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tration pour l'engraisser. Dès l'âge de quatre mois, et mieux à six mois, on procède à cette opération. Tantôt, on se contente de mettre les dindons en chair avec de l'avoine, de l'orge ou du maïs à discrétion et de l'eau ; tantôt on les renferme dans un lieu calme, aéré et un peú obscur et on les gorge avec des pâtons de farine d'orge ou de maïs et du lait. « Partout où le dindonneau trouve sur le chaume, à l'issue de la moisson, et beaucoup de grains et beaucoup d'insectes, il s'engraisse rapidement et peut être livré au commerce sans autres soins, dit Thiébaut de Berneaud; mais là où le luxe demande des volailles remarquables par leur grosseur et la surabondance de leur embonpoint, il faut l'engraisser artificiellement. Il y a plusieurs méthodes pour y parvenir; la meilleure est celle qui donne les engrais les plus prompts et un goût des plus fins. On enferme les dindons dans un lieu sec, chaud, obscur et tranquille; ils mangent d'abord seuls, puis on les emboque dès qu'ils rebutent le manger. On leur administre en commençant la pomme de terre, parce qu'elle est débilitante, ensuite on donne le maïs, enfin on en vient aux boulettes de châtaignes, de farine de froment, de pois, de vesces, etc., dont on les emboque, en ayant soin qu'elles soient toujours fraîches et tenues dans des vases propres. La graisse de pomme de terre seule a peu de saveur; celle de noix donne un goût d'huile à la chair; celle du gland la rapproche du sauvage; celle du maïs et de la châtaigne est la meilleure de toutes. La durée de l'engraissement est d'un mois pour les mâles de moyenne taille, et de quinze jours au plus pour les femelles. »

L'engraissement dans lequel on fait intervenir les noix, a quelque chose d'original. En sus de la nourriture habituelle que l'on donne journellement aux dindons et aux dindes, on les force à avaler des noix entières avec leur coque. On commence par leur en introduire une dans le gosier et à la faire glisser avec la main; le lendemain, on les force à en avaler deux, puis trois, puis quatre, et tous les jours ainsi, en augmentant d'une. C'est de la sorte que l'on opère en Provence, dans le Morvan et sur quelques points de la Flandre française. Les dindons digèrent fort bien cette nourriture jusqu'à cent noix par jour, chiffre auquel on s'arrête presque toujours. Les Provençaux ne dépassent pas la quarantaine.

Maladies des dindons. Ces oiseaux sont sujets aux mêmes maladies que les poules, et il est d'usage de recourir aux mêmes traite

ments.

Produits et usages.- C'est uniquement pour sa chair que l'on élève le dindon. Elle est fort estimée et avec raison. Les œufs de la dinde, nous l'avons déjà dit, ne valent pas ceux de nos poules, mais enfin les pâtissiers les recherchent et on leur vend ceux de la dernière ponte. Les plumes ne conviennent que pour améliorer le tas de fumier.

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Nous n'avons pas à décrire le paon, d'abord parce que Buffon s'est chargé de le faire, ensuite parce que tout le monde connaît cet oiseau de vue et de nom. Pour la beauté, c'est, comme on l'a dit depuis longtemps, le roi de la volaille terrestre; on ne saurait rien imaginer de plus riche, de plus chatoyant et de mieux porté que le plumage du mâle; mais c'est à peu près sa seule qualité, et l'on a pu dire de lui qu'il réunit à la parure de l'ange la marche du voleur et la voix du diable. Le paon est, en effet, un pillard de récoltes et son voisinage n'est pas plus à désirer que celui du lapin de garenne ou du cerf. Quant à sa voix, dont il abuse chaque fois que l'atmosphère se charge d'humidité et nous annonce une pluie prochaine, elle ne répond en rien au plumage de l'animal, et s'il fallait choisir entre le cri de l'âne et celui du paon, nous serions trèsembarrassé, tant ils sont désagréables l'un et l'autre.

Le paon est originaire des Indes orientales; les Grecs l'introduisirent chez eux et se contentèrent de l'admirer; les Romains l'admirèrent aussi et l'élevèrent pour le manger. « L'orateur Hortensius, dit Buffon, fut le premier qui imagina d'en faire servir sur sa table, et son exemple ayant été suivi, cet oiseau devint très-cher à Rome, et les empereurs renchérirent sur le luxe des particuliers. On vit un Vitellius, un Héliogabale, mettre leur gloire à remplir des plats immenses de têtes ou de cervelles de paons, de langues de phénicoptères, de foies de scares, et à composer des mets insipides qui n'avaient d'autre mérite que de supposer une dépense prodigieuse et un luxe excessivement destructeur.»>

En France, au moyen âge, on servait aussi des paons sur la table des puissants, et l'on assure qu'en Normandie, on en élevait beaucoup à cet effet avec du marc de pommes; mais il s'agissait moins d'offrir un délicieux morceau que de parer un mets ordinaire d'un plumage magnifique. On avait soin de dépouiller l'oiseau de sa peau, de ses pattes et de bien envelopper sa tête avant de le faire rôtir; puis quand il était cuit, on découvrait la tête, on rajustait les pattes et l'on remettait la peau tant bien que mal à sa place.

