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Certes l'effet de ce choc inattendu aurait été bien affreux! Quel horrible bouleversement, quels craquemens épouvantables dans cette terre déjà si bien ornée, lorsque les pôles s'affaissant refoulèrent les terres et les mers jusqu'à l'équateur! Que devinrent ces belles eaux, ces verts gazons, ces superbes ombrages? La terre n'était-elle sortie si belle des mains du Créateur, que pour présenter quelques momens après l'image du chaos? Mais cet affaissement des pôles par l'effet de la rotation propre à divertir les enfans dans un cabinet de physique, n'est pas non plus une vérité démontrée.1 « La figure » de la terre, dit le cardinal Gerdil aussi bon physicien que grand métaphysicien, » est un de ces phénomènes primitifs qui >> ne reconnaissent pas l'attraction pour » cause. » Ne nous fions pas trop aux sciences quand elles sont enseignées dans un esprit d'opposition à la Religion. Les calculs peuvent être rigoureux, mais les données sur lesquelles ils reposent sont souvent très-fautives. En général les principes

Voir la Note.

Ce n'est qu'une hypothèse ingénieuse pour expliquer les phénomènes célestes, et qui ne nous empêchera pas de croire, sur le témoignage précis de Moïse, que l'objet de la création du soleil, de la lune et des étoiles est le service de l'homme, et l'embellissement de sa demeure.' La terre loin d'être subordonnée au soleil était déjà magnifiquement parée et abondamment pourvue de ce qui était nécessaire aux premiers besoins de l'homme, que cet astre n'existait pas. Elle avait ses fontaines qui l'arrosaient comme une pluie bienfaisante, ses fleuves, ses mers ses forêts, ses prairies verdoyantes, ses arbres fruitiers chargés de graines et de fruits; elle avait sa lumière et ses ténèbres, son soir et son matin, et toutefois elle ne tournait pas encore, et aucun astre ne l'attirait encore en raison inverse du quarré des distances; et nulle comète ne lui avait encore imprimé ce choc qui au dire des mathématiciens fit naître son double ou son triple

mouvement.

1 Fiant luminaria in firmamento cæli, et dividant diem ac noctem, et sint in signa et tempora, et dies et annos.

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aurait été bien affreux! Quel horrible bouleversement, quels craquemens épouvantables dans cette terre déjà si bien ornée, lorsque les pôles s'affaissant refoulèrent les terres et les mers jusqu'à l'équateur! Que devinrent ces belles eaux, ces verts gazons, ces superbes ombrages? La terre n'était-elle sortie si belle des mains du Créateur, que pour présenter quelques momens après l'image du chaos? Mais cet affaissement des pôles par l'effet de la rotation propre à divertir les enfans dans un cabinet de physique, n'est pas non plus une vérité démontrée.1 « La figure » de la terre, dit le cardinal Gerdil aussi bon physicien que grand métaphysicien, » est un de ces phénomènes primitifs qui >> ne reconnaissent pas l'attraction pour » cause. » Ne nous fions pas trop aux sciences quand elles sont enseignées dans un esprit d'opposition à la Religion. Les calculs peuvent être rigoureux, mais les données sur lesquelles ils reposent sont souvent très-fautives. En général les principes

Voir la Note.

de la philosophie moderne étant contraires à la vérité, ne peuvent avoir qu'une influence fâcheuse même sur les progrès des sciences. « La première fois, dit M. de » Maistre, que l'esprit religieux s'emparera » d'un grand mathématicien, il arrivera >> très-sûrement une révolution dans les >> théories astronomiques.

Ne craignons pas d'avouer que sans les causes finales, ce qui faisait le sujet principal de notre admiration dans l'univers n'existerait plus. Nous n'y verrions que les effets d'une cause aveugle; que des jeux du hasard; que des combinaisons bizarres, semblables à ces figures que l'oeil découvre quelquefois au milieu des nuages diverse ment colorés, ou dans ces pétrifications formées dans le sein des cavernes par les lentes filtrations de l'eau. L'enfant s'amuse de ces accidens singuliers, mais l'homme raisonnable qui n'aperçoit ni intelligence dans la cause, ni motif dans les effets, daigne à peine y arrêter ses regards.

Non-seulement on ne pourrait pas supposer que la Divinité agit au hasard, et sans but déterminé, mais il ne serait pas moins absurde de dire qu'elle est gênée dans ses opérations, et qu'elle n'a pas cette indépendance entière, et cette liberté souveraine, essentielles à l'Être infini. Qui

oserait en effet lui refuser la liberté de créer, ou de ne pas créer; de manifester son pouvoir au dehors, ou de rester en luimême dans un éternel repos; de façonner à son gré ce qu'il produit, et de dispenser à ses créatures les qualités qu'il veut?

Parfaitement libre dans la production de ses ouvrages; libre d'une souveraine liberté dont la nôtre n'est qu'une faible image, et une légère participation, Dieu a fait l'univers au moment précis qu'il a marqué lui-même dans ses décrets éternels. Il y a employé le temps qu'il a jugé conve nable, et lui a donné le degré de perfection agréable à ses yeux. Le vrai Dieu n'est pas comme ces divinités impuissantes du paganisme assujetties à un destin qui entraînait les hommes et les dieux. Moïse

Souveraine liberté de

Dieu.

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