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au lieu de s'étendre. Cela devait être; leur conservation n'est réellement facile que dans un climat chaud ou dans une pièce chauffée. Elles pourrissent vite dans la cave et dans la grange; elles gèlent au grenier, de façon qu'on ne sait réellement où les mettre.

On sème les courges au printemps, alors qu'on ne redoute plus les gelées tardives. Cette plante exige beaucoup d'eau au pied, par conséquent beaucoup d'engrais pourri; elle exige en outre beaucoup de chaleur; mais on ne lui donne pas toujours les soins qu'elle demande.. P. J.

CHAPITRE XXII

DES PRAIRIES NATURELLES ET DES PATURAGES.

sphère est d'ordinaire chargée d'humidité, l'arrosage n'est pas toujours d'absolue nécessité. Ainsi, par exemple, nous avons vu fréquemment dans l'Ardenne belge des prairies que l'on n'irrigue jamais et qui n'en donnent pas moins une bonne première coupe; ainsi encore, nous voyons dans le nord de la France des pâtures qui fourniraient au besoin de l'herbe à faucher et qui, pourtant, ne sont pas soumises à l'irrigation. On divise donc

Définitions. Les définitions données par | les dictionnaires ne sauraient nous convenir; elles sont l'œuvre d'hommes pour la plupart étrangers aux pratiques agricoles et aux expressions reçues dans nos campagnes. Nous entendons par prairies naturelles les prés ou herbages qui donnent de l'herbe fauchable. Tantôt on fauche cette herbe et on la fane, tantôt on la fait manger sur place, comme dans les embauges du Morvan, dans les herbages de la Normandie, dans les pâtures de l'ar-les prairies naturelles en prés secs et en prés irrirondissement d'Avesnes, et dans les prairies de la gués. Dans certaines contrées, les prés secs portent Hollande. Nous entendons par pâturages ou pa- le nom de prés de champs. cages des terres gazonnées sur lesquelles il est impossible d'employer la faux, et dont l'herbe est broutée forcément sur place par le bétail.

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Les prairies naturelles sont préférables aux prairies artificielles. La supériorité du bon foin de pré est reconnue par tous les praticiens; seulement la plupart ne soupçonnent pas la raison de cette supériorité. Elle résulte de la diversité des plantes qui composent une prairie naturelle et qui assurent au bétail une alimentation parfaite. Dans un fourrage artificiel, vous trouvez rarement plus de cinq ou six plantes distinctes, et le plus ordinairement, vous n'en trouvez qu'une seule. Dans une prairie naturelle, on n'est pas en peine de compter de trente à cinquante espèces et variétés. C'est un service complet, qui réunit par conséquent toutes les conditions hygiéniques. Ainsi donc, dans les prairies que nous établirons, il faudra multiplier les espèces et variétés autant, bien entendu, que le permettront les climats, les situations et la nature des terres.

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Des climats et des terres propres à la création des prairies naturelles. Tous les climats que nous connaissons sont propres à la création des prairies, pourvu que l'eau ne manque pas aux besoins des plantes. C'est l'eau qui favorise les cultivateurs de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Belgique, de la Flandre française, de la Normandie, des Vosges, des riverains de nos fleuves et de nos rivières ; c'est le défaut d'eau qui afflige les cultivateurs de nos contrées méridionales. Il est évident que si l'on multipliait les puits artésiens et que si l'on formait de vastes bassins pour y recueillir les eaux de sources et de ruisseaux, par quantités considérables, on rendrait d'immenses services aux populations du Midi. Ceci est l'affaire des ingénieurs; à eux le souci de nous créer des réservoirs, de nous amener l'eau des couches profondes, de nous l'envoyer par des conduits ou par des canaux ; à nous le souci de tirer de ces eaux le meilleur parti possible et de faire de riches prairies où il n'en existe pas. Les millions que l'on emploierait à établir des réservoirs pour l'irrigation des prairies et d'autres récoltes, seraient assurément des millions bien employés. La révolution agricole dans le Midi n'est possible qu'à cette condition. O y songe très-sérieusement à cette heure, et nous ne saurions trop applaudir à cette bonne pensée.

Les terres qui conviennent le mieux à la créa

tion des prairies naturelles sont les terres de moyenne consistance, parfaitement ameublies par des labourages profonds, et bien assainies. Les terres argileuses compactes se gazonnent bien, mais l'herbe ne s'y développe pas en hauteur; les terres marécageuses ou tourbeuses ne fournissent que des plantes de mauvaise qualité; les terres trop sablonneuses usent vite leurs provisions de nourriture, exigent des frais considé rables d'entretien et souffrent promptement de la sécheresse. Nous avons vu de belles prairies dans les alluvions marneuses, dans les terrains calcaires, schisteux et granitiques, mais il va sans dire que plus les éléments constitutifs du sol sont variés, plus les plantes diverses y acquièrent de richesse alimentaire.

