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Journal des Débats. 2 et 4. Ed. Laboulaye. Histoire générale des langues sémitiques de E. Renan.-3. Saint-Marc-Girardin. Divers ouvrages sur la Grèce.7, 10. Cuvillier-Fleury. Histoire de la révolution française de L. Blanc.-9. Saint-MarcGirardin. Divers ouvrages sur les provinces danubiennes. 13. Chemin-Dupontès. Jacques Cœur. -14. F. Barrière. Dictionnaire universel des sciences de Bouillet. 16. Ph. Chasles. Tallemant des Réaux. Somaize. -18. Rigault. L'oiseau de J. Michelet. 20. L. Ratisbonne. Les petits bonheurs, par J. Janin. L'Assemblée nationale. 2. La ligue et Henri IV, de J. Michelet. -12. Lerminier. Mémoire du duc de Raguse (t. I et II). 13. A. de Pontmartin. Jacqueline Pascal de V. Cousin. 19. Lerminier. Histoire de Calvin de J. Audin. 20. A. de Pontmartin M. de Salvandy.

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Le Siècle. 4. L. Jourdan. Histoire d'Espagne, par Rosseeuw SaintHilaire. 6. L. Cuzon. Beccaria (3 article). · -9. Taxile Delord. Les chansonniers religieux. 10. L'île Louviers. 12. T. Delord. Les petits bonheurs, par J. Janin. - 13. J. Girard. Moyen de connaître la littérature ancienne. -14. Lamartine. Note sur le Dante. 17. E. Dauriac. La Touraine. Le Pays. 8. J. Barbey d'Aurevilly. Études sur les fables de la Fontaine, de H. Taine. 10. De Forville. Les mémoires du duc de Raguse (t. I).-12. A. Vitu. Histoire du congrès de Paris, par Ed. Gourdon. 13. J. Barbey d'Aurevilly. Mme de Hautefort de V. Cousin. 21. J.-B. d'Aurevilly. Lettres inédites de la marquise de Créquy à Senac de Meilhan. L'Union. 2. A. Nettement. Histoire politique des États-Unis, par E. Laboulaye. 3, 19. T. Anne. Mémoires du duc de Raguse (t. I, II et III). .-9. A. Gigoh. De l'éloquence judiciaire au XVIIe siècle. Ant. Lemaistre et ses contemporains de O. de Vallée. 10, 13. M. Dechastelus. Le langage des savants : M. Babinet. 16. A. Nettement. Imitation de J.-C., édition de Saint-Albin.· 21. De Belleval. Lettres d'un bibliophile. L'Univers. 6. Horoy. La Ligue et Henri IV, par J. Michelet. 13, 14. C. Lavergne. Restauration de l'église Saint-Eustache. - 24, 28. D. Guéranger. L'Eglise et l'empire d'Orient au Ive siècle, par le prince de Broglie (6° et 7e articles).

PÉRIODIQUES.

PÉRIODIQUES FRANÇAIS.

Revue des Deux-Mondes.

15 décembre. E. Poitou. M. de Balzac. Fridolin. Les Anglais et l'Inde.-P. de Molènes. Aisha Rosa. - Ampère. Caligula, Claude et Néron.-P. de Rémusat. Newton. E. Montégut. Un voyagenr anglais aux îles Sandwich.

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1er janvier. A. Lefebvre. Soulèvement de l'Allemagne, après la guerre de Russie.-Max. Valrey. Marthe de Montbrun (1re partie). Th. Paire. Etudes sur l'Inde ancienne et moderne. L. de Lavergne. Sir Robert Peel et son historien. H. Taine. Romanciers anglais. -Babinet. De l'aimant et du magnétisme terrestre.

