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blement. La mangeoire ou l'auge sera placée de façon qu'on puisse la nettoyer sans qu'on ait besoin d'entrer dans la pièce où couchent les porcs, et de manière à pouvoir leur donner le manger du dehors: ceci est aujourd'hui la dispo

Les grands arbres qui étendent leurs racines jusqu'au dehors de la cour résistent bien à tous les dégâts que se permettent les porcs, comme c'est le cas chez nous. Mais si l'on voulait établir des plantations nouvelles dans une pareille cour, on éprouverait souvent la plus grande diffi-sition le plus généralement suivie, parce qu'elle culté à y faire croître les jeunes arbres ou arbustes. Nous avons vu dans la cour d'une grande porcherie des bouquets de sureau et d'hyèble, et l'on nous a assuré que ce sont les seules plantes qui résistent aux dégâts des porcs.

L'intérieur de la porcherie sera toujours assez grand pour que les porcs y aient une place suffisante pour se coucher, et une autre pour déposer leurs ordures. Dans cette condition, ils ne salissent jamais la place où ils se couchent pour se reposer et pour digérer. Nous croyons inutile de prescrire ici des dimensions exactes, attendu qu'elles doivent varier à l'infini, d'après les races, l'âge, la taille et le nombre des animaux à loger, et aussi suivant qu'on les ticat pour l'engraissement ou pour l'élevage. Les meilleurs auteurs qui ont écrit sur la matière, et qui ont fixé des dimensions pour une loge, ont présenté des chiffres excessivement variables.

Quand l'emplacement le permet, il est toujours avantageux et commode de placer les truies portières, ainsi que les porcs à l'engrais, chacun dans une loge à part, et de faire communiquer cette loge avec un petit emplacement clos et à l'air libre. Il est prouvé qu'un porc engraisse plus vite lorsqu'il est isolé que lorsqu'il mange à une auge commune, et qu'une température élevée est surtout préjudiciable aux porcs à l'engrais.

L'air pur est avant tout nécessaire aux cochons. Il est démontré par l'observation qu'aucun animal n'a autant besoin que le porc, pour être conservé en bon état de santé, et pour bien engraisser, de pouvoir opérer l'oxygénation du sang dans les poumons et à la peau au moyen d'un air non vicié. Ce sont les habitations sales, humides, méphitiques, qui occasionnent la plupart des mala

dies.

Le plancher des porcheries doit être complétement imperméable. Suivant les contrées et les prix des matériaux de construction, le dallage peut être en pierres, en planches, en pavés cimentés, en briques ou en béton. Ce plancher sera incliné pour donner un écoulement convenable aux déjections liquides. Ceci s'obtient quelquefois, mais par exception, au moyen d'un plancher à claire voie, de manière que les excréments tombent dans une espèce de cave sous-jacente. Cette dernière disposition nous semble avoir été beaucoup trop prônée.

est la plus convenable, la plus commode et la moins dispendieuse. Dans ce cas, l'auge se trouve moitié en dedans, et l'autre moitié en dehors de la loge, dans l'épaisseur de la paroi antérieure ; elle est pourvue d'un couvercle à charnières, suspenda par le haut et arrangé de façon à fermer entierement l'auge, soit du dedans, soit du dehors.

Les auges sont en bois, mais de préférence en béton, en pierre de taille ou en fonte. Souvent on y dispose des compartiments pour que les ports les plus voraces ne puissent pas empêcher les autres de manger tranquillement.

Les porcheries d'une certaine importance seront toujours accompagnées d'une espèce de cuisine où l'on prépare les aliments destinés aux animaux.

Une porcherie défectueuse ou mal établie est certes une chose à éviter; mais il ne faut pas oublier que l'excès contraire entraîne à un surcroît de dépenses dont doit bien se garder le véritable cultivateur, qui ne perd pas de vue qu'il faut avant tout produire au meilleur marché possible.

Pour l'élevage des cochons, surtout si l'on a affaire à des races artificielles et dans les pays septentrionaux, l'habitation se trouve toujours beaucoup mieux dans l'intérieur d'un établissement les froids de l'hiver sont très-préjudiciables aux cochons de lait.

