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de ces nuits d'été au septentrion que l'on appelle | nuits d'acier, dont la clarté morne fatigue l'œil et oppresse en quelque sorte la pensée.

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"

Loire, l'un des départements les plus maltraités (1), et à laquelle le public Tourangeau a fait un excellent accueil. Après une énumération succincte

Les nobles cœurs ont d'orgueilleux chagrins des principales inondations de la Loire, du XVI et d'humbles joies.

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L'espace nous manque pour suivre plus loin une comparaison que nous n'avons d'ailleurs voulu qu'indiquer. Nous n'avons prétendu apprécier ni l'œuvre de Christine ni celle de Daniel Stern, mais seulement rapprocher un moment deux femmes de grand esprit, qui, en des temps et des pays divers et dans des conditions différentes, ont tenu la plume du moraliste.

"Il y a, dit Christine elle-même, une étoile qui unit les âmes du premier ordre, malgré les lieux et les siècles qui les séparent. Nous avons signalé une rencontre sous l'étoile.

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L. DE RONCHAUD.

au XIXe siècle, l'auteur expose les sages mesures adoptées à diverses époques pour protéger la ville de Tours contre les crues extraordinaires de la Loire et du Cher, mesures dont l'oubli a causé d'immenses désastres; nous ne le suivrons pas dans ces détails qu'il est assez difficile de bien saisir quand on ne connaît pas les localités. Mais à son curieux récit nous nous permettrons d'ajouter le passage suivant qu'il ne paraît pas avoir connu et que nous tirons des Mémoires de Saint-Simon (édition Hachette, t. VII, p. 85), où il se trouve rapporté à l'année 1707, qui fut marquée par une

terrible inondation :

"La Loire, dit le célèbre historien, se déborda d'une manière jusqu'alors inouïe, rompit les levées, inonda et ensabla beaucoup de pays, entraîna des villages, noya beaucoup de monde et une infinité de bétail, et fit pour plus de 8,000,000 de dommages. C'est une obligation de plus qu'on eut à M. de la Feuillade, qui du plus au moins s'est perpétuée depuis. La nature plus sage que les hommes, ou pour parler plus juste son auteur, avait posé des rochers au-dessus de Roanne dans la Loire, qui en empêchaient la navigation jusqu'à ce lieu, qui est le principal du duché de M. de la Feuillade. Son père, tenté du profit de cette navigation, les avait voulu faire sauter. Orléans, Blois, Tours, en un mot tout ce qui est sur le cours de la Loire s'y opposa. Ils représentèrent le danger des inondations, ils furent écoutés; et, quoique M. de la Feuillade alors fût un favori et fort bien avec M. Colbert, il fut réglé qu'il ne serait rien innové et qu'on ne toucherait point à ces rochers. Son fils, par Chamillart son beau-père, eut plus de crédit. Sans écouter personne, il y fut procédé par voie de fait; on fit sauter les rochers, et on rendit la navigation libre en faveur de M. de la Feuillade; les inondations qu'ils arrêtaient se sont débordées depuis avec une perte immense pour le roi et pour les particuliers. La cause en a été bien

LES INONDATIONS DE LA LOIRE AU XVII. SIÈCLE. Le fléau qui a si cruellement ravagé une partie de la France l'année dernière a donné lieu à d'assez nombreuses publications où la question des inondations était traitée à différents points de vue. Nous devons signaler entre autres l'intéressante et utile brochure qu'a fait paraître tout récemment à Tours M. L. Grandmaison, archiviste d'Indre-et- Tours, Ladevèze, 10 p. in-8.

(1) Aperçus historiques sur les travaux destinés à défendre la ville de Tours contre les inondations de la Loire et du Cher.

reconnue après, mais elle s'est trouvée irrépa- | reusement au secours de l'intelligence, et, par rable. "

Monsieur le directeur,

exemple, à ce trente-neuvième chant reconstitué, dont le dernier éditeur lui-même avait renoncé à retrouver le sens et à démêler la confusion.

C'est surtout à cette partie de mon labeur qu'un ami bienveillant a appliqué sur l'enveloppe du livre l'épithète rétabli. Et je verrais avec d'autant

On me communique à l'instant un numéro du Literarisches Centralblatt où se trouvent quelques lignes sur mon dernier ouvrage les Dionysiaques ou Bacchus, poëme en XLVIII plus de peine le critique allemand me la contester, chants, etc., etc.

