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VOLTAIRE.

nissaires quand ils ne vont point au combat; car les Turcs regardent comme barbare la coutume des chrétiens de porter des épées en temps de paix, et d'entrer armés chez leurs amis et dans leurs églises.

Ils s'adressèrent au baron de Grothusen et au chancelier Mullern: ils lear dirent qu'ils venaient dans le dessein de servir de fidèles gardes au roi; et que, s'il voulait, ils le conduiraient à Andrinople, où il pourrait parler lui-même au grand seigneur. Dans le temps qu'ils faisaient cette proposition, le roi lisait des lettres qui arrivaient de Constantinople, et que Fabrice, qui ne pouvait plus le voir, lui avait fait tenir secrètement par un janissaire. Elles étaient du comte de Poniatowski, qui ne pouvait le servir à Bender, ni à Andrinople, étant retenu à Constantinople, par ordre de la Porte, depuis l'indiscrète demande des mille bourses. Il mandait au roi que les ordres du sultan pour saisir ou massacrer sa personne royale, en cas de résistance, n'étaient que trop réels; qu'à la vérité le Sultan était trompé par ses ministres; mais que plus l'empereur était trompé dans cette affaire, plus il voulait être obéi; qu'il fallait céder au temps et plier sous la nécessité; qu'il prenait la liberté de lui conseiller de tout tenter auprès des ministres par la voie des négociations; de ne point mettre de l'inflexibilité où il ne fallait que de la douceur, et d'attendre de la politique et du temps le remède à un mal que la violence aigrirait sans ressource.

Mais ni les propositions de ces vieux janissaires, ni les lettres de Poniatowski, ne purent donner seulement au roi l'idée qu'il pouvait fléchir sans déshonneur. Il aimait mieux mourir de la main des Turcs, que d'être en quelque sorte lear prisonnier: il renvoya ces janissaires sans les vouloir voir, et leur fit dire que s'ils ne se retiraient, il leur ferait couper la barbe; ce qui est dans l'Orient le plus outrageant de tous les affronts.

Les vieillards, remplis de l'indignation la plus vive, s'en retournèrent, en criant: Ah! la tête de fer! puisqu'il veut périr, qu'il périsse. Ils vinrent rendre compte au pacha de leur commission, et apprendre à leurs camarades à Bender l'étrange réception qu'on leur avait faite. Tous jurèrent alors d'obéir aux ordres du pacha sans délai, et eurent autant d'impatience d'aller à l'assaut qu'ils en avaient eu peur le jour précédent.

L'ordre est donné dans le moment: les Turcs marchent aux retranchemens; les Tartares les attendaient déjà, et les canons commençaient à tirer.

Les janissaires d'un côté, et les Tartares de l'autre, forcèrent en un instant ce petit camp; à peine vingt Suédois tirèrent l'épée; les trois cents soldats furent enveloppés et faits prisonniers sans résistance. Le roi était alors à cheval, entre sa maison et son camp, avec les généraux Hord, Dardoff et Spaar; voyant que tous ses soldats s'étaient laissé prendre en sa présence, il dit de sang-froid à ces trois officiers: "Allons défendre la maison; nous combattrons," ajouta-t-il en souriant, "pro aris et focis."

Aussitôt il galoppe avec eux vers cette maison, où il avait mis environ quarante domestiques en sentinelle, et qu'on avait fortifiée du mieux qu'on avait pu. Ces généraux, tout accoutumés qu'ils étaient à l'opiniâtre intrépidité de leur maitre, ne pouvaient se lasser d'admirer qu'il voulût de sang-froid, et en plaisantant, se défendre contre dix canons et toute une armée; ils le suivent avec quelques gardes et quelques domestiques, qui faisaient en tout vingt personnes.

