Confession du̓n enfant du siècleCharpentier, 1877 |
Common terms and phrases
aime ALFRED DE MUSSET allai amant amour assis avais avez baiser bler bras Brigitte c'était chambre chère chère Brigitte chose ciel cœur coup croyais Dalens débauche demande Desgenais devant devant Dieu Dieu dire dis-je disais-je disait dit-elle douleur doute enfant ENFANT DU SIÈCLE espé Est-ce êtes eût façon d'aimer faisait femme fleurs frappé Goethe heure instruments de musique j'ai j'allais j'avais j'en j'étais jamais jeter jeune homme joie jour l'aimait l'amour laisser Larive larmes levai lèvres libertin m'aimez m'avait m'écriai-je m'en m'étais madame Pierson main maîtresse ment Mercanson moi-même monde mort mourir n'avais n'en n'était nuit Octave pâle parler paroles passé pauvre pensée peut-être pleurer porte pouvais qu'un quitter raison regardais renfer répondit reste reux rêve rien Romainville sais savais semblait sentais seul silence Smith soir sorte souf souffrir souper sourire tête tomber trem triste tristesse tromper trouvai venir visage voilà voix voulais voyais yeux
Popular passages
Page 3 - Pendant les guerres de l'Empire, tandis que les maris et les frères étaient en Allemagne, les mères inquiètes avaient mis au monde une génération ardente, pâle, nerveuse. Conçus entre deux batailles, élevés dans les collèges au roulement des tambours, des milliers d'enfants se regardaient entre eux d'un œil sombre, en essayant leurs muscles chétifs.
Page 14 - ... elles réclameront. Mais il est certain que tout d'un coup, chose inouïe, dans tous les salons de Paris, les hommes passèrent d'un côté et les femmes de l'autre ; et ainsi, les unes vêtues de blanc comme des fiancées, les autres vêtus de noir comme des orphelins, ils commencèrent à se mesurer des yeux.
Page 5 - Alors ces hommes de l'Empire qui avaient tant couru et tant égorgé embrassèrent leurs femmes amaigries et parlèrent de leurs premières amours ; ils se regardèrent dans les fontaines de leurs prairies natales, et ils s'y virent si vieux, si mutilés qu'ils se souvinrent de leurs fils afin qu'on leur fermât les yeux. Ils demandèrent où ils étaient ; les enfants sortirent des collèges et, ne voyant plus ni sabres, ni cuirasses, ni fantassins, ni cavaliers, ils demandèrent à leur tour où...
Page 42 - Aussi les appartements des riches sont des cabinets de curiosités; l'antique, le gothique, le goût de la Renaissance, celui de Louis XIII, tout est pêle-mêle. Enfin nous avons de tous les siècles, hors du nôtre, chose qui n'a jamais été vue à une autre époque; l'éclectisme est notre goût; nous prenons tout ce que nous trouvons, ceci pour sa beauté...
Page 9 - ... Trois éléments partageaient donc la vie qui s'offrait alors aux jeunes gens : derrière eux un passé à jamais détruit, s'agitant encore sur ses ruines, avec tous les fossiles des siècles de l'absolutisme ; devant eux l'aurore d'un immense horizon, les premières clartés de l'avenir; et entre ces deux mondes... quelque chose de semblable à l'Océan qui sépare le vieux continent de la jeune Amérique, je ne sais quoi de vague et de flottant, une mer houleuse et pleine de naufrages...
Page 9 - ... ne sais quoi de vague et de flottant, une mer houleuse et pleine de naufrages, traversée de temps en temps par quelque blanche voile lointaine ou par quelque navire soufflant une lourde vapeur ; le siècle présent, en un mot, qui sépare le passé de l'avenir, qui n'est ni l'un ni l'autre, et qui ressemble à tous deux à la fois, et où l'on ne sait, à chaque pas qu'on fait, si l'on marche sur une semence ou sur un débris.
Page 17 - ... à l'espérance, et cependant je bénis Dieu. Quand les idées anglaises et allemandes passèrent ainsi sur nos têtes, ce fut comme un dégoût morne et silencieux, suivi d'une convulsion terrible.
Page 32 - ... plus, ne pas me le dire? pourquoi me tromper. » Je ne concevais pas qu'on pût mentir en amour; j'étais un enfant alors, et j'avoue qu'à présent je ne le comprends pas encore. Toutes les fois que je suis devenu amoureux d'une femme, je le lui ai dit, et toutes les fois que j'ai cessé d'aimer une femme, je le lui ai dit de même, avec la même sincérité, ayant toujours pensé que, sur ces sortes de choses, nous ne pouvons rien par notre volonté, et qu'il n'ya de crime qu'au mensonge.
Page 6 - Ils avaient rêvé pendant quinze ans des neiges de Moscou et du soleil des Pyramides. Ils n'étaient pas sortis de leurs villes : mais on leur avait dit que, par chaque barrière de ces villes, on allait à une capitale d'Europe. Ils avaient dans la tête 10 tout un monde ; ils regardaient la terre, le ciel, les rues et les chemins ; tout cela était vide, et les cloches de leurs paroisses résonnaient seules dans le lointain.
Page 16 - ... enfant qui souffre. Mais, en écrivant tout ceci, je ne puis m'empêcher de vous maudire. Que ne chantiez-vous le parfum des fleurs, les voix de la nature, l'espérance et l'amour, la vigne et le soleil, l'azur et la beauté ? Sans doute vous connaissiez la vie et sans doute vous aviez souffert ; et le monde croulait autour de vous, et vous pleuriez sur ses ruines, et vous désespériez ; et vos maîtresses vous avaient trahis, et vos amis calomniés, et vos...