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établir une maison de son ordre. Les reines de France lui durent plusieurs prérogatives, entr'autres, celles d'avoir leurs gardes et de donner audience aux ambassadeurs. Elle conserva toujours beaucoup d'amour pour la Bretagne sa patrie: aussi sa garde était-elle uniquement composée de Bretons. Elle mourut au château de Blois, le 9 janvier 1514. Brantôme, dans la vie de cette reine, rapporte une magnifique relation de ses obsèques. Elle fut portée à Saint-Denis. François I.er lui fit construire un superbe tombeau de marbre, sous lequel elle repose avec Louis XII.

Elle répondait savamment à ceux qui la haranguaient. Mais, par une affectation puérile, lorsqu'elle recevait les ambassadeurs, elle ne manquait jamais, pour leur donner une haute idée de ses connaissances, de mêler dans son discours quelques notes ou quelques phrases de leur langue, quoiqu'elle ne la connût point. Elle était la dispensatrice des graces et des récompenses, et les décernait à ceux qui servaient l'état ou par leur courage ou par leur mérite. Elle estimait les savans et les comblait de bienfaits. Jean Marot, père de Clément, prenait la qualité de poëte de la magnifique reine Anne de Bretagne.

ANTRAIGUES, ( Madame d') a fait : Ernesta, nouvelle allemande, 1799, 1 vol. in-12. Ce roman est bien éerit et respire l'amour de la vertu. Suite du Diable boiteux, ou le Fils d'Asmodée, sous presse.

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ARCHAMBAULT, (Mademoiselle) née à Laval, vivait dans le 18o. siècle. Ses talens et la reconnaissance de són sexe mettent son nom dans la galerie de ceux qu'on doit présenter à la postérité. Elle a publié une dissertation sur cette question: Lequel de l'homme ou de la femme est

plus capable de constance? Paris, 1750, in-12. Le mérite de cet ouvrage aurait dû terininer ce débat si souvent renouvelé, et également injurieux pour l'un et l'autre

sexe.

ARCONVILLE, (Madame THIROUX D') vécut vers la fin du 18e siècle. Elle joignit à l'étude de la physique et de la chimie, celle de la morale, de la littérature et des langues. Le mérite des ouvrages qu'elle composa, lui donne des droits à l'estime de ses semblables. Ses écrits parurent anonymes. Elle avait dit, en parlant des femmes: "Affichent-elles la science ou le bel esprit? si leurs ou"vrages sont mauvais, on les siffle; s'ils sont bons, on les » leur ôte; il ne leur reste que le ridicule de s'en être n dites les auteurs ». Il paraît que Madame d'Arconville n'avait d'autre but, en écrivant, que celui de se rendre utile.

On lui doit : Avis d'un Père à sa Fille, traduit de l'anglais, d'Halifax, 1756, in-12. Le style de cette traduction est élégant et facile. Leçons de Chimie, traduites de l'anglais, de M. Shaw, 1759, in-4°. Elle releva les erreurs qui sont dans l'original, et elle ajouta aux expériences du docteur anglais, les découvertes qui se firent depuis l'époque où ces leçons avaient été publiées en Angleterre, jusqu'à celle où parut la traduction qu'elle en donna en français. Le discours préliminaire qu'elle a mis à la tête de cet ouvrage, lui fait beaucoup d'honneur. Elle Ꭹ décrit la naissance et les progrès de la chimie. Pensées et réflexions morales sur divers sujets, 17601766, in-12. Il en est qui sont marquées au coin de la jusDe l'Amitié, 1761, in-8°. Non-seulement elle traita de l'amitié en général; mais elle sut y attacher un

tesse'.