Du reste, les dispositions de détail peuvent varier infiniment, tout en se conformant aux règles de l'hygiène.

Nous avons quelquefois vu mettre des porcs à l'attache pour les engraisser, comme on le fait ordinairement pour les bêtes à cornes et les chevaux. Ces animaux nous ont paru, comme leurs détenteurs l'ont assuré, engraisser facilement. Cette pratique a pour principal mérite d'épargner les frais de construction d'une loge particulière. Ordinairement les porcs ainsi attachés au moyen d'un licou, se trouvent placés dans un coin de l'étable. Les races à tête tant soit peu grosse, à cou long et pas trop charnu, comme celles désignées plus haut dans la catégorie des porcs à grandes oreilles, offrent seules la conformation convenable pour pouvoir être mises à l'attache au moyen d'un collier.

Nourriture. — Quand on veut élever des pores avec profit, il faut pouvoir leur donner en abondance une bonne nourriture, qui toutefois n'aura pas une valeur plus grande que celle des résultats qu'on est raisonnablement en droit d'en attendre. Seulement, il convient que les animaux qui doivent servir à la reproduction, ne soient pas absolument trop nourris, car, dans un état d'obésité très-prononcé, ils perdent la faculté reproductrice.

Les porcheries peuvent être construites avec beaucoup de simplicité; elles doivent cependant toujours être disposées de façon à ne pas être trop soumises aux changements subits de température. Il est d'usage de les placer dans l'intérieur d'un bâtiment, ou, ce qui est plus souvent le cas, elles sont établies dans un coin de la cour, ou derrière la maison, contre un mur quelcon- Le cochon domestique est nourri d'après trois que. Les portes et les fenêtres seront disposées modes différents: 1° dans la porcherie; 2o au de manière à s'ouvrir et à se fermer convena-pâturage; 3o par régime mixte.

Nourriture dans la porcherie.

les porcs à l'engrais, il est bon de leur donner quatre repas par jour, quoiqu'au besoin trois puissent aussi suffire. Nous avons souvent vu qu'on nourrit ces animaux sans repas réglés, principalement les porcs à l'engrais, auxquels on offre continuellement des aliments, jusqu'à ce qu'il y en ait de reste; dans ce cas, il faut cependant veiller à ce qu'au moins une fois par jour les auges soient bien nettoyées.

Nous avons vu un Anglais qui basait l'entretien de son magnifique troupeau de porcs de races articielles, sur la culture des carottes. Il en faisait avec beaucoup de profit, semblait-il, la nourriture essentielle.

Les aliments qu'on donne ordinairement aux porcs dans les loges, sont les résidus de la laiterie, les déchets de la cuisine, les déchets et mauvaises herbes du jardin, les racines et tubercules, tels que pommes de terre, betteraves, carottes, topinambours; les fourrages verts, tels que trèfles, vesces, etc., les résidus des distilleries, des brasseries, des sucreries et des fabriques d'amidon, les fruits de basse qualité et même les marcs des fruits, les glands, les faînes et les châtaignes, toutes sortes de grains, le son, les tourteaux, les substances animales telles que sang et débris des boucheries, viande de cheval. On prétend que les champignons et le sarrasin en vert sont très-nuisibles au cochon. Dans beaucoup de circonstances, et surtout à D'après de bonnes observations faites en Alle-l'époque actuelle, où, avec raison, on cherche à magne, le sarrasin en vert, distribué dans la porcherie, n'est nullement contraire aux porcs. Mais si, après en avoir beaucoup mangé, on conduit ces porcs au dehors, de manière à les exposer aux rayons du soleil, ils tombent dans un état d'ivresse qui est rarement dangereux, et auquel les porcs noirs sont beaucoup moins exposés que les blancs.

