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ET PARALLÈLES

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'', 'n Quel est donc le médecin qui honore sa profession? celui qui a mérité l'estime publique par un savoir profond, uné lóngué expérience, une exacte probité et une vie sans reproches celui aux yeux duquel tous les malheureux sont égaux, comme tous les hommes le sont aux yeux de la divinité qui accourt avec empressement à leur voix sans acception de personnes, leur parle avec douceur, les écoute avec attention, supporte leurs impatiences, et leur inspire dette confiance qui suffit quelquefois pour les rendre à la vie; qui, pénétré de leurs maux, en étudié avec opiniatreté la cause et les progrès, n'est jamais troublé par des accidents imprévus, se fait un devoir d'appeler au besoin quelques uns de ses confrères pour s'éclairer de leurs conseils celui enfin qui, après avoir lutté de toutes ses forces contre la maladie, est heureux et modeste dans le succès, et peut du moins se féliciter dans les revers d'avoir suspendu des douleurs et donné des consolations.»

Tel est le médecin-philosophe qu'Hippocrate comparaît à un Dieu, sans s'apercevoir qu'il le retraçait en lui-même. Les médecins le regarderont toujours comme le premier et le plus habile de leurs législateurs; et sa doctrine, adoptée de toutes les nations, opèrera encore des milliers de guérisons après des milliers d'années. Les plus vastes empires ne pourront pas disputer à la petite île de Cos la gloire d'avoir produit l'homme le plus utile à l'humanité; et aux yeux des sages, les noms des plus grands conquérants s'abaisseront devant celui d'Hippocrate."

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Périclès s'aperçut de bonne heure que sa naissance et ses richesses lui donnaient des droits et le rendaient suspect. Un autre motif augmentait ses alarmes. Des vieillards qui

avaient connu Pisistrate, croyaient le retrouver dans le

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jeune Périclès; c'était avec les mêmes traits, le même son de voix, et le même talent de la parole: il fallait se faire pardonner cette ressemblance, et les avantages dont elle était accompagnée. Périclès consacra ses premieres années à l'étude de la philosophie, sans se mêler des affaires publiques, et ne paraissant ambitionner d'autre distinction que celle de la valeur!

Après la mort d'Aristide et l'exil de Thémistocle, Cimon prit les rênes du gouvernement; mais souvent occupé d'expéditions lointaines, il laissait la confiance des Athéniens. flotter entre plusieurs concurrents incapables de la fixer. On vit alors Périclès se retirer de la société, renoncer aux plaisirs, attirer l'attention de la multitude par une démarche lente, un maintien décent, un extérieur modeste, et des mœurs irréprochables. Il parut enfin à la tribune, et ses premiers essais étonnèrent les Athéniens: il devait à la nature d'être le plus éloquent des hommes, et au travail, d'être le premier des orateurs de la Grèce.

Les maîtres célèbres qui avaient élevé son enfance, continuant à l'éclairer de leurs conseils, remontaient avec lui aux principes de la morale et de la politique; et de là cette profondeur, cette plénitude de lumières, cette force de style, qu'il savait adoucir au besoin; ces graces qu'il ne négligeait point, qu'il n'affecta jamais; tant d'autres qualités qui le mirent en état de persuader ceux qu'il ne pouvait convaincre, et d'entraîner ceux mêmes qu'il ne pouvait ni convaincre, ni persuader.

On trouvait dans ses discours une majesté imposante sous laquelle les esprits restaient accablés. C'était le fruit de ses conversations avec le philosophe Anaxagore, qui, en lui développant le principe des êtres et les phénomènes de la nature, semblait avoir agrandi son amę naturellement élevée.

On n'était pas moins frappé de la dextérité avec laquelle il pressait ses adversaires, et se dérobait à leurs poursuites. Il la devait au philosophe Zénon d'Élée, qui l'avait plus d'une fois conduit dans les détours d'une dialectique capticuse, pour lui en découvrir les issues secrètes. Aussi l'un des plus grands antagonistes de Périclès disait souvent: «Quand je l'ai terrassé, et que je le tiens sous moi, « il s'écrie qu'il n'est point vaincu, et le persuade à tout << le monde, >>

Périclès connaissait trop bien sa nation, pour ne pas fonder ses espérances sur le talent de la parole; et l'excellence de ce talent, pour n'être pas le premier à le respecter. Avant que de paraître en public, il s'avertissait en secret qu'il allait parler à des hommes libres, à des Grecs, à des Athéniens.

Cependant il s'éloignait le plus qu'il pouvait de la tribune, parceque toujours ardent à suivre avec lenteur le projet de son élévation, il craignait d'effacer par de nouveaux succès l'impression des premiers, et de porter trop tôt l'admiration du peuple à ce point d'où elle ne peut que descendre. On jugea qu'un orateur qui dédaignait des applaudissements dont il était assuré méritait la confiance qu'il ne cherchait pas, et que les affaires dont il faisait le rapport devaient être bien importantes, puisqu'elles le forçaient à rompre le silence.

