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Le chanvre est une plante annuelle et dioïque. | bien sur un gazon rompu, bien après un trèffe ou Ceci revient à dire qu'elle meurt tous les ans et après des pommes de terre. Le plus ordinairement,

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Terres propres à la culture du chanvre. Le chanvre aime un sol de consistance moyenne, profond, facile à labourer et à ameublir, frais sans être mouillé et riche en humus provenant d'anciennes fumures. Les gazons rompus, les marais desséchés lui conviennent aussi parfaitement. Nous avons vu de beaux champs de chanvre dans le calcaire, dans l'argile bien ameublie, dans le schiste, dans les terres sablonneuses du Limbourg, copieusement fumées de vieille date, en un mot dans la plupart des bons terrains, quelle que fût leur composition.

Place du chanvre dans les assolements.Au dire de Schwerz, dans plusieurs cantons du Wurtemberg, on le place le plus communément dans la jachère de l'assolement triennal. Il réussit

on ne cultive le chanvre que sur une petite échelle, pour les besoins de chaque ménage, et dans ces conditions, il n'en est point question dans un assolement régulier. Il peut revenir de longues années de suite à la même place, sur lui-même, vraisemblablement parce que les engrais qu'on lui fournit restituent en grande partie au sol les éléments minéraux que le chanvre lui enlève à chaque récolte; néanmoins, il arrive un moment où, malgré les fumures copieuses, il convient de s'arrêter. C'est lorsque l'orobanche envahit la chènevière ou champ de chanvre. A ce signe, il faut reconnaître que le terrain est fatigué et qu'il est temps d'établir la chènevière ailleurs. Beaucoup de nos cultivateurs connaissent l'orobanche de vue, mais nous la représentons ici (fig. 390) pour la signaler à l'attention de ceux qui ne la connaissent Fig. 390. pas.

Orobanche

rameuse.

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un peu légères, les fumiers de vache et de porc produisent d'excellents résultats. Schwerz conseille d'associer les matières fécales aux fumiers d'étable; la recommandation ne trouvera pas de contradicteurs. Mieux les engrais sont décomposés, mieux ils agissent; aussi est-il convenable de les enterrer avant l'hiver, en totalité ou par moitié, ou bien de ne se servir au printemps que de fumier très-pourri. Les cultivateurs qui n'ont pas assez de fumier court à leur disposition pour le moment où ils sèment le chanvre, ont quelquefois le bon esprit de compléter la fumure avec de la charrée, des chiffons de laine, de la colombine sèche (jamais fraîche) et des boues de rues. Ils y ajouteraient des boues de routoir bien ressuyées que l'opération n'en vaudrait que mieux. Sur les terres légères, il est souvent avantageux de placer du fumier long d'étable ou de porcherie en couverture, après le semis. Ici, nous n'avons pas à craindre les mauvaises herbes; un chanvre dru n'a pas de peine à les étouffer. Les cultivateurs suisses arrosent le champ avec de l'engrais liquide, avant de l'ensemencer, puis ils mettent en couverture du fumier à moitié décomposé.

Labours préparatoires.— Les façons données avec la bêche sont incontestablement supérieures à celles que nous donnons avec la charrue, mais il ne nous est pas démontré que l'augmentation des produits paye la différence des frais. Donc les meilleurs cultivateurs se contentent presque partout du travail de la charrue et labourent: 1o en automne à toute profondeur, en même temps qu'ils enterrent le fumier long; 2o à la sortie de l'hiver à une profondeur ordinaire de 12 à 15 centimètres, par tranches minces; 3° la veille de l'ensemencement, à 10 ou 12 centimètres; après quoi, l'on herse dans tous les sens pour bien émietter les mottes. On labourerait deux fois avant l'hiver, que la préparation y gagnerait, mais il est rare qu'on le fasse.