Le plus souvent les aliments pour les porcs sont préparés en mélange, soit par la cuisson, soit par la macération ou la fermentation. On confond ainsi les solides avec les liquides, en ayant soin d'ajouter des substances plus nutritives à celles qui sont très-aqueuses. On a beaucoup écrit pour démontrer d'un côté que les aliments cuits sont préférables, et de l'autre côté, que les aliments crus doivent être préférés à cause de l'économie. L'expérience nous a prouvé que la combinaison des deux modes de préparer les aliments, est ce qu'il y a de mieux et de plus pratique. Les fruits ne doivent jamais être donnés en grande quantité quand ils ne sont pas bien mûrs. Les graines doivent être données cuites, macérées, concassées, ou moulues. Il faut surtout se garder de présenter les aliments à une température trop élevée.

Les porcs sont très-friands des aliments fermentés; dans quelques pays on ne leur prépare jamais leurs rations autrement.

On a fixé les quantités de nourriture à donner aux porcs. Nous nous abstiendrons encore une fois de présenter des chiffres, parce que ceux-ci, pour être exacts, devraient trop varier d'après différentes circonstances, telles que les qualités très-variables des nombreuses substances dont on nourrit le porc, et la taille, l'âge et la race des porcs à nourrir. Ce qui est certain, c'est que le porc, quand il doit bien profiter, demande plus de nourriture en proportion de son poids que le bœuf; et ce qui est certain aussi, c'est que proportionnellement le porc croit plus vite, tout en s'engraissant plus vite aussi. Un agronome très-compétent a pris la valeur nutritive du seigle pour unité, et il a admis qu'un porc âgé d'un an et plus, consommait par jour de 2,50 à 2,75 de seigle ou de son équivalent pour 100 kilog. de son poids, et qu'il fallait à un porc à l'engrais de 3 kil. à 3,50 de seigle ou de son équivalent pour 100 kil. de son poids.

Pour bien entretenir les jeunes porcs ainsi que

tirer parti de tout, il peut être très-avantageux de nourrir et d'engraisser des porcs avec des résidus et du sang des boucheries, ou de la viande de cheval. Ces aliments n'offrent pas les inconvénients qu'on leur a attribués. La viande de cheval peut se donner crue ou cuite. Nous l'avons vu distribuer de la dernière manière, et coupée en assez petits morceaux.

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Nourriture au pâturage. Les terres humides, ombragées, conviennent principalement au pâturage des porcs, de même que les forêts; ils y trouvent toutes sortes de vivres sur et dans la terre. Ils ramassent beaucoup d'aliments qui, sans eux, seraient perdus dans les champs, après la récolte des céréales, après l'arrachage des pommes de terre, des betteraves, des carottes, des topinambours, des féveroles, etc. Dans quelques localités on destine aux porcs des champs de trèfle, de vesces, de laitues; mais alors, pour les empêcher de fouiller la terre, il faut les boucler.

Les troupeaux de porcs conduits dans les champs par un pâtre commun, sont encore en usage dans beaucoup de contrées.

Nourriture par le régime mixte. Elle consiste à conduire les porcs dans les champs où ils trouvent une alimentation insuffisante, et à les nourrir en outre à la porcherie. Ce régime est encore beaucoup usité, quoiqu'il tende à diminuer notablement, dans les pays à culture intensive.

Là où l'on conduit les porcs au pâturage dans les champs, souvent à de grandes distances et sur un sol maigre, il ne peut pas être question d'introduire les races artificielles : il faut là le porc à longues et fortes jambes, à corps mince et à dos de carpe, c'est-à-dire voûté.

ENGRAISSEMENT DU PORC.

De tous les animaux mammifères domestiques, le porc est celui qui s'engraisse le plus vite et aussi le plus facilement. Cela ne veut cependant pas dire qu'il consomme proportionnellement moins de nourriture; mais ce qui reste établi, c'est qu'il en consomme beaucoup qu'on ne pourrait pas autrement rendre profitable.

Le porc mâche très-peu les aliments qu'il prend; il les avale avec gloutonnerie, de manière

Le sarrasin.
Le mais.......

La graine de lin
Les pois......

Les feveroles..

....

