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figurer en tête de ce chapitre, en raison des inap- | ou tubercules intermédiaires, ni sphériques, ni préciables services qu'elle a rendus, qu'elle rend allongés, se rapprochant de la forme de l'œuf. et qu'elle continuera de rendre. On a dit de la

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Fig. 216.

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Longue de Maestricht.

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Fig. 249. Pomme de terre coquette. variétés, et en grand nombre, qui se soutiennent peu et étonnent l'observateur par leur facilité à changer de formes et de couleur. Ne plantez que des tubercules rouges, par exemple, et il vous arrivera d'en rencontrer de jaunes, de loin en loin, au moment de l'arrachage. Il y a quelques années, nous mîmes de côté six vitelottes, dites longues de Maestricht, crincottées, etc. Elles passèrent l'hiver dans une chambre tiède, et exposées à la lumière: de jaunâtres qu'elles étaient, elles devinrent par

Fig. 230. Pomme de terre Godefroid de Bouillon. plants ou boutures. Nous les plantâmes nousmême; personne n'y toucha pendant la durée de la végétation. Nous eûmes soin de faire toujours par nous-même le sarclage, le binage, le buttage et la récolte, parce qu'il vaut mieux voir les choses par ses propres yeux que par les yeux d'autrui. Nous nous attendions nécessairement à retrouver des longues de Maestricht dans toutes les touffes, puisque nous n'y avions pas mis autre chose. Nous en retrouvâmes, en effet, un certain nombre, mais aussi des patraques rouges et jaunes qui n'avaient plus rien de commun avec le type. Les modifications assez fréquentes dans la couleur prouvent que les races fixées sont moins nombreuses qu'on ne le suppose; quant aux modifications dans les formes, elles sont très-communes, et l'on ne doit pas y attacher une grande importance. Ceux qui ont vu, par exemple, la kidney hátive ou marjolin à l'époque de son importation sur le continent, nous disent que ses tubercules un peu aplatis et allongés étaient larges d'un bout, terminés de l'autre par une pointe crochue, et que ses gemmes ne faisaient point saillie; aussi n'admettentils pas, comme étant de race pure, les tubercules qui ne forment pas le crochet par une extrémité, et qui ont les yeux en saillie, sous forme de petits mamelons. Pour notre compte, nous nous montrons moins difficile: nous croyons même, dans ces conditions, à la pureté de la race, parce qu'il n'y a pas de croisement possible avec la marjolin, qui ne fleurit point.

Dans les races qui passent pour stables, les tiges, les fanes et les fleurs de chaque race offrent des caractères particuliers qui les font reconnaître aisément. Ainsi, rien qu'au feuillage, on distingue la marjolin de toutes les autres variétés; rien qu'à la fleur en gros bouquets roses, on reconnaît la pomme de terre chardon; la couleur bleu clair et bleu foncé des fleurs, ainsi que le ton violacé des tiges, nous laisse soupçonner des tubercules à yeux bleus, violets ou noirâtres; enfin les folioles étroites, duveteuses, d'un vert terne, se rapportent assez ordinairement aux races allongées, tandis que les folioles larges et d'un vert gai caractérisent d'ordinaire les tubercules sphériques et les races communes. Ce sont là des observations qui nous sont personnelles, et qui n'ont tout juste que la valeur de simples renseignements.

Il nous eût été fort agréable de classer les pommes de terre connues, sous leurs différents noms; mais une pareille classification offrirait des diffi

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cultés insurmontables. Les noms et les races, à quelques exceptions près, changent avec les contrées. La synonymie offre une confusion incroyable; les variétés et les variations ne font, la plupart du temps, que paraître et disparaître, et, de toutes celles qui existent à cette heure, peut-être n'en retrouvera-t-on que cinq ou six dans quelques années. Parmentier, qui a traité de la pomme de terre dans le Dictionnaire de Déterville, nous apprend que, de son temps, on élevait à plus de soixante le chiffre des variétés; mais les caractères lui semblaient établis avec tant de légèreté, qu'il les réduisait à une douzaine, et, sur cette douzaine, nous n'en découvrons pas une seule qui soit sûrement de notre connaissance.

