caractériseront spécialement le siècle qui est sur le point de finir, et je dois vous signaler une lecture de M. Boyer sur l'Argon, le nouveau corps constituant de l'atmosphère, découvert et isolé par lord Rayleigh et le professeur Ramsay. Notre confrère nous a fait part des discussions auxquelles donna lieu, au sein de la Société royale de Londres, l'annonce de la découverte de ce nouveau corps simple qui se joint à ceux précédemment connus comme constituants de l'air dans lequel et au moyen duquel nous vivons. M. Carrière nous a communiqué divers fragments de son œuvre intitulée: Notions générales de géologie agricole appliquées au Gard, et M. le docteur Barral a su intéresser, même nos confrères étrangers aux études médicales, par un mémoire sur les Anomalies de développement osseux dans la charpente du corps humain. La science moderne de l'Economie politique rencontre parmi nous des adeptes autorisés. M. Bruneton nous a fourni un compte rendu détaillé de l'Enquête sur les conditions de l'habitation en France, par M. de Foville, et M. Reinaud a utilisé un de ses voyages pour étudier à Buda-Pest les œuvres sociales et sanitaires qui ont fait de cette capitale un modèle que d'autres villes s'empressent de copier. Je ne terminerai pas ce compte rendu sans donner un pieux souvenir aux confrères que la mort nous a ravis en 1895. Le premier. décédé à Paris, le 11 février, avait eu d'abord le titre de membre résidant; sa nomination comme conseiller à la cour de cassation lui donna celui de non résidant, conformément à nos statuts ; c'est M. Paul-Henri Roussellier, officier de la Légion d'honneur; il nous a appartenu pendant seize ans. Le 1er mars suivant, M. Albin de Montvaillant succombait à la cruelle maladie qui le tenait depuis longtemps éloigné de nos séances, mais qui avait laissé son esprit toujours alerte, sa mémoire fidèle et son cœur intact. D'abord membre non résidant de l'Académie, il avait succédé, en qualité de résidant, à l'illustre Germer-Durand, le 20 novembre 1880. Moins de deux mois après, le 24 avril, M. Louis Estève, conservateur du Musée archéologique, était rapidement emporté dans la force de l'âge; travailleur infatigable, il ne cessa d'enrichir le trésor de nos collections lapidaires; sa sagacité toujours en éveil était sans cesse à l'affût des objets antiques et partout où une fouille s'opérait, partout où une démolition se présentait, on était sûr de le trouver fidèle à sa mission d'accroître notre patrimoine archéologique. Presque au même jour, notre Compagnie perdait un associé de plus d'un quart de siècle; mais heureusement en cette circonstance, ce n'est pas la mort qui a causé la séparation. M. l'avocat Balmelle, ancien maire de Nimes et chevalier de la Légion d'honneur, a dù, après une longue carrière, chercher un indispensable repos. En remplacement de ces divers membres regrettés, le président de 1895, au nom de la Compagnie, a été heureux de souhaiter la bienvenue à M. Gaston Maruéjol, l'un des organisateurs du Musée épigraphique, à M. Gabriel Carrière, déjà président de la Société nimoise d'études naturelles, et à M. le chanoine Delfour, docteur ès-lettres et lauréat de l'Académie française. MAI par M. le pasteur R. FÉVRIER, correspondant. Oh! le charme profond après l'hiver maudit Quand il neige partout des lilas et des roses, Quand de la fleur émane un doux enivrement, La terre nous convie à ses métamorphoses, Rêvons alors chansons sur un coteau boisé, Propos furtifs d'amour, soirs cléments, nuits sereines, La nature se prête à notre fantaisie; Elle berce d'espoir et de langueur nos sens; O mois de mai, saison aux aspects merveilleux, Mois suave qui rends plus câlines les ondes, Le poète ici-bas épris de ta splendeur LES DEUX AMOURS Tôt ou tard le plus sûr hymen Connaît les mortelles alarmes ; Les beaux yeux se voilent de larmes ; La main ne serre plus la main; Les douces lèvres de carmin Perdent leur fraîcheur et leurs charmes. Comme un faible vaincu sans armes A terre git l'amour humain. Seul, parce qu'il a la puissance Qu'il se relève quand il tombe |