Les tourteaux de lin.......
Le son de froment........
Le son de seigle...
Les glands......

que l'insalivation n'est pas forte. Après avoir pris | L'orge..
son repas il se couche pour faire sa digestion, et
alors il demande à ne pas être dérangé. L'intestin
du porc est, toute proportion gardée, beaucoup
plus court et en même temps moins parfait, ou,
pour mieux dire, moins compliqué que celui des
chevaux et des ruminants. C'est là encore une
cause qui fait que les aliments pour cet animal doi-
vent être macérés, plus délayés, et malgré cela,
les substances alibiles n'en sont extraites que très-
incomplétement. C'est là toujours aussi, un motif
qui fait que le porc est essentiellement l'animal
du petit ménage, où, avec une grande exactitude,
sans défaut, la ménagère lui donne ses aliments
bien préparés, bien macérés avec une régularité
admirable.

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En engraissant des porcs âgés, on gagne plus de graisse sous-cutanée, autrement dite lard, et plus de saindoux; mais la qualité des fibres musculaires, de la viande, laisse alors à désirer. Quand on engraisse au contraire de jeunes porcs, on gagne une viande plus tendre, mais proportionnel lement moins de graisse.

Le cochon de la race à grandes oreilles, encore le plus commun dans la plupart des pays de l'Europe, ne peut pas être avec avantage soumis à l'engraissement avant l'âge de quinze mois; tandis que ceux de la plupart des races artificielles peuvent avantageusement être soumis à l'engraissement à partir de l'âge de six mois.

Pour l'engraissement comme pour l'élevage, on choisira de préférence les porcs longs, à corps cylindrique, aussi droit que possible, ayant la peau propre, assez fine, à soies claires et brillantes et ayant l'air bien éveillé.

Nourriture.

70 à 75 part

63 à 70

55 à 65

60 à 70

50 à 5

L'expérience a suffisamment prouvé, et en cela elle est d'accord avec les explications scientifiques généralement admises, qu'il est toujours néces saire et avantageux de cuire les pommes de terre pour les donner aux cochons.

Un cochon peut manger par 100 kilog. de son poids brut 10 kilog. de pommes de terre cuites par jour. Mais quand on veut les faire servir à l'engraissement, il est toujours nécessaire et profitable d'y ajouter des grains concassés. Il en est de même des autres racines fourragères. Quand on fait cuire les carottes, il ne faut pas jeter l'eau de coction qui contient beaucoup de sucre. Les graines doivent être moulues, concassées ou cuites. Celles des légumineuses, particulièrement les pois et les féveroles, par leur richesse en protéine, sont les plus nutritives et celles qui forment le meilleur lard. Il y a des auteurs très-recommandables qui admettent que la qualité nutritive des graines est augmentée, par la coction, de 20 à 30 pour 100.

La proportion de nourriture qu'on a admise généralement, par rapport au poids, chez les bêtes à cornes (4 p. 0/0 valeur du foin), est trop basse pour le cochon. Ici il y a toujours un avantage certain à les pousser aussi vite que possible à la graisse, surtout quand c'est pour la vente. Il ne faut pas perdre de vue, cependant, que plus un porc est engraissé vite, moins son lard est dense, et moins celui-ci se conserve bien.

Les aliments doivent être donnés en quatre repas par jour, surtout quand c'est vers la fin de l'engraissement. Il reste de cette manière assez de temps entre les repas pour que les cochons digèrent ce qu'ils ont mangé. Quand ils laissent quelque chose dans l'auge, il faut l'ôter; cela démontre qu'on leur donne des aliments en trop grande quantité ou pas assez concentrés.

Quiconque engraisse des porcs devrait avoir L'époque la plus favorable pour engraisser les porcs est le printemps et l'hiune bascule pour diriger et contrôler ses opéraver, parce qu'alors on peut leur procurer le plus tions. C'est là le seul moyen d'y voir bien clair et de tranquillité, parcequ'on est dans les fermes en de constater par des pesées fréquentes si l'augpossession des résidus et des aliments qui leur con-mentation du poids des animaux qu'on engraisse viennent le mieux, et parce qu'on arrive à les livrer à la boucherie dans une saison où la viande se prépare et se conserve le mieux.