De nos jours, on ne mange guère de paons; on trouve que les chapons de la Flèche et les dindes grasses valent autant et coûtent moins. En conséquence, on se borne à ne voir dans les paons que des oiseaux de pur ornement, et il est rare qu'on en élève plus de deux, mâle et femelle.

Les auteurs qui ont traité de l'éducation du paon se sont contentés de résumer ou de copier docilement Columelle. Il ne faut point s'en plaindre puisque la source est bonne; il est à regretter seulement qu'ils n'aient pas eu la politesse de l'indiquer. Nous puisons à la même source et commençons par le déclarer. Columelle nous dit en substance: La retraite des paons doit être exempte de toute humidité et garnie de poteaux sur lesquels on fixe des perches transversales amincies et carrées. Ce n'est qu'à l'âge de trois

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on devrait les rationner individuellement, les servir à part, afin d'éviter les rixes, car parmi eux, il se rencontre des coqs très-hargneux qui empêcheraient les plus faibles de manger. On reconnaît qu'ils sont disposés à l'accouplement dès qu'ils font la roue.

L'accouplement terminé, il faut surveiller les paonnes, de peur qu'elles n'aillent déposer leurs œufs ailleurs que dans leurs retraites; on les tâtera souvent avec le doigt; car quand leur ceuf est près de venir, il se trouve à portée d'être touché. Alors on les enfermera, et l'on aura soin de garnir le poulailler d'une grande quantité de paille, afin que les œufs ne soient point brisés. C'est ordinairement pendant la nuit qu'elles pondent et laissent tomber leurs œufs de la hauteur des perches où elles sont juchées. Tous les matins donc, on visitera soigneusement le poulailler pour

Paon.

recueillir les œufs en question. Plus ils seront donnés frais aux poules qui doivent les couver, plus facilement ils écloront. Ce mode d'incubation est très-avantageux, car les femelles du paon qui ne sont point chargées de couver, pondent généralement trois fois par an, tandis que les couveuses de cette espèce passent tout le temps de leur fécondité à faire éclore et à élever leurs petits. La première ponte est communément de cinq œufs ; la seconde de quatre; la troisième de trois ou de deux. Comme les œufs de paonne sont très-gros, on devra les retourner avec la main chaque fois que la poule couveuse quittera son nid pour prendre de la nourriture. Afin de s'acquitter de ce soin avec plus de facilité, le gardien marquera d'encre un côté de ces œufs, pour reconnaître si la couveuse les a retournés, ce qui pourrait se faire quand on les a confiés aux plus grandes poules

de la basse-cour. L'incubation dure trente jours. |
Le premier jour de l'éclosion, on ne touchera
pas aux paonneaux, mais le lendemain on les
mettra dans une cage avec leur mère adoptive et
on les nourrira d'abord avec de la farine d'orge
détrempée dans du vin, ou bien encore avec de
la bouillie de n'importe quelle farine de froment
qu'on aura soin de laisser refroidir. Peu de jours
après, on ajoutera à cette nourriture du poireau
haché menu et du fromage mou bien égoutté,
attendu que le petit-lait est nuisible. Les saute-
relles, auxquelles on a enlevé les pattes, sont dit-
on aussi une bonne nourriture pour les paonneaux
eton peut leur en donner jusqu'à six mois; en-
suite il suffit de leur jeter de l'orge. Trente-cinq
jours après leur naissance, on peut sans danger
les conduire aux champs; car le troupeau suit la
poule à son gloussement, et la tient pour sa vé-
ritable mère.

Comme pour nous, il ne s'agit pas de l'éducation en grand, nous n'avons pas plus à nous occuper du pâturage que des sauterelles. Nous devons tout bonnement nourrir les paonneaux comme les dindonneaux. Dès qu'ils seront en état de chercher leur nourriture, ils s'écarteront un peu de l'habitation et ne reviendront dans la cour qu'aux heures où l'on donne des menus grains à la volaille ou pour se coucher. Pendant le jour, on les verra souvent sur les toits ou les murs élevés.

