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De votre plume enchanteresse,
Le sentiment coule avec la gaieté.

Des passions votre art offre bien le langage;

Vous imprimez au vice et la honte et l'horreur;
Et des vertus la respectable image,

Brille dans vos écrits comme dans votre cœur.

Les Dangers de la calomnie, ou Mémoires de Fanny Spingler, histoire anglaise, Neufchatel, 1780, 2 vol. in-12; Paris, Knapen, 1781. Dans cet ouvrage, Madame Beccari peint avec vérité et justesse la passion et la vertu. Il n'en est pas de même quand elle veut décrire les travers des hommes sans principes, et les raisonnemens par lesquels ils se justifient; mais il serait facile de faire disparaître ces taches, en effaçant quelques lettres inutiles.

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BECTOZ, (CLAUDE DE) naquit auprès de Grenoble, et mourut en 1547. Elle fut abbesse de Saint-Honoré de Tarascon. Lorsqu'elle se fit religieuse, elle ajouta à ses noms celui de Scholastique. L'esprit et le jugement qu'elle montra, dès ses premières années, déterminèrent Denys Faucher, religieux, à lui enseigner la langue latine et les sciences. Ses progrès furent si rapides, que bientôt elle égala les personnes les plus instruites de son siècle. Elle fut en commerce de lettres avec plusieurs savans de France et d'Italie. Ludovico Domenichi, et FrançoisAugustin della Chiesa, ont célébré ses vertus et son savoir; l'un, dans son livre intitulé: Nobilta delle donne, et l'autre, dans son Teatro delle donne illustre. Les plus grands hommes la consultaient souvent. C'est ainsi que plusieurs personnages illustres recouraient, pour la morale et pour la politique, aux avis de Françoise - Marguerite de Silly, qui vécut à la fin du 16o. siècle et au

commencement du 17. François I.er était si charmé des lettres de Claude de Bectoz, qu'il les portait toujours avec lui, et les montrait aux danes de sa cour comme des modeles. Pour converser avec elle, il passa d'Avignon à Tarascon, avec sa sœur, la reine Marguerite de Navarre.

Elle publia plusieurs ouvrages, français et latins, en vers et en prose. Ses poésies la firent comparer à Sapho, et ses discours et ses lettres, aux philosophes de l'an-· cienne Académie. Elle n'est pas la seule de sa famille qui se soit illustrée par ses talens. Catherine de Bectoz, sa compagne et sa parente, se distingua par ses vertus et son érudition.

BEDACIER, ( CATHERINE DURAND, Dame) fit paraître ses ouvrages sous le nom de Madame Durand, Ses romans lui ont acquis de la célébrité. Elle mourut en 1736 dans un âge avancé.

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On lui doit: La Comtesse de Mortane, Paris, Barbin, 1699. Les évènemens en sont naturels, et les caractères bien marqués et soutenus. Mémoires de la cour de Charles VII, Paris, 1700, 2 tom. en un vol. in-12; 1770. Ces Mémoires furent publiés sous les auspices du duc de Chartres. L'auteur a cru devoir embellir, par la fiction, les faits qu'il raconte.- Euvres mêlées, Paris, 1701, in-12. -Le comte de Cardonne, ou la Constance victorieuse, histoire sicilienne, Paris, 1702, in-12; Paris, Prault, 1734, in-12, dédié au duc d'Orléans, par une épître en vers. -Les Belles Grecques, ou l'Histoire des plus fameuses courtisannes de la Grèce, Paris, Saugrain, 1712, un vol. in-12. Cette production eut beaucoup de succès. Madame Bedacier a su y réunir, dans des tableaux différens, une

infinité

infinité de traits épars dans les ouvrages des anciens, et leur donner les ornemens dont ils étaient susceptibles.

Henri, duc des Vandales, Paris, 1714, in-12. — Les Petits Soupers d'été, Paris, Prault, 1733, 2 tom, en un volume in-12. Ils parurent sous les auspices de la duchesse d'Orléans. Ses ouvrages ont été réunis sous ce titre : Quvres de Madame Durand, Paris, Prault, 1737, 6 vol. in-12. On lit dans cette collection des comédies en proverbes, et quelques pièces qui avaient été trouvées après sa mort, et dont la plupart ne sont point achevées. Son opéra d'Adraste est de ce nombre. Parmi ses poésies, on remarque: La Vengeance contre soi-même, conte tiré des Cent Nouvelles nouvelles; et une ode, qui remporta le prix à l'Académie française en 1701. Le sujet est : Que le roi n'est pas moins distingué par les vertus qui font l'honnête homme, que par celles qui font les grands rois, Voici la prière qui est à la fin de cette ode :

Grand Dieu! c'est pour Louis que mon zèle t'implore:
Prolonge ses jours précieux!