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Vitelottes. - Parmi les variétés de cette catégorie, nous plaçons la jaune longue de Hollande; la kidney hâtive, appelée aussi marjolin et quarantaine; la vitelotte, de Paris; la corne de chèvre; la longue d'Islande; la longue violette et la longue de Maestricht ou crincottée des Ardennais. La marjolin est précieuse par sa précocité : c'est cette variété que l'on force sur couches; elle est délicate et sujette à la maladie. La corne-de-chèvre tend à disparaître; elle est inconnue à la halle de Paris. C'est, à notre avis, la meilleure des pommes de terre connues; aussi eût-il été à désirer qu'on la régénérât par le semis. La longue d'Islande, trop péu répandue encore, est une variété excellente et robuste. La longue violette et la longue de Maestricht, l'une et l'autre fort recherchées en Belgique, nous semblent dégénérées, et par conséquent faibles; cependant on pourrait les maintenir encore avec avantage daus les terrains sablonneux des climats doux. La jaune longue de Hollande et la vitelotte de Paris sont toujours ici les variétés de table par excellence. Oblongues. Nous ne signalerons dans cette catégorie que la coquette et Godefroid de Bouillon, deux variétés originaires de la Belgique, et qui méritent d'être propagées. La première date de dix ou douze années, et provient d'un semis fait par une servante de ferme avec de la graine de neuf ou onze semaines, dans l'arrondissement de Huy; la seconde a été obtenue par M. le baron de Heusch, dans le Limbourg. La coquette est d'un blanc jaunâtre et très-farineuse; elle est assez précoce. La Godefroid de Bouillon est rougeâtre à l'extérieur, et un peu marbrée à l'intérieur. Pour les amateurs difficiles, la marbrure est un défaut; mais pour nous, qui recherchons la bonne qualité avant tout, ce défaut ne nous arrête point.

Dans sa Description des plantes potagères, publiée en 1856, M. Vilmorin compte au delà de cinq cents variétés plus ou moins sérieuses. Avec de la patience et de la bonne volonté, on arriverait à doubler ce chiffre. Laissons là les jeux d'enfants, et bornons-nous à signaler les races les plus estimées à l'heure où nous écrivons.

Patraques. — Parmi les pommes de terre de cette catégorie, nous plaçons la rouge ronde de Strasbourg; la pomme de terre violette; la Segonzac ou de la Saint-Jean; la chave ou shaw; la pomme de terre de neuf ou onze semaines, selon les contrées; la jaune ronde de Parguez; la pomme de terre Motte; la vieille Tournaisienne ou pomme de terre grise; les yeux bleus; la pomme de terre Blanchard;

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la patraque jaune des environs de Paris, et la pomme de terre chardon. Ces deux dernières variétés ne sont pas délicates, surtout au moment de l'arrachage, mais, comme toutes les autres, elles s'améliorent en cave. La grise est une délicieuse race, décrépite malheureusement, très-maltraitée par la maladie, et sur laquelle il n'y a plus guère lieu de compter pour une culture étendue. La Segonzac, la chave, les neuf semaines, les yeux bleus, etc., sont aussi des races excellentes, affaiblies par l'âge, et qui s'en vont pour faire place à d'autres. La rouge ronde, la jaune de Parguez et la pomme de terre Motte, sont farineuses, délicates, et se maintiennent bien. La pomme de terre violette est également délicate, mais ferme, et convient pour les ragoûts, attendu qu'elle ne tombe pas en pâte. Enfin, la pomme de terre Blanchard, qui a beaucoup de traits de ressemblance avec les yeux bleus, mais qu'il ne faut point confondre avec eux, est jeune, robuste, encore incomplétement fixée, de bonne qualité, et très-précoce.

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Origine.- La pomme de terre est si précieuse et remplit un rôle si important dans l'alimentation des peuples, que nous devons naturellement nous intéresser à son histoire. Nous l'avons exposée en ces termes dans le Dictionnaire d'agriculture pratique :

a Cette plante est originaire de l'Amérique ; depuis un temps immémorial, on la cultive en abondance dans la région un peu élevée de la Colombie et du Pérou, où on la nomme Papas et d'où elle paraît provenir. Selon toute apparence, le capitaine John Hawkins la rapporta pour la première fois de Santa-Fé-de-Bogota et essaya d'en faire cultiver quelques tubercules en Irlande, vers l'année 1565. Cette plante nouvelle fut complétement négligée. Un peu plus tard, le célèbre navigateur Kranz Drake, un des anciens compagnons de voyage de Hawkins, introduisit la culture de la pomme de terre en Virginie, d'où il rapporta un certain nombre de tubercules en Angleterre, en 1586. Il les confia à son jardinier et lui recommanda d'en soigner tout particulièrement la culture. En même temps, Drake fit cadeau de quelques tubercules de cette plante au botaniste anglais Gérard, qui les multiplia à Londres dans son jardin, et en envoya ensuite à plusieurs de ses amis, notamment à Clusius qui, le premier parmi les botanistes, parla de la pomme de terre dans ses écrits.

