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encore plus estimable que les talens. » fidélité dans les devoirs.

La La fidélité à tous ses devoirs. -Votre fidélité à la loi de Dieu. » MASSILLON.

Il signifie aussi vérité, exactitude, sincérité. On peut compter sur la fidélité de cel historien. Cet auteur est traduit avec fidélité. Faire un rapport avec beaucoup de fidélité.

FIDÉLITÉ, s'applique aussi à la mémoire qui retient bien et avec beaucoup d'exactitude. Il ne faut pas trop compter sur la fidélité de sa mémoire.

En peinture, la fidélité est l'exactitude à représenter jusqu'aux moindres détails de la nature, soit quant à la justesse des formes, soit quant à la vérité des tons et des effets de la lumière.

FIEF, s. m., domaine noble qui relève d'un autre domaine. On appelle fief dominant, le domaine dont les autres fiefs relèvent; et fief servant, l'héritage que le vassal tient noblement du seigneur dont il relève, à la charge de foi et hommage, etc. Fief de la couronne. Fief de l'Empire. Fief qui relève, qui est mouvant, qui est tenu d'un tel seigneur. Retirer un héritage par puissance de fief. Profit du fief. Tenir une terre en fief. Posséder un fief.

On appelle franc fief, un fief possédé par un roturier, avec concession et dispense du roi, contre la règle commune qui ne permet pas aux roturiers de tenir des fiefs. Et on appelle droit de francs fiefs, taxe de francs fiefs, le droit domanial qui se lève de temps en temps sur les roturiers qui possèdent des terres nobles.

FIEL, s. m., liqueur jaunâtre et amère, contenue dans un petit réservoir qui est attaché au foie, et qu'on appelle la vésicule du fiel. Amer comme fiel. Fiel de bœuf préparé.

FIEL, au fig., haine, animosité. Un homme plein de fiei. Répandre son fiel. Vomir son fiel. Il y a bien du fiel dans cet écrit. Un discours plein de fiel. Et on dit figurément, n'avoir point de fiel, pour dire, n'avoir point de ressentiment, point d'esprit de vengeance. Dic. DE L'A. De son fiel colorant la noirceur. J'avois rempli d'amertume et de fiel Son cœur, etc.

Des sottises du temps je compose mon fiel.
Et ma muse en fureur

RAC.

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qu'un. Fier son bien. Fier sa vie. Fier son hon-
neur à son ami. Je lui fierois tout ce que j'ai au
monde.
DICT. DE L'ACAD.

Ciel à qui voulez-vous désormais que je fie
Les secrets de mon ame et le soin de ma vie!
Cher prince, dont je n'ose, en mes plus doux souhaits,
Fier encor le nom aux murs de ce palais. COR.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, s'assurer sur quelqu'un ou sur quelque chose. Se fier à quelqu'un. Il se fie à tout le monde. Je ne m'y fie pas. Fiezvous-y. Se fier à sa fortune, à son credit. Je me fierois de toute chose à lui. Piez-vous à lui du soin de vos affaires. Fiez-vous-en à moi. Se fier trop à soi-meme. Se fier trop en ses propres forces. Dic. « Ils se fient au nombre de leurs combattans >> et de leurs chariots. Sans se fier à ces ex» traits mal digérés, etc. » FLECH. Fies-vous plus à moi qu'à ce peuple inconstant. Sa résolution a si peu de pareilles, Qu'à peine je me fie encore à mes oreilles. Et se fiant enfin à ma reconnoissance. Vous fiez-vous encore à de si foibles armes ? Sur mon innocence à peine je me fie. La sultane d'ailleurs se fie à mes discours. 11 se fie aux Romains.

COR.

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Ce fier amas de puissance et de gloire. Rentrez dans mon esprit, tristes ressentimens, Fiers enfans de l'honneur, nobles emportemens. Vous savez que la reine est d'une humeur si fière. COR. Ce monarque si fier.

Ce haut rang qui me rendoit si fière.

Ces conquérans si fiers.

Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs.
Un cœur si fier, si dédaigneux.

Et le seul nom de Rome étonne les plus fiers.
Daces, Pannoniens, la fière Germanie.
(I) brisa les fiers remparts, etc.

