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E

N vain par mille & mille outrages

Mes Ennemis, dans leurs Ouvrages,
Ont crû me rendre affreux aux yeux de l'Univers.
Cotin, pour décrier mon stile,

5 A pris un chemin plus facile:
C'est de m'attribuer fes Vers.

REMARQUES.

EPIGR. IV. Cette Epigramme fut faite en 1685. Pradon & Bonecorfe avoient publié chacun un volume d'injures contre notre Auteur. Le premier avoit fait une mauvaife Critique des Oeuvres de Mr. Defpréaux, fous ce titre, Le Triomphe de Pradon; & le fecond avoit compofé le Lutrigot, qui eft une fotte imitation du Lutrin, contre l'Auteur du Lutrin même. Il mourut en 1706. à Marfeille, lieu de fa naiffance. Voiez la Remarque fur le Vers 64. de l'Epître IX.

EPIGR. V. On avoit fait courir une Sati

re non feulement mauvaife, mais très-dangereufe. L'Abbé Cotin n'en étoit pas veritablement l'Auteur; mais il l'attribuoit malicieusement à Mr. Defpréaux, qui, pour se défendre, la lui rendoit. Un jour Monfieur le Premier Président de Lamoignon refufa de lire un Libelle que cet Abbé avoit publié contre Mr. Defpréaux ; parce que Mr. le Premier Préfident accufoit en riant Mr. Defpréaux de l'avoir compofé lui-même, pour rendre ridicule l'Abbé Cotin.

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V I.

Contre le même.

Quoi bon tant d'efforts, de larmes, & de cris, Cotin, pour faire ôter ton nom de mes Ouvrages? Si tu veux du Public éviter les outrages,

Fais effacer ton nom de tes propres Ecrits.

VII.

CONTRE UN ATHEE.

A

Lidor affis dans fa chaife,

Médifant du Ciel à fon aife,
Peut bien médire auffi de moi.
Je ris de fes difcours frivoles:
On fait fort bien que fes paroles
Ne font pas articles de Foi.

REMARQUES.

EPIGR. VI. Originairement cette Epigramme avoit été faite contre Mr.Quinaut, parce qu'il avoit imploré l'autorité du Roi pour obtenir que fon nom fût ôté des Satires de l'Auteur. Mais ce moïen-là n'aïant pas réüffi,il rechercha l'amitié de Monfieur Defpréaux, qui mit Cotin, à la place de Quinaut, dans cette Epigramme.

EPIGR. VII. Notre Auteur avoit mis la converfion de Mr. de St. Pavin au rang des impoffibilitez morales, dans ces mots de la Satire I. vers 128. Et St. Pavin bigot. SaintPavin repouffa cette injure par le Sonnet fui

vant.

Despréaux grimpé fur Parnasse,
Avant que perfonne en fût rien,
Trouva Regnier avec Horace,
Et rechercha leur entretien.

Sans choix

de mauvaife grace,
Il pilla prefque tout leur bien:
Il s'en fervit avec audace,
Et s'en para comme du fien.
Jaloux des plus fameux Poëtes,
Dans fes Satires indifcretes
Il choque leur gloire aujourd'hui.

En vérité, je lui pardonne.
S'il n'eût mal parlé de perfonne,
On n'eût jamais parlé de lui.
A quoi Mr. Defpréaux répondit par cette
Epigramme, dans le premier Vers de laquelle
il y avoit: Saint Pavin grimpé fur fa chaife.
Il étoit tellement gouteux, qu'il ne pouvoit
marcher; & il étoit toûjours affis dans un fau-
teuil fort élevé.

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M

VIII.

Vers en file de Chapelain.

Audit foit l'Auteur dur, dont l'âpre & rude verve,
Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve;
Et, de fon lourd marteau martelant le Bon-Sens,
A fait de méchans Vers douze fois douze cens.

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X I.

Imitation de Martial.

UL ce grand Médecin, l'effroi de fon quartier,
Qui caufa plus de maux que la Pefte & la Guerre,
Eft Curé maintenant, & met les gens en terre.

Il n'a point changé de métier.

X I I.

Sur une Harangue d'un Magiftrat, dans laquelle les Procureurs étoient fort maltraitez.

L

Orfque dans ce Sénat, à qui tout rend hommage,
Vous haranguez en vieux langage,

Paul, j'aime à vous voir en fureur
Gronder maint & maint Procureur:
5 Car leurs chicanes fans pareilles
Méritent bien ce traitement.

Mais, que vous ont fait nos oreilles,
Pour les traiter fi rudement ?

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EPIGR. XIV. La Tragédie d'Attila fut représentée en 1667. Voïez la Remarque fur le Vers 177. de la Satire IX.

EPIGR. XV. Jean-Baptifte Santeul, Chanoine Régulier de S. Victor, a été un des plus fameux Poëtes Latins du dix-feptième Siècle. Il a fait fur tout de très-belles Hymnes à la loüange des Saints. Quand il eut fait celles de S. Louis, il alla les préfenter au Roi, & les récita, de la manière qu'il récitoit tous fes Vers; c'est à dire, en s'agitant comme un Poffedé, & faifant des contorfions & des grimaces, qui firent beaucoup rire les Courtifans. Mr. Defpréaux qui fe trouva là, fit cette

Epigramme fur le champ; & étant forti pour l'écrire, il la remit au Duc de ..... qui l'alla porter au Roi, comme fi c'eût été un papier de conféquence. Le Roi la lut, & la rendit en foûriant, à ce même Seigneur, qui eut la malice de l'aller lire à d'autres Courtifans en préfence de Santeul même. Elle étoit ainfi:

A voir de quel air effroiable,

Roulant les yeux, tordant les mains,
Santeul nous lit fes Hymnes vains,
Diroit-on pas que c'eft le Diable
Que Dieu force à louer les Saints?

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