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Les os der

ent

reçus à Athenes.

de Thefée à

ger le tout fur fon vaiffeau, & le porta à Athenes. Les Atheniens, ravis, reçûrent ces reftes de Thefée avec des proceffions & des facrifices, comme fi c'eût été Thefée lui-même, qui fût revenu, & les firent enterrer au milieu de leur ville, près du lieu où l'on fait aujourd'hui les exercices. 20 C'est encore l'a- Tombeau fyle des efclaves, & de tous ceux qui crai- Athenes. Ĉ gnent la violence des plus puiffants, comme le. Thefée avoit été pendant fa vie le protecteur des oppreffez, & avoit toûjours' reçu favorablement les prieres de ceux qui imploroient fon aide. 202 On lui fait le facrifice le plus folemnel le huitiéme de Novembre, qui fut le jufte- перио

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a franchife pour les efclaves. Ce Temple de Thefée s'appelloit Thefeum, comme remarquent Suidas, Hefychius, & l'Auteur du grand Etymologicon, qui avec Diodore Sicilien 1. 4. nous apprennent, que c'eftoit un afyle à tous ceux qui s'y retiroient, foit efclaves, ou ferviteurs ou autres perfonnes affligées. Mais ni Plutarque, ni aucun autre Auteur n'a efcrit, que ce fuft un lieu de franchife pour les efclaves, comme Amiot a traduit. Car le fens de femblables paroles feroit, que les efclaves qui fe jettoient dans ce Temple, changeofens de condition, & devenoient libres; ce qui eft faux. Auffi Plutarque ufe du mot pútov, qui fignifie, lieu de refuge, non de franchife, & fe fert du mot dinéτns, qui ne fignifie pas particulierement un esclave, mais generalement un fervifeur domeftique, foit qu'il foit esclave, ou ferviteur à gages. L'Auteur du grand Etymologicon, & le Scholiafte d'Ariftophane fur la Comedie des Chevaliers, ufent auffi du mot dinerns, parlant de ce mefme asyle. MEZ.

202. On lui fait le facrifice le plus folemnel le buitieme de Novembre.] Une particularité de ce facrifice bien finguliere, & qui fait grand honneur aux Atheniens, c'eft que P'on y faifoit un feftin à tous les pauvres.

toit un azy

IBID. Le buitiefme jour du mois Pyan fon.] Le Scholias te d'Ariftophane, fur la Comedie de Flutus, fait mention des festes de Thefée, qui fe celebroient le 8. du mois, & d'autres Auteurs auffi. Mais je ne puis affez m'eftonner de ce que Scaliger fur la Chronique d'Eufebe affeure, que ES.

mois Pya

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Le 8. d'He

justement le jour de fon retour de Crete; mais 203 on ne laiffe pas de l'honorer encore tous les huitiémes jours des autres mois; foit qu'il fût arrivé de Trezene à Athenes le huiGatombzon, tiéme d'Août, comme l'a ecrit + Diodore le Geographe; foit qu'on eût cru, que ce nombre lui convenoit plus que tout autre parce qu'il avoit paffé pour fils de Neptune auquel on faifoit des facrifices le huitiéme de chaque mois, 205 car ce nombre de huit, étant

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le

tes trois feftes appellées Synaecia, Thefea Panathenaa, n'eftoient qu'une mefme fefte, & qu'elles fe celebroient toutes à mefme jour, car cela eft une erreur fi groffiere, qu'à peine me puis-je perfuader qu'elle foit tombée en la fantaisie d'un fi habile homme. Certes il est évident par ce paffage de Plutarque, que la fefte, appellée Thefea fe celebroit le 8. jour du mois Pyanepfion, Nous avons auffi fait voir cy-devant, que Plutarque & d'autres Auteurs affeurent, que la fefte dite Synacia, eftoit le 16. du mois Hecatombxon. Et Meurfius prouve fort bien, que les petites Panathenées fe celebroient le 20. ou le 21. du mois Thargelion, & les grandes Panathenées tomboient au 23. d'Hecatombaon. La raifon de Scaliger eft fort foible: car il fe fonde fur ce qu'en ces trois feftes on faifoit memoire du benefice que les Atheniens avoient receu de Thefée, quand il augmenta & peupla la ville d'Athenes. Mais encore qu'on lui accorde cela, la confequence qu'il en tire eft auffi ridicule, que fi nous difions. qu'en noftre ville de Bourg nous faifons les festes de St.. Sebaftien, de S. Roch, & de S. Nicolas de Tolentin à caufe de la Pefte, & que partant les trois feftes n'en font qu'une, & qu'elles fe celebrent toutes en mefme jour. MEZ.

