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ENDIMION,

PASTORALE.

ACTE I.

Le Théâtre représente un bois.

SCENE I

PAN, UN SATYRE, LICORIS

LICORIS à Pan.

CESSEZ, cessez d'être amant d'une ingrare.

LI SAT YR E.

Choisissez mieux l'objet de vos desirs.

LICOR I S.

Dans votre amour il n'est rien qui vous flatte.

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LE SATYRE.

Elle a contre l'amour armé tout son courage:
Un soupir amoureux, un seul regard l'outrage;
Avec si peu d'espoir, pourquoi vous embarquer ?
Laissez-lui sa fierté, c'est un triste avantage:
On ne peut mieux punir une vertu sauvage,
Qu'en ne daignant pas l'attaquer.

LE SATYRE 1 T LICOR I Sa Cessez, cessez d'être amant d'une ingrate, Choisissez mieux l'objet de vos desirs;

Dans votre amour il n'est rien qui vous flatte, Ne perdez poiut de précieux soupirs.

PAN.

La froideur et l'indifférence
Ne sont qu'une fausse apparence
Qui ne doit pas décourager.

Près d'un amant fidelle

Est-il une cruelle

Qui ne soit en danger?

LICORI S.

Quittez une vaine espérance.

LE SATYR E.

Du moins vous courez le hasard
De soupirer sans récompense.

LICORI S.

Quittez une vaine espérance.

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SATYRE.

Dussiez-vous être heureux, vous le seriez trop tard.

PAN.

Je ne sens point mon cœur effrayé des obstacles,
Pour les surmonter tous il est d'heureux momens;
Mais quand l'amour fait des miracles,

Ce n'est pas en faveur des timides amans.

(Pan sort avec le Satyre, et Licoris demeure seule pendant quelques momens).

SCENE II.

DIANE, LICOR IS.

LICORIS à Diane qu'elle voit arriver.

QUEL

UEL bonheur vous conduit dans ce lieu solitaire
Sans y trouver un amant odieux ?

Pan vient de sortir de ces lieux.
Malgré votre humeur sévère,
Le moins aimable des Dieux
A fait dessein de vous plaire.
Rien ne marque mieux
Que la raison ne tient guère
Contre l'éclat de vos yeux.

DIANE.

Laissons à cet amant une audace si vaine,

Elle aura le succès qu'elle peut mériter.

Mais, que me veut Ismène ?

Il la faut écouter.

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SCENE III

DIANE, LICORIS, ISMEN E.

IS MÈNE.

DÉESSE, à vos genoux, qu'avec respect j'embrasse,
Je viens tâcher d'obtenir une grace.

Mon cœur s'est dégagé d'un malheureux amour :
Souffrez que désormais je vous suive à la chasse,
Recevez-moi dans votre cour.

L'amour n'ose sur vous étendre sa puissance,
Je connois ses rigueurs, je crains encor ses coups;
Je ne puis être en assurance

Si je ne suis auprès de vous.

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Quels malheurs, quels destins contraires,

De l'amour pour jamais vous font rompre les nœuds? Endimion toujours néglige-t-il vos vœux !

IS MÈNE.

Il redouble pour moi ses mépris ordinaires ;
Il renonce au projet qu'avoient formé nos pères
De nous unir tous deux.

Trop funeste projet, où je crus tant de charmes.
Combien m'as-tu coûté de larmes !
Hélas! tu n'as fait qu'exciter

Un feu qu'il faut éteindre ;

Tu me donnois, pour l'augmenter,
De vain sujets de me flatter,
Et le triste droit de me plaindre.

DIANE.

Quand l'amour est en courroux,
Son courroux n'est pas durable.
Endimion est aimable;

S'il revient jamais vers vous
Serez-vous inébranlable?

Vous ne répondez point, je vois votre embarras.

Is MN E.

Daignez me presser moins, il n'y reviendra pas.

DIANE E T LICORI S.

Vous aimez, vous aimez encore

Vos liens ne sont pas rompus.

IS MEN E.

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Vous, dont je suis la souveraine,

Nymphes, qui sur mes pas vous plaisez à chasser
Recevez parmi vous Ismène ;

A l'amour, comme vous, elle veut renoncer.

A

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