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La fin de

plus heureu

d'autrui, la plupart des grandes chofes qu'il executa; mais la fin de Publicola paroîtra plus publicola heureufe & plus digne d'envie. En effet Solon . vit avant fa mort fa politique renversée; au lieu que celle de Publicola maintint fa Ville & la conferva jufqu'aux guerres civiles; & lá caufe de cette difference, 3 c'eft que Solon, après avoir établi fes Loix, les abandonna à leurs tables & à leurs rouleaux, & fortant d'Athenes, il les priva du feul fecours cette dine. qui pouvoit les appuyer & les défendre; Au lieu que Publicola ne quitta jamais Rome, & tenant toûjours le gouvernail & anima par fa prefence celles qu'il avoit étail foûtint blies, & les mit dans une entiere fûreté.

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La caufe de

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Grand a vantage de

Solon connut les deffeins & les menées de Pififtrae, & s'y oppofa inutilement, il vit à fes yeux établir la Tyrannie & affervir fon païs, yang a & Publicola abolit & extermina dans le fien fur solon une Royauté floriffante depuis long-temps & qui étoit très-redoutable.. Sa vertu fe trouva proportionnée à ce grand deffein, & fa puiffance, aidée par la Fortune, feconda heureufement fa vertu.

Avantage

de Publi

Quant à leurs exploits de guerre, il y a en- cola fur So tre eux une très-grande difference, 14 car mê-exploits de

me

augmenté par Solon, & dont la principale fonction étoit de veiller au maintien des Loix & au falut de la Republique?

lon du côté

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14. Car même Deimachus de Platées. ] C'est ce Deimachus, qui, peu de temps après la mort d'Alexandre & fous le Regne de Ptolemée, fils de Lagus, fut envoyé en Ambaffade vers un Roi des Indes, appellé Allitrochades, fils du Roi Sandrochottus. Ce voyage lui donna lieu de faire une Hiftoire des Indes, qu'il mêla de tant de menfonges & de tant de Fables, que Strabon affure, que de tous les Hiftoriens, qui ont parlé des Indes, il n'y en a point qui meritent fi que Deimachus & Megafthene. Pline a pourtant rempli peu d'être crus lon Hiftoire des relations de ces fidelles Hikoriens.

Platées, me Deimachus de Platées n'attribuë

Ville de la

du fleuve

pas

à SoBeorie près lon l'entreprise contre les Megariens, com me nous l'avons dit dans fa Vie; au lieu que C'eft de Publicola gagna plufieurs grandes batailles,

Afope.

f'entreprise

contre Sála

nine, occu où il ne fit pas feulement le devoir de GeneMegariens ral, mais celui de Soldat.

pée par les

de Publicola

fur Solon

Avantage Que fi l'on examine leur conduite dans les affaires civiles, on trouvera que Solon n'ofa affaires ci confeiller aux Atheniens d'aller reprendre Sa

dans la com

duite des

viles.

lamine, que par maniere de jeu, & en contrefaifant fe fou, & que Publicola s'expofa fans balancer à un danger encore plus évident dans une occafion plus importante; Il s'éleva contre Tarquin, découvrit les. intelligences qu'il avoit à Rome, empêcha feul les compli ces d'échaper, & les ayant fait punir comme ils meritoient, il ne chaffa pas feulement les Rois, mais il acheva de ruiner toutes leurs efperances. S'il fe porta avec tant de vigueur, & fans jamais fe dementir, dans les affaires qui demandoient de la refolution & de la ferSage con meté, & où il falloit combattre, il ne fe conblicola dans duifit pas moins bien dans celles qui fe traiqui fe trai- tent fans armes par la feule negociation, & où negociation. la douceur de la perfuafion a plus de pouvoir que la force; car il fut fi bien adoucir & gagner Porfenna, que d'un ennemi très-redouta

duite de Pu

Jes affaires

toient par

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ble

15. Car un fage Politique eft un homme fouple, qui fe gouvernant diversement felon les occafions, & prenant toûjours les chofes par l'endroit qu'elles prefentent.] Il n'y a rien de plus fage ni de plus parfait que cette définition que Plutarque fait d'un bon Politique. Voilà un Payen bien éloigné ces pernicieufes maximes de ces Chrétiens relâchez, qui font d'un Politique un monftre plûtôt qu'un homme, & qui veulent que ce foit un compofé de fausseté, de tromperie & de mauvaise foi,

ble & même invincible, il en fit l'ami des Romains.