« Il ne fallut rien moins que les disettes qui précédèrent et suivirent les premières guerres de la révolution, pour faire comprendre aux populations l'importance que pouvait avoir la culture préconisée par Parmentier. »

En l'an II, quand l'Administration du départe

tricts sur l'emploi des pommes de terre distribuées par la Commission des subsistances, plusieurs durent avouer que personne n'ayant voulu se charger de les planter, on avait été forcé de les distribuer aux indigents.

On suppose qu'à la même époque, les Espagnols les jardins des environs de Paris, et on en vit paintroduisirent cette plante dans le midi de l'Eu-raître çà et là en plein champ. Parmentier poussa rope, mais on ne sait rien de positif à cet égard, de plus belle à la propagation, mais il se présenta chose facile à comprendre, puisque, malgré les des faiseurs d'opposition par tempérament qui efforts des hommes dont il vient d'être question, répandirent le bruit que les tubercules vantés il fut impossible d'en propager la culture au delà n'étaient propres qu'à empoisonner le peuple; et de quelques jardins d'agrément. La pomme de le peuple de se récrier alors, comme il se récria terre, qui avait été accueillie comme une rareté plus tard au moment de l'invasion du choléra, venue du nouveau monde plutôt que comme une lorsqu'on lui parla de fontaines empoisonnées. plante utile, finit par disparaître des jardins Il eut ses gros mouvements de colère et le nom de mêmes où elle ne produisait pas un effet gracieux, Parmentier tomba si bien dans l'impopularité et tomba complétement dans l'oubli. Ce fut à ce qu'on aurait pu lui faire un très-mauvais parti point que quelques années plus tard, au commen- sans surprendre personne. On eut beau répondre cement du dix-septième siècle, le bruit se répandit aux ennemis acharnés de la pomme de terre que que l'amiral Walter Raleigh venait d'introduire en l'on en avait servi à toutes sauces sur la table de Irlande une plante tout à fait nouvelle, tandis Louis XVI; ce monarque eut beau porter les fleurs qu'il n'avait fait, en réalité, qu'y rapporter des de cette plante à sa boutonnière, comme s'il eût tubercules pris en Virginie où Drake les avait in- voulu l'honorer, la défiance ne s'en allait point, troduits. Cette fois, quelques rares et riches culti- la confiance ne venait pas. vateurs se décidèrent cependant à donner des soins intelligents à la plante américaine. En 1616, on servit sur la table du roi de France, et à titre de nouveauté et de rareté, bien entendu, des pommes de terre qui, apparemment, ne firent pas merveille, car, sans cela, les courtisans se seraient fait un devoir de prôner cette précieusement d'Eure-et-Loir questionna les chefs de disconquête. Ce ne fut que cent cinquante ans plus tard, vers la fin du dix-huitième siècle, que la culture de cette plante commença à prendre quelque extension en France, grâce encore aux efforts et à la ténacité héroïque d'un homme dont le nom est devenu célèbre à juste titre. Nous voulons parler de Parmentier. Cet homme prit en quelque sorte la pomme de terre sous sa protection et passa plusieurs années de sa vie à la recommander, mais sans beaucoup de succès, aux cultivateurs des environs de Paris. De temps en temps, comme pour faire acte de complaisance, quelques-uns accordaient à cette plante une toute petite place dans un coin de leur jardin; mais il devenait impossible de les décider à lui donner place dans leurs opérations de grande culture. Parmentier, qui avait conscience de la valeur de la pomme de terre et qui pressentait son rôle à venir dans l'alimentation des peuples, était tellement peiné de son insuccès, qu'il crut devoir, pour réussir, recourir à un stratagème assez ingénieux. Il se dit qu'en France, les choses défendues avaient parfois plus de succès que les choses recommandées, et, partant de cette remarque, il obtint du gouvernement ou de n'importe qui, l'autorisation de planter une quantité assez considérable de tubercules dans la plaine de Grenelle et aux Sablons. La plante poussa à merveille, fleurit en son temps et porta graines. Dès que Parmentier fut persuadé que les tubercules étaient arrivés à maturité, il obtint du pouvoir que des soldats feraient faction pendant le jour et se retireraient pendant la nuit. Les gens de la banlieue de Paris se dirent naturellement qu'une plante ainsi gardée devait avoir une immense valeur, et aussitôt la nuit close et les factionnaires partis, les maraudeurs se mirent à ravager les champs de pommes de terre de Parmentier. Il s'y attendait et battit des mains; les enfants d'Ève allaient manger du fruit défendu. Bientôt, la pomme de terre se trouva trop à l'étroit dans!

