Les satires françaises du XVIe siècle: recueillies et publiées, Volume 2

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Fernand Fleuret, Louis Perceau
Garnier frères, 1923 - French poetry

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Page 102 - Qu'on vante en lui la foi, l'honneur, la probité; Qu'on prise sa candeur et sa civilité; Qu'il soit doux, complaisant, officieux, sincère : On le veut, j'y souscris, et suis prêt à me taire. Mais que pour un modèle on montre ses écrits, Qu'il soit le mieux renté de tous les beaux esprits...
Page 102 - Il a tort, dira l'un : pourquoi faut-il qu'il nomme? Attaquer Chapelain! ah! c'est un si bon homme! Balzac en fait l'éloge en cent endroits divers *. Il est vrai, s'il m'eût cru, qu'il n'eût point fait de vers. Il se tue à rimer : que n'écrit-il en prose?
Page 103 - Qu'il s'en prenne à ses vers que Phébus désavoue; Qu'il s'en prenne à sa muse allemande en françois. Mais laissons Chapelain pour la dernière fois. La satire , dit-on , est un métier funeste , Qui plaît à quelques gens , et choque tout le reste. .La suite en est à craindre ; en ce hardi métier La peur plus d'une fois fit repentir Régnier. Quittez ces vains plaisirs dont l'appât vous abuse : A de plus doux emplois occupez votre muse , Et laissez à Feuillet
Page 97 - Que si tous mes efforts ne peuvent réprimer Cet ascendant malin qui vous force à rimer, Sans perdre en vains discours tout le fruit de vos veilles, Osez chanter du roi les augustes merveilles. Là, mettant à profit vos caprices divers, Vous verriez tous les ans fructifier vos vers ; Et par l'espoir du gain votre muse animée Vendrait au poids de l'or une once de fumée.
Page 179 - Vous n'écrivez que pour écrire, C'est pour vous un amusement; Moi qui vous aime tendrement, Je n'écris que pour vous le dire.
Page 103 - En vain contre le Cid un ministre se ligue : Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue.
Page 105 - L'honneur de le louer m'est un trop digne prix; On me verra toujours, sage dans mes caprices, De ce même pinceau dont j'ai noirci les vices Et peint du nom d'auteur tant de sots revêtus, Lui marquer mon respect et tracer ses vertus. Je vous crois; mais pourtant on crie, on vous menace, Je crains peu, direz-vous les braves du Parnasse. Hé! mon Dieu, craignez tout d'un auteur en courroux, Qui peut Quoi ?— Je m'entends Mais encor?— Taisez-vous.
Page 99 - Mais savez-vous aussi comme on parle de vous ? Gardez-vous, dira l'un, de cet esprit critique : On ne sait bien souvent quelle mouche le pique. Mais c'est un jeune fou qui se croit tout permis, Et qui pour un bon mot va perdre vingt amis.
Page 105 - Bon, mon esprit, courage! poursuivez. Mais ne voyez-vous pas que leur troupe en furie Va prendre encor ces vers pour une raillerie? Et Dieu sait aussitôt que d'auteurs en courroux...
Page 100 - Voilà comme on vous traite : et le monde effrayé Vous regarde déjà comme un homme noyé. En vain quelque rieur, prenant votre défense, Veut faire au moins, de grâce, adoucir la sentence : Rien n'apaise un lecteur toujours tremblant d'effroi, Qui voit peindre en autrui ce qu'il remarque en soi.

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