Corinne, ou, L'Italie. 6ième éd., revue, Volume 2

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Popular passages

Page 174 - Portici, sont tout ce qui nous reste pour interpréter ce que furent les malheureuses victimes que le volcan , la foudre de la terre , a dévorées. Mais en passant près de ces cendres que l'art parvient à ranimer, on tremble de respirer, de peur qu'un souffle n'enlève cette poussière, où de nobles idées sont peut-être encore empreintes.
Page 160 - Naples, à côté du manque absolu des choses nécessaires ou commodes. Les boutiques sont ornées agréablement avec des fleurs et des fruits. Quelques-unes ont un air de fête qui ne tient ni à l'abondance ni à la félicité publique, mais seulement à la vivacité de l'imagination ; on veut réjouir les yeux avant tout. La douceur du climat permet aux ouvriers, en tout genre, de travailler dans la rue. Les tailleurs y font des habits, les traiteurs leurs repas, et les occupations de la maison,...
Page 83 - De tous les beaux-arts, c'est celui qui agit le plus immédiatement sur l'âme. Les autres la dirigent vers telle ou telle idée ; celui-là seul s'adresse à la source intime de l'existence, et change en entier la disposition intérieure.
Page 237 - ... pour que les hommes ne puissent pas fuir devant elle ; mais elle atteint , comme le temps , les imprudents et les vieillards qui, la voyant venir lourdement et silencieusement , s'imaginent qu'il est aisé de lui échapper. Son éclat est si ardent , que...
Page 159 - ... que ce peuple artiste drape encore avec art, donnent quelque chose de pittoresque à la populace, tandis qu'ailleurs l'on ne peut voir en elle que les misères de la civilisation. Un certain goût pour la parure et les décorations se trouve souvent , à Naples , à côté du manque absolu des choses nécessaires ou commodes. Les boutiques sont ornées agréablement avec des fleurs et des fruits.
Page 85 - ... la douleur qu'il cause est habituelle : il semble qu'en écoutant des sons purs et délicieux on est prêt à saisir le secret du Créateur, à pénétrer le mystère de la vie. Aucune parole ne peut exprimer cette impression; car les paroles se traînent après les impressions primitives, comme les traducteurs en prose sur les pas des poètes.
Page 151 - C'est comme un son faux dans un concert, que ces petites sensations de froid et d'humidité qui détournent plus ou moins votre attention de ce que vous voyez; mais en approchant de Naples , vous éprouvez un bien-être si parfait, une si grande amitié de la nature pour vous, que rien n'altère les sensations agréables qu'elle vous cause.
Page 148 - Les aloës, les cactus à larges feuilles, que vous rencontrez à chaque pas, ont une physionomie particulière, qui rappelle ce que l'on sait des redoutables productions de l'Afrique. Ces plantes causent une sorte d'effroi : elles ont l'air d'appartenir à une nature violente et dominatrice. Tout l'aspect du pays est étranger : on se sent dans un autre monde, dans un monde qu'on n'a connu que par les descriptions des poètes de l'antiquité, qui ont tout à la fois, dans leurs peintures, tant d'imagination...
Page 287 - On dirait, à les entendre, que le devoir consiste dans le sacrifice des facultés distinguées que l'on possède, et que l'esprit est un tort qu'il faut expier, en menant précisément la même vie que ceux qui en manquent...
Page 288 - Les grandes pensées, les sentiments généreux ne sont-ils pas dans ce monde la dette des êtres capables de l'acquitter ? Chaque femme , comme chaque homme , ne doit-elle pas se frayer une route d'après son caractère et ses talents ? et faut-il imiter l'instinct des abeilles , dont les essaims se succèdent sans progrès et sans diversité...

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