On a fait des expériences et des recherches pour savoir les qualités nutritives des divers aliments au moyen desquels on nourrit habituellement les porcs pour les engraisser, et on est parvenu à établir approximativement qu'en poids,

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correspond aux soins et à la quantité de nourriture qu'on leur donne. Quand on en est arrivé au point d'engraissement où la nourriture ne se paie plus, il faut tout naturellement livrer l'animal à la boucherie.

Entre les repas, il faut aux porcs à l'engrais le repos le plus complet; rien ne doit les inquiéter. Les loges doivent donc être autant isolées que possible. Le trop grand froid, et surtout une chaleur trop élevée, sont nuisibles à l'engraissement des porcs. Un engraisseur qui se rend compte de toutes ses opérations, nous apprend que 8 degrés Réaumur, ou 10° centigrades constituent la température la plus favorable. Les porcs qu'on baignait habi

tuellement avant l'engraissement, se trouvent trèsbien aussi, pendant les premiers temps de cet engraissement, si on leur continue cette pratique. Il y a même des engraisseurs qui les font étriller et brosser, ce qui doit évidemment leur profi

ter.

On a recommandé de donner du sel aux porcs à l'engrais. Nous l'avons employé sans avantages et sans inconvénients, et aujourd'hui nous ne le donnons et nous ne conseillons de le donner que vers la fin de l'engraissement, et encore pas d'une manière continue: il constitue alors un condiment qui excite l'appétit. Nous connaissons des expériences très-exactes, qui prouvent que le sel donné en grandes quantités est nuisible.

En distribuant aux porcs les résidus des ménages, il faut bien se garder d'y mêler, comme cela se pratique parfois, la saumure provenant de la salaison des viandes. Cette substance agit le plus souvent, surtout sur les jeunes porcs, comme un violent poison.

Des auteurs ont recommandé de favoriser ou de stimuler l'engraissement des porcs par l'addition de diverses drogues à leurs aliments. Nous repoussons toutes ces pratiques, persuadé que ces divers tripotages pharmaceutiques sont au moins inutiles.

L'engraissement des porcs dure en moyenne trois mois. Ce temps peut cependant varier d'après une foule de circonstances.

Quand le cochon approche de la fin de l'engraissement, il ne prend plus autant de nourriture. Il faut alors lui diminuer la quantité, mais en revanche, il faut en améliorer la qualité. Plus l'engraissement approche de sa fin, moins l'animal gagne journellement en poids.

On a établi des calculs pour déterminer la proportion la plus convenable d'aliments azotés à ajouter aux aliments non azotés, pour bien engraisser les porcs. On a admis, d'un côté, que les aliments azotés doivent être aux non azotés comme 1 est à 3, et, d'un autre côté, comme 1 est à 5,5. Jusqu'aujourd'hui ces recherches scientifiques n'ont pas encore rendu de grands services à la pratique.

Appréciation et utilisation du porc gras. La connaissance ou l'appréciation de la valeur d'un porc destiné à la boucherie n'est point chose facile, si l'on n'a pas une balance convenable à sa disposition. C'est là un motif de plus pour démontrer la nécessité de la bascule dans une exploitation agricole. Les mesurages qu'on a proposés dans ce but sont plus difficiles à appliquer et ne donnent pas autant de garanties que chez les bêtes à cornes. D'un autre côté, au moyen de caisses de transport, il est si facile de peser directement les cochons, que c'est là le moyen le plus simple. On fait passer directement les animaux de la loge dans la caisse, en plaçant celle-ci devant la porte de la loge.

Lors de l'estimation d'un porc, il ne faut point oublier que ce n'est pas uniquement d'après le poids qu'on doit en calculer la valeur, mais bien encore d'après l'état de la graisse. Cette graisse, à poids égal, a plus de valeur que la viande, ce qui fait que les porcs fins gras, surtout ceux d'un âge

assez avancé pour avoir terminé leur croissance, sont plus recherchés et ont une valeur intrinsèque plus élevée que les porcs engraissés jeunes, ou que les porcs moins gras. D'un autre côté, plus un porc est gras, plus son poids net est grand, et moins il reste de déchets à la boucherie.

