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quelquefois en tisane; l'anémone pulsatille, aux sette et d'Allemagne; l'oseille à écussons, que nous

que l'état du sous-sol doit être pris en très-sérieuse considération dans le fermage ou l'acquisition d'une propriété rurale.

cesse d'être trouble et devient claire. Alors, on défait le siphon et on verse le contenu de l'allonge sur un double filtre en papier, qui retient la silice. On sèche le filtre et son contenu, et on pèse en dédoublant le filtre et en mettant celui qui ne contient pas la silice sur le plateau de la balance où se trouvent les poids, pour faire la tare de celui qui contient la silice.

On sait alors combien il entre de sable pour 100 dans la terre examinée.

Be l'analyse des sols. Lorsqu'un agriculteur désire connaître la composition chimique exacte d'un sol ou d'un engrais, ou d'une plante, il doit naturellement s'adresser à un chimiste de profession; mais il peut parfaitement déterminer lui-même ce qu'il lui importe le plus de savoir au sujet de la constitution de ses terres, c'est-à-dire L'argile et les sels de chaux ont été entraînés par les proportions relatives de sable, d'argile et de l'eau et sont dans le bocal E. On y verse quelques calcaire, qui les forment, et cela avec une ap-gouttes d'acide chlorhydrique en agitant: un proximation très-suffisante en pratique. Nous allons faire connaître la méthode très-simple indiquée par M. Mazure pour atteindre ce but. On place sur une table un support A, sur lequel

E

THEBAULT

Fig. 4. Appareil de M. Mazure.

B

on met un flacon B, dit flacon laveur, muni d'un robinet à sa base et bouché avec un bouchon de liége traversé par un tube en verre. Au-dessous du robinet on met un tube à entonnoir de 50 centimètres de longueur, relié par sa partie inférieure, à l'aide d'un tube en caoutchouc, à une allonge de cornue en verre C; la partie supérieure de cette allonge est bouchée par un bouchon de liége que traverse un tube coudé D, placé au-dessus d'un bocal E, appuyé sur la table.

Pour faire l'analyse d'une terre avec cet appareil, que l'on peut acheter chez tous les verriers et fabricants d'ustensiles de laboratoire, on commence par dessécher de la terre dans un four dont on vient de retirer le pain; on en pèse 100 grammes, puis on les broie, et on les introduit dans l'allonge. On remplit ensuite d'eau filtrée ou d'eau de pluie le flacon laveur B, et on ouvre le robinet. L'eau coulant dans le siphon formé par le tube à entonnoir et l'allonge, délaie et agite sans cesse la terre qui se trouve dans le renflement de l'allonge. Voici alors ce qui se passe la silice insoluble et lourde reste au fond de l'allonge; l'argile et le calcaire sont entraînés en suspension dans l'eau dans le bocal E. Au bout de quelque temps, l'eau qui sort de l'allonge

gaz se dégage, et l'eau mousse comme le champagne, s'il y a du calcaire dans le terrain. On verse de l'acide tant qu'il se forme de la mousse : l'argile seule reste en suspension dans le liquide. Quand il ne se produit plus de mousse, on verse sur un double filtre, on sèche et on pèse comme pour la silice. On a alors le poids de l'argile. Enfin, on ajoute ce poids à celui de la silice et on retranche la somme du poids total de 100 grammes; la différence indique les sels de chaux contenus dans la terre examinée.

On peut sécher les filtres contenant l'argile et le sable, comme on a séché la terre, ou bien encore dans le four d'un poêle ou sur un fourneau au bain-marie.

Il est évident que cette analyse n'est pas absolument rigoureuse, mais elle est facile et suffit parfaitement à faire connaître au cultivateur les proportions de sable, d'argile et de calcaire qui composent son terrain; et cela, de l'aveu de M. Boussingault lui-même, est parfaitement suffisant en pratique pour la connaissance d'une terre. TH. Delbetz.

De la connaissance des terrains par quelques végétaux.-Les plantes sauvages nous fournissent des indications précieuses sur la nature des terrains. En admettant même que ces indications ne soient pas toujours d'une exactitude absolue, il n'en est pas moins vrai qu'elles sont exactes le plus souvent, et, qu'à la rigueur, elles pourraient, la plupart du temps, servir de guide aux cultivateurs qui posséderaient quelques notions élémentaires de botanique.

-

Une supposition : - Vous arrivez de nous ne savons où; vous tombez dans un pays que vous ne connaissez pas, que vous n'avez jamais vu. Vous tenez à connaître la nature du sol où vous êtes, sur un rayon de plusieurs kilomètres; vous voudriez pouvoir vous dire : C'est le calcaire, ou le granit, ou le schiste, ou une alluvion argileuse, ou le sable, etc. Vous n'avez ni le temps de faire l'analyse chimique, ni les moyens de la faire; vous questionnez les plantes, et en quelques minutes vous êtes aussi bien renseigné que les plus anciens du pays.

Si vous trouvez dans les champs l'adonide d'automne, autrement dit goutte de sang, le vélar odorant, qui ressemble assez à la giroflée des vieux murs; le mélampyre des champs, que nous appelons herbe rouge (fig. 5), rougeotte et queue de vache; la dauphinelle consoude, ou pied-d'alouette sauvage, si jolie avec ses fleurs d'un beau bleu, pendues

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petit-chêne, que les médecins nous font prendre

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quelquefois en tisane; l'anémone pulsatille, aux sette et d'Allemagne ; l'oseille à écussons, que nous

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larges, plus vertes et plus luisantes que celles des autres saules; la digitale pourprée (fig. 7), l'arnique de montagne, le sureau à grappes et à beaux fruits rouges; le châtaignier et le framboisier; dites: voilà le granit.

