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les petits oiseaux et les tourterelles sont très-avides, cordons-lui le temps nécessaire pour bien faire ses de la graine de colza, et qu'il est utile de surveiller de près cette récolte à l'approche de la maturité.

Récolte du colza. L'époque de la maturité varie nécessairement avec les climats; elle n'est pas la même non plus pour les deux sortes de colza. Le dernier semé mûrit plus tardivement que le premier.

Dans le midi de la France, le colza d'hiver mûrit dans la seconde quinzaine de mai; dans le nord, on ne le récolte que vers la fín de juin ou au commencement de juillet, lorsque les deux tiers des siliques environ sont jaunes. Sur les points élevés de la Belgique, il faut attendre la fin de juillet ou le commencement d'août. Si les tiges sont d'un volume ordinaire, on les coupe avec la faucille; mais lorsqu'elles sont très-grosses, on est obligé de recourir à l'emploi de la serpe. Pour tout ce qui concerne d'ailleurs cette récolte, nous renvoyons le lecteur à ce que nous avons dit de la récolte, du transport et du battage de la navette; les opérations sont rigoureusement les

mêmes.

Dans les Campines belges cependant, les procédés de récolte du colza ont un caractère particulier qui nous oblige à reproduire ce que nous en avons dit en traitant de l'Agriculture dans la Campine. « Dès que le colza est coupé, on le met en meulons, puis sur certains points, et notammen: dans le canton de Hoogstraeten, on place ces meulons sur deux fagots de ramilles. Les siliques des tiges qui forment la base, sont nécessairement dirigées vers le haut, tandis que celles des tiges qui recouvrent, le sont vers le bas ; autrement dit, les plantes sont placées tête contre tête, les meulons se terminant en pointe, après quoi, on les recouvre d'un capuchon de paille. C'est dans cet état que s'achève la maturation de la graine. Lorsqu'il s'agit de procéder au battage, on passe deux bâtons de 2 à 3 mètres de longueur sous ces fagots, de façon à former brancard, puis deux hommes enlèvent fagots, colza et toiture, et emportent ainsi le tout sur l'aire de la grange où le battage s'opère. » Ce procédé n'est pas à recommander.

Aux environs de Lille, et en temps ordinaire, l'hectare de colza rend un peu plus de 30 hectolitres de graines. Du côté de Douai, on ne dépasse guère 25 hectolitres; en Belgique, le rendement varie également entre 25 et 30 hectolitres dans les bonnes terres.

Le produit du colza de printemps ou d'été, que l'on appelle aussi colza chaud ou colza demi-froid, est inférieur aux chiffres qui viennent d'être cités. Quand on obtient 15 ou 16 hectolitres par hectare, on doit être satisfait.

Le rendement en huile diffère également 100 kilogr. de graine de colza d'hiver rendent 39 kilogr. d'huile, tandis que 400 kilogr. de graine de colza de printemps ne rendent que 33 kilogr. seulement.

Dans ces dernières années, on a beaucoup parlé d'une nouvelle race de colza d'hiver, à laquelle on a donné le nom de colza parapluie, à cause de ses rameaux retombants. On le dit très-productif. Ac

preuves.

Emploi du colza. — En vert, nous le savons déjà, il fournit au cultivateur un fourrage précoce. Sa graine nous donne une huile plus abondante que celle de la navette, mais tout à fait impropre aux usages de la table, tandis que l'huile de navette est mangeable à la rigueur, quoique d'une saveur extravagante, pour nous servir de l'heureuse expression d'Olivier de Serres. L'huile de colza n'est utilisée que pour l'éclairage et dans l'industrie. Les tourteaux de colza servent à l'alimentation des animaux et au fumage des champs. Les siliques ramollies par l'eau et mêlées aux fourrages cuits, sont mangées par les vaches. Les pailles, après le battage, peuvent servir de litière, mais dans les localités où le bois de chauffage est rare, on s'en sert, ainsi que des souches, pour chauffer le four.

NAVET (BRACISSA NAPUS).