A partir de ce moment, néanmoins, cette culture prit quelque extension chez les hommes intelligents; mais le grand nombre, mais les routiniers manquaient toujours de cette foi qui remue les montagnes. Ils ne disaient plus de mal de la plante; ils accusaient leur terrain; ils en croyaient le fond trop pauvre. - « Ah! s'écriait encore Parmentier en 1809, s'il était possible de persuader aux Français, les plus intéressés à adopter la culture de ces racines, qu'elles peuvent servir à la fois dans la boulangerie, dans la cuisine et dans les basses-cours, sans doute on les verrait bientôt bêcher le coin d'un jardin ou d'un verger, qui produit à peine un boisseau de pois ou de haricots, pour y planter des pommes de terre et en obtenir de quoi vivre pendant la saison la plus morte de l'année; on verrait les vignerons, dont le sort est presque toujours digne de compassion, en mettre sur les ados de leurs vignes, et se ménager ainsi un aliment qui supplée à tous les autres. »>

La même année, François de Neufchateau, dans son rapport sur le concours ouvert par la Société d'agriculture du département de la Seine, citait les progrès de la culture des pommes de terre dans sept départements, pas davantage. Et làdessus, Parmentier disait encore: « On commence heureusement à apprécier l'utilité de cette plante, et l'inflexible routine n'ose plus s'en montrer le détracteur. »

La propagation de la pomme de terre ne devint réellement très-rapide en France qu'après la disette de 1816 ou 1817. La misère aidant, on finit par reconnaître que les théoriciens n'avaient pas eu tort de recommander ce tubercule.

Bien avant Parmentier, paraît-il, tout au com

mencement du dix-huitième siècle, la Belgique
avait eu, elle aussi, son apôtre de la pomme de terre.
Voici la narration qu'en a faite Charles Morren :
« Antoine Verhulst avait appris par expérience
combien ce tubercule était productif, d'une saine et
bonne nourriture pour l'homme et le bétail; il
savait que le haricot qui faisait alors le plat de fécule
obligé, était sujet à manquer souvent et que cette
fève était d'ailleurs d'un prix trop élevé pour les
classes nécessiteuses. Il cultive donc le papas du
Pérou et arrive bientôt à une production si abon-
dante qu'en 1702 il annonce à la confrérie de
Sainte-Dorothée qu'il fera de sa récolte des dis-
tributions gratuites à tous les cultivateurs; il fait
de sa ferme un rendez-vous général; il se rend au
marché; il supplie, il force les paysans de recevoir
ses tubercules et de les cultiver. On conçoit facile-
ment que la conviction d'un homme qui prêchait
les preuves à la main, devait passer dans l'âme de
ses auditeurs aussi Antoine Verhulst doit-il être
inscrit parmi les plus grands propagateurs de la
plante providentielle. Par une circonstance que je
suis heureux de pouvoir citer ici, parce qu'elle
me permet d'en remercier M. d'Hauw, un des sa-
vants qui honorent aujourd'hui la ville de Bruges,
la petite ferme où Antoine Verhulst cultiva la
pomme de terre existe encore. Les curieux la
trouveront vis-à-vis de la Société philharmonique,
hors de la porte Sainte-Catherine à Bruges.