On conçut une haute idée du pouvoir qu'il avait sur son ame, lorsqu'un jour que l'assemblée se prolongea jusqu'à la nuit, on vit un simple particulier ne cesser de l'interrompre et de l'outrager, le suivre avec des injures jusque dans sa maison; et Périclès ordonner froidement à un de ses esclaves de prendre un flambeau, et de conduire cet homme chez lui.

Quand on vit enfin que par-tout il montrait non seulement le talent, mais encore la vertu propre à la cir

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constance dans son intérieur, la modestie et la frugalité dès temps anciens; dans les emplois de l'administration un désintéressement et une probité inaltérable, dans le commandement des armées, l'attention à ne rien donner aulhasand, retuà risquer plutôt sa réputation que le salut del BEtat 5 on pensa qu'une ame qui savait, mépriser les Iquanges et l'insultel, les richessés, des superfluités, et da gloire ellemême, devait avoir pour le bien public cette chaleur dévorante quilétouffe les autres passions ou qui du moins les réunit dans un sentiment uniquetasienov ali - Ce fut surtout cette illusion qui éleva Périclès, etil sut l'entretenir pendant près de quarante ans, dans une nation éclairée jalouse de son autorité et qui se lassait aussi facilement de son admiration que de son obéissances 20 avait subjugué la parti des riched en flattant la mulaitude, ilsubjuga la multitude en réprimant ses caprices, tantôt par une opposition invincibley tanibt par la sagesse de ses conseils; ou par les charmes de son éloquence: Tout s'opérait par ses volontés, tout se faisait, en appas rence, suivant les règles établies; et la liberté, rassurée par le maintien des formes républicaines, expirait, sans qu'on s'en aperçût, sous le poids du génie. Josh s'au F

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Plus la puissance de Périclès augmentait, moins il prodiguait son crédit et sa présence. Renfermé dans un petit cercle de parents et d'amis, il veillait, du fond de sa retraite, sur toutes les parties du gouvernement, tandis qu'on ne le croyait occupé qu'à pacifier ou bouleverser la Grèce Les Athéniens, dociles au mouvement qui les entraînait en respectaient l'anteur, parcequ'ils le voyaient tarement implorer leurs suffrages; et aussi excessifs dans leurs expressions que dans leurs sentiments, ils ne neprésentaient Péricles que sous les traits de plus puissant odęs dieux Faisait-il entendre sa voix dans les occasions essenrielles?on disait que Jupiters lui avait confié las foudre

et les célairs! N'agissait-il dans les autres que par le mi> nistère de ses créatures? on se rappelait que le souverain des cieux laissait à des génies subalternes les détails du gouvernenientulé Punivers.1,290ums zob tromesbysmmo

Péricles, duns la troisième année de la guerre du Pélos ponnèse, mourut des suites de la peste, et cette perte fut pour les Athéniens la plus irréparable. Quelque temps auparavant, aigris par l'excès de leurs maux, ils l'avaient dépouillé de son autorité et condamné às une hamende: ils venaient de reconnaître leur injustice; et Périclès: da leur avait pardonnée y quoique dégoûté du commandementopar, la légèreté du peuple, et par la perte de sa famille et de la plupart de ses amis yl que la peste avait enlevésɔdo noz ob ɔup avitɛrimbs aca ob jasmofisst jezus -InPrès de rendre le dernier soupir, et ne donnant plus aucun signe de vie, les principaux d'Athènes, assemblés autour de son lity soulageaient leur douleur, en racons tantosesch elvictoiresh bet le nombre de ses trophées. 20 Cés exploits, leur dit-il en se soulevant avec effort, sont l'ou vrage de la fortune, et me sont commins avec d'autres généraux. Le seul éloge que je mérite) est de n'avoir fait prendre le deuil a aucun citoyen. aoe Jigriqs 'a no'up -orq li zmom, distromgus esibirs¶ ob 99as :Jaméme19 titog av emch omrstra} 9000-òng 62 to tiborɔ moe tisugih se ob buolub, tislliov li,eims'b to starsq 90 9199 zibust 30997803 cibiade. 2omot que, lisator 61 7927979lod no miliony s'up que discord of on no up -Des historiens out flétri dal mémoire de cet Athénien; d'autres l'ont velevée par des éloges, sans qu'on puisse les accaser d'injustice ou de partialité. Il semble, que la nature avait essayé de réunir en luis tout ce qu'elle peat produire de plus forten vices et en vertus.¶ toistma -Une origine illustres des richesses considérables, la figure laplus distinguée y les graces les plus séduisantes!, un

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