Parlons bas, écoute. Sais-tu que ce Vieillard fut la même vertu, Peut-être. LA SERRE. CAS SAIGN E. C La froideur qu'en mon ftile je porte, 210 Sais-tu que je la tiens de lui feul? LA SERRE. Je fuis jeune, il eft vrai: mais aux ames bien nées LA SERRE. 215 Mais t'attaquer à moi! qui t'a rendu fi vain, Toi qu'on ne vit jamais une plume à la main? CAS C A S S A I GỌN E. Mes pareils avec toi font dignes de combattre, Et pour des coups d'effai veulent des Henris Quatre. LA SERRE. Sais-tu bien qui je suis? C AS S A I GẦN E, Oui, tout autre que moi 220 En comptant tes Ecrits pourroit trembler d'effroi. Mille & mille papiers, dont ta table est couverte, Semblent porter écrit le deftin de ma perte. J'attaque en témeraire un gigantefque Auteur; Mais j'aurai trop de force aiant affez de cœur. 225 Je veux vanger mon Maître, & ta plume indomtable Pour ne fe point laffer n'eft point infatigable. LA SERRE. Ce Phèbus qui paroît aux difcours que tu tiens Que ces bons mouvemens excitent ton devoir, REMARQUES. Vers 218. Et pour des coups d'effai veulent des Henris Quatre.] Allufion au Poëme que Caffaigne a fait, intitulé Henri IV. où ce Roi eft introduit donnant des inftru&tions à Louis XIV. pour bien regner. Touchant ce Poëme & d'autres Ouvrages du même Auteur, voïer pag. 259. & 260. du 3. volume du Parallèle des Anciens & des Modernes, où 'il eft parlé de Caffaigne en des termes qui en donnent une autre idée que ne fait ici la Parodie. A moins d'un gros volume, on compofe fans gloire; 245 D'une indigne pitié ton orgueuil s'accompagne: LA SERR E. Vien, tu fais ton devoir. L'Ecolier eft un tr 250 Qui souffre fans cheveux la tête de son Maître. 1 LA METAMORPHOSE DE LA PERRUQUE DE CHAPELAIN A plaifanterie que l'on va voir, eft une fuite de la Paro L die précedente. Elle fut imaginée par les mêmes Au teurs, à l'occafion de la Comète qui parut à la fin de l'année 1664. Ils étoient à table chez Mr. Heffein., frere de l'illuftre Madame de la Sabliere. On feignoit que Chapelain aïant été décoiffé par La Serre, avoit laiffé fa Perruque à calotte dans le Ruiffeau où La Serre l'avoit jettée. Dans un Ruiffeau bourbeux la Calotte enfoncée, `Ici devoit être la description de cette fameuse Perruque, Enfin Apollon changeoit cette Perruque en Comète. Je veux, difoit ce Dieu, que tous ceux qui naîtront fous ce nouvel Aftre, foient Poëtes, Et qu'ils faffent des Vers, même en dépit de moi. Fure Furetiere, l'un des Auteurs de la Pièce, remarqua pourtant, que cette Métamorphofe manquoit de jufteffe en un point: C'eft, dit-il, que les Comètes ont des cheveux, & que la Perruque de Chapelain eft fi ufée qu'elle n'en a plus. Cette badinerie n'a jamais été achevée. Chapelain souffrit, dit-on, avec beaucoup de patience, les Satires que l'on fit contre fa Perruque. On lui a attribué l'Epigramme fuivante, qui n'eft pas de lui. Railleurs, en vain vous m'infultez, En vain vous découvrez ma nuque. |