« Les choses utiles ne vont pas toujours vite. Aussi fallut-il attendre, malgré tous les efforts, jusqu'en l'année 1740 pour voir arriver enfin la pomme de terre sur les marchés de Bruges, comme un produit abondant, comme une nourriture connue du peuple. Or, en 1740, Parmentier avait treize ans.

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Terres propres à la culture de la pomme de terre. Les terrains sablonneux, schisteux, granitiques, calcaires, en un mot tous les terrains légers ou bien ameublis, sont ceux que préfère cette plante. Les terrains compactes et humides ou très-riches en humus, comme les jardins, ne lui conviennent pas, surtout dans les années pluvieuses. Aussi les tubercules ne sont-ils jamais aussi savoureux qu'en terre meuble. Elle ne réussit bien dans les argiles fortes qu'en temps de sécheresse et à la condition d'y recevoir plusieurs façons énergiques.

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Place de la pomme de terre dans les asso lements. - Autant que possible, on doit mettre la pomme de terre en tête de l'assolement, c'està-dire ouvrir la rotation par sa culture. Souvent, on l'amène à la suite d'une céréale, froment, seig'e ou avoine, quand les champs sont très-sales et qu'il devient urgent de les nettoyer par une culture qui nécessite des sarclages et des binages. L'essentiel, avec cette plante, c'est de ne pas la ramener trop souvent à la même place; l'abus des réco'tes successives provoque la dégénérescence, ou tout au moins y contribue pour sa large part. Nous avons vu sur quelques points des carrés de terrain où la pomme de terre était cultivée sans interruption depuis plus de vingt ans, mais malgré les fumures, le produit était faible, le tubercule petit, la qualité médiocre ou au-dessous du médiocre. On conseille de laisser un intervalle de quatre ou cinq ans entre deux récoltes de pommes de terre sur le même sol. Le délai est acceptable; il serait plus étendu qu'il n'en vaudrait que mieux.

« Dans la guerre des alliés, en 1713, les soldats anglais mangeaient déjà publiquement dans la Flandre les pommes de terre de Verhulst; leur exemple avait détruit chez les bourgeois et le pauvre l'idée que cette plante était malfaisante, et, s'il faut en croire les narrations du temps, ce sont les médecins qui tâchèrent par mille contes absurdes d'entretenir le plus longtemps cette erreur fatale..... A la campagne, le préjugé médical fit beaucoup de mal, mais on ne s'imagine guère Engrais qui conviennent à la pomme de aujourd'hui ce qu'on y opposa avec le plus de terre. Les pommes de terre exigent peu d'ensuccès. Ce fut... la dime. Les abbés de Saint-grais. Quand on les fume copieusement, il se proPierre, qui possédaient dans la Flandre d'immenses propriétés, forcèrent les cultivateurs à leur payer la redevance en pommes de terre qui, régulièrement, arrivaient deux fois à table par jour. Ils n'eurent pas assez d'éloges pour la plante de Verhulst. La solanée du Pérou était définitivement acquise à l'agriculture belge. ».

Climat. - La pomme de terre aime un climat tempéré, ni trop sec ni trop humide. Dans un climat trop sec, elle s'arrête dans son développement, et le tubercule manque de qualité. En Italie, dans la Vénétie surtout, et notamment aux environs de Trévise, la pomme de terre est à peine connue. Ce sont des cultivateurs belges et un de nos amis qui l'ont introduite, ces années dernières, dans les domaines de M. de Reali. Il y a lieu de croire qu'on ne les aurait pas attendus

duit trop de fanes au préjudice des tubercules; ceux-ci perdent de leur qualité. Nous avons vu cultiver une excellente variété plusieurs années de suite sur l'emplacement d'écuries et d'étables, dont le sol avait épongé les urines du bétail peutêtre durant deux siècles. Les produits devinrent extraordinaires; les tubercules acquirent un volume inconnu jusqu'alors, mais ils étaient caverneux, âcres, et il fallut y renoncer pour l'usage de la table; on les abandonna au bétail. Lorsque l'on veut maintenir la bonne qualité des tubercules, il faut être sobre d'engrais. Toutes les substances fertilisantes connues dans nos exploitations peuvent être employées à nourrir les pommes de terre; toutefois, nous conseillons de préférence l'emploi des fumiers pailleux ou ligneux, fumier de vaches dans les terrains très-secs, fumier de cheval dans les terrains un peu frais. Nous aimons

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