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15 décembre. De Forcade de La Roquette. Le gouvernement impérial et l'opposition nouvelle. Mercier-Lacombe. De la colonisation et de l'administration en Algérie. Grecs modernes.-E. Mordret. La fille du préteur. neau. Les noirs, les jaunes et la littérature française en Haïti. Revue critique, par MM. Meyer, Ed. Goepp, W. Reymond, E. Hervé. Mélanges. Revue musicale, etc.

.C.

31 décembre. E. Caro. La religion naturelle de J. Simon. Chaubet. Buenos-Ayres et les provinces argentines (1re partie). L. Clément. Un intendant de province sous Louis XIV. — L. Moland. Le roman d'une fille laide.-X. Robert. Historien s -P. Lacroix. Reet chroniqueurs de la guerre d'Orient. cherches sur les causes du renchérissement des denrées. Revue critique, par MM. A. Dantier, Kathery, O. Sachot, Dumesnil, T. Bernard, Sayous, Larchey, J. de Perez, J. J. Weiss, V. Fournel, etc. Mélanges. Revue musicale, etc.

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Revue archéologique (15 décembre).

Recherches nouvelles concernant les origines de notre système de numération écrite, par M. Th. Martin.- Les cabinets de médailles en Angleterre et leurs catalogues, par M. G. Brunet. Note sur le commerce et l'industrie du plomb dans la Gaule et la Grande-Bretagne, par l'abbé Cochet. De la peinture sur verre considérée sous le point de vue des représentations historiques, par M. Lepagus de Flacourt. - Antiquités inédites récemment découvertes à la Mansio et au Castrum romain de Cosa, par M. le baron Chaudruc de Crazannes. Bas-relief d'une église de Picardie, représentant une des légendes de Saint-Médard. — Notice sur une pierre de fondation trouvée dans l'église de Soisy-sous-Étioles, par M. T. Pinard.

Nouvelles Publications

de la librairie GARNIER frères, 6, rue des Sis-Pères, et Palais-Royal, 215.

ÉLOGES historiques lus dans les séances publiques de l'Académie des sciences, par M. FLOURENS, secrétaire perpétuel de cette Académie, etc., etc. 2 vol. gr. in-18 jésus. Prix du volume. 3 fr. 50 c. DE L'ÉLOQUENCE judiciaire au XVIIe siècle. Antoine Lemaistre et ses contemporains, par M. OSCAR DE VALLÉE, avocat général à la cour impériale de Paris. 1 beau vol. in-8 cavalier. 7 fr. 50 c. DE L'ÉDUCATION progressive, ou Étude du cours de la vie, par Mme NECKER DE SAUSSURE. 3e édit. 2 vol. gr. in-18 angiais. Prix de volume. 3 fr. 50 c. ŒUVRES complètes d'Horace, traduites en français par les traducteurs de la collection Panckouke, nouvelle édition enrichie de notes explicatives, accompagnée du texte latin, précédée d'une étude sur Horace, par M. H. RIGAULT, professeur de rhétorique au lycée Louis le Grand, 1 voi. grand in-18. 3 fr. 50 c. EUVRES complètes de Salluste, avec la traduction française de DU ROZOIR, revue par MM. CHARPENTIER, inspecteur de l'Académie de Paris, et FÉLIX LEMAISTRE; précédées d'un nouveau travail sur Salluste, par M. CHARPENTIER. 1 vol. grand in-18. 3 fr. 50 c. MÉDITATIONS sur l'Evangile, par BosSUET, revues sur les manuscrits originaux et les éditions les plus correctes, et enrichies de 14 magnifiques gravures sur acier, d'après Raphaël, Rubens, Poussin, Rembrandt. Carrache, Léonard de Vinci, etc. 1 vol. grand in-8 jésus, illustré. 18 fr. Demi-reliure maroquin, plats en toile et doré sur tranche. 18 fr.

Cette réimpression d'un des chefsd'œuvre de Bossuet, imprimée avec le plus grand soin par Simon Raçon, est destinée à prendre place parmi les plus beaux livres de l'époque.