Les paons ne sont complétement ornés de leur riche plumage qu'à l'âge de trois ans. On en perd beaucoup à l'âge de six semaines ou deux mois, quand pousse leur aigrette. C'est l'équivalent du rouge chez les dindonneaux. On doit donc leur donner les plus grands soins.

Toutes les maladies qui affectent les poules peuvent affecter aussi les paons. Ils ont surtout à redouter chaque année la mue qui est d'autant plus pénible que les plumes sont plus fortement implantées. Ils deviennent tristes et se cachent de leur mieux dans les lieux sombres et solitaires, non point, comme on l'a dit, parce qu'ils sont devenus d'une laideur déplorable, mais parce que la vivacité de l'air ne convient à aucun oiseau en temps de mue.

qu'il en dit : « Nous avons été admis récemment (novembre 1859), par l'affectueuse obligeance de M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire, à voir et à examiner la peinture, faite d'après nature et de grandeur naturelle, d'un hybride né du croisement d'un paon et d'une pintade. Ce cas, le premier encore acquis à la science, s'est présenté dans le jardin zoologique de Bruxelles, d'où le savant professeur en a reçu la communication, ainsi que le dessin dont nous parlons.

« Cet hybride, qui paraît presque adulte, est d'un brun fauve, grisâtre, écaillé et flammêché de brun foncé ou ferrugineux; la tête, privée de son aigrette, et le cou seul sont d'un noirâtre uniforme, etc.

« Le port de l'oiseau est bien celui du paon; mais avec un ensemble de formes massives, en un mot moins sveltes et moins élégantes; mais avec une tendance marquée vers la courbe bombée et la voussure si prononcée, des épaules au croupion, chez la pintade. »

ORDRE DES PIGEONS.

PIGEONS.

Classification. - Les pigeons ont donné beaucoup de besogne aux ornithologistes, et ceux-ci n'en ont pas fini avec eux. On les a classés tantôt parmi les gallinacés, tantôt parmi les passereaux, puis, ces classifications n'étant point satisfaisantes, on a fini par prendre le très-sage parti d'en former un ordre à part, en compagnie des ramiers, des tourterelles, etc.

En matière d'économie rurale, nous ne connaissons que deux catégories de pigeons. La première comprend les bisets ou fuyards; la seconde les pigeons de volière ; mais il est à remarquer que ces deux catégories renferment un grand nombre de variétés, et que nous devons tout d'abord les indiquer et les caractériser rapidement, ne seraitce que pour la satisfaction des amateurs.

MM. Boitard et Corbié reconnaissent vingt-quatre races de pigeons communs.

1o Les pigeons bisets ou fuyards qui peuplent nos

On croit généralement que les paons vivent une colombiers de village; trentaine d'années.

Autrefois les plumes de paon étaient employées dans les arts; on en faisait de charmants éventails et des couronnes pour les troubadours. « Gesner, dit Buffon, a vu une étoffe dont la chaîne était en soie et de fil d'or, et la trame de ces mêmes plumes; tel était sans doute le manteau tissu de plumes de paon qu'envoya le pape Paul III au roi Pépin. » Aujourd'hui, les plumes de paon ne figurent plus guère que pour l'ornement des glaces et des pendules sur quelques cheminées de campagne.

Le paon a fourni deux variétés constantes, le paon blanc et le paon panaché qui provient du croisement du premier avec notre espèce com

mune.

Croisé avec la pintade, le paon a produit un hybride dont M. O. Des Murs parle dans son Traité général d'oologie ornithologique. Voici ce

2o Les pigeons mondains qui ne quittent point la basse-cour, qui font partie de nos pigeons de volière, qui passent pour être des métis et parmi lesquels on distingue le gros mondain, le mondain moyen et le mondain de Berlin;

3o Les pigeons pattus, dont les doigts sont emplumés, et parmi lesquels on signale les pattus ordinaires, le limousin, le pigeon de Norwége, le frisé, le plongeur, le huppé et le crapaud-volant;

4o Les pigeons tambours, dont les pieds sont trèschaussés de plumes, dont le front est orné d'une couronne et chez lesquels un son de voix rappelle le tambour. On estime dans cette race le glougou tambour, à plumage papillotté de noir et de blanc et les glougoux de Dresde de diverses couleurs ;

5o Les pigeons grosse-gorge ou boulans qui ont la faculté d'enfler extraordinairement leurs jabots

en boule et qui renferment les grosses-gorges | leuses, œil entouré d'une sorte de ruban rouge soupe-au-vin, chamois panaché, cygne, blanc, gris caronculeux; cou et tarses longs. Le bagadais bâ

