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ne valent rien et ne donnent pas de fumée, les feuilles trop vertes ne valent rien non plus ; elles sont qualifiées de feuilles de choux, sont plus vénéneuses que les autres et occasionnent souvent des coliques et des vomissements aux fumeurs. Nous avons fait toute la part de la culture, il ne reste plus au producteur qu'à vendre sa marchandise aux fabricants de tabac, ou, en France, à la régie. C'est à ceux-ci à le préparer, à le travailler, à le convertir en tabac à fumer, tabac à priser, tabac en carotte et en cigares. Le Livre de la ferme n'a rien à voir dans cette industrie. Pour la France, l'hectare de tabac, dans le Midi, ne rend pas plus de 600 kilogr., sec, tandis que dans le Nord, il peut rendre 1 800 kilogr.

Par elle-même, la culture du tabac n'est pas avantageuse; son principal mérite consiste à enrichir le terrain et à favoriser le rendement des récoltes qui lui succèdent. P. J.

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Place de la chicorée à café dans les assolements. Les soins d'entretien qu'exige la chicorée ont pour résultat de nettoyer le sol; d'où il suit qu'en théorie elle doit arriver après une récolte salissante, c'est-à-dire après les céréales, mais en pratique, on cherche toujours ou presque toujours en sa faveur des places propres et d'une grande fertilité. D'ailleurs, on ne la sème guère que par parcelles, dans les petites exploitations plutôt que dans les grandes, et d'ordinaire en dehors de tout assolement régulier. La culture de la chicorée est en quelque sorte une culture jardinière. L'essentiel est de ne pas la ramener trop souvent à la même place; des intervalles de cinq à six années nous paraissent de rigueur.

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Labours préparatoires. — Nous ne saurions trop insister sur la nécessité des labourages multipliés; quand on opère sur une échelle restreinte, le travail de la bêche avant l'hiver et à une grande profondeur (de 30 à 35 centimètres au moins) est bien préférable au travail de la charrue; mais lorsque l'on a recours à ce dernier outil, il est important de faire suivre la charrue ordinaire par une charrue fouilleuse. On peut enterrer le fumier de ferme à l'époque de cette première façon préparatoire, surtout si ce fumier n'est pas suffisamment décomposé. Dans le cas contraire, on enfouit l'engrais au moment du labourage de printemps; puis on ameublit le sol avec une herse légère.

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tance à maintenir entre les lignes varie de 0,30 à 0,35.

Lorsqu'on sème la graine à la volée sur une terre bien ameublie par un premier hersage, on la recouvre légèrement par un second hersage, après quoi il faut rouler. Le semis à la volée exige environ 5 kilos de semence; il va sans dire que le semis en lignes est moins exigeant, mais il ne s'agit là que d'une bien petite économie.

Soins à donner à la chicorée à café pendant sa végétation. Ces soins consistent à sarcler et à éclaircir de façon à ménager des intervalles de 0,25 à 0m,30 en tous sens parmi les emblaves à la volée et les mêmes distances sur les lignes, dans les emblaves en rayons. On bine deux ou trois fois.