Choix des semences de chanvre. La bonne graine de chanvre doit être luisante, d'une couleur gris foncé et pesante. Au siècle passé, Philippe Miller écrivait à ce propos : «On choisit le chènevis le plus lourd et en même temps le plus brillant; et comme on doit apporter le plus grand soin dans le choix des semences, on en ouvre quelques-unes, afin de reconnaître si les germes sont bien formés. Cette précaution est d'autant plus nécessaire que, dans beaucoup d'enIroits, on arrache les plantes mâles avant que leur poussière séminale ait imprégné les germes des femelles. Les graines qui sont fournies par de pareilles plantes, quoique en apparence belles et pleines, sont néanmoins stériles, ainsi que l'ont éprouvé les habitants de trois paroisses de la province de Lincoln, Bickar, Swineshead et Dunnington, qui cultivent le chanvre en grande abondance et qui ont payé fort cher cette expérience... On ne doit arracher le mâle que lorsqu'il se flétrit. »>

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Maintenant que nous connaissons les principaux caractères de la bonne graine de chanvre, voyons comment nous devons nous y prendre pour la faire. Le mieux est de ne point la récolter dans la chènevière, parce que ses tiges sont tellement serrées et élevées contre nature, qu'il y a souffrance chez les sujets et par conséquent faiblesse chez les graines. Contentons-nous d'éparpiller parmi nos terres à jardin et nos champs de pommes de terre, ou mieux encore sur un champ bien préparé, une certaine quantité de graines de choix, qui produiront des pieds convenables et isolés. Ces pieds auront de l'air et du soleil; ils ramifieront, ils deviendront robustes et produiront une semence solidement constituée.

Si vous ne consentez pas à adopter cette méthode de reproduction, la seule rationnelle, ayez au moins la sagesse d'attendre que les pieds mâles que vous nommez femelles soient flétris et jaunes avant de les arracher; puis ne prenez vos pieds à graines qu'au bord des sentiers qui séparent les planches; attendez, pour les prendre, que leur feuillage jaunissant annonce la maturité, et, quand ils seront desséchés, battez-les doucement sur un billot ou dans une futaille défoncée par un bout, et ne recueillez que la première graine, que celle qui se détachera sans effort. De cette manière, vous n'aurez pas de la semence irréprochable, mais vous l'aurez moins défectueuse qu'en sui

Avant de continuer, ouvrons en quelque sorte une parenthèse et faisons remarquer que le mâle dont parle Miller est ce que tout le monde dans nos campagnes appelle la femelle, très-impropre-vant les usages reçus.

Autrefois, on ne parlait que de la graine de | En temps de sécheresse, les irrigations seraient chanvre de la Mayenne, comme on parle du lin de utiles. Riga; à présent, nous faisons notre semence partout, mais dans un grand nombre de localités, on se plaint de sa dégénérescence. Nous ne sommes surpris que d'une chose, c'est qu'on ne s'en plaigne pas davantage.

La graine de chanvre perd promptement ses facultés germinatives; celle de deux ans est impropre à la reproduction; ne semons que de la graine fraîche. On estime à 52 kil. le poids moyen de cette graine par hectolitre.

Semailles du chanvre. L'époque des semailles varie avec les climats, les terrains et les situations. Dans les pays chauds, on sème en février et mars; autre part en avril, autre part encore en mai, et quelquefois en juin, quand on remonte vers le Nord. La seule règle qui puisse nous servir de guide, c'est l'usage dans chaque localité, car l'usage est fondé sur l'observation, et il a été observé partout que le chanvre redoute extrêmement les gelées tardives, et qu'avant de le confier à la terre, il est prudent d'attendre que ces gelées ne soient plus à craindre. Alors, la terre étant préparée par les labourages et les fumures, comme nous l'avons dit, on choisit une journée calme et douce pour procéder à l'ensemencement.

Si l'on veut de beaux brins, de la forte filasse et de la graine, on sèmera à raison de 300 litres de chènevis par hectare; si l'on veut, au contraire, des tiges frêles, de la filasse fine, et si l'on se soucie peu du rapport en graines, on portera le chiffre à 400, 500 et même 600 litres.

