L'auteur des Recherches philosophiques a également défendu la doctrine des idées innées. « Si l'idée ne précédait pas dans l'esprit l'expression, jamais on ne pourrait >> nous faire comprendre le sens des mots; >> et nous n'entendrions pas plus les mots » ordre et justice, que nous n'entendons. » des mots forgés à plaisir..... donc l'idée » existe avant le mot qui la représente. Sans idées innées, que serait notre ame? cette ame créée à l'image de Dieu, et dont la vie est la pensée. Ne serait-elle qu'une table rase, qu'une simple capacité de recevoir ce que les sens pourraient y introduire, mais qui n'aurait rien, tant que les sens n'y auraient rien introduit? Certes' ce serait là une image bien peu digne de son divin modèle ! Quoi! un être vide de raison; dépourvu de toutes connaissances; aussi disposé à recevoir l'erreur que la [ vérité; incapable d'en apercevoir de luimême la différence, serait fait à la ressemblance de l'Etre souverainement intelligent! Mais, dira-t-on, comment concevoir des idées qui restent si long-temps oisives dans l'enfant naissant, ou qui le seront peut-être S toujours dans le sourd-muet? Ces idées. seraient en eux, et ils n'en auraient aucune connaissance! Sans doute comme un homme profondément endormi ignore les idées qui sont en lui. Ces idées y sont oisives comme dans le jeune enfant ; mais attendez que les facultés du corps aient reçu leur développement, et que l'ame puisse être servie par ses organes, et cet enfant pensera aussi bien que l'homme endormi lorsqu'il aura repris ses sens et que ses organes ne seront plus enchaînés par le sommeil. Attendez que l'un ait appris à se servir de la parole, et que l'autre en ait repris l'usage, et cette parole comme une vive lumière qui pénètre dans un lieu obscur viendra leur manifester ces pensées qui étaient comme cachées dans le secret de l'entendement quasi in caveis abditioribus.' La difficulté de comprendre l'existence des idées innées, de ces idées qui appar tiennent à la substance même de l'esprit, et qui existent séparément de leur expression, n'est donc pas une raison de les 1 Saint Augustin. L'auteur des Recherches philosophiques a également défendu la doctrine des idées innées. « Si l'idée ne précédait pas dans l'esprit l'expression, jamais on ne pourrait >> nous faire comprendre le sens des mots; » et nous n'entendrions pas plus les mots » ordre et justice, que nous n'entendons » des mots forgés à plaisir..... donc l'idée » existe avant le mot qui la représente. » Sans idées innées que serait notre ame? cette ame créée à l'image de Dieu, et dont la vie est la pensée. Ne serait-elle qu'une table rase, qu'une simple capacité de recevoir ce que les sens pourraient y introduire, mais qui n'aurait rien, tant que les sens n'y auraient rien introduit? Certes ce serait là une image bien peu digne de son divin modèle ! Quoi! un être vide de raison; dépourvu de toutes connaissances; aussi disposé à recevoir l'erreur que la vérité; incapable d'en apercevoir de luimême la différence, serait fait à la ressemblance de l'Être souverainement intelligent! Mais, dira-t-on, comment concevoir des idées qui restent si long-temps oisives dans l'enfant naissant, ou qui le seront peut-être toujours dans le sourd-muet? Ces idées seraient en eux, et ils n'en auraient aucune connaissance! Sans doute comme un homme profondément endormi ignore les idées qui sont en lui. Ces idées y sont oisives comme dans le jeune enfant; mais attendez que les facultés du corps aient reçu leur développement, et que l'ame puisse être servie par ses organes, et cet enfant pensera aussi bien que l'homme endormi lorsqu'il aura repris ses sens et que ses organes ne seront plus enchaînés par le sommeil. Attendez que l'un ait appris à se servir de la parole, et que l'autre en ait repris l'usage, et cette parole comme une vive lumière qui pénètre dans un lieu obscur viendra leur manifester ces pensées qui étaient comme cachées dans le secret de l'entendement, quasi in caveis abditioribus. 1 1 La difficulté de comprendre l'existence des idées innées, de ces idées qui appar tiennent à la substance même de l'esprit, et qui existent séparément de leur expression, n'est donc pas une raison de les 1 Saint Augustin. rejeter. Tout ce qui tient à la nature Loi natu relle. Cette importante question des idées innées, se lie à celle de la loi naturelle, ou plutôt c'est la même question. |