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6o Les pigeons tillois qui enflent un peu moins, tard, d'un bleu cendré, est le plus joli de la race; leur jabot que les boulans, non plus en forme de

Fig. 608. Fuyard ou biset.

boule, mais en forme d'œuf. Le lillois élégant qui est le type de la race n'a d'emplumé que le doigt du milieu. C'est un pigeon gracieux, fécond, trèsvariable quant au plumage;

7° Les pigeons maillés, plus petits, moins hauts sur pattes que les grosses-gorges, plus riches que ceux-ci quant au plumage, et d'un bon produit. Nous avons les maillés jacinthe, jacinthe plein, couleur de feu, noyer, pêcher et maillés plein; 8° Les pigeons cavaliers, et dans le nombre le cavalier faraud, très-fécond et de couleur blanche ordinairement. Ils enflent leur gorge comme les précédents, mais ils s'en distinguent par l'épaisseur de leurs narines;

10° Les pigeons turcs, très-variés, très-féconds, très-beaux et de plus en plus rares. OEil cerné de rouge et narines tuberculées comme dans le bagadais, mais s'en distinguant par des jambes courles et par son allure;

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9o Les pigeons bagadais, difficiles à apprivoiser. Bec long et recourbé, narines larges et tuberculeuses, œil entouré d'une sorte de ruban rouge caronculeux; cou et tarses longs. Le bagadais bâ

11° Les pigeons romains. OEil bordé de rouge; deux fèves formant la membrane tuberculée qui sert d'opercule aux narines; race féconde, commune en Italie et comprenant plusieurs variétés très-jolies;

12° Les pigeons miroités ressemblant à première vue aux mondains, mais s'en distinguant par un magnifique plumage, un iris jaune et l'absence de filet auteur des yeux;

13° Les pigeons nonnains, caractérisés par une fraise de plumes relevées, imitant plus ou moins le capuchon d'un moine;

14° Les pigeons coquilles, très-remarquables par leur fécondité et caractérisés par une touffe de plumes rejetées en arrière et relevées en manière d'une valve de coquille que nous appelons pecten et qui sert dans certaines maisons à lever la crème du lait ;

15° Les pigeons hirondelles, ayant quelque ressemblance avec les oiseaux de ce nom. Dessous du corps, de la tête et du cou blanc ; dos et ailes noirs ou rouges, bleus ou jaunes; dessus de la tête et plumes du pied de la même couleur que celles du dos;

16° Les pigeons carmes, très-petits, très-bas sur jambes, très-pattus; derrière de la tête huppé, plumes du ventre toujours blanches; convenant plutôt pour la beauté que pour le produit ;

17° Les pigeons polonais, ramassés et lourds, assez ordinairement dominés par la couleur noire; bec très-court et plus gros que chez les autres races; larges bandes rouges aux yeux se joignant parfois au sommet de la tête;

18° Les pigeons à cravate, dits messagers ou voya geurs, reconnaissables à une rangée de plumes rebroussées qui s'étendent de la gorge à la poitrine; ils sont de diverses couleur: ;

19o Les pigeons volants, pouvant aussi servir de messagers; très-féconds, très-attachés à leur colombier, préférables aux bisets; de toutes les couleurs ;

20° Les pigeons culbutants, ainsi désignés à cause des culbutes qu'ils font en l'air;

21o Les pigeons tournants ou batteurs, un peu plus gros que les culbutants, pieds emplumés; iris de l'œil noir; ils tournent en volant, sont batailleurs, indisciplinés et doivent être éloignés des colombiers;

22o Les pigeons heurtés. Partie inférieure du bec blanche, une petite tache ou bleue, ou jaune, ou noire ou rouge qui s'étend du dessus du bec jusqu'à la tête; queue toujours de la couleur de cette tache; reste du corps blanc;

23o Les pigeons trembleurs ou paons, ailes pendantes, queue relevée et ouverte en éventail; presque toujours agités; improductifs; pigeons d'amateurs pour la cage; ne convenant pas plus à la volière qu'au colombier;

24° Les pigeons suisses, qui sont les plus brillants, les plus éclatants en couleur; fond du plumage d'un blanc satiné, avec panachures rouges, bleues ou jaunes. Assez souvent, ils portent un ou deux colliers d'un brun rouge et deux bandes de même couleur sur les ailes.

Toutes ces races peuvent se croiser et se croisent entre elles pour donner des métis plus ou moins recherchés.