Je suis rustique et fier.

RAC.

Ce n'est que pour toi seul qu'elle est fière et chagrine.
Tous ces fiers conquérans, rois, princes, capitaines.
Pour venger Dieu de ses fiers ennemis.
Mais quoi j'entends déjà plus d'un fier scolastique.
Qu'Agamemnon soit fier, superbe, intéressé.

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L'abattement s'explique en des termes moins fiers.

D'une voix douce et fière.

Une voix fière et menaçante.

BOIL.

ROUSS.

On dit familièrement, faire le fier, pour dive, affecter de la fierté, témoigner de la fierté. En peinture, il se dit de la manière, du dessin, de la touche et de l'effet général : c'est le caractère du peintre qui a de l'énergie. Touche fiere. Composition fière.

FIÈREMENT, adv., d'une manière fière. Il marche fièrement. Regarder quelqu'un fièrement. Traiter fièrement. Parler fièrement. DIC. DE L'A. «Laisser fièrement les aigles de l'Empire pour » suivre l'étendard de la croix. >>

Moi qui contre l'amour fièrement révolté.

Tandis que les Persans...

N'osent lever leurs fronts à la terre attachés,
Lui, fièrement assis, etc.

MASS.

RAC.

I attèle son char, et montant fièrement, etc.
Fièrement prend en main la trompette héroïque. BOIL.
Contre leurs droits si fièrement armé. Rouss.

FIERTÉ, s. f., caractère de celui qui est fier.
C'est un homme plein de fierté. Il a trop de fierté.
Il a une fierté naturelle qui lui fait tort.

Il se prend aussi en bonne part. Un peu de fierté ne sied point mal aux femmes. Il a une noble fierté. DICT. DE L'ACAD.

«Elle eut de quoi satisfaire à sa noble fierté, » quand elle vit qu'elle alloit unir la maison | » de France, etc., a la royale famille des Stuarts. ¦

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» l'Autriche. Demandez-leur s'ils conservent » quelque orgueil ou quelque fierté en présence » de ce qu'ils aiment. »

Boss. « Une fierté noble, qui marquoit la grandeur » de sa naissance. Avec quelle fierté parut-il » dans sa prison? Avec la fierté d'un vain» queur. Avec quelle sage fierté répondit-il » que, etc. - Cette gloire qui donne ordinaire» ment de l'orgueil et de la fierté. » (Voyez paroitre, sauver.) FLECH. << Ceux qui se parent d'une antiquité dou» teuse mettent la fierté à la place des titres. » Il glace les ennemis par la fierté de sa conte>> nance. Une sainte fierté sied bien à la vé» rité. - La sainte fierté d'un cœur qui combat » sous les yeux de Dieu. » (Voyez aggraver., médiocrité, ressource, source.)

MASS.

COR.

Et je consens encor que ta fierté
Impute à mes remords l'effet de ma bonté.
Tandis que de leur rang l'inutile fierté
S'applaudit d'une vaine et fausse égalité.
Il faut plus de fierté dans une ame royale.
Soit que son cœur, jaloux d'une austère fierté.
Il mêle avec l'orgueil qu'il a pris dans mon sang
La fierté des Nérons qu'il puisa dans mon flanc.
De vaincre une fierté jusqu'alors invincible.
Dans le sein de sa mère oublier sa fierté.
J'affectois à tes yeux une fausse fierté.
Je n'ai pu conserver
Que la fierté d'un sang que je ne puis prouver.
On ne connoit que trop la fierté des Atrides.
Quand même ma fierté pourroit s'être adoucie.
Avec quelques couleurs qu'on ait peint ma fierté.
Ses malheurs n'avoient point abattu sa fierté.
Contre un amant qui plait pourquoi tant de fierté ?
A-t-il jusqu'à la fin soutenu sa fierté?

(Voyez mêler, reste, secret.)

RAC.

La richesse permet une juste fierté.
Et n'ayant rien de grand qu'une sotte fierté.
Dépouillons-nous aussi d'une vaine fierté.
Du nom de fierté noble on orna l'impudence.
Sa fierté l'abandonne; il tremble, il cède, il fait.
On eût vu Schenck, dans mes vers emporté,
De ses fameux remparts démentir la fierté.