Peut-être aurais-je dû, pour y répondre, renvoyer à l'impression de l'errata subsidiaire que je prépare, pages très-courtes destinées à grossir un in-quarto déjà très-volumineux. J'aurais mieux fait sans doute de ne répliquer qu'en tête de ce complément à mes aristarques plus ou moins favorables, pour les remercier ou les combattre d'un seul coup et tous à la fois.

Mais cette révision générale, ces cura secundæ, dont les plus savants commentateurs du XVIe siècle, et même certains annotateurs partiels de Nonnos dans le nôtre, m'ont donné l'exemple, pouvant tarder encore à s'achever, j'ai cru devoir vous adresser, en attendant, quelques réflexions succinctes sur la censure préliminaire qui m'arrive de Leipzig; et je pense ne pouvoir mieux faire que de m'adresser à la Correspondance littéraire pour faire connaître ma justification.

Je reconnais d'abord les incorrections, aisément relevées par mon censeur, sur le tableau synoptique que j'ai dressé moi-même de mes versions nouvelles. Je n'avais pas attendu de si justes observations pour tenter de faire disparaître ces taches, quas humana parum cavit natura, ainsi que plusieurs autres hardiesses, risquées dans la chaleur de la composition, et qu'une lecture plus froide m'a fait réprouver. Mais une douzaine d'erreurs (et quelques-unes demeurent contestables) sur quinze cents leçons ou variantes suffisent-elles pour détruire l'édifice, et un détail si petit ne se perd-il pas dans un si vaste ensemble? Le critique allemand n'avait donc rien à dire des cinquantetrois lacunes de la dernière édition, remplies ou effacées dans la mienne, et principalement sur mon système de transposition, qui donne une physionomie nouvelle à l'épopée, et rend le plan et le texte de Nonnos aussi réguliers et symétriques qu'ils étaient jusqu'ici désordonnés. On pouvait, ce me semble, prêter quelque attention à cette interversion de plusieurs paragraphes qui vient heu

que, si les initiales dont son article est signé ne m'abusent, le docte professeur m'a aidé à la mériter lui-même, et je crois avoir rendu, dans mon Introduction et mes commentaires, pleine justice à ses travaux. On ne doit pas m'en vouloir si, fort innocemment, mon édition a pris le pas sur certaines élucubrations annoncées ou commencées; et comme j'eusse accueilli avec reconnaissance toute collaboration avant de publier, je provoque avec le même sentiment la même assistance pour mes rectifications supplétives, qui vont bientôt voir le jour.

Je tremble néanmoins qu'à tous ces procédés, et à l'aveu franc et sincère de ces imperfections faciles à corriger, mon adversaire ne reconnaisse une fois de plus en moi le novice philologue, et ne me stigmatise de rechef du titre d'amateur bien intentionné. Mais quoi? je ne vaux guère mieux en effet. Certes, quand j'ai dû recourir, si tard dans ma vie, et après des occupations si diverses, à ce qu'on appelle la linguistique, je ne me suis jamais flatté de parvenir à en traiter ex professo, et je ne lui ai jamais demandé ni renommée ni profit. J'ai voulu m'en servir d'abord pour m'exercer à la diction harmonieuse et au poli du style, ensuite pour mettre en lumière un épique grec à peu près inconnu, pour montrer ce qu'était devenu le génie hellénique au Ive siècle, enfin pour faire ressortir l'imagination et le talent d'un Égyptien qui consacra la première moitié de sa vie aux légendes fabuleuses, et la seconde aux inspirations et aux vérités de l'Évangile. Or, je m'obstine à penser que le français, et un français poétique, pouvait seul favoriser la résurrection de Nonnos, tandis qu'une interprétation latine eût contribué à l'enfoncer plus profondément dans la poussière de l'oubli. A ce propos, mon contradicteur souffrira sans doute que, quand je tends si humblement la main à sa férule pour quelques irrégularités du mètre, je n'accepte pas la qualité de paraphrase qu'il donne à ma traduction, peut-être sans l'avoir

en étymologie, art devenu plus indécis encore. Mais, en tout cas, ma bizarrerie n'a pas dû le surprendre, qu'il veuille bien s'en souvenir. Je l'avais prévenu longtemps à l'avance de mes excentricités : « J'ai cru que la monotonie des accords épi"ques, résonnant pendant la durée de 48 livres consécutifs, pourrait être ainsi favorablement suspendue ou dissimulée; et que moi-même enfin, après avoir si longuement chanté sur les » cordes de la lyre, j'avais acquis le droit d'errer "autour de mon sujet et de parler plus bas. » (Introduction, p. XLV.)