Le poids net des porcs gras abattus est beaucoup plus élevé que chez les ruminants qu'on destine à la boucherie. Il se calcule dans la plupart des pays en pesant le porc avec la tête, les pieds, la graisse des rognons, après avoir seulement enlevé l'appareil intestinal, les poumons et le cœur. Ce poids varie un peu d'après les différentes races. Chez les porcs convenablement engraissés, on admet ordinairement qu'il n'y a de cette manière que 15 p. 0/0 de déchets, c'est-à-dire que le poids net est au poids brut comme 85 est à 100.

D'après plusieurs pesées exactement opérées, on peut admettre qu'un porc de bonne race et bien engraissé, tué après avoir jeûné pendant un jour, donne :

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On a vu par là que ce qui chez le porc ne peut pas être livré à la consommation, est bien peu de chose.

Les porcs gras supportent assez difficilement le transport; et il arrive très-souvent, que, transportés à quelque distance, soit à pied, soit sur une charrette, on les voit subitement mourir. Quand ils sont liés dans ce but sur une charrette, il faut avoir soin de leur poser la tête haute. Une autre précaution à prendre, c'est de ne transporter des porcs gras qu'après les avoir fait jeûner pendant au moins une demi-journée.

Le porc abattu forme l'objet d'une branche particulière de la boucherie, la charcuterie. Déjà les cochons de lait, tués à l'âge de trois à quatre semaines, forment un mets excellent et très-recherché. La plus grande quantité de viande de porc est préparée par la salaison et la fumigation, de manière à se conserver pour ainsi dire indéfiniment. Il résulte de là, que dans les moments d'abondance, ou pendant les années où les porcs gras sont très-communs et conséquemment à bas prix, on peut faire des approvisionnements et même conserver le lard et les jambons séchés, pour ne les vendre qu'à une époque où ces aliments sont plus recherchés dans le commerce. C'est ce que nous avons maintes fois vu faire par des engraisseurs de porcs.

Salaison. Pour opérer la salaison du lard, des jambons et de la viande de porc, on place les morceaux dans un tonneau ou un baquet, après avoir frotté et entouré chaque morceau convenablement d'une couche de sel de cuisine. On recouvre le tout d'une autre couche de sel. L'expé

rience a prouvé, dans quelques contrées, que pour bien agir, le sel ne doit pas être trop pulvérisé; en grumeaux de la grosseur des pois ou des féveroles, il est le plus convenable. Depuis quelques années, beaucoup de jambons se sont gâtés dans la Lorraine française et dans le duché de Luxembourg, où il s'en fait un important commerce. On attribue cela à l'emploi d'un sel plus fin qu'autrefois. Dans beaucoup de ménages, on recommande de mêler au sel un cinquième de salpêtre et un cinquième de sucre blanc pulvérisé. L'expérience nous a prouvé que cette pratique est avantageuse, en ce qu'elle améliore la viande qui se conserve mieux. Il y a des pays où la salaison s'opère avec le sel dissous dans l'eau.

Comme il a été dit ci-dessus, les jambons, pour se conserver longtemps après la fumigation, doivent être placés dans des endroits bien secs et obscurs, et surtout à l'abri des insectes. Nous les avons conservés très-bien en les suspendant dans un coffre en bois hermétiquement fermé, et mieut encore en les couchant dans un coffre, et les stratifiant avec des cendres de bois tamisées et bien sèches.

On parle beaucoup de la diversité des qualites des viandes du porc, surtout depuis qu'on se livre à l'élève des races perfectionnées. On a été communément porté à attribuer les variations en fat de qualité à la diversité des races. Nous pouvons assurer qu'il n'en est rien, et que la variation de

Dans cet état, la viande de porc peut se con- qualité dépend principalement de l'âge des porcs server pendant deux ans.