-Tom

beau de Saint-Valentin dans la crypte de l'église de Griselles, par M. L. Coutant.

Nouvelles Annales de voyages (décembre). Esquisse géologique sur le Monténégro, par M. V. A. Malte-Brun. Le comptoir français du Gabon sur la côte occidentale d'Afrique, par le capitaine Vignon. L'amiral sir John Franklin, sa vie, ses travaux, ses découvertes, de M. de La Roquette; par V. A. Malte-Brun. Voyage du docteur Livingston à travers le sud de l'Afrique. Son retour en Angleterre.- Départ du lieutenant F. Burton pour un nouveau voyage à la côte orientale d'Afrique. -Sur la publication des voyages du docteur H. Barth.

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Chez A. DURAND, rue des Grès. 7. Le catalogue des livres de M. Barbou, ancien président de Chambre à la Cour impériale de Paris, dont la vente aura lieu le 15 janvier 1857, au comptant; 5 pour 100 applicables aux frais de la vente.

Le libraire remplira les commissions qui pourront lui être adressées, en indiquant les prix qu'on veut mettre pour l'adjudication.

Dans cette bibliothèque, riche en publications modernes, on remarque surtout bon nombre d'ouvrages à figures, de magnifiques éditions illustrées, d'ouvrages historiques, de Guizot, Augustin Thierry, etc.; une collection presque complète des ouvrages de Peignot; les œuvres de Charles Nodier, Balzac, Hugo, Lamartine; les Contes de Marguerite de Navarre, les Cent Nouvelles nouvelles, avec figures de Romain de Hooge; un Marot en caractères gothiques, édition de Jehan Barbou, imprimée à Lyon, 1536, reliure de Koeler; les Georgiques de Virgile, par Delille, in-4°, reliure splendide de Duplanil fils, maroquin vert, riches ornement sur les plats; collection des classiques de Barbou, demi-reliure; les Kleinhaus non rognés, d'autres reliures de Beauzonné, Duru, Koeler, Capé, etc.

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Pour tout ce qui regarde la rédaction et l'administration, s'adresser à M. LUDOVIC LALANNE, directeur-gérant.

SOMMAIRE.

Un exemplaire unique de Ronsard, 73. Un nouveau tableau de M. Ingres. Liste complète de ses œuvres, par M. E. SAGLIO, 75. — Publications historiques en Espagne, par M. AD. DE CIRCOURT, 80.—Six lettres inédites du duc de Saint-Simon, 83.- L'alphabet de la Mort, 85. La famille Barnacle, trad. de DICKENS, par M. C. Du BOUZET, 86. — Étymologie du mot SAUVAGE, par M. E. TALBOT, 88.- Nouvelles littéraires de la Grande-Bretagne, par M. MASSON, 89. Bulletin bibliographique. Journal de l'avocat Barbier, 91. — Philosophie de la procédure civile, par M. R. BORDEAUX, 91. Deutsche, etc. (peintures de mœurs allemandes), par Mme F. LEWALD, 91. De la législation minérale sous l'ancienne monarchie, par M. LAMÉ FLEURY, 92. - Le roman de Prusse, par M. A. de TERREBASSE, 92. - De la Guerre, par M. P. LARROQUE, 92. Notice des manuscrits conservés dans les bibliothèques de Suède, etc., par M. A. GEFFROY, 93. Publications nouvelles. — Livres français, anglais, allemands, 93. Journaux français, 94.- Périodiques français, 95.

UN EXEMPLAIRE UNIQUE DE RONSARD.

