LE COQ ET LA PERLE. Une perle, qu'il donna Au beau premier lapidaire : Un ignorant hérita D'un manuscrit, qu'il porta Seroit bien mieux mon affaire. LES FRELONS ET LES MOUCHES A MIEL. A l'œuvre on connoît l'artisan. Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent : Des frelons les réclamèrent; Des abeilles s'opposant, Devant certaine guêpe on traduisit la cause. Les témoins déposoient qu'autour de ces rayons La guêpe, ne sachant que dire à ces raisons, Le point n'en put être éclairci. Dit une abeille fort prudente. Depuis tantôt six mois que la cause est pendante, Il est temps désormais que le juge se hâte : Sans tant de contredits et d'interlocutoires, Et de fatras et de grimoires, Travaillons, les frelons et nous : On verra qui sait faire, avec un suc si doux, Le refus des frelons fit voir. Que cet art passoit leur savoir; Et la guêpe adjugea le miel à leurs parties. Plût à Dieu qu'on réglât ainsi tous les procès ! Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge; On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge, Voyez ci-après, livre IX, fable 1x. 40 |