choix parmi les plus belles et de les replanter de suite en riche terrain. Ou bien encore, on choisit, parmi les racines arrachées en octobre ou novembre, un certain nombre de sujets, dont on supprime les feuilles sans endommager le collet, et que l'on conserve encore dans du sable jusqu'au printemps, pour les transplanter ensuite. On sarcle et l'on bine ces porte-graines aussi souvent que l'état du terrain le commande et l'on arrose avec du purin dès que les premières fleurs se montrent. Il ne faut pas trop se hâter de récolter la semence ; plus on attendra, mieux l'opération vaudra. Lorsque la majeure partie de cette semence est bien mûre, on doit couper les tiges et les porter soit au grenier, soit sous un hangar, pour que la dessiccation s'y achève. Alors on la bat ou l'on ajourne le battage au printemps, ce qui est préférable. Les graines ne se détachent pas aisément sous le fléau ; c'est donc une besogne de Récolte et emploi de la chicorée à café. — patience. Comme toujours, la semence qui se sé- On procède à l'arrachage de la chicorée pendant pare la première est celle qu'il convient de pré- les mois d'octobre et de novembre, alors que les férer. Ses facultés germinatives se maintiennent racines sont complétement développées. On donne pendant cinq ou six années et plus, et les prati- les feuilles au bétail, et les racines sont conserciens aiment mieux la graine de deux et de trois vées ou desséchées et vendues de suite pour les ans que celle de l'année. En voici la raison : les besoins de l'industrie. Dans le nord de la France graines d'un an, battues le plus rigoureusement et en Belgique, les pauvres gens qui cultivent la possible, ne sont pas toutes d'un mérite irrépro- chicorée à café pour leur usage personnel, font chable; parmi celles qui ont bien mûri sur pied, sécher les racines au four, après la cuisson du il s'en trouve, et beaucoup, qui n'ont pas atteint le pain et au degré convenable pour pouvoir les soupoint convenable de maturité. Or, ces dernières mettre à la ràpe et les réduire en poudre. Les germent comme les autres, mais par cela même cultivateurs qui opèrent sur des quantités imporqu'elles sont chétives, maladives, elles se mettent tantes, divisent les racines, afin de les dessécher à fleur dès la première année du semis, ce qui promptement et de les réduire à l'état de cossettes; ne saurait faire le compte du cultivateur qui veut les industriels torréfient ces cossettes au moyen de de belles racines. Mais si l'on attend deux ou trois brûloirs, comme on torréfie la graine de café, et, ans, la faculté germinative de ces graines chéti- quand la torréfaction est au point voulu, ils laisves s'éteint, tandis que les graines vigoureuse- sent refroidir les racines, puis ils les écrasent au ment constituées gardent la leur. Ce résultat ne moyen de meules en pierre ou de cylindres en prouve donc rien contre la valeur des bonnes fonte taillée. C'est ce qu'on appelle moudre la chigraines d'un an; il prouve seulement qu'il n'est corée, et c'est cette chicorée moulue que l'on pas prudent de semer des graines incompléte-vend en paquets sous son véritable nom, ou que ment mûres et qu'il vaut mieux attendre leur mort en sac que de leur demander en terre une vie misérable et une mauvaise fin.

Dès les premiers jours du printemps, c'est-àdire aussitôt que la température s'est adoucie et que la terre est en état d'être travaillée utilement, on s'occupe des semailles de la chicorée. On la sème à la volée le plus souvent, et en lignes quelquefois. Ce dernier procédé vaut mieux que le premier, parce qu'il épargne des frais de sarclage et qu'il est très-favorable au développement des racines. Toutefois, il est à remarquer que le semis à la volée réussit mieux que le semis en lignes dans les terres légères, ce qui n'aurait pas lieu si les terres étaient convenablement tassées d'abord et si les rigoles étaient tracées par un instrument compresseur, une roue de brouette, par exemple, non avec les dents du rayonneur qui soulèvent la couche arable et l'exposent trop à l'action desséchante de l'air et du soleil. Donc, il reste bien entendu que, toutes les fois que l'on voudra adopter le semis en lignes, on devra rayonner par compression, à la suite d'un roulage et recouvrir la graine légèrement par un second roulage transversal aux rigoles. La dis

l'on associe au café en poudre à l'insu du consommateur.

L'usage de la chicorée est tellement répandu qu'il serait difficile d'en déshabituer les populations du département du Nord et de la Belgique. La plupart préfèrent le café frelaté au café pur; leur santé n'ayant point à en souffrir, il n'y a pas lieu de protester.

« La fabrication d'un café factice au moyen de la racine de chicorée torréfiée, disent MM. Girardin et Dubreuil, dans leur COURS ÉLÉMENTAIRE D'AGRICULTURE, paraît être originaire de la Hollande; elle est pratiquée dans ce pays depuis plus d'un siècle; elle est restée secrète jusqu'en 1801. A cette époque, MM. Orban, de Liége, et Giraux (ou Gibaud) importèrent le procédé de fabrication, M. Orban, à Liége, alors chef-lieu du département. de l'Ourthe, et M. Giraux, à Onnaing, commune du département du Nord, à 6 kilomètres de Valenciennes. Plus tard, en 1814, lorsque la Belgique fut séparée de la France, M. Orban créa une nouvelle fabrique aux environs de Valenciennes. >>

Aujourd'hui, on trouve des fabriques de chicorée non-seulement dans le département du Nord,

mais encore dans ceux du Pas-de-Calais, de l'Oise, de la Seine et sur différents points de la Normandie et de la Bretagne.