On lit, dans la dernière édition du Tableau de la littérature française au XVIe siècle, par M. Sainte-Beuve (1), le passage suivant :

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Quand un navigateur antique avait fini sa course, il tirait le vaisseau sur le rivage et le dédiait à la divinité du lieu, à Neptune sauveur; et chez Théocrite, nous voyons Daphnis dédier à Pan ses chalumeaux, sa houlette et la besace où il avait coutume de porter ses pommes. C'est ainsi qu'en 1828, mon choix de Ronsard terminé, j'avais dit adieu au vieux poëte, et le bel exemplaire in-folio sur lequel avaient été pris les extraits était resté déposé aux mains de Victor Hugo, à qui je le

(1) Paris, Charpentier, 1848, p. 315. 1857.

dédiai par cette épigraphe : Au plus grand Inventeur de rhythmes lyriques qu'ait eu la Poésie française depuis Ronsard. Or cet exemplaire à grandes marges était bientôt devenu une sorte d'Album où chaque poëte de 1828 et des années qui suivirent laissait en passant quelque strophe, quelque marque de souvenir. Mais voilà qu'un écrivain de nos amis et qui dit être de nos confidents, publiant deux gros volumes sur le Travail intellectuel en France au XIXe siècle, a jugé ce fait capital digne de mention. Jusque-là tout est bien, et de telles mentions chatouillent; mais l'honorable écrivain, en général très-préoccupé de trouver partout le christianisme, s'est avisé, par inadvertance, de transformer le Ronsard en une Bible dont les poëtes de la moderne Pléiade auraient fait leur Album. Oh! pour le coup ceci est trop fort, et il importe de se mettre à tout hasard en garde contre ceux qui seraient tentés de crier à l'impiété, bien à meilleur droit qu'on ne fit contre le fameux bouc de Jodelle. Que la postérité le sache donc et ne l'oublie pas cette prétendue Bible in-folio enregistrée par M. Amédée Duquesnel, était simplement le Ronsard émérite. Il renferme, il enserre, hélas! bien des noms qui ne sont plus que là rapprochés et réunis : hîc jacent.»

M. Sainte-Beuve a eu parfaitement raison de rectifier les assertions erronées de M. Duquesnel. Le livre en question est bien un Ronsard. Toutefois, sa mémoire l'a mal servi au sujet de l'épigraphe qu'il y a inscrite. On n'y lit point, en effet : « Au plus grand inventeur de rhythmes lyriques qu'ait eu la poésie française depuis Ronsard,

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mais cette phrase, qui nous semble offrir un sens un peu différent : « Au plus grand Inventeur lyrique que la poésie française ait eu depuis Ronsard, — le très-humble commentateur de Ronsard, SainteBeuve.

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Il ne faut pas, du reste, reprocher à

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l'auteur cette petite inexactitude, car depuis longtemps il n'était plus en position de vérifier sur son autographe l'exactitude de ses souvenirs.

Quoi qu'il en soit, cette édition de Ronsard, qui, disons-le en passant, n'est pas mentionnée dans le Manuel du Libraire, est intitulée : les Œuvres de Pierre de Ronsard, gentilhomme vandosmois, prince des poëtes françois, revues et augmentées. Paris, chez Nicolas Buon, au Mont-Saint-Hilaire, à l'enseigne Saint-Claude, avec privilége du Roy, MDCIX, in-f.-L'exemplaire est magnifique, doré sur tranches, à grandes marges, relié en parchemin, et portant sur les plats les armes de Habert de Monmor, qui, le premier, occupa jusqu'à sa mort, arrivée en 1679, le quarantième fauteuil de l'Académie française.

Lors de la vente de la bibliothèque de M. V. Hugo, en 1853, il fut acheté 150 fr. par un libraire, qui le céda à M. Ch. Giraud, à la vente duquel, le 14 avril 1855, il fut adjugé pour 900 fr. (soit avec les frais, 945 fr.) à M. Maxime Du Camp, à l'obligeance duquel nous en devons la communication. M. Du Camp avait eu pour compétiteurs MM. le duc d'Aumale, Montalivet, V. Cousin et Solar.