Maladies et ennemis du chanvre.-Schwerz signale sous le nom de nielle une maladie qui affecte la graine sur pied. Nous ne la connaissons pas. Parmi tous les insectes, la larve du sphinx tête de mort est la seule, assure-t-on, qui attaque le chanvre, mais ses dégâts sont sans importance. Nous ne redoutons réellement que la grêle, les bourrasques, les pluies violentes, les petits oiseaux à l'époque de la maturation des graines, et parmi les plantes l'orobanche et la cuscute qui, l'une et

Une fois la semence répandue, il faut l'enterrer très-superficiellement au moyen d'une herse trèslégère. Si l'ardeur du soleil n'était pas à craindre, on pourrait se contenter de fagots d'épines pour Fig. 392. cette opération. Rien n'empêche d'ailleurs de se servir de ces fagots et de mettre, après cela, le fumier en couverture. Le chènevis trop enterré ne lève pas facilement ; souvent même il ne lève pas du tout.

Les petits oiseaux sont très-friands de graines de chanvre; aussi convient-il de ne pas perdre de vue la chènevière jusqu'à ce que les plantes aient de quatre à six feuilles. La ramille dont on recouvre le champ, les épouvantails, tels que mannequins de mauvaise mine, oiseaux de proie empaillés, petits moulins à vent, bouts de rubans s'agitant dans l'air, ne suffisent point pour éloigner les maraudeurs; il faut souvent établir des factionnaires, brûler de la poudre ou faire du bruit avec des crécelles.

Nous ne voyons pas d'autre soin à accorder au chanvre pendant sa végétation. Par cela même que ses tiges se pressent les unes contre les autres et étouffent toute végétation adventice, il n'est question, dans cette culture, ni de sarclages ni de binages. Ce n'est réellement que lorsque les tiges sont élevées et permettent à l'air de circuler parmi la chènevière, que les mauvaises herbes commencent à se montrer, mais elles ne sont pas dangereuses. Si nous avions quelque chose à recommander, ce serait de nettoyer les sentiers de séparation, ordinairement très-malpropres.

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l'autre, signalent l'état d'épuisement du terrain.

Lorsque la grêle tombe sur une chènevière en pleine végétation et la ravage, on peut la faucher, affirme-t-on, avec l'espoir de la voir repousser. Cette affirmation nous vient d'observateurs dignes de foi; personnellement, nous n'avons jamais été témoin de cette particularité.

Pour empêcher les coups de vent et les averses de coucher ou de rompre le chanvre sur pied, il suffit de planter des lignes de pieux et d'y attacher des perchettes, à la hauteur de 1,20 à 1,50.

Pour éloigner les petits oiseaux, nous n'avons à recommander qu'une surveillance active.

Enfin, pour se défaire de la cuscute et de l'orobanche surtout, il n'y a qu'un moyen raisonnable: c'est de renoncer à la culture du chanvre sur le terrain infesté et d'y faire d'autres récoltes.

Récolte du chanvre. Cette récolte se fait en deux fois, et à des époques qui ne sont pas les mêmes partout. Cependant on peut dire que la seconde quinzaine de juillet et les premiers jours d'août sont employés à la récolte des pieds mâles, et que la récolte des pieds femelles a lieu dans le courant de septembre. Les mâles sont moins nom

breux que les femelles; pour un pied mâle, on compte trois ou quatre pieds femelles.

Nous avons donné le conseil- et nous le renouvelons de ne pas trop se hater d'arracher les tiges males, autrement la fécondation serait imparfaite, et les graines de la seconde récolte seraient stériles, au rapport de Miller. Il faut attendre que ces tiges mâles jaunissent, ainsi que leurs feuilles, et que la tête se penche. Alors, on les enlève une à une, brin à brin, on en forme de petites bottes régulières qu'on lie à deux places, en haut et en bas, avec des tiges avortées et sans valeur; puis, on les expose à l'air, hors de la chènevière, contre un mur, une haie ou sous un hangar, pour que la dessiccation se fasse. Cette dessiccation faite, on bat les têtes, et les paquets sont mis en grosses bottes que l'on conserve en lieu sec jusqu'au moment du rouissage.

C'est quelques jours avant cet arrachage qu'on sème les carottes en culture dérobée parmi le chanvre, dans quelques contrées. La graine se trouve recouverte par la terre des racines que l'on soulève, et la germination a lieu dans l'intervalle compris entre le premier et le second arrachage. Ce second arrachage se pratique, avons-nous dit, dans le courant de septembre. On doit attendre que le feuillage des tiges femelles change de couleur et annonce la maturité des graines, si l'on tient à avoir des semences pour la reproduction ou des semences riches en huile; mais dans ce cas la filasse perd de sa finesse.

