Page images
PDF
EPUB

cules, si importants à connaître pour la critique historique; et il n'a pas connu les premières éditions, ni celles qui sont les meilleures.

J'ai parlé des diverses éditions de l'Histoire amoureuse des Gaules ou de l'Histoire amoureuse de France de Bussy, par où commence le recueil de 1754. J'ai fait connaître aussi le recueil des Histoires galantes, à Cologne, chez Jean le Blanc, qui contient les ignobles scènes intitulées Comédie galante de Bussy. Dans les recueils suivants, rien n'est attribué à Bussy.

I. La France galante, ou histoires amoureuses de la cour, in-12 de 492 pages, contenant : 1° la France galante, ou histoires amoureuses de la cour; 2° les Vieilles amoureuses; 3° la France devenue italienne; 4° le Divorce royal, ou la Guerre civile dans la famille du grand Alexandre; 5o les Amours de monseigneur le Dauphin et de la comtesse du Roure.

II. Amours des dames illustres de notre siècle, 1680, in-12; à Cologne, chez Jean le Blanc, 384 pages de pagination suivie; puis, le Passe-temps royal, ou les Amours de mademoiselle de Fontanges, 71 pages; le frontispice gravé, qui est un Amour ailé, et daté de 1681. La première partie, de 384 pages, renferme : 1° Aosie, ou les Amours de M. T. P. (Montespan); 2° le Palais-Royal, ou les Amours de madame de la Vallière; 3° Histoire de l'amour feinte du roi pour Madame; 4° la Princesse ou les Amours de Madame; 5° le Perroquet ou les Amours de Mademoiselle; 6o Junonie, ou les Amours de madame de Bagneux; 7° les Fausses Prudes, ou les Amours de madame de Brancas; 8o la Déroute, ou l'Adieu des filles de joie (il y a une édition séparée de cet opuscule; Elzév., 1667). On attribue ces libelles à Sandraz de Courtils.

Dans le même genre sont le Tombeau des amours de Louis le Grand et ses dernières galanteries; à Cologne, chez Pierre Marteau, 1695, in-18, avec un titre gravé. La Vie de la duchesse de la Vallière, par ***; à Cologne, chez Jean de la Vérité, 1695, in-12, 321 pages. La Chasse au loup de monseigneur le Dauphin; à Cologne, chez Pierre Marteau, 1695, in-12, avec un frontispice gravé; 312 pages in-12.

J'ai un recueil en deux volumes in-12, avec des gravures assez bien exécutées, intitulé la France galante, ou Histoire amoureuse de la cour sous le règne de Louis XIV; à Cologue, chez Pierre Marteau (sans date); mais un joli frontispice, gravé par P. Yvert, donne

la date de 1736. Ce recueil est en partie la traduction de ceux dont on vient de donner les titres.

Le tome jer, qui a 366 pages, renferme : 1o la France galante, ou Histoire amoureuse de la cour; 2° Suite de la France galante, ou les Derniers dérèglements de la cour; 3o les Vieilles amoureuses.

Le tome II a 472 pages, et renferme : 1o le Perroquet, ou les Amours de Mademoiselle; 2° Junonie, ou les Amours de madame de Bagneux; 3o les Fausses Prudes, ou les Amours de madame de Brancas et autres dames de la cour; 4° la Déroute et l'Adieu des filles de joie; 5o le Passe-temps royal, ou les Amours de madame de Fontanges; 6o les Amours de madame de Maintenon, sur de nouveaux mémoires très-curieux; 7° les Amours de monseigneur le Dauphin avec la comtesse du Roure.

On est surpris de ne pas trouver dans aucun de ces recueils le curieux libelle de Sandraz de Courtils, intitulé les Conquestes amoureuses du grand Alcandre dans les Pays-Bas, avec les intrigues de la cour; Cologne, chez Pierre Bernard, 1685, in-12 de 144 pages.

CHAPITRE IX.

Page 254, note: Sévigné, Lettres (Lambesc, le mardi 20 décembre, à dix heures du matin).

