Page images
PDF
EPUB

Ex.: Il n'a pas fait les efforts qu'il aurait dû (faire). He has not made the efforts he should have made.

4. Le participe passé fait, suivi d'un infinitif, est toujours

invariable.

4. The past participle fait, followed

by an infinitive, is

always invariable.

Ex.: Voici la maison que j'ai fait bâtir. This is the house I have had built.

Accord du Participe Passé

précédé de le peu

L'expression le peu a deux significations.

a) Quand elle signifie une quantité petite, mais suffisante, le participe passé s'accorde avec le complément de le peu, parce que ce complément est le mot principal de l'expression entière.

Agreement of the Past Participle preceded by le peu

The expression le peu has two meanings.

a) When it means a small but sufficient quantity, the past participle agrees with the complement of le peu, because this complement is the principal word in the phrase.

Ex.: Le peu de fruits que nous avons récoltés nous ont suffi pendant tout l'hiver. The little fruit that we gathered was sufficient to supply us during the whole

winter.

b) Quand elle signifie une quantité insuffisante, le manque, le participe passé s'accorde avec le peu, et reste masculin singulier.

b) When it means an insufficient quantity, the lack, the past participle agrees with le peu, and consequently remains masculine and singular.

Ex.: Le maître a puni les paresseux du peu de diligence. qu'ils ont montré. The teacher has punished the

idle for the lack of diligence they have shown.

NOTICE that the past participles excepté, attendu, vu, passé, supposé, ci-joint, ci-inclus, follow the rules given in the twelfth lesson, page 98.

LECTURE

UN ÉPISODE DE LA RETRAITE DE RUSSIE

L'empereur Napoléon Ier avait passé la nuit dans sa voiture. A l'aube tardive du jour, sur un champ de neige semé de cadavres de chevaux et d'hommes, l'empereur, baissant la glace de sa voiture, appela M. de Narbonne, et lui dit d'une voix affaiblie: "Quelle nuit! mon cher général! elle n'a pas été plus rude pour nos sentinelles que pour moi, qui l'ai passée à réfléchir sans sommeil. Tenez, prenez ceci pour vous ranimer; car le courage seul ne tient pas chaud, par ce froid de vingthuit degrés." En même temps, d'un vase chauffé à l'esprit de vin, qui était placé dans sa voiture, il versa dans une grande tasse d'or un mélange bouillant de chocolat et de café.

L'aide de camp reçut avec respect ce que lui offrait l'empereur; ayant fait quelques pas en arrière de la voiture, il heurta presque un soldat de la garde couché sur la neige, serrant son fusil dans ses mains convulsives, et portant dans ses traits contractés une expression indicible de souffrance. Il se pencha vers lui: "Eh bien ! mon brave, lui dit-il, voilà une mauvaise nuit passée; enfin nous avons le jour : levons-nous!"

Le soldat fit un effort de puissante volonté, mais parut comme frappé d'engourdissement dans tous ses muscles. "Allons, il faut s'aider un peu, reprit M. de Narbonne, lui présentant le breuvage encore chaud; prenez ceci, nous en avons d'autre au quartier général." Le soldat hésita avec une sorte de fierté respectueuse, porta la

main à son bonnet de poil noir, puis reçut la tasse, et la vida d'un seul trait. Il fit alors un nouvel et rude effort, se souleva, et, appuyé sur son fusil, il se redressa de toute sa hauteur, et parut ce qu'il était, un des plus vaillants grenadiers de la garde impériale.

“Ah! mon général, dit-il, comme la faim et le froid démoralisent les hommes de cœur! Est-ce que j'aurais dû accepter cela de vous, qui êtes mon ancien, et qui vous l'ôtez de la bouche pour moi? Je vous en demande pardon; et j'en suis tout honteux, maintenant que j'ai l'estomac chaud."—"Allez, mon brave, ce que j'ai fait là est bien peu; nous devons partager en frères le peu qui nous reste."

Et en même temps M. de Narbonne, songeant que, dans ses bagages, ni dans sa bourse, il n'y avait plus rien des soixante mille francs que lui avait fait remettre l'empereur, en quittant Moscou, dit au soldat qui lui rendait respectueusement la coupe d'or: "Non, non, mon brave, gardez ceci pour les frais de route; vous en aurez besoin en touchant la Pologne où nous allons entrer." Mais le soldat, reculant d'un pas et faisant de nouveau le salut militaire: "Ah! pour cela, dit-il, Dieu m'en garde, mon général! Je n'ai jamais rien pris, ni rien reçu au monde, que ma solde et ma distribution, quand il y en a. déposa la coupe sur la neige.

Et il

Le général insistant avec amitié, le soldat reprit la coupe, et, pressant du pouce le pied du vase, il en fit éclater un médaillon qui l'ornait. "Puisque vous l'ordonnez, dit-il, général, je garderai de cette tasse d'or ce petit Napoléon. Ce sera ma médaille à moi, qui me rappellera

l'honneur que j'ai eu de monter la garde en pareil lieu, derrière la voiture de l'empereur, et d'être relevé par vous." Puis, comme s'il eût retrouvé toute sa vigueur, il s'avança à grands pas en tête de la voiture, qui venait d'être attelée, et s'ébranlait en sillonnant péniblement la neige, à travers les débris du bivouac et les morts de la nuit.

Remarquez les Expressions

Est-ce que j'aurais dû ac-
cepter cela de vous?
Que lui avait fait remettre
l'empereur.

Dieu m'en garde !

VILLEMAIN.

Notice the Expressions Should I have accepted this from you?

Which the emperor had ordered to be handed to him.

God forbid!

EXERCICES

I

Où l'empereur avait-il passé la nuit?

Que fit-il à l'aube du jour? Que dit-il à M. de Narbonne ? Qu'estce que l'empereur offrit à son aide de camp? Comment le général s'aperçut-il de la présence du soldat? Comment le grenadier avait-il passé la nuit? Quelle expression portait-il sur son visage? son visage? N'essaya-t-il pas vainement de se lever à la voix de son général? Qu'est-ce que celui-ci lui offrit pour le ranimer? Après avoir bu, le soldat fut-il capable de se redresser? De quoi le grenadier demanda-t-il pardon à son général? M. de Narbonne reprit-il la coupe que le soldat lui

rendait? Le soldat accepta-t-il le présent de son général? Que fit-il, quand le général insista? Que dit-il en même temps? En achevant ces paroles, quel poste le grenadier alla-t-il occuper?

II

THE PARTING AT1 FONTAINEBLEAU

On the morning of the 20th of April, 1814, Napoleon made up his mind to leave Fontainebleau, where the Guard was encamped. He wished to bid them farewell. He drew them up in a circle around him, in the court of the palace; then in the presence of his old soldiers, he made the following speech: "Soldiers, my old companions in arms, whom I always found on the path of honor, we must part at last. I might have remained9 longer among you, but I should have been obliged 10 to prolong a cruel strife, perhaps add civil to foreign war, and I could not persuade myself to rend our dear country any longer. Enjoy 11 the rest you have justly gained, and be happy. As for me, do not pity me. A mission is left me,12 and it is to accomplish it that I consent to live: I have to relate to posterity the great things we have achieved together. I should like to clasp you all in my arms; but allow me to embrace this flag that

=

1 the parting at, see parting. 2, 6, 7 Omit in translating. 8 made... mind, see mind. 4 them lui, not leur. = 5 them la, not les. 8 ind'. 9 I might... remained, see may. 10 Translate by the past conditional of falloir. 11 Enjoy = jouissez, an intransitive verb which takes the preposition de.

12 A mission. me, see leave.

« PreviousContinue »