Mais quand ils furent à la porte, ils la trouvèrent assiégée de janissaires; déjà même plus de deux cents Tures ou Tartares étaient entrés par une fenêtre, et s'étaient rendus maîtres de tous les appartemens, à la réserve d'une grande salle, où

les domestiques du roi s'étaient retirés. Cette salle était heureusement près de la porte par où le roi voulait entrer avec sa petite troupe de vingt personnes; il s'était jeté en bas de son cheval, le pistolet et l'épée à la main, et sa suite en avait fait autant.

Les janissaires tombent sur lui de tous côtés; ils étaient animés par la promesse qu'avait faite le pacha de huit ducats d'or à chacun de ceux qui auraient seulement touché son habit, en cas qu'on pût le prendre. Il blessait et il tuait tous ceux qui s'approchaient de sa personne. Un janissaire qu'il avait blessé lui appuya son mousqueton sur le visage; si le bras du Turc n'avait fait un mouvement, causé par la foule, qui allait et qui venait comme des vagues, le roi était mort; la balle glissa sur sa joue, lui emporta un bout de l'oreille, et alla casser le bras au général Hord, dont la destinée était d'être toujours blessé à côté de son maître.

Le roi enfonça son épée dans l'estomac du janissaire; en même temps ses domestiques, qui étaient enfermés dans la grande salle, en ouvrent la porte: le roi entre comme un trait, suivi de sa petite troupe, on referme la porte dans l'instant, et on la barricade avec tout ce qu'on peut trouver.

Voilà Charles XII dans cette salle, enfermé avec toute sa suite, qui consistait en près de soixante hommes, officiers, gardes, secrétaires, valets-de-chambre, domestiques de toute espèce.

Les janissaires et les Tartares pillaient le reste de la maison, et remplissaient les appartemens. "Allons un peu chasser de chez moi ces barbares," dit-il: et se mettant à la tête de son monde, il ouvrit lui-même la porte de la salle, qui donnait dans son appartement à coucher; il entre et fait feu sur ceux qui pillaient.

Les Turcs, chargés de butin, épouvantés de la subite apparition de ce roi, qu'ils étaient accoutumés à respecter, jettent leurs armes, sautent par la fenêtre, ou se retirent jusque dans les caves; le roi profitant de leur désordre, et les siens animés par le succès, poursuivent les Turcs de chambre en chambre, tuent ou blessent ceux qui ne fuient point, et en un quart d'heure nettoient la maison d'ennemis.

Le roi aperçut, dans la chaleur du combat, deux janissaires qui se cachaient sous son lit: il en tua un d'un coup d'épée; l'autre lui demanda pardon, en criant amman. "Je te donne la vie." dit le roi au Turc, "à condition que tu iras faire au pacha un fidèle récit de ce que tu as vu." Le Ture promit aisément ce qu'on voulut, et on lui permit de sauter par la fenêtre, comme les autres.

Les Suédois étant enfin maîtres de la maison, refermèrent et barricadèrent encore les fenêtres. Ils ne manquaient point d'armes: une chambre basse pleine de mousquets et de poudre, avait échappé à la recherche tumultueuse des janissaires: on s'en servit à propos: les Suédois tiraient à travers les fenêtres, presque à bout portant, sur cette multitude de Turcs, dont ils tuèrent deux cents en moins d'un demi-quart d'heure.

Le canon tirait contre la maison; mais les pierres étant fort molles, il ne faisait que de trous et ne renversait rien.

Ie kan des Tartares et le pacha qui voulaient prendre le roi en vie, honteux de perdre du monde et d'occuper une armée entière contre soixante personnes, jugèrent à propos de mettre le feu à la maison, pour obliger le roi de se rendre. Ils firent lancer sur les toits, contre les portes et contre les fenêtres, des flèches entortillées de mèches allumées. La maison fut en flammes en un moment, le toit tout embrasé était près de fondre sur les Suédois. Le roi donna tranquillement ses ordres pour éteindre le feu: trouvant un petit baril plein de liqueur, il prend le baril lui-même,

VOLTAIRE.-ROUSSEAU.

et aidé de deux Suédois, il le jette à l'endroit où le feu était le plus violent. Il se trouva que ce baril était rempli d'eau-de-vie: mais la précipitation, inséparable d'un tel embarras, empêcha d'y penser. L'embrasement redoubla avec plus de rage; l'appartement du roi était consumé; la grande salle où les Suédois se tenaient, était remplie d'une fumée affreuse mêlée de tourbillons de feu qui entraient par les portes des appartemens voisins; la moitié du toit était abîmée dans la maison même, l'autre tombait en dehors, en éclatant, dans les flammes.