Sous certains climats, et plutôt dans les contrées froides que dans les contrées douces, les navets, semés tardivement, se maintiennent assez bien durant les hivers, parce que leurs racines sont à peine développées. On peut alors les éclaircir, les sarcler au printemps et les laisser monter à graines, Ces navets se trouvent ainsi convertis en plante oléagineuse. Nous avons vu dans l'Ardenne belge, dans le canton de Nassogne et même dans le canton de Sibret, de superbes champs de navets, cultivés pour leur graine. Lorsqu'on demande de l'huile aux navets au lieu de racines, il faut les semer dans le courant du mois d'août. Plus tôt, ils acquerraient trop de développement, et traverseraient difficilement la saison rude; plus tard, ils n'auraient pas le temps de prendre assez de force pour résister aux grands froids.

On a essayé également de cultiver le chounavet ou rutabaga pour ses graines. « Le navet de Suède, écrit Schwerz, mérite l'attention parmi les plantes oléagineuses cultivables, parce qu'il donne de la bonne huile, en grande quantité, et qu'il craint peu la gelée. Des essais faits en grand ont produit des récoltes supérieures à celles du meilleur champ de colza. Mais comme la racine commence à pourrir aux approches de la maturité de la graine, qu'elle éclate et que les tiges les plus faibles tombent, il faut, auparavant, par des semis répétés, arriver à créer une variété à racines plus durables. »

Crud n'est pas de l'avis de Schwerz; il tient l'huile de rutabaga pour inférieure en quantité et en qualité à celle de colza.

Pour ce qui concerne la création d'un rutabaga à racine durable, nous pensons qu'il suffirait de prendre la graine sur des semenceaux non transplantés et de la semer en août. C'est par les repiquages et les cultures forcées en riche terrain que nous affaiblissons nos races de racines; du moment où nous ne les éloignons pas trop de l'état de nature, elles conservent une robusticité remarquable, au moins dans un grand nombre d'espèces et variétés.

CAMÉLINE (MYAGRUM SATIVUM).

Pour en finir avec les Crucifères oléagineuses, il ne nous reste plus qu'à parler de la caméline et de la moutarde.

La caméline, qu'on nomme improprement Camomille, est une petite plante que Schwerz a, selon nous, trop dédaignée et qui mérite un bon accueil des cultivateurs. Elle n'est précisément difficile ni quant aux climats, ni quant aux terrains; cependant elle est peu répandue; nous ne la rencontrons guère que dans la Somme, le Pasde-Calais et le Nord, où elle remplace d'ordinaire des récoltes manquées. Elle a le double mérite de réussir sur des terrains qui ne convien. nent pas à nos autres plantes oléagineuses et d'arriver à maturité en trois ou quatre mois, en sorte qu'elle pourrait donner sur quelques points deux récoltes par an. C'est ce qui faisait dire à Parmentier : « On a lieu d'être étonné, formalisé même qu'elle ne soit pas plus géné ralement cultivée. » On reproche à l'huile de caméline sa mauvaise odeur; en effet, elle a une odeur d'ail trèsdésagréable, à l'état frais, Fig. 400. Caméline mais il serait juste de reconnaître qu'elle la perd assez vite et qu'au bout de quelque temps, on peut s'en servir, à la rigueur, pour la préparation des fritures. Nous croyons que son principal tort est son infériorité dans les apprêts des tissus.

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On dispose le sol par deux labours préparatoires et deux hersages; puis, au bout de quelques jours de repos, à partir du mois d'avril jusqu'en juin, on sème la caméline à la volée, à raison de 4 à 5 kilogrammes de graine par hectare. Cette graine triangulaire, jaunâtre, est très-menue; aussi faut-il, pour la répandre convenablement, la mêler à du sable fin. On l'enterre ensuite avec le revers de la herse, ou avec des fagots d'épines. Dans les terres très-légères, on se trouve bien d'un roulage énergique après le semis. Souvent on sème du trèfle avec la caméline; M. de Dombasle conseillait de lui associer la moutarde blanche qui mûrit en même temps qu'elle. Ce mélange des deux oléagineuses augmente le produit. La caméline demande à être éclaircie de manière à ce qu'il y ait des intervalles de 15 à 16 centimètres entre les tiges. Cette plante est très-épuisante.