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Engrais qui conviennent aux prairies naturelles. Le fumier des animaux qui vivent de l'herbe verte ou de l'herbe sèche de ces prairies est certainement le meilleur entre tous, puisqu'il restitue au sol une bonne partie des substances que les plantes lui enlèvent. Ainsi le fumier de ferme, provenant de la litière des vaches et des chevaux; ainsi le purin de basse-cour, formé par les égouts de ce fumier, sont excellents pour les prés. Les praticiens, d'ailleurs, le savent aussi bien que nous. Cependant, dans beaucoup de contrées, la fumure des prés est bien négligée; on donne tout aux champs, rien ou presque rien à l'herbe. A la rigueur, on le comprendrait dans des herbages pâturés toute l'année, puisque tout ou à peu près tout ce qui en sort y retourne, sous

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DES PRAIRIES NATURELLES ET DES PATURAGES. lá chaux, et arrosés avec du purin, constituent un des meilleurs engrais de prairies que l'on puisse imaginer.

Les engrais liquides impriment une grande vigueur à la végétation.

Dans la Campine anversoise, on prépare un compost exclusivement destiné au regain des prairies naturelles. Dans le Bessin et le Cotentin, on prépare également, pour les herbages, des composts connus sous le nom sinistre de tombes. | Nous n'avons pas à revenir sur la préparation de ces différents engrais, dont il a été parlé page 92 de cet ouvrage.

Les matières fécales et les débris animaux ne sont pas à recommander.

Des plantes qui entrent dans la formation des prairies naturelles. Il importe au cultivateur qui se propose de créer des prairies, de savoir le nom des diverses espèces et variétés qui entrent dans ces prairies en général. Puis nous` classerons ces espèces et variétés par catégories propres aux diverses natures de terrains. Nous trouvons dans les prairies : la flouve odorante (anthoxantum odoratum), la houlque laineuse (holcus lanatus), la houlque molle (holcus mollis), l'arrhénatère élevée ou avoine élevée (arrhenaterum elatius seu avena elatior), l'avoine jaunâtre (avena flavescens), l'ivraie vivace (lolium perenne), la fétuque rouge (festuca rubra), la fétuque des prés (festuca pratensis), la fétuque ciliée de de Candolle ou fé

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annua), le pâturin des prés (poa pratensis), le påturin à feuilles étroites (poa angustifolia), le dactyle pelotonné (dactylis glomerata), la danthonie (danthonia decumbens, de de Candolle), l'agrostide traçante (agrostis stolonifera), la cynosure à crètes (cynosurus cristatus), le brôme dressé (bromus erec-❘ tus), l'orge seigle (hordeum secalinum seu hordeum pratense), le nard roide (nardus stricta). Ajoutons à ces plantes qui appartiennent toutes à la famille des Graminées, le trèfle des prés (trifolium pra

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tense), le trèfle rampant (trifolium repens), le trèfle jaunâtre (trifolium ochroleucum), le trèfle des champs (trifolium arvense), le trèfle filiforme (trifolium filiforme), la lupuline (medicago lupu| lina), la luzerne cultivée (medicago sativa), la gesse des prés (lathyrus pratensis), le carvi officinal ou cumin des prés (carum carvi), le lotier corniculé (lotus corniculatus), la pimprenelle vivace (poterium sanguisorba), la oarotte sauvage (daucus carota), le panais sauvage (pastinaca sylvestris), l'anthyl

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lide vulnéraire (anthyllis vulneraria), la centaurée jacée (centaurea jacea), le selin à feuilles de carvi (selinum carvifolia), le silaüs des prés (silaus pratensis), l'angélique sauvage (angelica sylvestris). Nous n'avons pas encore épuisé la liste des plantes de nos prairies, mais celles qu'il nous reste à | signaler ne sont pas d'une utilité bien constatée, ou sont quelquefois nuisibles. Dans le nombre, nous citerons la bugle rampante (ajuga reptans), la germandrée scordium (leucrium scordium), la

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berce branc-ursine (heracleum sphondylium), le salsifis des prés (tragopogon pratense), l'alchémille commune (alchemilla vulgaris), le boucage saxifrage (pimpinella sarifraga), la scabieuse succise (scabiosa succisa), la brunelle commune (brunella vulgaris), le myosotis des marais (myosotis palustris), la renoncule rampante (ranunculus repens), la renoncule bulbeuse (ranunculus bulbosus), la ficaire fausse renoncule (ficaria ranunculoides), le populage des marais (caltha palustris), le lychnide

fleur de coucou (lychnis flos cuculi), la renouée | narcissus), le rhinanthe crête de coq (rhinanthus bistorte (polygonum bistorta), le pissenlit officinal crista galli), la campanule à feuilles rondes (cam(taraxacum officinale), la crépide verdâtre et la cré- pinula rotundifolia), la campanule raiponce (campide bisannuelle (crepis virens et crepis biennis), la panula rapunculus), le gaillet sauvage (gallium sylcardamine des prés (cardamine pratensis), le sene- vestre), le gaillet fangeux (gallium uliginosum), le çon jacobée (senecio jacobæa), le plantain à larges carex puce (carex pulicaris), le carex muriqué (cafeuilles (plantago major), le plantain moyen (plan-rex muricata), le carex des lièvres (carex leporina), tago media), le plantain lancéolé (plantago lanceolata), le colchique d'automne (colchicum autumnale), le narcisse faux-narcisse (narcissus pseudo

le carex étoilé (carex stellulata), le carex à pilules (carex pilulifera), le carex panic (carex panicea), le carex jaune (carex flava), le carex distant (curex

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