Revue de Paris, Volume 1

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1835
 

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Popular passages

Page 8 - ... au miroir d'une eau calme, sa belle colonnade de marbre blanc. Cet édifice me parut complètement désert ; la solitude lui, donnait une physionomie touchante; car, ainsi posé, ainsi beau, de quelles scènes de joie et de mouvement devait-il avoir été le théâtre ! A cette heure, il s'offrait à moi comme un vaste tombeau où quelque ombre de roi dormait au doux bruit des orangers et des vagues. — Voilà le palais Doria, dit à côté de moi un voyageur qui venait deux fois par an à Gênes,...
Page 223 - L'état de la mer devenait à chaque instant plus effrayant; l'espoir d'un prochain naufrage attirait déjà vers le fort Matifoux des hordes de Bédouins ; aucun secours ne pouvait être porté aux deux chébecks; le canon d'alarme se faisait entendre par intervalles, mais en vain ; la mer refoulait vers le port tout ce qui songeait à en sortir. Dans cette conjoncture critique, on ne pouvait songer qu'à préserver l'équipage de la...
Page 251 - C'est avec finesse et habileté que Nisard présente sa critique: "Si j'ose regretter que M. de Lamartine n'ait pas fait un livre de toutes ces notes si variées et si instructives, et un style de toutes ces parties de style, c'est surtout pour l'autorité qu'on peut tirer de son exemple en faveur d'une opinion que je crois fausse et qui a déjà fait avorter misérablement des talents que la réflexion aurait pu fortifier et amener à point : c'est à savoir que l'écrivain de notre époque est...
Page 7 - Nous en étions bien loin encore et nous pouvions déjà distinguer ses édifices gigantesques, son phare, ses fortifica• tions aériennes, ses couvents, ses dômes, ses clochers, ses villas suspendues sur la mer. Rien n'annonce mieux l'Italie que Gênes; c'est le digne portique de marbre de cette éternelle galerie qui finit au golfe de Tarente ; c'est le péristyle de ce musée qui expose ses tableaux, ses statues, ses villes, sur la muraille des Apennins ; et rafraîchit son atmosphère avec...
Page 10 - ... heures en extase devant ces portiques, devant ces escaliers défendus par des lions dans des poses superbes, ou peuplés de statues, qui s'élèvent triomphalement, avec leur cortége de colonnes de marbre, jusqu'aux régions aériennes, où s'élargit la conque des fontaines, à l'ombre des orangers suspendus. On se surprend attendri de joie sur le seuil d'un palais qui vous laisse entrevoir dans un jour mystérieux sa cour recueillie et voluptueuse, sa cour de marbre, où bondit la gerbe d'eau...
Page 222 - Carcenac, étaient remorqués vers la frégate. Tout à coup un vent violent agita la mer, un courant fortement établi entraîna à la côte les chaloupes de remorque dont les rameurs faisaient d'inutiles efforts. Cependant la fureur de la mer allait toujours croissant; le commandant de la frégate, M. Charmasson, éprouvant des craintes sérieuses pour les deux...
Page 13 - ... larges consoles minutieusement ciselées, de hautes glaces de Venise à six pièces, de vastes cheminées de marbre sombre à réchauffer des géants debout, des tapisseries de portraits à la Rembrandt^: il semblait qu'une famille de doges venait de quitter ces fauteuils, ou qu'elle allait reparaître dans ces salons, en descendant d'une promenade en galère. J'abusai de mon isolement, je m'assis sur tous les fauteuils, j'ouvris une croisée pour voir le golfe, je décrochai les portraits pour...
Page 9 - San-Siro, on monte une salita douce; la voilà, Gênes! Des montagnes de marbre ont été coupées à morceaux, et ont pris la forme de cette rue prodigieuse, toute bordée de palais. Les yeux ne sont pas préparés à pareille surprise; ils se ferment rapidement, comme dans le passage des ténèbres au soleil. Rien d'éclatant au monde comme cette succession monumentale de portiques rangés sur deux lignes, divisés par un pavé de granit, dorés par cette douce et vaporeuse lumière que le ciel...
Page 12 - Vagua a peint à fresque les exploits maritimes de la maison Doria. Partout la solitude et le silence; personne ne s'offrait à moi, j'étais comme dans un de ces palais enchantés où le voyageur se promène seul devant des statues qui le regardent. Les galeries...
Page 7 - ... statues, ses villes, sur la muraille des Apennins ; et rafraîchit son atmosphère avec les brises croisées de ses deux mers. En entrant dans le port, je l'avoue, je ne fus nullement frappé, comme tant de voyageurs, par le souvenir de la gloire des doges : j'ai toujours été fort peu touché de la gloire des doges. Un point de vue tout matériel absorbait alors mes regards; j'avais en face le plus beau décor de cinquième acte de drame qu'on puisse imaginer. C'était un palais qui s'avançait...

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