Selon qu'on l'a semée tôt ou tard, la caméline est bonne à récolter en juillet ou en août, quand ses fruits jaunissent. « Les circonstances qui accompagnent la récolte, varient, dit Bosc. Dans

quelques cantons, on l'arrache et on la laisse en tas sur le champ même, dans une place bien nettoyée et bien battue. Dans d'autres, on la met sur des toiles et on la transporte à la maison, où elle est déposée dans la grange. Au bout de quelques jours, lorsqu'on juge que sa maturité s'est complétée, on bat avec un bâton ou un fléau. Sa faculté germinative ne dure qu'un an. »

100 kilogr. de graine de caméline rendent, selon M. Gaujac et M. Boussingault, de 27 à 30 kilogr. d'huile à brûler, moins fumeuse que l'huile de colza. Schwerz nous apprend qu'avec les tiges de cette plante on peut faire de bons balais, et que quelques personnes en nourrissent le bétail. Les tourteaux servent à fumer les terres.

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mais à ce point de vue leur culture n'est guère avantageuse. Cette culture se fait rigoureusement comme celle du colza de printemps, et la récolte exige les mêmes soins; c'est dire, en deux mots, qu'il faut à la moutarde un bon terrain, une bonne fumure, de bons labours préparatoires, des sarclages et binages, des précautions contre les oiseaux que ses graines affriandent, et de l'attention pour éviter l'égrenage. « La moutarde blanche, écrit Schwerz; a, comme graine oléagineuse, quelque mérite: c'est une plante rustique, qui ne craint pas les insectes, mais qui souffre souvent de la nielle. Bien que sa graine s'obtienne facilement au battage, elle ne tombe pas par les vents les plus forts; elle n'a donc pas le désavantage de la moutarde noire qui se ressème malgré le cultivateur. Elle ne mûrit que

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Cette plante verse aisément, à cause de la pesanteur de sa couronne, mais sans en éprouver aucun préjudice. La graine donne beaucoup d'huile qui ne peut être employée à la nourriture de l'homme, mais très-bien être utilisée à tous les autres besoins domestiques. » Nous devons rappeler ici que M. de Dombasle a recommandé de semer la moutarde blanche avec la caméline, au printemps.

Quoi qu'il en soit, c'est surtout à titre de plantes fourragères, médicinales et condimentaires que les moutardes sont cultivées. La graine de moutarde blanche est utilisée par la médecine, mais ses propriétés ont été fort exagérées par le charlatanisme commercial. Les fabricants de moutarde en emploient des quantités considérables qu'ils broient avec du vinaigre ou du verjus. Les moutardes au verjus sont les plus estimées, comme l'on peut s'en convaincre d'après la réputation dont jouissent celles du département de la Côte-d'Or, et notamment les moutardes de Dijon, Beaune et Nuits. On pourrait croire, d'après ce renon séculaire, que la plante qui fournit cette graine, occupe une grande étendue en Bourgogne; il n'en est rien cependant; nous ne l'avons vu cultiver que très-exceptionnellement dans les forêts, sur les places de fauldes, où elle réussit parfaitement.

La moutarde noire, plus productive que la précédente, est rarement cultivée pour son huile. On se sert principalement de sa graine pour la préparation d'un condiment de qualité inférieure, et plus souvent pour faire des sinapismes. Elle exige encore une terre plus riche que la moutarde blanche. Elle rend de 14 à 15 hectolitres par hectare. On bat les moutardes avec des baguettes; le fléau écraserait leurs graines.

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cées et comprend plusieurs variétés qui sont : 1o le pavot ordinaire ou noir, dont les têtes s'ouvrent à la maturité; 2o le pavot aveugle, dont les têtes ne s'ouvrent pas; 3o le pavot blanc, à fleurs et à graines blanches, à capsules ou à têtes ferniées comme celles du précédent. Ce dernier n'est guère cultivé que pour les besoins de la médecine; le pavot noir, quoique exposé à perdre sa graine par les ouvertures de ses capsules, est plus estimé pour ses produits que le pavot aveugle. On le cultive donc de préférence à ce dernier dans les départements du nord de la France, en Belgique et en Allemagne.

Le pavot est connu sous le nom d'œillette, d'oliette, et en Bourgogne sous celui d'olivette. Empressons-nous d'ajouter qu'il est rare de l'y rencontrer. Nous nous souvenons d'en avoir vu un échantillon de peu d'importance, dans la maison paternelle, il y a bien de ceci une quarantaine d'années. Depuis lors, toute tracê de pavot a disparu de nos plaines. Il y a quinze ou vingt ans, nous l'avons retrouvé encore sur les places de fauldes, dans certaines forêts des montagnes de la Côte-d'Or, où il constituait les petits profits des gardes; mais ces emblaves de quelques mètres en longueur et en largeur, ne valent guère la peine qu'on s'y arrête.