...

Gonflé d'une fierté basse.

Dépouiller pour lui sa fierté.
D'une fierté qui les ravale

Les mortels sont toujours blessés.

Toute sa fierté cède.

Sa modeste fierté.

BOIL.

Rouss.

Il se dit aussi, en peinture, dans le même sens que fier. Fierté de dessin, de touche, etc. La fierté des traits dont, etc. (Voyez peindre. }

FIÈVRE, s. f., mouvement déréglé de la masse du sang, avec fréquence permanente du pouls, accompagné de chaleur. Fièvre continue, intermittente, quotidienne, éphémère, tierce quarte, double. Fièvre chaude, inflammatoire aiguë, lente, élique, ardente, maligne, putride, pourpreuse. Fièvre réglée. Grosse fièvre. Petite pestilentielle, contagieuse, pourpree fievre. Fièvre légère. Fièvre de rhume. Accès it fièvre. Le froid de la fièvre. L'ardeur de la fièvre

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Le chaud de la fièvre. Le frisson est l'avantcoureur de la fièvre. Le déclin de la fièvre. Le fort de la fièvre. Le jour de la fièvre. Avoir la fièvre. Il n'est pas tout-à-fait sans fièvre. Donner la fièvre. Causer la fièvre. Chasser la fièvre. Guérir la fièvre. Irriter la fièvre. Sa fièvre a cessé. La fièvre lui a repris, ou l'a repris. La fièvre l'a quitté. Sortir de la fièvre. Fièvre miliaire. Fièvre de lait. DICT. DE L'ACAD.

Et la fièvre au retour terminant son destin.

(11) attend pour croire en Dieu que la fièvre le presse. Quand la fièvre en nos artères brûle. BOIL. (Voyez étendre.)

Quelle fièvre plus cruelle

Que ses mortels déplaisirs ? Guérissez-moi ma fièvre seulement.

Rouss.

FIEVRE, au fig. ( dans le style familier), inquiétude, émotion. L'attente de cette nouvelle lui donna la fièvre.

FIÉVREUX, EUSE, adj., qui cause la fièvre. L'automne est la saison de l'année la plus fiévreuse. Il y a des fruits qui sont fiévreux.

FIGER, v. act., coaguler, épaissir et condenser par le froid. Il y a des poisons qui figent le sang dans les veines. L'air froid fige la graisse des viandes.

SE FIGER, v. pron. La graisse se fige. L'huile se fige.

FIGUE, s. f., fruit mou et sucré, plein de petits grains. Figues blanches. Figues violettes. Figues d'été. Figues d'automne. Figue sèche. Figue grasse. Figue de Marseille. Un cabas de figues.

FIGUIER, s. m., l'arbre qui porte des figues. Les fleurs du figuier ne sont pas apparentes, elles sont renfermées dans son fruit.

FIGURATIF, IVE, adj., qui est la représentation, la figure, le symbole de quelque chose. Tout étoit figuratif dans l'ancienne loi.

On appelle plan figuratif, une carte topographique. Plan figuratif d'un lieu, d'un bois, d'une terre, d'une maison.

FIGURATIVEMENT, adv., d'une manière figurative. Tous les mystères de la nouvelle loi sont compris figurativement dans l'ancienne. Il n'est d'usage que dans le dogmatique.

FIGURE, s. f., la forme extérieure de l'homme et des animaux. La figure du corps humain. Une belle, une laide figure. Cet animal est d'une étrange figure. Une plaisante figure. Enfant d'une jolie figure. Une solle figure d'homme. Il n'a pas figure d'homme. Il n'a pas figure humaine. Voilà une jolie figure d'enfant. Une figure noble. DICT. DE L'ACAD.

« Un acteur d'une figure imposante. » VOLT. Et qui, ne conservant que la figure d'homme. RAC. Il prend d'un vieux guerrier la figur poudreuse. On craint de se montrer sous sa propre figure. Si je veux d'uu galant dépeindre la figure. Du vigilant Argus la figure effrayante. (Voyez grimacer.)