M. Girardin estime à 4 500 kilogrammes le poids moyen des racines desséchées ou cossettes, par hectare.

CARDÈRE A FOULON (DIPSA CUS FULLONUM).

La cardère à foulon est une plante de la famille des Dipsacées que l'on désigne vulgairement sous

Fig. 442. Cardère.

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Fig. 443.- Tête
de cardère.

les noms de chardon à foulon, de chardon ou d'herbe à bonnetier, de chardon à carder. La culture de cette plante est toujours ce qu'elle était au temps où Bosc lui consacrait un excellent article dans le Nouveau Cours complet d'agriculture. Voici, en substance ce qu'il en a dit :

La cardère à foulon, dont on ne connaît pas le pays natal, n'est cultivée sur une assez grande étendue que dans le voisinage des manufactures de laine, à Louviers, Sédan, Elbeuf, Carcassonne, etc.; autre part, on n'en rencontre que des parcelles en rapport avec les besoins des petites fabriques.

terres profondes, bien ameublies et médiocrement fumées; voilà ce qui convient à la cardère. Les fortes fumures, au moment du semis, développent trop les rameaux et les feuilles au préjudice des têtes.

La meilleure graine est celle de l'année provenant des plus fortes têtes et complétement mûre. On la sème dans le nord de la France au mois de mars, mais dans le midi, on la sème dès l'automne. Selon la saison du semis, quelques cultivateurs associent la cardère au seigle, au froment, aux carottes, navets, haricots et à la gaude, mais le plus communément on la sème seule, soit à la volée et à demeure, soit en lignes, soit enfin en pépinière à l'automne, pour repiquer au printemps.

La cardère est une plante bisannuelle. La première année de sa végétation, on doit la sarcler, l'éclaircir de manière à laisser entre les tiges des espaces de 0,32 environ, et la biner à diverses reprises. L'année suivante, on ne bine qu'une fois, dans les premiers jours du printemps. Quoique bisannuelle, la cardère n'attend pas toujours la seconde année pour monter à fleur; elle s'emporte de temps en temps la première année quand la température lui est défavorable, soit qu'il y ait excès de chaleur soit qu'il y ait excès d'humidité ; et peut-être bien aussi quand les graines n'ont pas assez mûri sur pied et n'ont par conséquent pas les qualités voulues pour une semence parfaite. Les têtes n'en sont pas moins bonnes pour carder les étoffes.

La récolte de la cardère se fait ordinairement au mois d'août de l'année qui suit les semailles, lorsque les fleurs sont tombées et que les têtes blanchies annoncent qu'elles sont bonnes à cueillir. Cette opération se prolonge assez longtemps à cause de l'irrégularité de la floraison, et à chaque cueillette, on met les têtes en bottes et on les expose à l'ombre, dans un lieu aéré, pour achever la dessiccation. Si cette dessiccation avait lieu à l'ardeur du soleil, les paillettes crochues deviendraient cassantes et le produit perdrait de sa valeur. Les années pluvieuses ont aussi leur désavantage, car les têtes pourrissent ou les paillettes se ramollissent trop.

Un pied de cardère peut rendre jusqu'à huit ou neuf têtes, mais le plus ordinairement, le rapport n'est que de cinq à six. Il est bon de remarquer qu'il est d'usage de couper la tête de la tige avant qu'elle se développé; cet écimage favorise le dé

Les climats doux, les expositions chaudes, les veloppement des têtes latérales.