La date de cette lettre est certaine, car elle s'accorde avec l'extrait manuscrit des délibérations de l'assemblée des communautés, qui commencèrent le 17; mais on s'aperçoit en lisant les quatre lettres qui précèdent celle-ci, qu'elles ont besoin d'être replacées dans leur ordre, et qu'il est nécessaire de rétablir leur date. Aix étant sur le chemin de Lambesc à Marseille, il était naturel de supposer que la date du 11 décembre devait être convertie en celle du 21; mais deux considérations démontrent que cette lettre est bien datée du 11 décembre, qui, en l'année 1672, tombe un dimanche. C'est dans ce jour que madame de Sévigné, lorsqu'elle était à Livry, avait coutume d'aller à Pomponne rendre visite à Arnauld d'Andilly, ce qui explique les premiers mots de la lettre. En outre, ces mots, « Vous seriez bien étonné si j'allais devenir bonne à Aix ; je m'y sens quelquefois portée par esprit de contradiction, » indiquent un séjour de près d'une semaine, ou plus, à Aix avant la tenue de l'assemblée, en compagnie avec M. de Grignan. D'ailleurs, si cette lettre avait été

écrite en passant à Aix pour aller à Marseille, elle devrait être datée du mardi 20, puisqu'il résulte, de ce qui est dit dans la lettre datée de Marseille le mercredi, que madame de Sévigné et M. de Grignan reçurent à Marseille des visites aussitôt leur arrivée, le mardi soir (t. III, p. 124 et 125, 5o édit. G.). Une autre preuve du séjour, pendant une semaine ou deux, de madame de Sévigné à Aix avant la tenue des assemblées, résulte de ces mots contenus dans une lettre que lui adresse madame de la Fayette, en lui demandant de faire remettre une lettre à la duchesse de Northumberland, lettre datée du 30 décembre « Je vous supplie donc, comme vous n'êtes plus à Aix...... » (t. III, p. 137, édit. G.). Donc madame de Sévigné était restée quelque temps à Aix, et ce séjour ne peut trouver sa place qu'avant l'ouverture de l'assemblée. Madame de la Fayette savait qu'au 30 décembre madame de Sévigné était retournée à Grignan. D'après ces observations, les lettres se classent de la manière suivante :

1o Lettre du dimanche 11 décembre, à Arnauld d'Andilly (d'Aix), t. III, p. 129, édit. G.;

2° Lettre du mardi 20 décembre (de Lambesc), t. III, p. 121, édit. G.; 3° du mercredi 21 décembre (de Marseille), t. III, p. 124, id.;

4o

[ocr errors]

du jeudi 22 déc., à midi (de Marseille), t. III, p. 126, id.; du jeudi 22 déc., à minuit (de Marseille), t. III, p. 128, id.

Page 259, ligne 23: J'ai bien envie de la faire voir à madame du Plessis.

Madame de Sévigné a connu plusieurs dames du Plessis. D'abord madame du Plessis-Bellière, la courageuse amie de Fouquet, la bellemère du maréchal de Créqui, Susanne de Buc: mais ce n'est point de celle-là qu'il est ici question. Ce ne peut être non plus la comtesse du Plessis, dont madame de la Fayette parle dans cette même lettre, puisqu'elle les distingue non-seulement dans cette lettre, mais dans celle du 19 mai 1673; celle-ci était Marie-Louise le Loup de Bellenave, veuve d'Alexandre de Choiseul, comte du Plessis, tué au siége d'Arnheim en juin 1672, à l'âge de trente-huit ans (SÉVIGNÉ, Lettres [20 juin 1672], t. III, p. 71; SAINT-SIMON, Mémoires complets et authentiques, t. III, p. 332.) Ce Choiseul, comte du Plessis, était fils de César, duc de Choiseul, maréchal de France; il était cousin de la femme de Bussy, et il y a plusieurs lettres de lui et de sa femme dans le Recueil des lettres de Bussy (t. V, p. 157, 162, 131

