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met jamais aux secondes de leur donner leur perfection et leur maturité.

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Semblable à ces arbres dont la stérile beauté a chassé des jardins Futile ornement des arbres, fruitiers, cette agréable délicatesse cette heureuse légèreté d'un génie viets naturale qui est devenu l'unique ornement de notre âge eh a banni dao force et la solidité d'un génie profond et laborieux; et le bon esprit n'a point eu de plus dangereușmide phis mortel ennemi, que ce que l'on honore dansi deɔ monde duz nom de bel-esprit,. I-169 9ron) 2, -¡C'est à cette flatteuse idole que nous sacrifions tous les jours, par la profession publique d'une orgueilleuse ignorance. Nous croirions faire injure à la fécondité de notre génieyssi nous nous rabaissions jusqu'à vouloir moissonner pour lui une terre étrangère. Nous négligeons même de cultiver notre propre bien et la terre la plus fertile ne produit plus qué des épines, par la négligence du l du laboureur qui se repose sur sa fécondité naturelle tus Quercette conduite est éloignée de celle de ces grands hommes, dont le nom fameux semble être devenu le nom de l'éloquence même SA JA +287 10

Ils savaient que le meilleur esprit a besoin d'être formé par un travail persévérant et par une culture assidue; que les grands talents deviennent aisément de grands défauts, lorsqu'ils sont livrés et abandonnés à eux-mêmes, et que tout ce que le ciel a fait naître de plus excellent dégénère bientôt, si l'éducation, comme une seconde mère, ne conserve l'ouvrage que la nature lui confie aussitôt qu'elle l'a produituirmon

ve an 19 Le même. Décadence du Barreau. -uj ub 9')ine of sb singomy

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L'amour-propre est l'amour de soi-même et de toute

chosés pour soi fi ibrend les hommespidolâtres d'aqəl mêmesy at les vendrait les dyrans des autres? sila forvand leurien donnait les moyens. Il ne se repose jamais hors de soi,jeta ne s'arrête plans les sujets étrangers que coffinte les abeilles sumilés fleurs, pour un tirer eo qupitut vest propre. Il n'est rieh de si impétáeusique ses désirs,(rien'de şi xiche que ser desseins, rien de si habile que sodoond attEN? Ses souplesses ne so peuvent représenter, ses transforitfall fions passent celles des métamorpliöses, et ses raffinéments ceux de la chimle 59gn ne peut sounder da profondeurys percer les ténèbres de pes abimus. La il ́en a couvert des yeux les plus pénétrants; it fait mille tasensibles tourget retòupsizǝlà il est souvent invisible à luimême, il y wonçoit 35 iby nourrit, et iby élèveçisatis le savoir un greml Hombre d'affections et de haines. then forme de ti motis~trueusesoj¿que y dorsqu'ilder au prises ahjoury illesmėcon– naît, ou il ne peut se résoudre à les avouer! De cette nuit qui le couvre a naissent les ridicules persuasions qu'il a de lui-même, ses erreurs ses ignorances sur son sujet. De là vient qu'il croit que ses sentiments sont morts lorsqu'ils ne sont qu'endormis, qu'ilseimagine n'avoir plus envie de courir dès qu'il se repose, et qu'il pense avoir perdu *tous les goût¶ qu'Il àarassasiés. Mais cette obscurité épaisse ¿quf le tacho's lui-même n'empêche pas qu'il31ñëoõie - parfaitement de qui est hors de lui), en quổi 31 ́est setla Blable à nos yeux. Il vent obtenir des choses qui he lui - sont pas avantageitses, et qui même Fur Sont Lußsibles; mais qu'il poursuit parcequm les vents Nest 'Bizafrè ́§ et • met souvent toute son application dans les empls les 56 plus frivoles, il trouve tout son plaisir dans les plus fades, et conserve toute sa ferré dans les plus méprisables rest dans tous les états de la vie et dans toutes les conditions il vit par-tout; il vit de tout, il de rien;81accommodé des choses, et de leur privation

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il passe même dans

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le parti des gens qui lui fotela guerrel; il entre dans leurs desseins sēta çequi est admirable, il se bait luimême avec eyxəżoil donjurezèqa perte il travailleɛndême àsh ruined enfin, il ne se soucie que d'êtres, et, pourvu qu'il soit.,iîk yent hien être son ennemi Il ne faut donc pas s'étonner sölet joint quelquefois à la plus rude austérités et s'il entrothardiment enɗsociété avec, elle pour se détruirez parceque dans le même temps qu'il se ruine dans un endroit, il se rétablit dans un autre. Quand on pense qu'il quitte son plaisir, il ne fait que le suspendre ou le changer; et lors même qu'il est vaincu, et qu'on oroit en être défait, on le trouvé qui triomphe dans sa propre défaite. Voilà la peinture de l'amour-propre, dont toute la vie n'est qu'une Igrande et longue agitation. La mér en est une image sensible, et l'amourpropře, trouvé dans le flux ét le reflux de ses vagues une fidèle expressioni de la succession turbulente de ses pensées et de ses éternels monvenients., fin ǝb & li'up anoiasua19q estuoibin LA ROCHEFOUCA ULIM śl 90 .19juz no2 702 290067ongi 292 2109719 292, 9m9m-inf ali uparol 2110m ƒnoz 2tm9mitn192 292 90p tion li'up Jasiv sivas eulq rioven enigeme sujetaimobяo'up in a sa