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CHAPITRE XXIV

DES PLANTES NUISIBLES

Le titre de ce chapitre est un sacrifice au préjugé. Nous tenons pour nuisibles beaucoup de plan

tes qui ne le sont pas toujours dans la rigoureuse acception du mot, et qui parfois même ont plus de

qualités que de défauts. Nous tenons pour nuisibles | chon, coqueluchon, fleur en casque et madriette, non-seulement les herbes qui nous empoison- on le rencontre encore à l'état sauvage dans les nent, mais encore celles dont nous ignorons pâturages humides et boisés. Cette plante s'élève les propriétés et qui peuvent en avoir d'excellen- de 0,80 à 1,20 et se recommande à la florites, mais encore celles qui nous gênent plus ou culture par ses belles fleurs bleues. Comme moins dans nos travaux. Nous voulons bien croire elle est vivace, robuste et d'un bel effet, elle à l'existence de plantes absolument malfaisantes, figure dans la plupart de nos jardins. Il est donc créées peut-être à seule fin de mettre en relief le bon de savoir que ses feuilles et ses racines sont mérite de celles qui nous rendent des services, très-vénéneuses, ce qui n'empêche pas la médemais ces plantes absolument malfaisantes sont cine d'en tirer parti à petites doses. bien rares. Ce que nous allons dire des espèces en mauvais renom dans nos campagnes le prou

vera.

ACHILLÉE MILLEFEUILLE (ACHILLEA MILLEFO

LIUM).

Cette plante de la famille des Composées est commune au bord des chemins et dans les

Fig. 444.

Achillée millefeuille

moissons. On la
désigne sous les
noms vulgaires
de mille-feuille,
herbe à la cou-
pure, herbe à la
saignée, saigne-
nez, herbe de
Saint-Jean, herbe
aux voituriers,
herbe militaire.
Dans certaines
contrées du Nord,
où les sarclages
sont négligés,
dans le Luxem-
bourg belge no-
tamment, l'achil-
lée fait le déses-
poir des cultiva-
teurs, presqu'à
l'égal du chien-
dent. C'est,

à

leurs yeux, une plante essentiellement nuisible. Elle cessera de l'être le jour où ils comprendront l'avantage des labourages profonds et des cultures sarclées.

Sur quelques points de l'Allemagne, on utilise ses nombreuses et longues racines pour la nourriture des vaches. Ses feuilles et ses racines entrent dans la composition des vulnéraires suisses. Les noms d'herbe à la saignée et de saigne-nez appliqués à l'achillée, viennent de la particularité suivante: Il suffit de se tamponner les narines avec des feuilles de cette herbe et de se presser brusquement les ailes du nez pour provoquer une petite perte de sang.

ACONIT NAPEL (ACONITUM NAPELLUS).

L'aconit napel appartient à la famille des Renonculacées. On ne le cultive pas seulement dans nos jardins sous les noms de capuce de moine, capu

BELLA DONE (ATROPA BELLADONA).

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lieux rocailleux. Ses fleurs sont d'un brun rougeâtre, ses baies sont noires et ressemblent un peu aux guignes; aussi les enfants sont souvent tentés d'en goûter, et le danger est d'autant plus sérieux que ses fruits ont une saveur douce qui ne laisse pas soupçonner le poison. La plante entière est vénéneuse. Elle n'en est pas moins employée prudemment en médecine, dans la coqueluche, les toux convulsives des personnes âgées, les névral gies, etc.

En Italie, les femmes se frottent la peau pour la blanchir et lui donner de l'éclat, avec du jus de feuilles et de fruits de belladone; de là son nom qui veut dire belle dame.

Dans les cas d'empoisonnement par la belladone, on a recours de suite aux vomitifs, à l'émétique, par exemple.

BERCE BRANG-URSINE (HERACLEUM SPHONDYLIUM).

De la famille des Ombellifères. La berce, que l'on nomme en certains endroits panais des vaches, est commune dans les prairies fraîches et les envahit parfois dans des proportions regrettables. Quand vient la fauchaison, ses tiges sont

déjà dures, et le bétail ne saurait les manger après | le fanage. Il suit de là que plus il y a de berce

Fig. 446. Berce branc-ursine..

desséchée dans le foin, moins celui-ci a de valeur. A ce titre donc, c'est une plante malfaisante. Il faut en débarrasser les prairies par des sarclages

répétés. Quand on s'obstine à arracher ou à couper la berce pendant plusieurs années de suite, et à empêcher ainsi sa reproduction par les graines, elle finit par disparaître entièrement. On ne perd point son temps, d'ailleurs, à la couper lorsqu'elle est jeune et tendre, car, dans cet état, les vaches la mangent bien et les lapins encore mieux. C'est, assure-t-on même, pour ces derniers, un fourrage de choix qui donne à leur chair une saveur recherchée.