Un garde, nommé Walberg, osa dars cette extrémité crier qu'il fallait se rendre. "Voilà un étrange homme," dit le roi, "qui s'imagine qu'il n'est pas plus beau d'être brûlé que d'être prisonnier." Un autre garde, nommé Rosen, s'avisa de dire que la maison de la chancellerie, qui n'était qu'à cinquante pas, avait un toit de pierre, et était à l'épreuve du feu; qu'il fallait faire une sortie, gagner cette maison, et s'y défendre. "Voilà un vrai Suédois," s'écria le roi; il embrassa ce garde, et le créa colonel sur le champ. "Allons, mes amis," dit-il, "prenez avec vous le plus de poudre et de plomb que vous pourrez, et gagnons la chancellerie l'épée à la main." Les Turcs, qui cependant entouraient cette maison toute embrasée, voyaient avec une admiration mêlée d'épouvante, que les Suédois n'en sortaient point; mais leur étonnement fut encore plus grand, lorsqu'ils virent ouvrir les portes, et le roi et les siens fondre sur eux en désespérés. Charles et ses principaux officiers étaient armés d'épées et de pistolets; chacun tira deux coups à la fois, à l'instant que la porte s'ouvrit; et dans le même clin d'œil jetant leurs pistolets, et s'armant de leurs épées, ils firent reculer les Turcs plus de cinquante pas. Mais le moment d'après cette petite troupe fut entourée; le roi, qui était en bottes, selon sa coutume, s'embarrassa dans ses éperons, et tomba; vingt et un janissaires se jettent aussitôt sur lui; il jette en l'air son épée, pour s'épargner la douleur de la rendre; les Turcs l'emmènent au quartier du pacha, les uns le tenant sous les jambes, les autres sous les bras, comme on porte un malade que l'on craint d'incommoder.

Au moment que le roi se vit saisi, la violence de son tempérament, et la fureur où un combat si long et si terrible avaient dû le mettre, firent place tout-à-coup à la douceur et à la tranquillité. Il ne lui échappa pas un mot d'impatience, pas un coup d'œil de colère. Il regardait les janissaires en souriant, et ceux-ci le portaient, en criant Alla, avec une indignation mêlée de respect. Les othciers furent pris au même temps, et dépouillés par les Turcs et par les Tartares; ce fut le 12 février de l'an 1613, qu'arriva cet étrange événement, qui eut encore des suites singulières. Voltaire, (Histoire de Charles XII).

ROUSSEAU.

ROUSSEAU (Jean Jacques). Né à Genève en 1725, mort en 1778. Les ouvrages que cet écrivain Il excella aussi dans la musique; son célèbre a composés l'ont placé au rang des premiers prosateurs français. La clarté, l'ordre, la précision du style sont les qualités qui le distinguent.

Devin de village est un chef-d'œuvre de grace et de sensibilité.

LE SUICIDE.

Tu veux cesser de vivre: mais je voudrais bien savoir si tu as commencé. Quoi ! Le ciel ne t'imposa-t-il point avec la fus-tu placé sur la terre pour n'y rien faire? vie une tâche pour la remplir? Si tu as fait ta journée avant le soir, repose-toi le reste du jour, tu le peux; mais voyons ton ouvrage. Quelle réponse tiens-tu prête au juge suprême qui te demandera compte de ton temps? Malheureux! trouve-moi ec juste qui se vante d'avoir assez vécu, que j'apprenne de lui comment il faut avoir porté la vie pour être en droit de la quitter.

