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1826): 1o attaque contre la Congrégation accusée d'avoir fait faire les biographies antireligieuses condamnées par les tribunaux ; 2° article contre les Liguoristes; 3° attaques contre un curé des environs de Tours; 4° contre l'inquisition en Espagne; 5° contre les Liguoristes; 6° lettre sur la Congrégation et les hypocrites; 7° attaques contre les communautés religieuses, « lèpre du pays » ; article contre les missionnaires; 8° contre l'inquisition d'Espagne, faits faux et démentis; attaques contre les Jésuites à Vitry; 9° attaques contre les Jésuites à Clermont ; 10° lettre contre une dame qui aurait converti des enfants protestants; lettre contre un prêtre; 11° article contre la Congrégation et les Jésuites; article contre l'évêque de Nancy (de Forbin-Janson), concluant à son bannissement; 13° discours contre les Jésuites; 14° article contre les Liguoristes; 15° les Jésuites << assassins d'Henri IV »; dénonciation contre le clergé de Clermont; 16° article contre les Liguoristes; 17° contre un curé de Savoie, contre les missionnaires de Langres; 18° plaintes du journal, qui se prétend menacé par la rage du parti prêtre 1!

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Sous l'Empire, pas une seule édition de Voltaire ou de Rousseau. De 1817 à 1824, il en parut douze du premier et treize du second. On publia 316.000 exemplaires des œuvres de Voltaire, 240.000 de celles de Rousseau; on réimprima Helvétius, Diderot, d'Holbach, Dupuis, Volney.

Le Constitutionnel, dit M. Thureau-Dangin, ne connaissait d'autres commentaires de l'Évangile que

1. La Congrégation, par M. Geoffroy de Grandmaison.

les chansons de Béranger, combattait la religion par des moyens mesquins et grossiers, poursuivait le prêtre; aucunes notions de liberté religieuse, et quand le Globe, qui montrait de l'intelligence et une certaine élévation de manières, parlait de laisser même aux Jésuites le bénéfice de la liberté, le Constitutionnel s'en montrait scandalisé.

Des procès engagés contre le Constitutionnel et contre le Courrier, et d'ailleurs suivis d'acquittements, ne servirent qu'à augmenter l'assurance du parti qui menait la campagne. Abandonné par les pouvoirs publics, le ministère roulait vers la chute prochaine. La suprême tentative pour refréner les excitations de la presse tourna encore contre lui; et après la dissolution de la Chambre et les nouvelles élections, Villèle cédait la place à Martignac.

Le vaincu succombait sous le déchaînement de toutes les attaques. Les railleries, non moins que les sophismes, l'avaient enveloppé sans relâche. La poésie, et quelle muse virulente! s'était mise à ses trousses. Nos contemporains ne connaissent même pas de nom les satires composées par Méry et par Barthélemy et qui bafouaient en bloc et en détail les membres du cabinet. La Villéliade, la Corbièreide, la Peyronneide, le Congrès des Ministres eurent un succès immense, la première surtout. Divisée en cinq chants héroï-comiques, bâtie sur le plan de la lutte qu'avait imaginé l'extrême droite (La Bourdonnaie et

ses amis), bourrée de réminiscences classiques ou burlesques empruntées à la guerre de Troie, au récit de Théramène, au Lutrin, la Villéliade décrivait la prise du Château-Rivoli, résidence du Ministre :

Muse des capitouls, toi qui sur l'Hélicon
Célèbre tes héros sur un mode gascon,

Redis-nous aujourd'hui cette grande querelle
Qui troubla si longtemps le sommeil de Villèle,
Comment Labourdonnaie et de fiers députés,
Du comte de Toulouse ennemis indomptés,
Lassés de haranguer une chambre muette,
Sonnèrent des combats la bruyante trompette
Et sur le haut balcon du Château-Rivoli
Proclamèrent son règne à jamais aboli.

