'on inftruit les gue ou les

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R

Fables

Hommes par un badinage agréable, qui fe ales. change en précepte. Telles font les Fables d'Efope & de Phèdre, celles de Mrs. de la Fontaine & Richer, & quantité d'autres, dont les perfonnages ordinaires font des Animaux que l'on fait parler chacun felon son instinct. On donne à ces fortes de Fable le nom d'Apologue. Quoique les Animaux y foient les principaux Acteurs, tous les autres Etres peuvent y être admis. On y voit non feulement l'Homme qui caufe avec le Lion, le Serpent avec la Lime; mais le Pot de fer avec le Pot de terre; deforte que l'Apologue eft en quelque forte un monde, où les Etres parlent tous, & parlent une langue qu'ils entendent tous également.

Ce qu'il

D. Qu'y a-t-il d'effentiel à obferver dans faut obfer-les Fables morales, pour qu'elles puiffent être utiles?

ver dans

les Fables morales.

R. L'image allégorique de ces fortes de fictions doit être jufte & naturelle. L'image eft naturelle, quand elle eft vraisemblable, & que rien n'eft contraire à l'instinct des Animaux que l'on fait parler. L'image eft jufte, lorfqu'elle repréfente fimplement & fans équivoque l'action & les caractères qu'on veut peindre, enforte que la Moralité en foit une conféquence évidente. La Fable doit plaire; il faut que l'agréable y foit joint à l'utile. Plus moderée que la Satyre, elle épargne à ceux qu'elle cenfure le chagrin d'être nommés. Sevère dans fa Morale, elle ne fouffre rien de licentieux, ni qui puiffe donner atteinte à fon objet principal. Afin que les Fables foient utiles à tout le monde, fur-tout aux enfans, les allégories doivent être prifes d'objets phyfiques & qui frapent les fens. Le

but

:

but de l'Apologue eft de rendre palpables les maximes de Morale; il ne faut donc pas cacher ces vérités abftraites fous un voile métaphyfique. Par la même raifon, les objets les plus connus font préférables; l'image étant familière, aide l'efprit à conce voir les vérités cachées fous l'allégorie. C'est encore pour le même fujet qu'on met ordinairement des Eftampes à la tête des Fables. Les diverses fenfations fe prêtent un fecours mutuel; & ce qui frappe tout à la fois les yeux & les oreilles, s'imprime plus aisément dans la mémoire.

D. Quelles doivent être les qualités du Qualités Stile de la Fable?

du Stile de

R. L'élégante & naïve fimplicité eft effen- la Fable. tielle à la Fable. Efope, Phèdre, la Fontaine, voila nos modèles. Les Fabulistes, qui ont voulu montrer plus d'efprit qu'eux, fe font égarés: ils ont changé les ornemens naturels en de faux brillans. On doit donc prendre pour' Guides ces grands Maîtres. S'il faut du neuf, c'est dans les fujets & dans les images, non dans l'expreffion & dans le caractère. Cependant comme chacun a fon tour d'efprit & fon expreffion particulière, tout ce qu'on peut faire de mieux, c'eft de fe régler fur les bons modèles, & de fuivre fon naturel. Le fublime, le fimple, le naïf, l'enjoué ont leurs varietés, qui n'en détruisent point l'effence.

D. Quelle doit être l'étendue de la Fa- Quelle

ble?

étendue

la Fable.

R. Cette étendue n'eft pas déterminée, doit avoir On dit en général qu'elle doit être courte mais il ne faut pas prendre cette maxime à la lettre. Il y a des fujets plus étendus les uns que les autres. Il faut cependant que

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ces

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