203. On ne laisse pas de l'honorer encore tous les huitiémes jours des autres mois.] On lui faifoit le huitiéme de chaque mais un facrifice qui étoit appellé par cette raison Ogdodion, le facrifice du huitiéme jour.

204. Diodore le Geographe.] Diodorus Periegetès. Outre fon Ouvrage de Geographie, il avoit fait un Traité des tombeaux ei unuárov que Plutarque cite dans la Vie de Themistocle..

205. Car ce nombre de huit étant le premier Cubique.] Le nombre de huit eft le premier cube, comme l'unité est le

le nombre

venoir à

le premier cubique & le double du premier Pourquo quarré, reprefente parfaitement la folidité & de huit com la fermeté de la puiffance & de la vertu de ce The ée, & Dieu, à qui, par cette raifon, on a donné les cré à Nepin furnoms d'Afphalius & de Gaiaochus, c'est-àdire, qui affure la Terre & qui l'affermit.

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premier nombre, auffi l'appelloit-on la fûreté & la bonne affiete; & pour marquer fa perfection, les Pythagoriciens le nommoient la justice, parce qu'il fe divife en par ties égales, qui se divisent de même; car huit fe partage en deux fois quatre, & ces quatre en deux fois deux Il étoit auffi appellé Neptune, parce qu'il étoit confacré à ce Dieu. Les Anciens ont été entêtez des nombres qu'ils leur ont attribué de grandes vertus. Et cet entêre ment venoit de la doctrine de Pythagore mal entenduë. Jamais ce Philofophe n'a pris les nombres pour des caufes, pour des principes, il les a donnés comme fignes Les nombres principes font de veritables chimeres, car, comme Ariftote l'a fort bien vu, les nombres ne peuvent jamais être des principes d'actions & de changemens. Ils peuvent être fignificatifs & marquer certaines caufes, mais ils ne font jamais ces caufes-là. J'ai traité cette matiere au long dans mes Remarques fur les Commentaires d'Hie rocles, vol. II. pag. 359. &c.

Fin de la Vie de Thefle

eroit confa

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108

Ti eft é, Connant que! la plus illuftre ville du Monde & la Reine de I'Univers ait une origine fi obfcure, qu'on n'en

ROMULUS.

fait rien de le donna.

Gertain.

.

Es Hiftoriens ne s'accordent ni fur le fujet qui fit donner à la ville de Rome ce grand nom, dont la gloire eft répandue dans tout le Monde, ni fur celui qui

Pelafges Les uns difent, que les Pelasges, après abonds - avoir couru la plus grande partie de la Terre,

peuples va

ginaires

Arcadie.

&

1. Les Hiftoriens ne s'accordent ni.] Voilà quel eft le fort d'une Ville, qui a été appellée, non feulement Reine de l'Univers, mais Déeffe; Son origine eft fi incertaine qu'on ne fauroit accorder les Auteurs qui en ont parlé. Cette obfcurité vient premierement de ce que fes premiers habitans furent un affemblage de brigands, d'efclaves fugitifs, & de miferables bannis, tous de different païs & de different langage, qui fongeoient bien moins à écrire des Hiftoires & des Annales, qu'à piller leurs voisins. En fecond lieu, elle vient de ce qu'en ces temps-là, les Grecs ne s'amufoient pas à remarquer ce qui fe paffoit en Italie.. Il n'y avoit même alors d'Auteurs que dans la Grece Afiatique, & ces Auteurs étoient Poëtes & non pas Historiens. Le foin d'écrire l'Hiftoire ne commença que long-tems après, & comme les hommes étoient accoûttumez aux fables, ils les conferverent dans leurs Hiftoi

xes.

Les uns difent que les Pelasges, après avoir couru la plus grande partie de la Terre, & fubjugué beaucoup de Nations. Les Pelasges, ancienne Nation originaire d'Arcadie, qui aiant été obligée de quitter son païs, alla dans

la

ROMULUS.

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