Cacher sa honteuse figure.

BOIL.

L. RAC.

FIGURE, en physique, signifie la forme extérieure des corps. Les corps ne sauroient exister sans avoir une certaine figure. DICT, DE L'ACAD.

Trois élémens de diverse figure. L. RAC.

FIGURE, la représentation d'une personne en peinture, en sculpture, en gravure, etc. Il y a plusieurs figures dans ce tableau. Cette figure est mal dessinée, est estropiée. Figure équestre. Dessiner la figure. DICT. DE L'ACAD.

« Des figures qui semblent pleurer autour » d'un tombeau. >> Boss. «Ils en traçoient les figures sur leurs éten>> dards. >> MASS.

Il se dit aussi, par extension, de la représentation de quelques autres objets. Dans cette planche d'histoire naturelle, il y a tant de figures. Faire imprimer un livre avec des figures. DICT. « Le monde, dont la figure passe et s'éva» nouit. Sortis des figures qui passent. »>

BossUET.

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« Le monde est une figure trompeuse. >> Sombre, vide et disparoissante figure. >> monde n'est qu'une figure, et une figure qui » passe. La figure du monde passoit devant FLÉCH.

>> ses yeux sans s'y arrèter. >>>

« La figure du monde change sans cesse. » MASS.

FIGURE, dans un sens métaphorique. «Elle vit avancer la mort sous la figure qui » lui avoit toujours paru la plus affense. v BOSSUET.

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à l'égard de ses affaires, de son crédit. Il fait une fort bonne figure à la cour, une fort bonne figure dans le monde. Il y fuit une méchante figure.

On dit absolument, faire figure, pour dire, être dans une situation avantageuse, paroître beaucoup, faire beaucoup de dépense.

On dit d'un homine malade ou souffrant, qu'il fait une triste figure en compagnie. Dicт. Toutes ces dernières expressions n'entrent point dans le style soutenu. Il en est une pourtant que Bossuet a heureusement employée dans un sens figuré :

«La mort ne nous laisse pas assez de corps » pour occuper quelque place, et on ne voit >> là que les tombeaux qui fassent quelque v figure.

On appelle figure de mathématique, l'espace renfermé dans les lignes que tracent les mathematiciens sur un plan, pour faire leurs démonstrations. Figure carrée. Figure triangulaire. Figure circulaire. Le trapèze est une figure de mathématique. Il se dit aussi des lignes mêmes. La ligne spirale et la cycloïde sont des figures de mathématique.

On appelle figure de ballet, les diverses situations où plusieurs personnes qui dansent une entrée de ballet se mettent les unes à l'égard des autres, dans les différens mouvemens qu'elles font.

En parlant de danse, figure se dit aussi des différentes ligues qu'on décrit en dansant. Il sait les différens pas de cette danse, mais il n'en sait pas la figure.

FIGUREMENT, adv., d'une manière fignrée. Parler figurément. Cela ne se dit que figurément. Ce mot-là signifie proprement une telle chose, et figurément il en signifie une autre.

FIGURER, v. a., représenter par la peinture, par la sculpture, etc. Dans le fond du tableau, le peintre avoit représenté un paysage, et sur le devant il avoit figuré une danse de bergers et de bergères. Ces bas-reliefs sont si effaces qu'on ne peut déméler ce que le sculpteur a voulu figurer.

FICURER, dans un sens métaphorique. Dicт. Ce Dieu, maître absolu de la terre et des cieux, N'est point tel que l'erreur le figure à vos yeux. RAC. Il s'emploie, avec le pronom personnel, et signifie, se représenter dans l'imagination, s'imaginer. Figurez-vous deux armées campées Tune devant l'autre, et prétes à en venir aux mains. On se figure ordinairement les choses antrement qu'elles ne sont. Je m'étois figuré. Je m'etois persuadé que vous me rendriez ce service, Figurez-vous quelle joie pour une mère de recoir son fils après l'avoir cru mort. DICT. DE L'ACAD. «Tout seul qu'il est, on se figure autour de » lui ses vertus et ses victoires qui l'accompagnent. - Ne vous figurez pas que cette reine » n'ait point eu de part aux événemens, etc.»Ne vous figurez pas de ces élévations soudaines que, etc. Ne vous figurez pas ici » une foiblesse de scrupule, mais une délica» tesse de vertu. » (Voyez humilité, spiritua

Lite.