lue, car il sait trop bien le grec pour en avoir be- | mythologie, science restée très-vague, mes essais soin. Une interprétation qui côtoie de si près le texte, et qui partage, avec lui et en face, la page, sans jamais excéder sa colonne, ne saurait s'appeler une paraphrase. Y aurait-il donc là un peu d'humeur savante et une récrimination indirecte contre notre envahissant idiome? Porterais-je la peine de cette répugnance que l'Allemagne témoigne encore au français quand il s'avance de plus en plus en Europe? et me faudrait-il pâtir pour n'avoir pas donné la préférence à un latin interlinéaire accessible aux seuls érudits? Je ne puis le regretter cependant, car je voulais, avant tout, conserver à Nonnos, ce qui est à mes yeux sa plus grande valeur, son style et son élégance.

Qu'on me permette de le redire: je n'ai usurpé les fonctions de restaurateur du texte grec, que lorsque ce texte me semblait inintelligible ou absurde, et dans le seul but d'arriver à une interprétation raisonnable. C'est ainsi, qu'à l'exemple de MTM Dacier, la première, et de M. DugasMontbel, le dernier, pour les notes annexées à leurs traductions d'Homère, j'ai été amené à entrer dans des questions philologiques avec moins de témérité et de fantaisie que mon adversaire ne veut bien le dire, mais entraîné par les exigences de l'interprète, qui ne doit rien laisser sous sa plume d'obscur ou d'inexpliqué.

Au reste, j'ai scrupuleusement cité les leçons des éditeurs ou des commentateurs mes devanciers, quand j'ai dû recourir à leur sagacité et à leur expérience. Mais le critique de Leipzig ne pousse-t-il pas la censure plus loin que je ne puis porter la soumission, quand il me gronde de n'avoir pas fait usage des excellentes conjectures qui ont paru dans des revues allemandes pendant ou depuis ma publication?

Il me sera bien difficile aussi de convenir que mon Introduction devait s'allonger de quelques explications plus développées, moi qui rougissais déjà de l'avoir transformée en volume et qui ne savais plus comment m'excuser de ma prolixité? Quant à mon commentaire, auquel mon censeur refuse ce nom, nous nous entendrons facilement sur ce dernier point du litige. Qu'il l'appelle comme il voudra, pourvu qu'il continue à le trouver tout à fait intéressant (ganz'interessant). | Ce sera, s'il le veut, les mémoires de ma vie, les réminiscences de mes voyages, mes études en

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En voilà assez, monsieur, et beaucoup trop peut-être pour un philologue dilettante. Je tiens néanmoins à ne pas finir sans remercier mon aristarque des éloges qu'il veut bien donner à mon élégante prose. Tout ce que j'ai souhaité, c'est que, profitant à leur tour de mes travaux, des hellénistes plus habiles que moi enchérissent sur

mes découvertes et nous livrent enfin eux-mêmes un texte de Nonnos inattaquable dans toutes ses leçons; mais c'est ce que, même pour Homère, le plus vieux et le plus connu des poëtes, tant commenté par tout pays, nous n'avons pas pu obtenir Le comte de MARCELLUS.

encore.

NOUVELLES LITTÉRAIRES DE LA GRANDE-BRETAGNE.
Monsieur le directeur,

Nil desperandum. L'état de stagnation dont je me plaignais le mois dernier ne dure plus, l'odeur de soupe à la tortue, qui m'accueille de tous côtés, prouve que nos sociétés savantes ont commencé leur campagne d'hiver, et après le banquet préliminaire de rigueur, les antiquaires, les entomologistes, les philologues, les artistes se sont mis à l'œuvre.