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bra os eq li'up 19,920q97 92 li'up asb riwoɔ eb 9zziale nom d'amour-propre ne suffit pas, pour nous faire iconnaître, sa nature, puisqu'on se peut aimer en bien des -manieres. Il faut y joindre d'autres qualités pour s'en forjumer une véritable, idée. Ces qualités sont que l'homme ¿estrampy non seulement, s'aime soi-même, mais qu'il to n'aime que soi, qu'il apposte, tout à soul se désire 20toutes sortes de biens, d'honneurs, de plaisirs, et il n'en

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se

désire qu'à soi-même, ou par, rapport à soi-même. Il s fait le centre de tout; il voudrait dominer sur tout, et que a toutes les créatures ne fussent occupées qu'à le contenter, -mè le louer, à l'admirer. Cette disposition tyrannique étant empreinte dans le fond du cœur de tous les hommes, les

rend violents, injustes, cruels, ambitieux, flatteurs, envieux, insolents, querelleurs; en un mot, elle renferme les semences de tous les crimes et de tous les dérèglements des hommes, depuis la plus légère jusqu'aux plus détestables. Voilà le monstre que nous renfermons dans notre sein. Il vit et règne absolument en nous, à moins que Dieu n'ait détruit son empire en versant un autre amour dans notre cœur. Il est le principe de toutes les actions quiq'en ont point d'autre que la nature corrompue ; et bien doin qu'il nous fasse de l'horreur, nous n'aimons et ne haissons toutes les choses qui sont hors de nous, que selon qu'elles sont conformes ou contraires à ses inclinations, noizbov Mais si nous l'aimons dans nous-mêmes, il s'en faut bien que nous le traitions de même, quand nous l'apercevons: dans les autres. Il nous paraît alors au contraire sous usa: forme naturelle, et nous le haïssons, même d'autant plus que nous nous aimons, parceque l'amour-proprodes autres hommes s'oppose à tous les désirs du nêtre. Nous vous drions que tous les autres nous aimassent, nous admirassent, pliassent sous nous; qu'ils ne fussent occupés que du soin de nous satisfaire ; et non seulement ils n'en ont aucune envie, mais ils nous trouvent ridicules de le prétendre, et ils sont prêts à tout faire, non seulement pour nous empêcher de réussir dans nos désirs, mais pour nous assujettíráux leurs, et pour exiger les mêmes choses de nous, Voilà donc par-là tous les hommes aux mains les uns contre les autres; et si celui qui a dit qu'ils naissent dans un état de guerre, et queɔ chaque homme est naturellement ennemi de tous les autres? hommes, eût voulu seulement représenter par ses paroles la disposition du cœur des hommes les uns envers les autres d sans prétendre la faire passer pour légitime et pour justert il aurait dit une chose aussi conforme à la vérité et à l'expésq rience, que celle qu'il soutient est contraire à la raison etɗ à la justice.or 2019 NICOLE. Essais de Moraleson

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27793162usitiums, el ciri I sister all, tom heme sujeti?alozaizuir 209melgéròb 291 aot ab 19 2min asl enot ab 29′ nom92 2 í Notre amour-propre nous fait tout rapporter à nousmêmese palous faisons servir tout ce qui nous environne à nous use als 9 cómme si tout était fait pour nous ! nõus ne domptons tout ce qui se passe dans le monde que par rapportplemoussen zuwmot, nous vivons comme si nous étions seuls dans Funivers 3 et que l'univers entier né fåt fait que pour nous souls. Ainsi, nous qui ne sommes qu'un atomie imperceptible au milieu de co vaste univers, nous voudrions en faire mouvoir toute la machine au gré de nos seals désirs; que tous les évènements s'accommodassent à nos vaes ; qué le soleil ne se levat et ne se couchat que pour nous seals și nous voudrions être la fin de tous les desseins de Dieu comme nous nous établissons nous-mêmes' la fin unique de tous nos projets sur la terre. Ainsi nous ne' jugeons que par rapport à nous-mêmes de tous les évênements qui nous environment ; et tout ce qui trouble' un instant nos plaisirs tout ce qui dérange l'orgueil et l'ambition de nos projets et de nos espérances nous aigrit ennous révolte♫19tànq al ob asluoibithe e meno

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[Comme[notre amour propre nous fait croire que nous avons seuls la sagesse en partage, tout ce qui fié s'ajuste pas à mosques et à nos lumières, dans l'arrangement des choses d'ici bas, trouve auprès de nous sa condamnation1 et sa censure. Nous voudrions que les placés et les dignités" fassent disposées à notre gré, que nos vues et nos conseils réglassent la fortune publique ; que les faveurs ne tomhassent que sur coux à qui notre suffrage les avait déjà dés→ tinées; que des évènements publics ne fussent conduits que pary les mesures que nous aurions nous-mêmes choisies: nous blamons tous les jours le choix de nos maîtres, et nous he trouvons persoune digne des places qu'il occupe.

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