On arrache toutes les tiges femelles comme l'on a arraché les tiges mâles, on les appareille selon les différentes grandeurs pour en former de petits paquets réguliers; on les lie et on les laisse derrière soi, au fur et à mesure que l'on avance, puis on coupe une partie des racines avec une hache. Dès que la place est vide, on plante des lignes de pieux sur la chènevière, on y attache des perches, et l'on dispose les paquets de chanvre de chaque côté de ces perches, en les inclinant en façon de toit. C'est là que la maturation des graines s'achève et que les tiges se dessèchent. Quand la dessiccation est arrivée à un point convenable, on bat les sommités légèrement dans une futaille, ou bien on les bat sur un billot de bois, placé au milieu d'un grand drap étendu à terre. Le chènevis de ce premier battage est le meilleur pour la semence et pour l'huile. Cela fait, on dispose de nouveau les paquets de chanvre contre des perches, des haies ou des murs pour achever la dessiccation des parties encore trop vertes, et quelques jours après, on renouvelle le battage de manière à dépouiller les tiges de leurs dernières graines et de leurs dernières feuilles. Ces graines sont chétives et ne doivent pas être confondues avec les premières. On bottelle ensuite les paquets qui sont destinés à être rouis promptement.

On estime à environ 7 ou 800 kilos de chanvre peigné et un peu plus de 200 kilos d'étoupes le produit d'un hectare de chanvre.

La récolte des pieds de chanvre que l'on sème parfois à part à titre de porte-graines doit avoir lieu plus tardivement que la récolte principale. Leur filasse est sacrifiée comme étant trop grossière; on ne se préoccupe que de la semence.

« En Suisse, dit Schwerz, on sème le chanvre porte-graines dans de petits creux, à fond plat, isolés, etc., de 1 pied et demi (469 millimètres) de diamètre; on arrose les jeunes plantes avec du purin.

« Le chanvre dont la graine doit servir de semence n'est pas battu comme à l'ordinaire, parce que le chènevis placé au sommet de la panicule ne vaut pas celui de sa base. On se borne à frapper doucement les tiges contre une herse appuyée sur une forte poutre, et l'on obtient ainsi la meilleure graine. »>

La graine de chanvre, quelle que soit sa destination est vannée et conservée au grenier par petits tas qui demandent dans les premiers temps à être souvent pelletés ou changés de place, sans quoi ils s'échaufferaient promptement. Cependant, nous pensons que la graine destinée à la reproduction se conserverait mieux dans ses débris et vaudrait par conséquent mieux si on ne la vannait qu'au moment de s'en servir.

La graine destinée à fournir de l'huile ne doit être pressée ni trop tôt ni trop tard; elle gagne à rester au grenier environ deux mois avant d'être portée au moulin; elle pourrait perdre à y rester plus longtemps.

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chauffé soit retiré à temps et remplacé par de l'autre. La plus légère négligence peut occasionner l'incendie de tout ce qui recouvre la claie. Il ne faut pas oublier que le feu doit être entretenu par un ouvrier bien exercé à cette opération délicate. Sa position est aussi pénible que son poste est important. Ce travail, pour la provision de chanvre d'une ferme ordinaire, dure habituellement une journée entière.

Avant de procéder à cette dessiccation, on prend ses mesures; on s'assure du concours d'un grand nombre d'ouvriers des environs, hommes, femmes et jeunes gens qui exécutent le broyage de tout le chanvre dans le courant de la même journée, au fur et à mesure qu'on l'enlève de dessus la claie. Il n'y a point à se croiser les bras, la besogne est rude pour tout le monde, mais aussi cette besogne se termine par une grande fête. On fait grasse chère, et le cidre arrose les bons mor

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ceaux.

Emploi du chanvre. - Avec les faibles tiges qui se sont étiolées faute de soleil et faute d'aération, on fait des liens pour accoler les vignes aux échalas et maintenir les arbres palissés.