Comment

fut cont homines pour

derer les ac⚫ tions des

en bien jus

du bon Pe

Quelqu'un pourra m'oppofer ici que Solon remit les Atheniens en poffeffion de Salamine qu'ils avoient perdue, & que Publicola rendit les terres que les Romains poffedoient dans la Tofcane. Mais j'ai à répondre qu'il faut confiderer les actions des hommes par rapport au temps qu'elles ont été faites. Gar unger. fage Politique eft un homme fouple, qui fe Definition gouvernant diverfement felon les occafions, litique, & prenant toûjours les chofes par l'endroit qu'elles prefentent, 16 fait fauver le tout par la perte d'une partie, & gagner beaucoup en donnant peu; c'est ce que fit Publicola; car en rendant quelques terres étrangeres, il conferva tout fon païs; & au lieu que les Romains ne pouvoient qu'à peine & par une efpe- en quoi ce de miracle garder leur Ville, il les rendit que. maîtres du camp de ceux qui les affiegeoient, & en prenant fon ennemi même pour Juge des differens qu'il avoit avec Tarquin, il gagna fa caufe, & avec la victoire, il eut encore toutes les chofes qu'il auroit volontiers données pour l'acheter; car non-feulement Porfenna confentit à la paix; 7 mais il donna encore tout fon équipage, & toutes les provifions de

guerre

16. Sait fauver le tout par la perte d'une partie.] Au lieu de dppice, il faut lire, comme dans un Mf. ¿péσει. Et au lieu de καὶ μικρὴν ἀποσὰς il faut rétablir καὶ μικρῶν ἀποςάς.

17. Mais il donna encore. ] Le mot xariλvσev pourroit fe foûtenir, mais j'aime mieux la leçon d'un Manusorie katinimev, il leur abandonna.

Publicofa

grand politi

guerre & de bouche qu'il avoit dans fon ar-
mée, jugeant de la vertu & de la generofité
de tous les Romains par celle de leur Con-
ful.

ADDITIONS & CORRECTIONS
pour le Tome I.

Pag. 22. Not. 42. Sa pieté & sa justice, lisez, on publia que
Ja pieté & fa justice.

Pag. 131. lig. penult. du Texte. qu'il avoit portée, lifez,
qu'il avoit apportéo.

Pag. 151. Not. 79. lig. antep. plus charmé, lifez, plus

charmés.

Pag. 293. ajoutez à la fin de la Remarque 12.

Dans le Dialogue de Platon intitule le grand Hippias, ou
du beau,il y a un paffage qui peut faire conjecturer que
cet Hippias, dont Plutarque parle ici, eft le même Hip-
pias le Sophifte que Platon fait parler dans ce Dialo-
gue, & dont Socrate fe moque fi finement, car dans
ce Dialogue Tom. III. pag. 285. Hippias dit formelle-
ment que, pour plaire aux Lacedemoniens, il s'étoit
particulierement appliqué à s'inftruire de l'Origine des
Villes, & de celle des Heros. Il est donc très-vrai-
femblable qu'un homme qui avoit étudié ces antiquail-
les, avoit fait ces rolles des Olympioniques; cet Ou-
vrage lui convenoit parfaitement.

Pag. 349. lig. 14. d'un Salien, lifez d'un Salius.
Pag. 470. Not. 86. lig. antep, la commodité, lifez, les
commoditez.

Pag. 526. lig. 21. les couvrant, lifez, la couvrant.

FIN DU TO ME I.

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