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généralité de la représentation nationale ; et déjà de vastes souterrains, des catacom

dans la Vendée, où il s'est donné le plaisir dans ses orgies avec le traître Tunk, de tuer des volontaires, de sa main; il joint la perfidie à la fureur. Il a fait la morion de ne plus payer d'impôts directs, celle de dessécher les étangs, dans un moment où l'on manquoit de viandes, pour nous enlever la ressource du poisson. Il a déclamé ĺ dernièrement contre le décret sur le tribunal révo- ! lutionnaire. Il a été le plus fougueux défenseut du systême de l'athéïsme. Il n'a cessé de faire du décret qui proclame l'existence de l'Etre suprême, un moyen de susciter dans la Montagne des ennemis au gouvernement,etil a réussi. Le jour de la fête à l'Etre-suprême, en présence du peuple, il s'est permis sur ce sujet les plus grossiers sarcasmes et les déclamations les plus indécentes. Il faisoit remarquer avec méchanceté, aux membres de la convention, les d'intérêt que marques le public donnoit au président ( à lui Robespierre) pour tirer contre lui des inductions atroces dans le sens des ennemis de la république. Il y a une lettre de Bourdon-de-l'Oise, déposée à la police et par lui écrite à un contre-révolutionnaire, dans laquelle il dit que les détenus seront bientôt mis en liberté et qu'on mettra à leur place ceux qui les ont fait incarcérer. Ce Bourdon

bes sont creusés pour qu'on puisse y entasser en un moment des immensités de cadavres; la boucherie générale, commandée par ce tigre, doit avoir lieu le jour destiné à la célébration d'une fête en l'honneur du jeune Viala âgé de 13 ans mort sur les bords de la Durance, par un accident ordinaire. Robespierre l'avoit fait déifier par la convention, et c'étoit au moment oùla représentation nationale déposeroit l'une de ce héros fabuleux, qu'elle

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se promene sans cesse avec l'air d'un assassin qui médite un crime, il semble poursuivi par l'image de l'échafaud et par les furies.

Léonard Bourdon n'est pas mieux traité que le précédent dans les notes de Robespierre; entr'autres faits, il lui reproche d'avoir été le premier à avilir la convention par des formes indécentes, comme d'y parler le chapeau sur la tête et d'y siéger avec un costume ridicule. Ro, bespierre ne devoit pas être fâché de ce que Léonard Bourdon avilissoit la convention par son costume, puisqué lui vouloit la perdre, et que le moyen de plus efficace d'anéantir un corps quelconque est toujours de commencer par l'avilir. Mais cette inculpation n'étoit qu'un reproche apparent.

regardoit comme martyr de la liberté, dans le Panthéon destiné aux grands hommes, qu'elle devoit être attaquée, violée, et entièrement massacrée, Les torches triomphales du jeune Viala, vont devenir les torches funèbres des représentans du peuple; et quand ce coup hardi aura été exécuté, un autre non moins audacieux, non moins nécessaire à l'affermissement de są puissance dictatoriale, doit avoir lieu sous peu de tems; c'est de distribuer des terres à une partie des habitans des fauxbourgs de Paris, d'éloigner de la capitale, ces ha-. bitans, dont l'immense population est tou jours dangereuse, et de réduire Paris à un tiers de son enceinte.

Faire changer les propriétés de main venir à bout d'anéantir la moitié de la population de la France, abattre les comités de gouvernement, égorger toute la convention , pour régner seul, en s'envi ronnant d'un petit sénat, dont les places auroient été confiées à ses sicaires affidés; quelles ressources physiques et morales a donc ce brigand forcené, pour mettre à fin une entreprise aussi inouie? Ses res

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Sources physiques sont immenses; ses ressources morales sont heureusement nulles, et c'est-là ce qui doit sauver la France. Robespierre a pour lui les Jacobins de Paris et les citoyens des tribunes, qui jours nellement viennent l'applaudir dans ce tripot politique entièrement dévoué à ses ordres absolus. Il a pour lui la commune de Paris, dont les officiers municipaux vendus à ses fureurs sont présidés par Payan et par le maire de Paris Fleurior Lescot, successeur de Pache, qui lui sont également dévoués ; il a pour lui tous les assassins patentés qui composent le tribunal révolutionnaire de Paris; présidens accusateurs publics, juges, jutés, tous ces bourreatix lui obéissent au premier signal, et sont nommés par lui. Il a pour lui plusieurs membres du comité de salut public, qui sont instruits de tout ce qui se passe dans les comités de gouvernement, et qui contrecarrent tout ce que les autres membres de ees comités pourroient tenter pour déjouer Robespierre ; îl a pour lui la multitude parisienne, accoutumée à le re garder comme un dieu, et à sé prosterne

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son aspect, comme un esclave se prosterne à la vue d'un sultan ; il a pour lui la force armée de Paris, commandée par l'immende Henriot, qu'il a arraché de la guillotine

pour en faire son garde du corps, cet Henrior qui, peu de jours avant la fête de Viala, désignée pour assassiner les députés, écrit en ces termes à Fleuriot Lescot, qui lui avoit recommandé de bien disposer les conjurés : « Camarade, tu seras content de moi et de la manière dont je m'y prendrai; va, les hommes qui aiment la patrie s'entendent facilement pour faire tourner tous leurs pas au profit de la chose publique. J'aurois voulu et je voudrois que le secret de L'OPÉRATION fût dans nos deux têtes, les méchans n'en sauroient rien. Amitié, fraternité, ton frère, le général HENRIOT. Il a pour lui les élèves du Camp de Mars, campés sous les murs de Paris, qui ne connoissent dans la France que la convention, dans la convention que Robespierre, que l'on a tirés de tous les départemens, et que l'on avoit habillés et organisés à la manière des Romains, pour les rendre aussi étrangers que

possible

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