« Méry m'a raconté souvent » a dit Pontmartin 1, «< qu'il avait fait avec son collaborateur les frais de la première édition de son poème: il était pauvre, et le lendemain de la mise en vente, il ne lui restait plus que deux sous; il en dépensa un pour passer le pont des Arts; l'autre, pour lire un journal où se trouvait un article écrit par Étienne sur la Villéliade. Quinze jours après, l'ouvrage avait rapporté vingt mille francs. »

Villèle renversé, la presse possédait les libertés qu'elle avait réclamées si ardemment. De quelle manière en usa-t-elle ? Pour s'en rendre compte, il suffirait de lire une sorte de confession écrite par un homme qu'on est bien surpris maintenant d'apercevoir au milieu des partis politiques.

Jules Janin, futur « prince de la critique», Jules Janin avait débuté en prenant part aux polémiques

1. Nouveaux samedis, 3a série. Pontmartin.

les plus vives. Il n'en garda pas un fier souvenir, et sorti depuis longtemps du combat, il écrivit des pages pleines d'aveux, qui s'accordent avec les réflexions que font d'ordinaire les hommes politiques et les écrivains... à l'heure où l'on rédige ses mémoires.

De même encore, un des rédacteurs du Journal des Débats, Saint-Marc Girardin a, dans ses souvenirs, traduit les regrets ressentis plus tard, en relisant la polémique de cette feuille qui possédait une si grande importance:

« Ça été le tort du parti libéral, en 1828 et en 1829, de ne donner à M. de Martignac qu'un appui défiant et réservé... Je me trouve après coup ingrat et imprévoyant... M. de Martignac était, en effet, la dernière concession libérale du roi Charles X, qui était décidé, si cette concession ne réussissait pas, à reculer vers le parti ultramonarchique, plutôt qu'à faire un pas de plus vers le parti libéral. Les avertissements ne manquèrent pourtant pas à ce parti...>>

Le ministère Polignac apparut comme l'événement qu'attendaient avec impatience tous les adversaires de la légitimité. Dès le premier jour il se trouva mis en demeure d'accomplir l'acte qu'on se proposait de lui imputer à crime.

En 1829, la gauche et le Constitutionnel manœuvraient de façon à persuader le peuple que le gouvernement avait résolu de violer la charte. Avec une insistance incroyable, on comparait la situation à celle de l'Angleterre, la veille de la révolution de 1688. Mignet, Carrel, Lamennais lui-même, annonçaient à la dynastie légitime le sort des Stuarts.

Thiers disait : « Nous les enfermerons dans la Charte comme dans la tour d'Ugolin. »

On lisait dans le National:

« Aujourd'hui la position de nos adversaires est devenue désolante. Enlacés dans cette charte et s'y agitant, ils s'y enlacent toujours davantage, jusqu'à ce qu'ils étouffent ou qu'ils en sortent. Comment? Nous l'ignorons : c'est un secret inconnu de nous et d'eux-mêmes, quoique caché dans leur âme. »>

Il avouait que l'opposition constitutionnelle avait été une comédie de quinze ans. Il ajoutait :

<< Il a fallu qu'il n'y ait plus de conspirateurs dans le pays pour que le gouvernement cessât d'être appuyé par les intérêts et le besoin d'ordre de l'immense majorité nationale. >>

Le Globe lui-même déclarait, après 1830, qu'il n'avait été que résigné à la charte.

Lors de l'avènement du ministère Polignac, un des rédacteurs du Journal des Débats, Béquet, publia l'article qui notifiait, comme on l'a dit, les adieux du journal à la royauté légitime, et dont les quatre derniers mots, << Malheureuse France! Malheureux roi! >> furent le signal de la révolte.

Aux Ordonnances promulguées le 26 juillet et qui suspendaient la liberté de la presse répondit la protestation collective, rédigée par Thiers, et signée de quarante-quatre journalistes. Parmi eux figuraient Thiers, Mignet, Carrel, Chambolle (National); Ch. de Rémusat, Pierre Leroux (Globe); Evariste Dumoulin, Cauchois-Lemaire (Constitutionnel); Châtelain, de Jussieu (Courrier Français); Barba

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