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41138.97

DEC 27 1831

Minot gund.

PRÉFACE

Le dix-septième siècle est l'époque de la création définitive des sciences modernes instauratio magna, comme disait François Bacon. Le siècle de la Renaissance avait été la grande insurrection des esprits contre la scolastique du moyen âge et la tradition de l'antiquité; dans le siècle suivant, la scolastique, déjà fort ébranlée, finit par disparaître. Quatre hommes, divers de nationalité, de caractère et de génie, Descartes en France, Keppler en Allemagne, Galilée en Italie, Bacon en Angleterre, attaquent l'échafaudage vermoulu des doctrines aristotéliennes, le renversent, et mettent à sa place un système nouveau de philosophie scientifique. Donnant le précepte et l'exemple, Keppler, Descartes, Galilée et Bacon posent les règles dogmatiques pour faire des découvertes dans l'étude de la nature, et par leurs propres travaux, par leurs recherches, ils marquent les premiers pas de la science reconstituée.

Les leçons de ces maîtres illustres sont promptement suivies : si bien que toutes les sciences entrent simultanément dans les routes nouvelles de l'expérience et du libre examen.

En lisant ce volume on assistera au beau spectacle de cette restauration générale des sciences. Dans les vies de Keppler et de Galilée on verra la doctrine du mouvement de la terre définitivement adoptée, les lois de la révolution des astres formulées mathématiquement, et grâce à l'invention du télescope, l'art de l'exploration du ciel faire des pas de géant. Dans celles de Fermat, de Descartes, de Pascal et de Désargues on verra les mathématiques se perfectionner par l'invention des logarithmes, par la découverte de l'application de l'algèbre à la géométrie, par la création de la première méthode de calcul infinitésimal et par l'introduction raisonnée de la géométrie dans les beauxarts. Dans les vies de Descartes, de Huygens et de Papin, on verra la mécanique s'établir comme science spéciale, et la physique s'enrichir de ses premières lois mathématiqnes. Van Helmont, Robert Boyle et Nicolas Lémery feront assister à la création de la véritable chimie, par suite de sa rupture définitive avec l'alchimie du moyen âge. Enfin, la vie de Harvey montrera la révolution profonde qu'opèrent, dans la physiologie, la découverte de la circulation du sang, et l'étude de la génération chez les animaux; comme la vie de Tournefort fera voir la botanique commençant à se systématiser et à étendre le cercle de ses connaissances.

Cet ensemble de découvertes et de travaux de premier ordre, qui s'adressent à toutes les branches des connaissances positives, montre bien que le xvire siècle est l'époque de la véritable et définitive installation de la science sur les bases où elle repose aujourd'hui.

TABLEAU

DE

L'ÉTAT DES SCIENCES

EN EUROPE AU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE

- Dans la succession permanente des scènes du monde, c'est « du passé, disait Leibnitz, qu'est né le présent, et c'est du présent qu'à son tour naîtra l'avenir. » Il suit de là qu'on ne peut esquisser exactement le tableau des arts et des sciences, pendant une période quelconque de la civilisation, sans avoir cherché dans la période antérieure les causes qui ont amené ce progrès.

Ce fut à l'époque de la Renaissance que l'on vit jaillir les vives étincelles qui éclairèrent la voie ascendante de la civilisation, et qui guidèrent l'esprit humain vers de nouvelles conquêtes. Nous avons tracé, dans le volume précédent de cet ouvrage, le tableau de l'état des sciences au seizième siècle. C'était l'aurore de la vérité le jour paraît au siècle suivant. Pour qu'une révolution scientifique puisse se propager et se développer sans obstacle, il ne suffit pas que ses principes aient été formulés clairement par des hommes de génie. Il faut, en outre, que la génération à laquelle on la propose soit

T. IV.

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