Le chanvre vert répand une forte odeur, désagréable pour la plupart des personnes qui n'y sont pas habituées, et à laquelle il est bon, paraît

Mais avant de soumettre le chanvre à ces instruments, il faut le sécher au four quand on agit sur de petites quantités ou au fourneau quand on agit sur de grandes, afin de le rendre plus cassant et plus facile à travailler. Voici les renseignements que nous avons recueillis sur ce point dans le dé-il, de ne pas s'exposer trop longtemps. Cette odeur partement de l'Orne, et dont nous garantisson l'exactitude:

Lorsque le chanvre roui est suffisamment sec, il est d'usage, chez les petits cultivateurs, de le porter au grenier d'abord, et de profiter ensuite de chaque cuisson de pain pour remplir le four de ce chanvre desséché. Aussitôt le pain dehors, le chanvre occupe sa place et la garde jusqu'au lendemain. Alors, de grand matin, avant que le jour paraisse, les gens du bordage, c'est-à-dire de la petite exploitation, commencent à brayer la fournée et poursuivent la besogne les jours suivants, jusqu'à ce qu'elle y ait passé tout entière. On met la filasse en poignées ou couleuses, lesquelles, réunies par cinquante à la fois, forment ce que l'on nomme le poids. Ce poids est de 7 à 8 kilos. Cela fait, on remet la filasse au grenier, en attendant la vente ou le ferrage. Ce ferrage est tout simplement l'opération du peigneur qui pilonne la filasse, la passe au peigne ou sérang et la divise en brin et en gros. Le bon chanvre forme deux tiers de brin qui est mis en poupée, et un tiers de gros qui est mis en quenouillée.

Dans la grande culture, au lieu de placer le chanvre au grenier, aprèsle rouissage, on le porte au fourneau. Ce fourneau est un trou carré de 2,30 de profondeur sur 3,50 de largeur, ouvert dans le sol, et dans un endroit où se rencontre une dépression de terrain, au bord d'un chemin creux. Une ouverture est pratiquée dans la partie basse. A la partie supérieure, une claie en bois recouvre le fourneau, et un ouvrier spécial, le plus ordinairement le maître de la ferme, étend le chanvre sur cette claie et sur une épaisseur convenable pour qu'il puisse être desséché par un feu de chènevottes, entretenu avec prudence au fond du trou. On doit veiller à ce que le chanvre assez

déplait également aux insectes, car, à l'exception de la larve du sphinx atropos, aucun ne touche à cette plante. C'est pourquoi beaucoup de cultivateurs mettent les sommités feuillues du chanvre dans les tas de grains, afin d'en éloigner le charançon et l'alucite, mais le succès laisse ordinairement à désirer. On a conseillé de semer quelques graines de chènevis dans les vignes, pour contrarier l'eumolpe (écrivain), la pyrale et d'autres insectes nuisibles à cet arbrisseau; dans les plantations de choux, pour en éloigner les papillons et prévenir, par conséquent, les dégâts des chenilles. Quelques-uns disent s'en être bien trouvés; mais, pour notre compte, nos essais dans les plantations de choux n'ont abouti à aucun résultat satisfaisant. Il pourrait se faire qu'une forte infusion ou qu'une décoction de feuilles de chanbre nous rendît quelque jour des services. Il y aurait des expériences à entreprendre avec cette liqueur à l'endroit des pucerons, des altises, des chenilles et des larves de divers insectes. - Sur quelques points de l'Orient, on forme un mélange de feuilles de chanvre et de tabac, afin de se plonger dans un état particulier d'ivresse. C'est encore avec le chanvre que les Orientaux préparent le haschich, boisson enivrante qui provoque la gaieté et les rêves agréables.

Avec la filasse du chanvre, nous fabriquons du fil pour nos toiles de ménage, de la ficelle et de grosses cordes.

Avec la partie ligneuse de la plante, ou chènevotte, nous faisons des allumettes soufrées, au moins dans les localités où le teillage se pratique avec la main; et nous nous servons, pour activer le feu, des débris qui ne nous paraissent pas dignes d'être convertis en allumettes.

Le chènevis ou graine de chanvre nous donne

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