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nouvel intérêt, en caractérisant les différentes sortes d'amitié. Romans, traduits de l'anglais, de M. Littleton et de madame Behn, 1761, in-12. L'amour éprouvé par la mort, ou Lettres modernes de deux amans de VieilleRoche, 1763, in-12. Le but moral de ce roman est de faire voir dans quels égaremens les passions nous entraînent, et quelles en sont les suites funestes. Des passions, 1764, in-8°. — Mélanges de Poésies Anglaises, traduits en français, 1764, in-12. — Essai pour servir à l'histoire de la putréfaction, 1766, in-8°. - Traité d'ostéologie, grand in-folio, publié sous un autre nom que le sien, quoiqu'elle en soit véritablement l'auteur. Ce traité est très-estimé des gens de l'art. Mémoires de Mlle de Valcourt, 1767, in-12. On trouve dans ces Mémoires une heureuse simplicité et des situations vraies et touchantes. Estentor et Thérisse. Méditations sur les tombeaux. Dona Gratia d'Ataïde, comtesse de Ménessés, histoire portugaise, 1770, in-8°. Vie du cardinal d'Ossat, avec son Discours sur la Ligue, 1771, 2 vol. in-8°. -Vie de Marie de Médicis, princesse de Toscane, reine de France et de Navarre, 1774, 3 vol. in-8°. Histoire de François II, roi de France, suivie d'une dissertation, traduite de l'italien, de M. Suriano, ambassadeur de Venise, sur l'état de ce royaume à l'avènement de Charles IX au trône, 1783, 2 vol. gr. in-8°. - Histoire de Saint-Kilda. vol.'gr. Les Samiens, conte. Les Malheurs de la jeune Emilie. -Vie de Catherine de Médicis. Les productions qui sont sorties de la plume de Madame d'Arconville sont écrites avec beaucoup de pureté.

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ARMANÇAI, (SABATTIER, marquise d') fille de M. de Sabattier, gentilhomme de Provence, vivait sur la

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fin du 17e siècle. Elle est auteur d'une pièce de vers adressée à M. le duc de Chartres, depuis duc d'Orléans et régent de France, où les quatre saisons de l'année parlent à ce prince. Il nous reste encore d'elle, dans le Mercure de juillet de l'année 1684, une lettre mêlée de prose et de vers à Madame Royale. Malgré l'esprit et le goût de Madame d'Armançai pour la poésie et pour la prose, on ne peut s'empêcher de trouver un peu d'exagération dans les vers de M. de Vertron, à l'occasion de cette épître :

Tout est charmant, et tout est vrai
Dans ce que cette Muse expose.

On retrouve dans d'Armançai,

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ARNAULD (MARIE - ANGELIQUE) fille du célèbre Antoine Arnauld et de Catherine Marion, fut abbesse de Port - Royal des - Champs. A onze ans si l'on en croit les historiens, elle mit la réforme dans son abbaye, et à dix-sept, elle y fit revivre l'esprit de St. Bernard. Elle exécuta ce dessein avec tant de douceur, de sagesse et de prudence, que les religieuses les plus anciennes ne s'y opposèrent même pas. A peine ce qu'elle avait établi pour son monastère fut-il connu, que le général de l'ordre la chargea d'en faire autant à Maubuisson. Ses soins ne furent point inutiles pendant les cinq années qu'elle habita ce dernier cloître car il cessa d'être un sujet de scandale. De retour à son abbaye, elle la transféra à Paris. Toujours occupée de la prospérité de sa maison, elle prévit que la régularité qui y régnait, s'altérerait aisément par le changement de conduite que

pourraient y introduire les abbesses qui viendraient des monastères étrangers. Pour obvier à cet inconvénient, elle demanda au roi que l'abbesse fût élective et triennale. Louis XIII lui accorda l'objet de sa sollicitude. Aussi-tôt elle se démit de sa dignité. On élut à sa place une religieuse qu'elle avait reçue à profession, et à laquelle elle se soumit comme si elle fût tout nouvellement entrée dans le cloître. Douze ans après, ses compagnes l'élevèrent à la place d'abbesse, et la continuèrent quatre triennaux de suite. Elle et ses sœurs furent toutes attaquées de l'espèce d'épidémie dont les esprits étaient alors travaillés elles prirent parti dans les disputes sur la Grace. On ne dit point si Marion, qui se fit religieuse après la mort de son époux, dans le même monastère que ses filles, fut en ce point plus sage qu'elles; mais les ames sensibles n'ont point oublié qu'elle eut le bonheur de finir sa vie au milieu de ses filles et de plusieurs de ses petites-filles qui étaient aussi consacrées au service divin. Angélique mourut à l'âge de soixante-dix ans, le 6 d'août 1661.

:

On a d'elle des Lettres sur différens sujets, tom. I et II, Utrecht, 1742, in-12; tom. III, Utrecht, 1744, in-12; tom. IV, Extraits de ces Lettres, divisés en 2 part., Leyde, Willem de Groot.

ARNAULD, (CATHERINE-AGNÈS) sœur de la précédente, et sa coadjutrice à Port-Royal-des-Champs, n'avait que cinq ans lorsque ses parens lui firent donner le voile religieux. C'était décider de bonne heure sa vocation. Elle était encore au noviciat, que son mérite la fit choisir par Angélique Arnauld pour être maîtresse des novices. Peu d'années après, elle gouverna la maison. Elle fut

chargée

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