Quand à côté du sureau à grappes, de la digitale pourprée et du framboisier, vous apercevez dans le bois une prodigieuse quantité de myrtilliers (fig. 8); quand, aussi, vous voyez parmi les récoltes une belle marguerite jaune que les botanistes appellent chrysanthème des moissons, et les paysans du Luxembourg belge sizanie; dites : voilà le schiste. Lorsque tout autour de vous il n'y aura que tussilage, pas-d'àne (fig. 9), hièble (fig. 10), potentille rampante, potentille anserine, tabouret ou thlaspi des champs, chicorée sauvage, ou bien encore cette gesse tubéreuse que nous nommons anotte, arnotte, chataigne de terre, et qui donne de jolies fleurs rouges de la forme de celle des pois, il y a gros à parier que vous foulerez une terre argileuse.

Quant aux terrains marécageux, vous les distinguerez à plus de vingt-cinq pas de distance,

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rien qu'à voir le ménianthe trèfle-d'eau, le populage des marais (fig. 11) ou gros bassin d'or, le butome en ombelle ou jonc fleuri, la renoncule langue, le lycope d'Europe, la scorpione des marais ou myosotis, ou plus je te vois plus je t'aime. Les terrains tourbeux ne sont pas plus difficiles à distinguer que les précédents. C'est là que poussent la linaigrette engainée, ou herbe à coton, celle qui ne donne qu'une jolie mèche blanche sur chaque tige, et la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium) (fig. 12); c'est là aussi que l'on rencontre l'airelle canneberge, qui se traîne dans la mousse, le rossolis intermédiaire, les sphaignes, ces mousses si douces employées pour les emballages délicats; le polytric commun, cette autre mousse avec laquelle on fait des brosses pour les fabricants de draps.

Lorsque, enfin, vous apercevez un terrain couvert de pensées sauvages, de petite oseille et de spergule, affirmez hardiment que ce terrain est sableux. P. JOIGNEAUX.

CHAPITRE IV.

DES ENGRAIS.

Les premières plantes qui ont poussé sur le globe ont, à n'en point douter, trouvé, dans le sol et dans l'atmosphère, les substances nécessaires à leur développement. Le garde-manger avait été approvisionné à leur intention; la nature, en partageant le monde aux plantes qu'elle venait de créer, avait eu la prévoyance de préparer et d'assurer les vivres selon l'appétit et les goûts de cellesci. C'est à ces vivres que nous donnons le nom d'engrais, où qu'ils soient et d'où qu'ils viennent.

La mère nourricière des végétaux ne donne rien sans espoir de retour; elle ne fait que des avances et compte sur la restitution. Une plante sauvage doit restituer tôt ou tard ce qu'elle emprunte au sol pour faire sa tige, son bois, ses feuilles, ses fruits. Ce qui est sorti de la terre est appelé à y retourner; en sorte que cette terre, au lieu de s'appauvrir, s'enrichit, puisqu'elle reprend non-seulement ce qu'elle a prêté, mais aussi ce que atmosphère a prêté de son côté. En un mot, la plante qui emprunte pour croître, rembourse capital et intérêt, en mourant et pourrissant sur place. Voilà pourquoi, d'année en année, les friches et les forêts enrichissent le sol; voilà pour quoi l'on boise et l'on gazonne les terrains pauvres pour les améliorer.

Mais du moment où nous enlevons au sol, pour notre usage ou pour celui de nos bêtes, les arbres ou les herbes qu'il produit naturellement, nous empêchons évidemment la restitution de ce qu'il a prêté; nous lui dérobons ce qui lui revient de droit, et si nous continuons d'agir ainsi pendant

un certain nombre d'années, il arrive qu'à force de prendre et de ne rien rendre, nous épuisons les provisions. C'est ce que font la plupart des défricheurs de tous les pays. Aussi longtemps qu'une défriche porte des récoltes satisfaisantes, on les lui prend, sans le moins du monde songer à la fumer; on n'y songe que lorsqu'elle refuse le service, c'est-à-dire quand il est déjà trop tard, et, alors, on ne parvient à réparer le mal qu'à grand renfort de sacrifices. Les cultivateurs européens qui, les premiers, allèrent se fixer dans l'Amérique du Nord, sur les bords de l'Ohio, par exemple, y trouvèrent, à ce qu'on dit, outre les forêts séculaires, des herbages, séculaires aussi, s'élevant à hauteur d'homme, puis mourant, se décomposant et renaissant chaque année de leurs propres débris. Ils mirent le feu dans les forêts et dans les herbages mêlés de broussailles, afin d'en avoir plus tôt fini, d'y amener plus tôt la charrue et d'entreprendre une culture régulière. Les terrains qui, depuis le commencement du monde, avaient reçu en remboursement de leurs avances, le bois mort, les feuilles mortes, et les brins pourris de nous ne savons combien de générations d'arbres et d'herbes, étaient d'une richesse incroyable et semblaient inépuisables. Cependant, au bout d'un demi-siècle, et parfois en moins de temps, la fertilité baissa, et de nos jours, on rencontre en Amérique des contrées totalement épuisées, et, là-bas, comme ici, on reconnaît l'inconvénient des emprunts successifs qui ne sont pas suivis de restitution.

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