--

FLECH.

« Ils se figurent une région que nos ames

|

» habiteront après notre mort.

Ils se figu » rent une félicité imaginaire dans les situa » tions élevées, etc. - C'est se faire une fausse » idée de la piété, de se la figurer toujours tiMASS. » mide, foible, indécise, etc. »>

--

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Et par tes yeux trompeurs se figurant tout voir.
Pent-on se figurer de si folles chimères.
Je me figure, hélas ! le terrible réveil
D'un homme qui, etc.

BOIL.

L. RAC.

FIGURER, signifie aussi représenter comme symbole. L'immolation de l'agneau pascal de Pancien testament figuroit l'immolation de JésusChrist sur l'arbre de la croix. Les Égyptiens figuroient l'année par un serpent qui mord sa queue. Par cette statue, le sculpteur avoit voulu DICT. DE L'ACAD. figurer le peuple d'Athènes.

«La vérité, cette lumière du ciel, figurée par
» l'étoile qui parut autrefois aux mages. - Elie
» et Moïse viennent donc adorer celui qu'ils
MASS.
» avoient figuré. »

Là le marquis, figure sans emblème,
Fut le premier à rire de lui-même.
Ce Dieu tant de fois prédit et figure.

Rouss.

L. RAC.

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rée.

On appelle plan figuré d'une maison, d'un jardin, la représentation de cette maison, de ce jardin.

On appelle danse figurée, une danse composée de différens pas et de différentes figures.

On dit aussi, discours figuré, façon de parler figurée, pour dire, discours accompagné de figures de rhétorique, façon de parler métaphorique.

On dit aussi, dans le même sens, style figuré, termes figurés, expressions figurées.

On dit substantivement, le figuré s'emploie souvent pour embellir une idée dont l'expression propre seroit choquante ou trop dure.

En termes de blason, il se dit des pièces sur lesquelles on exprime la figure du visage hu

main.

FIGURLES (pierres). On nomme ainsi les

pierres sur lesquelles il y a des figures d'animaux, de plantes, empreintes naturellement. On donne aussi ce nom à des pierres qui ont la figure de quelque corps.

FIL, s. m. (on prononce la finale, mais sans la mouiller), petite partie longue et déliée qu'on détache de l'écorce du chanvre et du lin. Du chanvre qui donne du beau lin. Les fils de ce linlà sont extrêmement déliés.

FIL, se dit aussi de cette substance longue, flexible et déliée que les vers à soie, les chenilles et les araiguées tirent de leurs corps. Toutes les étoffes de soie viennent des fils que font les vers à soie. Oter des fils d'araignée.

FIL, se dit aussi des petits brins longs et déliés de chanvre, de lin, tordus ensemble entre les doigts avec le fuseau ou le rouet, pour en faire de la toile. Fil délié. Gros fil. Fil retors. Faire du fil, Devider du fil. Retordre du fil. Dic. Ma sœur du fil fatal eût armé votre maio. RAC. FIL, au figuré.

« On ne doit sortir de la règle qu'en suivant » un fil qui tienne, pour ainsi dire, à la règle Boss.

» même. »).

Dans ce dédale obscur quel fil peut me conduire ? L. RACINE. On dit, couper de droit fil, ou aller de droit fl, pour dire, couper la toile entre deux fils eans biaiser; et on dit figurément (mais dans le style familier ), aller de droit fil, pour dire, aller directement à son objet.

On dit proverbialement et figurément, donner du fil à retordre, causer de l'embarras. DICT.

Apprêtez-moi bien du fil à retordre. ROUSS.

On dit aussi familièrement, aller de fil en aiguille, passer insensiblement d'un propos à un autre, d'une manière à une autre. On dit d'un homme qui a raconté exactement toutes les circonstances d'un fait, que, de fil en aiguille, on tui a tout fait raconter.

