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d'accord, pourquoi se battre? c'est la réflexion qui se présente naturellement, et qui n'a pas échappé au Journal que nous citons. «< Il ne conçoit pas, ajoute-t-il, qu'avec » ce public assentiment de toutes les opinions, elles continuent à » se faire une guerre à mort. » C'est en effet difficile à concevoir. Mais n'est-ce pas une preuve évidente que la liberté, la gloire, la prospérité ne sont pas tout ce que cherche; qu'il y a quelque chose de plus puissant qui remue au fond des cœurs ; qu'il est une cause plus active de cette lutte acharnée ? Nous nous faisons illusion, dit M. de Chateaubriand, » nous croyons de bonne » foi que la liberté est notre idole;

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» erreur. »

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l'on

Hélas! n'avions - nous pas naguère liberté, gloire, prospérité ? et cependant on s'est battu. Qu'estce donc qui agite les peuples d'un bout du monde à l'autre ? Qu'estce qu'on veut? une seule chose, mais qui se poursuit depuis le commencement du XVIIIe siècle; qui est le mobile secret de toutes les révolutions; l'unique nécessaire du siècle des lumières, auprès duquel la liberté, la gloire, la prospérité ne sont rien : c'est de fonder le règne de la philosophie moderne sur les débris du christianisme.

VRAIS PRINCIPES

OPPOSÉS

AUX ERREURS DU XIX' SIÈCLE.

On ne parle jamais plus de philosophie De l'étude que dans les siècles où l'on s'en éloigne de la Philosophie. davantage, et l'on peut remarquer que les sectes philosophiques se multiplient à mesure que les états se corrompent. C'est ce que l'on vit à Rome lorsque cette ville superbe oublia la simplicité des premiers temps et les sages maximes de ses fondateurs la philosophie l'envahit. Les doctrines d'Épicure, après avoir corrompu les Grecs, vinrent hâter sa décadence. C'est ce qu'on voit de nos jours dans divers états de l'Europe, et partout où l'empire de la Religion s'est affaibli. Mais c'est surtout

en France que ces sectes exercent leurs ravages; elles y pullulent comme ces insectes qui prennent naissance dans la corruption.

L'homme qui n'a rien de fixe dans ses croyances, se livre naturellement à toutes les folies de son imagination. Il se crée des doctrines qui n'ont d'autre appui que les égaremens de son cœur. Il dédaigne les enseignemens invariables de la Religion, et de là naît entre la Religion et ces fausses doctrines une guerre qui ne peut avoir de fin.

Mais au milieu de ces systèmes, ouvrages de l'erreur, il est une philosophie fondée sur la vérité, qui moins présomptueuse ne refuse pas de s'allier à la foi; qui se plaît à s'aider de ses lumières; qui sent la nécessité de ses conseils ; qui écoute avec docilité ses avis, et qui ne s'égare jamais dans ses propres pensées. Cette philosophie est la seule qui mérite d'être cultivée; ce sont ses principes que nous nous proposons d'exposer ici, et cette entreprise ne sera pas sans utilité pour la jeunesse.

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