et 230; t. III, p. 196); il mourut trois ans avant son père, et laissa un fils unique qui devint duc et pair, et fut tué devant Luxembourg sans avoir contracté d'alliance. La veuve du comte du Plessis devint amoureuse de Clérembault, l'écuyer de Madame, et l'épousa; elle n'avait cependant que trente ans, et lui en avait cinquante. (Suite des Mémoires de Bussy, p. 25, mss. de l'Institut.) Madame du Plessis que nous cherchons n'est pas madame du Plessis-Guénégaud retirée du monde, et faisant son séjour à Moulins. La madame du Plessis de cette lettre du 30 décembre 1672 et du 19 mai 1673 est donc madame du Plessis-d'Argentré, la mère de cette demoiselle du Plessis qui aimait tant madame de Sévigné, dont elle était la bête noire par ses ridicules et ses importunités. Madame de Sévigné écrivit à cette madame du Plessis lorsqu'elle était en Provence; et madame de la Fayette lui mande, le 19 mai 1673 : « Madame du Plessis est si charmée de votre lettre, qu'elle me l'a envoyée; elle est enfin partie pour la Bretagne. » Madame de la Fayette, malgré sa paresse, correspondait avec madame du Plessis, comme on le voit par ce passage d'une de ses lettres à madame de Sévigné : « J'ai mandé à madame du Plessis que vous m'aviez écrit des merveilles de son fils. » Ainsi, madame du Plessis avait un fils en Provence, ce qui explique ses relations avec l'évêque de Marseille, et pourquoi madame de la Fayette voulait lui montrer la lettre de madame de Sévigné. Je crois que madame du Plessis était pour madame de la Fayette une connaissance de sa jeunesse, lorsque, étant demoiselle de la Vergne, elle pas. sait une partie de la belle saison à Champiré, dans la terre de son beau-père Renaud de Sévigné. Madame du Plessis d'Argentré mourut en avril ou mai 1680. (Voyez SÉVIGNÉ, lettre du 6 mai 1680, t. VI, p. 474, édit. G.; t. VI, p. 255, édit. M.)

CHAPITRE X.

Page 268, ligne 9: Louis la dota de la terre d'Aubigny-sur-Nière. Cette terre était en Berry, actuellement dans le département du Cher; le village est chef-lieu de canton dans l'arrondissement de Sancerre, et la forêt, qui en formait probablement la principale partie, a trois lieues de long sur une lieue de large. C'était un apanage du duc de Richmond, et la mort du duc de Richmond, sans enfant mâle, avait fait retourner cette terre à la couronne de France. Le fils atné

de la duchesse de Portsmouth devint ainsi la tige des nouveaux ducs de Richmond.

Je crois devoir donner ici une lettre de Louis XIV, assez importante, que M. de Cherrier, le savant historien de la maison de Souabe, a lui-même transcrite sur l'autographe qui est en la possession de la famille de Trogoff.

Lettre de Louis XIV à M. de Kérouet (sic), pour essayer de lui faire retirer sa malédiction donnée à sa fille mademoiselle de Kérouet, nommée duchesse de Portsmouth, et reconnue mai. tresse du roi Charles II.-(M. de Kérouet était frère du grand-père de madame de Trogoff.)

« Mon féal et cher sujet, les services importants que la duchesse de Portsmouth a rendus à la France m'ont décidé à la créer pairesse, sous le titre de duchesse d'Aubigny, pour elle et toute sa descendance.

K

« J'espère que vous ne serez pas plus sévère que votre roi, et que vous retirerez la malédiction que vous avez cru devoir faire peser sur votre malheureuse fille. Je vous en prie en ami, mon féal sujet, et vous le demande en roi.

" LOUIS. >>

Page 268, ligne 17: Selon les exigences de sa dévotion.

Le 29 décembre 1672 (c'était un jeudi), Louis XIV, dans sa lettre datée de Compiègne, écrit à Louvois : Je ne partirai que dimanche [c'était le 1er janvier 1673], la reine m'ayant prié d'attendre ce jourlà pour qu'elle fit ses dévotions avant de partir. Je serai mardi à Saint-Germain. » Puis, à la fin de la lettre, il dit : « Depuis ma lettre écrite, j'ai résolu de partir samedi pour arriver lundi à Saint-Germain, la reine ayant changé de sentiment depuis ce que je vous ai marqué ci-dessus. »

Le 23 avril (c'était uu dimanche), Louis XIV alla, ainsi que la reine, rendre visite à l'abbesse de Montmartre, et retourna en chassant jusqu'à Saint-Germain par la plaine Saint-Denis. (Gazette, 1673; Paris, in-4°, 1674, p. 388.)

Page 272, ligne 3: Madame de la Fayette ridiculisait M. de Mecklen

bourg.

Je présume que ce M. de Mecklenbourg, dont il est fait mention dans

« PreviousContinue »