Tu comptes les maux de l'humanité, et tu dis: La vie est un mal. Mais regarde, cherche dans l'ordre des choses si tu y trouves quelques biens qui ne soient point mêlés de maux. Est-ce donc à dire qu'il n'y ait aucun bien dans l'univers? et peuxtu confondre ce qui est mal par sa nature avec ce qui ne souffre le mal que par accident? La vie passive de l'homme n'est rien et ne regarde qu'un corps dont il sera bientôt délivré; mais sa vie active et morale, qui doit influer sur tout son être consiste dans l'exercice de sa volonté. La vie est un mal pour le méchant qui pros père, et un bien pour l'honnête homme infortuné; car ce n'est pas une modification passagère, mais son rapport avec son objet, qui la rend bonne ou mauvaise.

Tu t'ennuies de vivre, et tu dis: La vie est un mal. Tôt ou tard tu seras consolé, et tu diras: La vie est un bien. Tu diras plus vrai sans mieux raisonner; car rien n'aura changé que toi. Change donc dès aujourd'hui; et puisque c'est dans la mauvaise disposition de ton âme qu'est tout le mal, corrige tes affections déréglées, et ne brûle pas ta maison pour n'avoir pas la peine de la ranger.

Que sont dix, vingt, trente ans pour un étre immortel? La peine et le plaisir passent comme une ombre: la vie s'écoule en un instant; elle n'est rien par elle même, son prix dépend de son emploi. Le bien seul qu'on a fait demeure, et c'est par lui qu'elle est quelque chose. Ne dis donc plus que c'est un mal pour toi de vivre, puisqu'il dépend de toi seul que ce soit un bien; et que si c'est un mal d'avoir vécu, c'est une raison de plus pour vivre encore. Ne dis pas non plus qu'il t'est permis de mourir, car autant vaudrait dire qu'il t'est permis de n'être pas homme, qu'il t'est permis de te révolter contre l'auteur de ton être, et de tromper ta destination.

Le suicide est une mort furtive et honteuse, c'est un vol fait au genre humain. Avant de le quitter, rends-lui ce qu'il a fait pour toi. Mais je ne tiens à rien....je suis inutile au monde.... Philosophe d'un jour! ignores-tu que tu ne saurais faire un pas sur la terre sans trouver quelque devoir à remplir, et que tout homme est utile à l'humanité, par cela seul qu'il existe?

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Jeune insensé! s'il te reste au fond du cœur le moindre sentiment de vertu, viens, que je t'apprenne à aimer la vie. Chaque fois que tu seras tenté d'en sortir, dis en toi-même: Que je fasse encore une bonne action avant que de mourir." Puis va chercher quelque indigent à secourir, quelque infortuné à consoler, quelque opprimé à défendre. Si cette considération te retient aujourd'hui, elle te retiendra demain, après-demain, toute la vie. Si elle ne te retient pas, meurs: tu n'es qu'un méchant. J.-J. Rousseau.

BUFFON.

BUFFON (George-Louis Leclerc, comte de), Membre de l'Académie française, né en 1707, et mort en 1788. Il fut un des écrivains qui ajoutèrent à la gloire de la France après le beau siècle de Louis XIV. Son Histoire naturelle est un monument de style et d éloquence. Button sera toujours considéré comme l'un des plus brillans écrivains du dix-huitième siècle aucun naturaliste ne l'a surpassé ni même égalé pour la magnificence, la grandeur des tableaux Interprète sublime de la nature, il a mérité qu'on ait écrit, de son vivant, sur le piédestal de s

statue

Majestati naturæ par ingenium.

Genie égal à la majeste de la nature.

LE CHIEN.