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Terres propres à la culture du pavot. Cette plante oléagineuse se plait dans les terres riches et parfaitement ameublies.

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Place du pavot dans les assolements. A titre de plante sarclée, le pavot est bon à mettre en tête d'une rotation. Il réussit très-bien sur gazon rompu de trèfle ou de luzerne et après les légumineuses, et prépare on ne peut mieux le sol pour la culture des céréales.

Engrais qui conviennent au pavot. Ses propres tourteaux, les cendres vives de bois et, à défaut de celles-ci, la charrée, le fumier de ferme enfin, lorsqu'il est très-pourri, sont les engrais qui donnent les meilleurs résultats.

Labours préparatoires. La terre doit être divisée avec le plus grand soin; ainsi un labourage avant l'hiver, un labourage à la sortie de l'hiver et un hersage en tous sens sont de rigueur.

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Choix des semences de pavot. Dans l'Art de produire les bonnes graines, nous avons dit et nous répétons ici : « Avec le pavot noir, dont les capsules s'ouvrent à la maturité, il convient d'être attentif, de secouer à temps les capsules sur du linge ou dans des tabliers et de conserver les premières graines, qui sont toujours les meilleures: Celles que l'on obtient à la seconde secousse sont de qualité inférieure, et donnent des plantes plus tardives. Avec le pavot aveugle dont les capsules ne s'ouvrent pas, il faut attendre la maturité parfaite et les bien dessécher.

« On se trouverait bien de faire les graines de pavot séparément, sur une terre qui n'en aurait pas porté depuis sept ou huit ans, en lignes bien espacées, et en ayant soin de fixer les têtes à des tuteurs, après leur complet développement; car, avec les procédés ordinaires, et quelque précaution que l'on prenne, il devient difficile d'attendre la complète maturité de la semence, sans s'exposer à des pertes importantes. »

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Récolte du pavot. Commençons par la récolte du pavot noir. Dans le Nord, il commence à fleurir en juillet et à mûrir deux mois plus tard. Toutes les capsules ne mûrissent pas en même temps; il devient donc nécessaire d'échelonner la cueillette. Aussitôt que ces têtes prennent une couleur gris jaunâtre, on peut les secouer dans des sacs, arracher les tiges et en former des bottes que l'on a soin de ne pas incliner. Quelques-uns coupent les capsules à peu près mûres et les emportent à la ferme, où elles achèvent leur maturation. Certains cultivateurs enfin secouent les têtes de la récolte sur des draps, ou dans des cuves, Deux poignées arrachent les tiges en- de pavots disposées pour le séchage. suite, les dressent en monts les unes contre les autres et, au bout de quelques jours, ils secouent de nouveau les têtes

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Fig. 411.

Semailles du pavot et soins à donner pendant sa végétation. On emploie d'habitude de 2 kilos à 2 kilos et demi de graine par hectare. C'est beaucoup plus qu'il n'en faut, mais cette semence est si fine qu'il serait difficile d'en employer moins. On la répand le plus tôt possible après l'hiver, et nous pensons même qu'il n'y aurait pas d'inconvénient à la répandre avant l'hiver, mais ce n'est point l'usage. On recouvre ensuite très-légèrement avec le dos de la herse, et l'on roule avec force.

Aussitôt que la plante a poussé quatre ou cinq feuilles, on la sarcle et on l'éclaircit; dès qu'elle commence à monter, on sarcle de nouveau et l'on éclaircit encore de manière à laisser entre les pieds des vides de 16 à 20 centimètres. Lorsque l'on cultive le pavot en lignes, on le butte quelques jours avant la floraison, afin de le protéger contre les coups de vent.

Fig. 410.

