CHANT III. Ais la Nuit auffi-tôt, de fes ailes affreufes, M Déja de Montlhéri voit la fameufe Tour. 15 REMA R QUE S Vers 4. Deja de Montlhéri voit la famenfe Tour.] Tour très-haute, à cinq lieues de Paris, fur le chemin d'Orléans On la voit de dix lieues à la ronde. Vers 6. Sur la cime d'un Roc s'allongent dans la nuë.] Voiture avoit dit dans une Chanfon: Nous vimes dedans la nuě Et pour y voir vos beaux yeux, S'élevoit jufques aux Cieux. CHANGEMENT. Vers 29. Elle voit le Barbier.] Editions avant celle de 1701.: Elle voit l'Horloger. Vers 30. Tient un verre de vin, qui ris dans la fougère.] On appèle Verres de fougè re, ceux dans la compofition defquels il entre du fel tiré de la cendre de Fougère. On fe fert ordinairement de cette cendre, parce que la Fougère eft une plante fort commu ne Il la fuit: & tous deux, d'un cours précipité, 35 Mais allons, il eft tems qu'ils connoiffent la Nuit. A ces mots regardant le Hibou qui la fuit, Elle perce les murs de la voute facrée ; Jufqu'en la Sacriftie elle s'ouvre une entrée, Et dans le ventre creux du Pupitre fatal 40. Va placer de ce pas le finiftre Animal. Mais les trois Champions pleins de vin & d'audace, Où Ribou le Libraire, au fond de fa boutique, REMARQUES. ne, & que fes cendres contiennent beaucoup de fel alkali. Ce fel mêlé avec du fable qu'on fait fondre par un feu violent, fournit la matière du verre. Vers 46. Où Ribou le Libraire.] La boutique de Jean Ribou étoit fur le troifième Perron de la Sainte-Chapelle, vis-à-vis la porte de cette Eglife. Vers 48. L'amas toûjours entier des Ecrits de Haynaut.] Ribou le Libraire avoit imprimé en 1669. une Comédie de Bourfaut contre notre Auteur, intitulée: La Satire des Satires. Ceft pourquoi dans les premières éditions du Lutrin on avoit mis ici: Des Ecrits de Burfoft. Mais Bourfaut s'étant reconcilié avec l'Auteur, on effaça fon nom, & on mit celui de Perraut, dans l'édition de 1694. parce qu'alors Mr. Perraut étoit brouillé avec Mr. Defpréaux, au fujet des Anciens & des Modernes. Cette brouillerie étant finie, l'Auteur mit Haynaut dans l'édition de 1701. C'eft un Poëte dont il a été parlé fur le vers 97. de la Satire IX. Quand Boirude, qui voit que le péril approche, 50 Les arrête, & tirant un fufil de fa poche, Des veines d'un caillou, qu'il frappe au même instant, Et bien-tôt au brazier d'une mêche enflamée, Et dans la Sacriftie entrant, non fans terreur 65 Dit-il, le tems eft cher, portons-le dans le Temple. De fes aîles dans l'air fecoüant la pouffière, REMARQUE S. IMITATIONS. Vers 51. Des veines d'un caillon.] Virgile, Georg. I. v. 135. Et filicis venis abftrufum excuderet ignem. Enéïde, Lib. I. v. 178. Ac primùm filicis fcintillam excudit Achates. CHANGEMENT. Vers 63. Mais le Barbier.] Editions avant celle de 1701.: Mais l'Horloger. IMITATIONS. Vers 70. Que du Pupitre fort une voix effroiable.] Virgile, Enéïdé III. v. 78. Gemitus lachrymabilis imo Auditur tumulo, & vox reddita fertur ad aures. CHAN |