Le chien, indépendamment de la beauté de sa forme, de la vivacité, de la force, de la légèreté, a par excellence toutes les qualités intérieures qui peuvent lui attirer les regards de l'homme. Un naturel ardent, colère, même féroce et sanguinaire,

BUFFON.

rend le chien sauvage redoutable à tous les animaux, et cède, dans le chien domestique, aux sentimens les plus doux, au plaisir de s'attacher, et au désir de plaire. Il vient, en rampant, mettre aux pieds de son maître, son courage, sa force, ses talens; il attend ses ordres pour en faire usage; il le consulte, il l'interroge, il le supplie: un coup d'œil suffit, il entend les signes de sa volonté. Sans avoir, comme l'homme, la lumière de la pensée, il a toute la chaleur du sentiment; il a de plus que lui la fidélité, la constance dans ses affections; nulle ambition, nul intérêt, nul désir de vengeance, nulle crainte que celle de déplaire; il est tout zèle, tout ardeur, tout obéissance: plus sensible au souvenir des bienfaits qu'à celui des outrages, il ne se rebute pas par les mauvais traitemens, il les subit, les oublie, ou ne s'en souvient que pour s'attacher davantage; loin de s'irriter ou de fuir, il lèche cette main, instrument de douleur, qui vient de le frapper; il ne lui oppose que la plainte, et la désarme enfin par la patience et la soumission.

Plus docile que l'homme, plus souple qu'aucun des animaux, non-seulement le chien s'instruit en peu de temps, mais même il se conforme aux mouvemens, aux manières, à toutes les habitudes de ceux qui lui commandent; il prend le ton de la maison qu'il habite; comme les autres domestiques, il est dédaigneux chez les grands, et rustre à la campagne. Toujours empressé pour son maître, et prévenant pour ses seuls amis, il ne fait aucune attention aux gens indifférens, et se déclare contre ceux qui, par état, ne sont faits que pour importuner; il les connaît aux vêtemens, à la voix, à leurs gestes, et les empêche d'approcher. Lorsqu'on lui a confié, pendant la nuit, la garde de la maison, il devient plus fier et quelquefois plus féroce; il veille, il fait la ronde; il sent de loin les étrangers, et, pour peu qu'ils s'arrêtent ou tentent de franchir les barrières, il s'élance, s'oppose, et par des aboiemens réitérés, des efforts et des cris de colère, il donne l'alarme, avertit et combat. Aussi furieux contre les hommes de proie que contre les animaux carnassiers, il se précipite sur eux, les blesse, les déchire, leur ôte ce qu'ils s'efforcent d'enlever; mais content d'avoir vaincu, il se repose sur les dépouilles, n'y touche pas, même pour satisfaire son appétit, et donne en même temps des exemples de courage, de tempérance et de fidélité.

On sentira de quelle importance cette espèce est dans l'ordre de la nature, en supposant un instant qu'elle n'eut jamais existé. Comment l'homme aurait-il pu, sans le secours du chien, conquérir, dompter, réduire en esclavage les autres animaux? Comment pourrait-il encore aujourd'hui, découvrir, chasser, détruire les bêtes sauvages et nuisibles? Pour se mettre en sûreté, et pour se rendre maître de l'univers vivant, il a fallu commencer par se faire un parti parmi les animaux, se concilier avec douceur et par caresses, ceux qui se sont trouvés capables de s'attacher et d'obéir, afin de les opposer aux autres. Le premier art de l'homme a dono été l'éducation du chien, et le fruit de cet art, la conquête et la possession paisible de la terre.

La plupart des animaux ont plus d'agilité, plus de force, et même plus de courage que l'homme; la nature les a mieux munis, mieux armés; ils ont aussi les sens, et surtout l'odorat, plus parfaits. Avoir gagné une espèce courageuse et docile, comme celle du chien, c'est avoir acquis de nouveaux sens, et les facultés qui nous manquent. Les machines, les instrumens que nous avons imaginés pour perfectionner les autres sens, pour en augmenter l'étendue, n'approchent pas de ces machines toutes faites que la nature nous présente, et qui, en suppléant à l'imperfection de notre odorat, nous ont fourni de grands et d'éternels moyens de vaincre et de régner: et le chien,

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