Ce qui fait de cet exemplaire un véritable monument littéraire, ce sont les vers qu'y ont inscrits quelques-uns des plus illustres membres de la pléiade romantique, ou des amis les plus intimes du chef de la nouvelle école.-Ils sont signés des noms de V. Hugo, Lamartine, Sainte-Beuve, Al. Dumas, Ul. Guttinguer, A. de Vigny, Amable Tastu, Ern. Fouinet, Fontaney et Louis Boulanger. Enfin, le 2 juillet 1852, M. J. Janin a écrit sur une page un passage de Tacite.

Les vers de MM. Victor Hugo (1), SainteBeuve (2), Ul. Guttinguer (3), Alf. de Vigny (4),

(1) Deux strophes, datées du 4 novembre 1828, fête du roi, et commençant ainsi :

Souvent, lorsque tout dort, je m'assieds plein de joie...

(2) Trois pièces, datées de 1829, et dont voici les premiers vers:

Votre génie est grand, ami, votre penser.....

-Oh! que la vie est longue aux longs jours de l'été.....
-Parmi vous un génie a grandi dans l'orage.....

(3) Oui, le bois est bien triste aux longs jours de l'hiver..... Imprimé dans les Deux âges du poëte, p. 51, avec la date du 20 mai 1829.

(4) Un fragment d'Éloa.

Lamartine (1) ont été publiés. Nous ne croyons pas qu'il en soit de même des pièces signées par les autres écrivains, aussi allons-nous en donner quelques-unes.

Voici d'abord un sonnet adressé, le 19 août 1829, à M. Victor Hugo par A. Fontaney :

Sur un trône plus haut encor, viens te placer;
Tu l'avais dit: Ton sceptre, ô Victor, c'est ta lyre.
Les insensés pourtant, quel était leur délire!
Avaient cru que son poids te dût sitôt lasser!
Quoi! sur ton char de gloire en te voyant passer,
Par cet appât vulgaire ils pensaient te séduire,
Et que, dans ton chemin, cet or qu'ils faisaient luire
Comme un prix de tes chants, tu l'irais ramasser!
Majesté du génie, à toi le diadème
Radieux, éternel; tu l'as conquis toi-même,
Et tu sais le porter, et tu ne le vends pas!
Qu'ils tremblent de fouler ces domaines de l'âme,
Tes royaumes, volcans assoupis, dont la flamme
A ta voix, en Etnas, jaillirait sous leurs pas.

Les deux strophes du peintre Louis Boulanger, qui maniait mieux le pinceau que la plume, ne sont pas des meilleures; mais comme ce sont peutêtre les seules que l'on connaisse de lui, nous croyons pouvoir les citer :

Non, je ne reçus point d'en haut ce don céleste
Qui fait, lorsque tout meurt et s'efface, que reste
Debout l'œuvre immortelle, et que dans l'avenir
La gloire de l'auteur resplendit aussi belle
Qu'aux grands jours où sa ville, en fête solennelle,
Promenait ses tableaux que l'on allait bénir.
Pourtant ces Florentins, ces élus du génie
Que ta muse à mes yeux présente comme en vie,
Souvent de leur lumière ils viennent m'inonder,
Et quelquefois, hélas ! aux élans de mon âme,
J'ai cru, pauvre insensé, qu'un rayon de leur flamme,
Pénétrant dans son ombre, allait la féconder!
Voici maintenant un sonnet d'Ernest Fouinet;
il est intitulé: A Deux Heureux, et daté du
5 juillet 1829:

Dans la création, tout est harmonieux,
Comme l'ordre éternel d'où jaillirent les mondes.

(1) Les quatre vers suivants, qui terminent la XII Har

monie.

Dieu ne mesure pas nos sorts à l'étendue,
La goutte de rosée à l'herbe suspendue
Y réfléchit un ciel aussi vaste, aussi pur
Que l'immense océan dans sa plaine d'azur.