Colombier et volière. Le colombier et la volière sont les habitations de nos pigeons de ferme; assez souvent encore, on les désigne sous le nom de pigeonniers. Les pigeons aiment le calme, la propreté et la liberté. Quant au calme, on ne peut l'obtenir qu'en plaçant le colombier de manière à ce que ses habitants ne soient pas trop inquiétés par le bruit des voitures ou par celui des branches d'arbres que secoue le vent. Nous avons pu remarquer dans la maison paternelle, où ces conditions n'étaient pas observées, que nos pigeons constamment troublés désertaient leur pigeonnier pour se réfugier à quelques centaines de mètres de là dans un pigeonnier plus paisible.

On bâtira le colombier sur un terrain aussi sec que possible, abrité contre les vents dominants, et toujours à l'exposition du levant et du midi. On lui donnera de préférence la forme ronde, afin de pouvoir placer à son centre une échelle tournante qui facilite la visite des nids. L'intérieur sera blanchi au lait de chaux, car la couleur blanche plaît singulièrement aux pigeons. A l'extérieur du colombier, on aura soin d'établir une corniche de pierres faisant saillie de 0,25 centimètres environ, afin de barrer le passage aux animaux nuisibles, tels que rats, fouines, putois, etc. On blanchira l'extérieur comme l'intérieur. Au niveau du plancher du colombier, à deux ou trois mètres au-dessus du sol, on ouvrira une porte pour le passage des personnes; à côté de cette porte une fenêtre d'environ deux mètres de hauteur sur un mètre de largeur, fermée avec des planches trouées et offrant à sa base une ouverturepour les pigeons, ouverture que l'on bou- |

chera à volonté au moyen d'une planchette à coulisses. En avant de la fenêtre, on aura soin de placer une tablette en bois ou en pierre sur laquelle s'abattront les pigeons à leur retour et d'où ils prendront leur vol au départ. On fera bien d'entourer cette tablette avec du fer-blanc.

Le plancher du colombier sera en briques; les nids, manoques ou boulins de 0,25 carrés, seront ouverts dans le mur ou placés contre ce mur, ce qui est préférable, et dans ce cas, on les formera de planches ou de briques. On placera le premier rang de boulins à 1,50 environ du plancher, le second immédiatement au-dessus du premier, et ainsi de suite jusqu'à une distance de 0m,65 à 0,70 de la charpente du toit. Près des combles, on ménagera une banquette qui servira de promenoir aux pigeons aux jours de mauvais temps.

La volière est le diminutif du colombier; elle n'a qu'un petit nombre de boulins et repose sur des piliers, sur des portails de granges, sur des maisons; souvent même ce n'est qu'une simple cage tenue aux murs par des crampons. Autrefois, selon les contrées, on nommait encore les volières fuies et volets.

On nettoiera les colombiers et volières au moins quatre fois par année, avant et après l'hiver, et après la première et la seconde couvaison. En d'autres temps, on évitera le plus possible les visites, ou bien, lorsqu'il y aura nécessité de les faire, on ne devra pas entrer brusquement; on aura la précaution de frapper de petits coups à la porte, afin de ne pas trop effrayer les mères, puis aussitôt dans l'intérieur, on jettera quelques poignées de graines sur le plancher et l'on sifflera pour appeler les pigeons. C'est le seul moyen de rendre les fuyards moins sauvages.

Nourriture des pigeons. Leur nourriture habituelle se compose de vesces, de pois bisaille, d'orge, d'avoine, de criblures, de graines de raygrass, de chènevis, de sarrasin. On ne donne de cette nourriture aux fuyards ou bisets que dans les saisons où ils ne peuvent rien trouver aux champs, en hiver jusqu'aux marsages, et depuis la fin des marsages jusqu'à la moisson. Les gros pigeons de volière, mondains, pattus, etc., doivent être nourris toute l'année à la maison.

Ponte des pigeons. · Les pigeons, qui vivent huit ou neuf ans, selon les uns, douze ou quinze ans selon les autres, pondent à l'âge de six mois et ne pondent plus guère passé quatre ans. L'auteur de la Bonne Fermière nous dit ::- « L'on s'étonne quelquefois qu'un colombier bien situé et bien garni de pigeons donne peu cela vient le plus souvent de ce que l'on n'a pas soin d'en ôter les vieux pigeons, mangeurs inutiles, et de refournir le colombier de jeunes. Pour l'entretenir comme il faut, on ne devrait point toucher à la première volée de chaque année. Quant aux | vieux, on .econnaîtra leur âge aisément, en leur coupant un bout d'ongle tous les ans, en commençant dès la première couvée pour cela on les enferme tous au colombier, et on les visite les uns après les autres, une fois l'an en hiver : cela se pratique la nuit à la lanterne, en prenant

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