Mais si les nopces et festins des associations et corporations anglaises jouissent d'une réputation européenne, vos lecteurs doivent aussi avoir entendu parler des dîners littéraires de Murray et de Longman. L'illustre éditeur d'Albemarle street a l'habitude de réunir à jour fixe chez lui les écrivains dont il publie les ouvrages, et toutes les notabilités contemporaines viennent s'y livrer à des discours aussi mélancoliques que variés, entre la poire et le fromage, dans une vaste galerie de tableaux, véritable galerie historique. Là figu

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rant les portraits de lord Byron, Canning, lord Mahon, Southey, Grote, lord Brougham, etc. Ayez❘ l'honneur de vendre un manuscrit à Murray, et vous ne tarderez pas à être encadré, ipso facto, pour la salle à manger du susdit. Or il appert tel est du moins le bruit du jour que la célèbre maison d'Albemarle street ne suffisait plus au nombre sans cesse croissant des livres et des convives; John Murray, John III-ces gentlemen sont numérotés comme les Alde et les Estienne s'est donc vu obligé d'acquérir la propriété contiguë. « Monsieur vient-il acheter des livres? qu'il s'adresse au no 39; Monsieur est-il du dîner? c'est la porte à côté. »

Acheter des livres ! comme vous y allez! Quels livres ? Les produits de la littérature du premier de l'an, peut-être; des keepsake, des books of beauty, des annuals, assemblages hétérogènes de jolies gravures et d'histoires saugrenues. Non; dirigez-vous chez Bentley, et demandez-luj le premier volume de la correspondance d'Horace Walpole (1). Voilà un ouvrage à acquérir. On sait que les lettres du spirituel ami de Mme du Deffant parurent par fragments à diverses époques; réunies aujourd'hui, méthodiquement classées, augmentées de cent pièces jusqu'à présent inédites, enfin véritablement illustrées de portraits authentiques, elles subsisteront comme un des meilleurs mémoires à consulter sur la société du siècle dernier. M. Bentley nous donne aussi un recueil de lettres de Boswell, le bavard mais amusant secrétaire du docteur Johnson (2); et enfin, nous devons au même éditeur un livre qu'apprécieront sans doute ceux qui s'occupent de l'histoire du XVIIe siècle; c'est la correspondance de la reine Henriette d'Angleterre (3).

Les poëtes, ma foi! chantent toujours, et veulent nous persuader qu'ils savent, comme par le passé,

(1) Horace Walpole's entire correspondence. With nearly 100 New Letters. The whole now first Chronologically Arranged, and a copious Index added. Edited by Peter Cunningham, F.S.A. Vol. 1, 8vo, with Portraits, etc., London, Bentley.

(2) Letters of James Boswell, Author of "The Life of Dr. Johnson." Now first published from the Original MSS. With Notes and Illustrations. 8vo, London, Bentley.

(3) Mrs. Everett Green's Letters of Queen Henrietta Maria, including her Private Correspondence with Charles I. 8vo, London, Bentley.

la manière de jouer du luth et de la guitare. M. Procter, plus connu sous le pseudonyme de Barry Cornwall, n'a jamais été qu'un Apollon du troisième ordre, malheureusement; avec beaucoup de goût, beaucoup d'esprit, et une rare en-tente de l'harmonie, il ne réussit que dans les descriptions. Ne lui demandez ni pathétique, ni profondeur, ni connaissance du cœur humain. Les poëmes dont se compose le nouveau volume qu'il vient de publier, et qui, s'il faut en croire l'auteur lui-même, furent écrits, pour la plupart, il y a déjà longtemps, n'auraient rien perdu à rester en portefeuille (1).

Parlez-moi de M. Gerald Massey, à la bonne heure (2)! Voilà de l'enthousiasme, de l'inspiration véritable! Les idées foisonnent, le sentiment est de bon aloi, l'imagination surabonde; enfin, quand on lit ses ouvrages, il n'est pas difficile de remarquer que, vienne la maturité, M. Massey sera un des grands poëtes de l'Angleterre. Craigcrookcastle est un recueil de morceaux se rapportant tous à ces associations du foyer domestique que les écrivains de l'école de Cowper savent si bien interpréter. On y remarque par-ci par-là l'imitation mal déguisée de Shelley et de Mistriss Browning.