Sur de tendres yeux bleus tombent des tresses blondes;
De vastes rayons d'or voilent l'azur des cieux,
Les champs de la Provence, aux soleils radieux,
Sont pour les jeux, le rire et les joyeuses rondes.
Les forêts de Bretagne, obscurités profondes,
Sont pour l'isolement aux rêves soucieux.

Un femme penchée embrassant une harpe,
Déployant mollement son bras comme une écharpe,
C'est un groupe suave, une harmonie encor :

Mais la beauté, la grâce alliée au génie, La colombe de l'aigle accompagnant l'essor, C'est l'accord le plus beau : c'est là votre harmonie. Terminons par un fragment d'une très-longue pièce signée Alexandre Dumas (1); elle est, bien entendu, comme la plupart des autres, adressée à Victor Hugo, et fut probablement composée, ainsi que la pièce citée plus haut de Fontaney, lorsqu'en 1829 le ministère s'opposa à la représentation de Marion Delorme, et offrit à l'auteur un dédommagement pécuniaire que celui-ci refusa :

Ils ont dit : « L'œuvre du génie
Est au monde un flambeau qui luit;
Que sa lumière soit bannie,

Et tout rentrera dans la nuit. "

Puis de leurs haleines funèbres

Ils ont épaissi les ténèbres.

Mais tout effort fut impuissant

Contre la flamme vacillante.

Que Dieu mit, légère et brillante,

Au front du poëte en naissant.

Alors ils sont venus à tes pieds, ô poëte,
Consumant quelques grains de leur bannal (sic) encens,
Humbles, verser de l'or et traîner des présens,
Comme si les accens que ta bouche répète
Se pouvaient calculer à ceux des courtisans.
Eux qui parlent aux rois, à toi parlant au monde
Ils sont venus offrir de te payer le prix
De ces veilles de feu qui brûlent tes esprits,
Et toi tu leur as dit, dans ta pitié profonde :

Loin de moi, malheureux! qui n'avez pas compris.

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"Ce n'est point pour se perdre aux nues, "C'est pour s'approcher du soleil.

» Le soleil du poëte- écoutez - c'est la gloire;
"Son chant, comme un fruit d'or mûrit à ses rayons,
"Et quand ce chant est fort et mûr d'émotions,
» Il le laisse tomber dans les mains de l'histoire
" Comme un mets superflu qu'il jette aux nations. "
Et lui pendant ce temps, dans sa force et sa joie,
Oublieux de l'orage et sûr qu'il est au port,
Au roulis de la vague et se berce et s'endort,
Dédaigneux des écueils qu'il heurte sur sa voie,
Car il tient dans sa main et sa vie et sa mort.
Or voilà ce qu'est le poëte:
Libre, puissant, insoucieux,
Écho terrestre qui répète

Quelques notes du chant des cieux,
Qui plane sur ce gouffre immonde
Que le Seigneur nomma le monde,
Fange d'exil que nous aimons,
Ainsi qu'en s'égarant un ange
Vient planer sur l'abîme étrange
Où se tourmentent les démons, etc.

Que sont devenus ces astres de la pléiade poétique qui gravitait, il y a vingt-sept ans, autour de Victor Hugo? Que sont devenues ces admirations et ces amitiés si ardentes? Hélas! M. SainteBeuve a eu bien raison de le dire: Hîc jacent.

LUD. L.

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Tout le monde se souvient d'avoir vu à l'exposition de 1855, sa Vénus anadyomène, et toutes les personnes qui ont eu l'honneur d'être admises dans son atelier, y ont admiré la ravissante étude dont il s'est inspiré en la peignant. M. Ingres est revenu à ce premier jet de sa pensée, à l'œuvre de sa jeunesse toujours conservée sous ses yeux, souvent reprise, toujours caressée avec une secrète prédilection; il en a fait un second tableau qui ne le cède en rien au premier, qui le surpasse même à notre avis. Ce n'est plus Vénus environnée

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