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- Chaîne de pavots disposés pour le séchage. «La récolte du pavot à tête fermée, dit Schwerz, offre moins de difficultés. On l'arrache simplement avec ses racines et on le fait sécher, sur le champ même, en faisceaux assez forts pour résister au vent; on les attache par les sommets avec des liens de paille, et, quand toutes les têtes sont bien desséchées, on les mène à la ferme, où on les ouvre sans perdre de temps. L'égrenage, auquel on emploie des femmes et des enfants, se fait à la main, en ouvrant les têtes au-dessus d'une longue caisse ou d'une corbeille tapissée d'une toile. Il ne faut pas battre le pavot, parce qu'il est alors difficile de nettoyer la graine de la poussière qui s'y attache. La semence, dans certaines localités où la culture se fait en petit, est immédiatement mise en sacs, et peut être conservée en cet état aussi longtemps qu'on le veut; seulement chaque sac doit être debout et isolé. Dans une culture en grand, la graine est étalée très-légèrement dans de bons greniers, où on va la retourner et l'aérer selon les besoins. >>

Le pavot rend de 15 à 20 hectolitres de graine à l'hectare, rarement plus, et cette graine est re

cherchée pour la fabrication d'une huile à manger. | Cette huile est bonne, quand elle provient d'un pressurage à froid, mais quand on l'obtient par un pressurage à chaud, elle garde une saveur de vase fort désagréable.

100 litres de graine de pavot ou 60 kilogr. rendent à peu près 28 litres d'huile. Les tourteaux servent à engraisser les bœufs, les cochons et la volaille. Quant aux tiges, on en fait litière aux bêtes, ou bien on les brûle pour en recueillir la cendre qui est très-estimée comme engrais.

Les têtes de pavot, utilisées en médecine, doivent être récoltées avant leur maturité et desséchées à l'ombre.

MADIA DU CHILI (MADIA SATIVA).

Le madia, plante de la famille des Composées, est originaire du Chili, et il nous est arrivé par l'Allemagne. Il ressemble en petit au grand soleil. Il est robuste, et ne se montre pas difficile sur le terrain, pourvu que la profondeur de la couche arable le favorise; il produit en abon

madia. C'est une culture à reprendre, et nous ne serions pas étonné qu'on la reprit tôt ou tard. Une odeur mauvaise n'est pas une raison acceptable de la part d'hommes sérieux qui n'y regardent pas de trop près avec les engrais. Une saveur à laquelle on n'est pas habitué, n'est pas non plus un motif de recul de la part d'hommes qui, pour la plupart, sont aguerris au point de trouver excellentes les salades à l'huile de navette. Ils s'habitueraient à l'huile de madia comme ils se sont habitués à l'autre. Reste donc la question de maturation irrégulière. Or, cette irrégularité a été exagérée.

Le madia doit être semé dans une terre convenablement préparée, dans les mois d'avril et de mai, en lignes ou à la volée. Le semis à la volée exige, par hectare, de 12 à 15 kilogr. de graine.

Lorsque les graines des têtes principales deviennent grises, la maturité se trouve signalée, mais avant de récolter, il faut attendre la maturité des têtes secondaires. On arrache ensuite les plantes et on les met en javelles pendant cinq ou six jours. Il n'y a plus, après cela, qu'à les transporter à la ferme, à les battre au fléau et à conserver les graines sur le grenier, par couches minces que l'on remue assez souvent durant les premiers mois.

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Fig. 416.

Fleur du

sésame.

dance de l'huile qui peut servir aux besoins de la cuisine, de l'éclairage et de nos diverses industries; il ne craint aucun insecte; il possède enfin toutes sortes de qualités précieuses, et aucune plante n'a été plus recommandée que le madia, il y a quinze ou vingt ans. Pourquoi donc les essais, entrepris sur différents points, n'ont-ils pas eu de suites? On attribue cet insuccès à l'odeur repoussante de ses tiges; mais ce n'est pas le seul reproche qui lui ait été adressé; on s'est plaint surtout de l'irrégularité dans la maturation de ses graines et beaucoup ne trouvent point l'huile de leur goût.

Nos cultivateurs se rebutent vite; de ce qu'ils ont reculé devant une première épreuve, il ne suit pas nécessairement qu'il faille condamner le

Fig. 415.- Sésame.

Fig. 417.

Fruit du

sésame.

en Italie, mais que l'on ne saurait cultiver en France. Nous ne le citons que pour mémoire. Son huile bien faite, est, dit-on, excellente et comparable à celle de l'olive; mais elle est rarement

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