En fait de publications nouvelles, je remarque aussi une élégante édition de Shakespeare, bien annotée, et ornée de magnifiques gravures sur bois par le célèbre artiste Gilbert. Shakespeare! comme nos braves Anglais s'en sont donné, all sujet du discours académique de M. Ponsard, du" glorieux Williams! »

et

Trois collections d'objets d'art occupent en ce moment l'attention générale; la première est celle de Turner (et non pas Surner, comme votre imprimeur me l'a fait dire); la seconde est le Musée Soulage, qui est exposé aussi à Marlborough-house. Achetée par une société d'amateurs 275,000 fr. (11,000 liv. sterling), cette galerie est maintenant offerte au gouvernement anglais au prix de 13,000 liv. sterl., la différence représentant les frais d'assurance, d'emballage, etc. Nous avons enfin la collection Sheepshanks, comprenant des tableaux et des dessins de choix, ouvrages d'ar

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tistes de l'école anglaise moderne. Quelques-uns des Leslie, des Landseer, des Mulready sont magnifiques. M. Sheepshanks, qui a dépensé 60,000 liv. sterl., soit 1,500,000 fr. à réunir ces chefs-d'œuvre, les offre gratuitement à ses compatriotes, moyennant certaines conditions, que lord Palmerston accepte, dit-on.

La Société royale de Londres a tenu une de ses séances le 1er décembre, sous la présidence de lord Wrottesley. On s'y est occupé surtout des progrès de l'astronomie, et d'une nouvelle expédition aux mers polaires. La Société royale, désormais fusionnée avec les Sociétés linnéenne et chimique, va prendre possession de Burlingtonhouse, où elle sera installée beaucoup plus commodément que dans son local actuel. Sur un point quelconque de l'hémisphère du Sud, on propose de faire construire, pour l'observation des nébuleuses, un télescope gigantesque, pareil à celui de lord Rosse.

La Société royale a adjugé une médaille à M. Milne-Edvards pour ses travaux d'anatomie comparée; elle a également décoré de cette distinction les recherches de M. Pasteur, de Lille, sur l'acide racémique. GUSTAVE MASSON.

28 décembre, Harrow on the Hill.

P. S. Les imprimeurs anglais sont impayables. Grâce à eux, Me Plessy-Arnould devient MTM Arnould du Plessis, et l'abbé Bossut, Bossuet (Pascal, édité par l'Aigle de Meaux, quel texte à déclamation!). L'Almanach impérial est attribué à MM. Guizot et Scribe (l'auteur, bien entendu, de Bertrand et Raton), et enfin notre ami M. P. Jannet est métamorphosé en M, Jaunet. C'est déroutant.

FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES PRÈS DE BERNAY.
Monsieur le directeur,

On fait en ce moment des fouilles près de la ville de Bernay (Eure), dans une plaine ou l'année dernière de nombreuses traces de ruines antiques avaient été remarquées. C'est sur le territoire de la commune de Valailles. Un jeune amateur d'antiquités, M. Léon Métayer, aidé de l'un de ses amis, M. Gardin, dirige ces fouilles. On a déjà découvert les restes d'un édifice divisé en trois salles, dans lesquelles gisaient, disposés peu près symétriquement, une quarantaine de

à

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squelettes, les uns sur le pavé en terre cuite, les autres dans d'espèces de niches en béton. Une chaussée, solidement empierrée, a été trouvée auprès de ce singulier édifice. En ce moment on vide un ancien puits, soutenu par une épaisse muraille, et rempli de débris antiques. On a trouvé un certain nombre de médailles impériales, une belle serrure avec sa clef, d'innombrables restes de poteries rouges, grises et noires, fournissant cinq à six noms de potiers romains qui ne figurent sur sur les listes publiées jusqu'à présent, et un morceau de verre d'une grandeur remarquable. Les fouilles sont continuées, et l'on va attaquer plusieurs groupes de murailles. Jusqu'ici on n'a trouvé aucune inscription. Ce territoire est limitrophe de celui de Berthouville, ou fut découverte, en 1830, la célèbre collection de vases d'argent, qui sont aujourd'hui au cabinet des antiques. Valailles n'est guère qu'à deux petites lieues de la Chapelle-Saint-Eloi, et à trois lieues de Brionne, dont le cimetière romain a fourni au Musée d'Évreux un grand nombre de vases en terre cuite. RAYMOND BORDEAUX.

Évreux, 29 décembre 1856.

Monsieur le directeur,

Permettez-moi de relever une petite omission dans l'article que l'un de vos collaborateurs a consacré, le mois dernier, aux réminiscences de M. A. de Musset. La jolie comédie intitulée : la Quenouille de Barberine, est tirée entièrement du charmant conte de Senecé, intitulé: Filer le parfait amour. Il se trouve à la page 95 des Euvres choisies de Senecé, publiées par MM. E. Chasles et Cap, dans la Bibliothèque elzévirienne. Senecé avait pris lui-même son sujet dans un de nos vieux auteurs. Un de vos abonnés.

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