Fumigation. Pour fumer la viande de porcs, ce qui se pratique principalement pour les jambons et le lard, on suit diverses méthodes. Le plus, ordinairement on l'enlève du tonneau après qu'elle a été soumise pendant une quinzaine de jours à la salaison, et on la place pendant quelques jours dans un endroit pour la faire sécher. Dans les ménages, on suspend les morceaux dans la cheminée, qui, dans les pays où l'on brûle du bois, est construite d'une manière appropriée à ce but. On les laisse ainsi exposés aux émanations du feu, jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment séchés et fumés. Pour cela, il faut aux jambons au moins six semaines de séjour. Souvent on a, pour faire subir à la viande de porc une fumigation convenable, une chambre expressément construite, où on la sèche et la fume en y faisant arriver de la fumée par la combustion de sciure de bois, de bois de sapin ou de ramilles de genévrier.

Quelquefois aussi, on soumet le lard et les jambons directement à la fumée pendant l'hiver, après les avoir convenablement frottés et saupoudrés une ou deux fois avec du sel et du salpêtre.

Ces méthodes de fumigation varient suivant les pays et les localités. Dans beaucoup de contrées, on se borne à retirer la viande, le lard et les jambons de la saumure, on laisse égoutter et on suspend les morceaux dans un endroit sec: on en fait souvent un ornement autour de la cheminée. En tous cas, il faut veiller à ce que les jambons surtout soient parfaitement séchés, si l'on veut qu'ils se conservent longtemps.

Les jambons renommés de la Westphalie reçoivent la préparation suivante: on leur fait subir l'action de la saumure dans un tonneau, en recouvrant chaque jambon d'une couche de 0,20 d'un mélange de 4 parties de sel commun et d'une partie de cendres de bois tamisées. Quand les porcs pèsent moins de 100 kilog., on laisse les jambons dans la saumure pendant cinq semaines, et quand ils dépassent ce poids, on les y laisse pendant six à sept semaines; on les plonge ensuite pendant quelques heures dans de l'esprit-devin, où l'on a fait macérer préalablement des baies de genévrier concassées; enfin on les soumet alors à l'action de la fumée produite par la combustion de ramilles de genévrier, après les avoir toutefois convenablement nettoyés et lavés à l'eau tiède.

abattus, de la manière de les élever et de les nourrir. Deux porcs étant donnés, de deux races différentes, du même âge, nourris et entretenus de la même manière, produisent la même qualité de viande.

MALADIES DU PORC.

Il ne nous appartient pas ici de faire un travail étendu ou complet sur les maladies du cochon ; cela rentre dans le domaine d'une partie des sciences vétérinaires; mais il y a sous ce rapport des choses que tous les éleveurs et tous les pâtres devraient savoir : c'est à celles-là que nous nous bornerons. Le surplus appartient au vétérinaire. En fait de maladies, chez les animaux domestiques comme chez l'homme, il faut toujours bien se pénétrer de cette vérité, qu'il vaut mieux, qu'il est plus facile et plus profitable, de prévenir que de guérir. Ce sont les soins hygiéniques, les soins préservatifs, qui sont essentiellement du domaine de l'éleveur et auxquels il doit vouer sa principale attention. Il est évident que l'éleveur qui se conforme aux principes d'élevage que nous avons exposés précédemment, sera très-peu, sinon jamais, dans le cas de voir des maladies apparaître parmi la population de sa porcherie.

Presque toutes les maladies chez le porc prennent leur origine dans les porcheries malsaines, dans la mauvaise nourriture, dans les changements trop brusques de température, et dans l'excès ou le manque d'exercice. Chez cet animal, les maladies ne sont pas aussi nombreuses ni aussi variées que chez les autres animaux domestiques; mais d'un autre côté, elles sont chez lui beaucoup plus fréquemment et plus vite mortelles.

Les maladies externes, chez le cochon, celles qui ont leur siége aux différentes parties de l'enveloppe cutanée, comprennent les plaies à la peau, les maladies des pieds, la gale, les dartres et les poux. Elles se guérissent toutes facilement au nioyen des plus simples soins de propreté. Pour la gale, les dartres et les poux, on mêle à l'eau dont on se sert pour laver l'animal au moyen d'une brosse, des cendres tamisées, du soufre et du goudron. Les plaies du pied, quand elles sont un peu importantes, doivent être préservées des influences externes par un pansement journalier, au moyen d'étoupes fines.

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