LE LOUP ET LE CHIEN. Un loup n'avoit que les os et la peau, Tant les chiens faisoient bonne garde; Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, Sire loup l'eût fait volontiers: Et le mâtin étoit de taille A se défendre hardiment. Le loup donc l'aborde humblement, Dont la condition est de mourir de faim. Flatter ceux du logis, à son maître complaire : pour luisant, état du poil chez les chiens bien portants. Sera force reliefs * de toutes les façons, Sans parler de mainte caresse. Le loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le cou du chien pelé. Qu'est-ce là? lui dit-il.-Rien.-Quoi? rien? - Peu de chose.- Où vous voulez?-Pas toujours; mais qu'importe?— Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrois pas même à ce prix un trésor. |