Sur la terre il te sert, nous protège et t'adore:
Laisse-nous en jouir quelques siècles encore;
Ce n'est qu'un instant pour les cieux

BELLOT, voyez MEINIÈRES.

BENOIT, (FRANÇOISE-ALBINE PUZIN DE LA MARTINIÈRE, Damc) née à Lyon en 1724. Elle ne dut point ses talens à de longues études; mais seulement à la nature!

Il est des agrémens qu'on ne doit point à l'art;
On les tient du génie et d'un heureux hasard.

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Elle publia: Journal en forme de Lettres, mêlé de critiques et d'anecdotes, 1757, in-12. Madame Benoît y fait les portraits des différens caractères qu'elle rencontrait dans la société. Elle y joint des réflexions sur les évènemens qui s'y passaient. Quelques désœuvrés trouvèrent des allusions malignes, où elle n'avait mis que des observations morales. Mes Principes, ou la Vertu raisonnée, Amsterdam, 1759, 2 part. in-12. Quoique le style de cette production ne soit pas sans négligence, néanmoins les personnes qui connaissaient l'auteur y retrouvèrent le naturel de son esprit, la bonté de son cœur et la douceur de son caractère. Elisabeth, 1766, 4 part. in-12. Les situations de ce roman épistolaire sont naturelles, vraies et intéressantes. L'amour y est peint avec énergie; la vertu, avec dignité; l'amitié, avec sensibilité. Céliane, ou les Amans séduits par leurs vertus, 1766, in-12. · Lettres du colonel Talbert, 1766, 4 part. in-12. Cet ouvrage est le meilleur qui soit sorti de la plume de Madame Benoît. Un sujet simple, un style naturel, des caractères vrais, des situations intéressantes, des réflexions philosophiques et de l'imagination, voilà le mérite de cet écrit. Cependant on reproche à l'auteur d'avoir pris un sujet qui a trop de ressemblance avec celui de Clarisse, de s'être servi quelquefois des mêmes moyens; enfin, d'avoir un dénouement trop tragique. Des Pensées, insérées dans quelques journaux. — Agathe et Isidore, Amsterdam, 1768, 2 part. in-12. On y voit d'utiles et agréables mensonges, présentés sous les traits de la vérité. La morale y est toujours en action. Le Triomphe de la probité, comédie en 2 actes et en prose; imitée de l'Avocat, comédie de Goldoni, 1768, în-8°., non-représentée. — La Supercherie réciproque, comédie en un acte et en prose,

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1768, in-8°., non-réprésentée. Sophronie, ou Leçons d'une Mère à sa Fille, Londres et Paris, 1769, in-12; 1770, in-8°. Des situations intéressantes et fort ingénieus ses, une diction pure, un style agréable et des évènemens vraisemblables caractérisent ce roman. L'Erreur des Désirs, 1769, 2 vol. in-12. L'homme est presque toujours la dupe de ses désirs : ils sont suivis de la satiété, ou des plus grands malheurs. Telle est la base de cet ouvrage. Folie de la prudence humaine, Amsterdam et Paris 1771, in-12. — Les Aveux d'une Jolie Femme, 1782, in-12. -L'Officieux.

BERMANN, (Mademoiselle) de Lorraine, sœur d'un avocat de Nancy, auteur de différens ouvrages, épousa un de ses compatriotes dont on ignore le nom. Il paraît que Mademoiselle Bermann et son frère avaient la même aptitude pour la Littérature. Celui-ci remporta, en 1760, le prix d'éloquence à l'académie de Nancy; et sa sœur, en 1761, mérita le prix d'éloquence à la même académie. Elle était alors très-jeune. Voici la question qu'elle avait à traiter Lequel serait le plus utile, dans notre siècle, d'écrire des ouvrages purement de belles-lettres ou de morale? Mademoiselle Bermann entend par les premiers tous ceux qui ne servent qu'à nous amuser, et à nous rendre plus savans ou plus éloquens. Dans la classe des derniers, elle comprend tous ceux dont le but est de nous rendre plus sages. Elle se décide en faveur de la morale. Les quatre propositions suivantes forment la division de son discours : La morale est plus utile et plus nécessaire que la littérature; la morale atteint souvent le but de la littérature, 、 sans que la littérature ait le même avantage; on a peu de livres de morale, et on en a beaucoup en littérature;

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