FIL, se dit aussi des métaux, lorsqu'ils sont tires en long d'une manière si déliée qu'il semble que ce soit du fil. Fil d'argent, Fil d'ar chal. Fil de fer.

On appelle fil de perles, un collier de perles enfilées.

FIL, se dit aussi du tranchant d'un instrument qui coupe. Le fil d'une épée. Passer au fil de l'épée. Passer par le fil de l'épée. DICT.

«Leurs habitans passés au fil de l'épée. »

BOSSULT.

Ou dit, donner le fil à un rasoir, à un couteau, à une épée, pour dire, les rendre trauchans. Son épée a le fil.

Il se dit aussi du courant de l'eau, et on dit figurément, aller contre le fil de l'eau, pour dire, entreprendre une chose à laquelle tout est contraire.

FIL, se dit aussi de ces petites parties longues et déliées par où les arbres et les plantes se nourrissent et prennent leur accroissement. Suivre le fil du bois. Prendre le fil du bois.

Il s'applique aux viandes. Couper une pièce de bœuf dans le fil.

On appelle aussi fils, les séparations qui se trouvent dans le marbre ou dans la pierre.

FIL, au fig., la suite ou le tissu d'un discours. Interrompre le fil du discours, le fil de l'histoire. Reprendre le fil de son discours. DICT. «N'ayant pas voulu rompre le fil des affaires » d'Angleterre (c'est-à-dire, interrompre le récit » des événemens passés en Angleterre. » VOLT. Suivre le fil d'une histoire si belle.

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Rouss.

On dit, à peu près dans le même sens, perdre le fil d'une affaire, reprendre le fil d'une affaire, tenir le fil et la liaison des idées. DICT. DE L'ACAD. «Il ne veut jamais, ni trouver le fl, ni » arêter le progrès d'une procédure malicieuse. Comme la religion et le gouvernement » politique sont les deux points sur lesquels >> roulent les choses humaines, voir ce qui re» garde ces choses renfermé dans un abrégé, » en découvrir par ce moyen tout l'ordre et » toute la suite, c'est comprendre dans sa peu»sée tout ce qu'il y a de grand parmi les » hommes, et tenir pour ainsi dire le fil de » toutes les affaires de l'univers. >>

Qui, d'un œil si subtil, Sut de leur noir complot développer le fil. FIL, au fig., intrigue.

Boss.

RAC

Elle va chez Satan brouiller de nouveaux fils. Boft. On dit poétiquement, le fil de la vie, la Parque a tranché le fil de ses jours. DICT. « La colère de ce Dieu qui coupe le fil de ses >> jours. >>> FLECH. «Tant d'autres accidens qui couperont en » un clin d'œil le fil de votre vie. » MASS. Tranchez mes destinées,

Et renouez leur fil à celui des années.

Que vous lui réservez.

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On dit qu'une chose ne tient qu'à un fil, pour dire qu'elle ne tient presque à rien, qu'on peut la perdre aisément. La vie de l'homme né tient qu'à un fil.

FILAMENT, s. m., petit fil, petit brin long et délié, semblable à celui qui se tire de l'écorce du chanvre et du lin. Les filamens des plantes. Les filamens des herbes,

Il se dit aussi en parlant des nerfs, des muscles, etc. Les nerfs sont pleins de filamens. Il y a des filamens dans les muscles.

FILAMENTEUX, EUSE, adj., qui a des

filamens.

FILANDIÈRE, s. f., femme ou fille dont le métier est de filer. Une habile filandière. Il est surtout d'usage en poésie et en style burlesque, où l'on appelle les Parques, les sœurs filandières.

FILE, s. f., suite ou rangée de choses ou de personnes disposées en long, et l'une après Fautre. Une longue file de gens qui vont un à un. Aller à la file, file à file. Prendre la file des voitures. Suivre la file. Prenez garde de ne pas perdre la file. Rompre lá file. Couper la file. Se mettre à la file.

DICT. DE L'ACAD.

Vingt carrosses bientôt arrivant à la file. (I) bénit tous les passans en deux files rangés. BIL, Il se dit, en termes de guerre, d'une rai géa de soldats disposés les uns derrière les autres sur une même ligue. Ranger en file. Doubler les files. Serrer les files.

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