Il est prudent de ne pas enlever la berce par la rosée, car elle peut déterminer sur les mains et les bras des ulcérations douloureuses, bien connues des maraîchers de la province de Liége sous le nom de mal du panais, parce qu'avec la récolte du panais on s'expose au même accident. Il y a quelques années, un propriétaire de la province de Namur (Belgique) fa sait sarcler ses prairies couvertes de berce. Tout à coup, les mains des sarcleuses se couvrirent d'ulcères, de clous d'un caractère inquiétant. On s'en prit au propriétaire en question, aux fabriques de produits chimiques, on parla de procès, on fit beaucoup de bruit de l'événement dans les journaux de la localité, et, en fin de compte, la tempête s'apaisa quand on sut que l'on avait affaire au mal du panais.

Dans le nord de l'Europe, on emploie les graines de la berce branc-ursine pour la fabrication de la bière; en Sibérie, on distille les tiges desséchées pour en retirer une eau-de-vie que l'on dit de bonne qualité, et l'on assure qu'à poids égal, la berce rend plus d'alcool que le vin.

BRYONE BLANCHE OU DIOIQUE (BRYONIA ALBA SEU DIOICA).

De la famille des Cucurbitacées. C'est une plante vivace, à fleurs petites d'un blanc verdâtre, à racine volumineuse, assez

commune dans les haies, et désignée sous les noms vulgaires de couleuvrée, feu ardent, navet du diable, vigne du diable et navet du serpent. Elle répand une odeur vireuse et nauséeuse. Sa tige atteint souvent 2 mètres de hauteur et s'accroche aux broussailles à l'aide de ses vrilles; ses fruits sont petits et rouges ;sa racine, en forme de fuseau, devient souvent plus grosse que la cuisse, et, dans nos campagnes, on l'arrache parfois et on la montre comme un prodige de la nature. En Picardie, les femmes la connaissent bien et préparent avec cette racine des lavements pour faire passer le lait, au moment du sevrage. Ailleurs, les empiriques la recommandent à titre de purgatif. C'est pour cela, précisément, qu'il nous semble utile d'éveilbryone. Le jus de sa racine, qu'ils le sachent bien,

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Fig. 447. Bryone blanche.

ler la défiance de nos lecteurs à l'endroit de la

tenir en garde; il suffirait de forcer un peu les est un poison, contre lequel il convient de se doses pour payer cher son imprudence. Appliqué sur la peau, il la rubéfie, la rougit et y fait lever des ampoules. Les mendiants valides s'en sont servis plus d'une fois pour simuler des plaies graves et intéresser les passants à leur sort.

CHAMPIGNONS.

Il est plus facile d'énumérer les champignons comestibles que les champignons vénéneux; les premiers sont en petit nombre; les seconds abondent, et malheureusement, il n'est pas donné à beaucoup de personnes de distinguer sûrement ceux qui sont bons de ceux qui sont mauvais. « Je me rappelle, écrit M. Moquin-Tandon, avoir vu mourir à Montpellier, empoisonnés par des champignons, un homme et une femme qui en ramassaient et en vendaient depuis vingt-cinq ans.» Nous ne songeons pas à contester l'exactitude de ce fait, mais nous croyons qu'il eût été convenable de ne point l'isoler des circonstances particulières au milieu desquelles il a dû se produire. Tel que M. Moquin-Tandon l'expose, il détruit toute confiance; il tend à établir qu'il ne faut se fier ni à sa propre expérience, ni à celle de qui que ce soit. C'est aller un peu trop loin. Nous pensons qu'il n'est pas nécessaire d'être très-habile observateur pour reconnaître, par exemple, les champignons de couches, l'agaric

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