PHILOMÈLE ET PROGNÉ. Autrefois Progné l'hirondelle De sa demeure s'écarta, Et loin des villes s'emporta Dans un bois où chantoit la pauvre Philomèle. Ne quitterez-vous point ce séjour solitaire? Tout au plus à quelque rustique ! Sans cesse il vous souvient que Térée autrefois, Exerça sa fureur sur vos divins appas. Et c'est le souvenir d'un si cruel outrage Qui fait, reprit sa sœur, que je ne vous suis pas : Il m'en souvient bien davantage. Je ne suis Je dis LA FEMME NOYÉE. pas de ceux qui disent: Ce n'est rien, C'est une femme qui se noie. que c'est beaucoup et ce sexe vaut bien Que nous le regrettions, puisqu'il fait notre joie. que j'avance ici n'est point hors de propos; Puisqu'il s'agit, en cette fable. D'une femme qui dans les flots Avoit fini ses jours par un sort déplorable. Son époux en cherchoit le corps, Pour lui rendre, en cette aventure, Les honneurs de la sépulture. Il arriva que sur les bords Du fleuve auteur de sa disgrâce Des gens se promenoient ignorant l'accident. S'ils n'avoient de sa femme aperçu nulle trace: Un autre repartit: Non, ne le suivez pas, Quelle que soit la pente et l'inclination L'aura fait flotter d'autre sorte. Cet homme se railloit assez hors de saison. Quant à l'humeur contredisante. Je ne sais s'il avoit raison: |