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des États-Unis; variété très-précoce, très-produc- | culture comme lucrative; les variétés ordinaires tive, à tige peu élevée et grêle, à épi allongé, à ne doivent point s'écarter de la région des vignes. graines lisses, d'un jaune brun, grosses et un peu aplaties;

Le mais à poulets, dont la tige ne dépasse guère 60 centimètres, variété à peu près aussi hâtive que la précédente, à graines jaunes et petites, et d'un faible rapport;

Le mais quarantain, s'élevant à un mètre environ; un peu moins précoce que le maïs à poulets, mais supérieur à celui-ci quant au rendement et au volume de la graine qui est jaune ;

Le maïs d'Auxonne, dont la tige s'élève ordinairement à 1,20, à grains jaunes de moyenne grosseur, et à peu près aussi hâtif que le quarantain;

Le mais à bec ou mais rostrata, un peu plus élevé et un peu moins précoce que le précédent; à grains jaunes, moyens et pointus à l'extrémité;

Le mais jaune hâtif de Thourout, variété productive, précoce, signalée dans ces derniers temps par M. P. Lejeune, alors directeur de l'École d'agriculture de Thourout (Belgique), mais contestée par M. Heuzé, si la mémoire nous sert bien. Que ce soit ou non une variété nouvelle, le maïs de Thourout est recommandable;

Le mais early Tuscarora, demi-tardif, à tige très-élevée, à grains gros, aplatis, très-larges, très-farineux et d'un blanc mat;

Le maïs blanc des Landes, ne mûrissant ni tôt ni tard; s'élevant à 1,50 environ; grains blancs et assez gros;

Le mais jaune gros, à tige élevée, un peu plus. tardif que le blanc des Landes;

Le mais jaune à grain long, que nous ne connaissons que par sa graine allongée, d'un beau jaune clair;

Le mais dent de cheval, dont la graine blanche ne nous paraît pas s'éloigner beaucoup de celle du maïs blanc des Landes;

Le maïs sucré, d'une maturité tardive, à graines ridées, à demi transparentes et rappelant l'aspect de la gomme arabique; variété non farineuse et sucrée.

Le maïs perle, dont les tiges nombreuses dépassent 2 mètres de hauteur; dont les graines blanches, rouges, brunes et noires sur le même épi, ne mûrissent que très-tardivement;

Le mais caragua ou maïs géant, variété trèstardive aussi, ne mûrissant pas sa graine sous le climat de Paris, et convenant mieux pour fourrage que pour toute autre chose, attendu que ses tiges très-vigoureuses s'élèvent souvent jusqu'à 3 mètres. La graine de cette variété est blanche, large et plate.

Il nous serait facile d'ajouter de nouveaux noms à cette liste déjà si longue; mais à quoi bon, puisque les meilleures variétés farineuses et fourragères s'y rencontrent?

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Dans le centre, l'est et l'ouest de la France, nous considérons les terres légères ou bien ameublies, profondes, de nature calcaire, fraîches sans être humides, riches en vieux terreau, comme étant les plus favorables au maïs. Les terres maigres, sèches, ainsi que les terres argileuses très-compactes, conviennent moins à cette graminée; cependant, en Bourgogne, sur les bords de la Saône et dans la Bresse, le maïs réussit parfaitement dans les argiles bien travaillées.

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Place du mais dans les assolements. convient de placer le maïs en tête de la rotation, comme cela se pratique avec les cultures sarclées. On lui fait succéder des marsages, toutes les fois que la récolte est trop tardive pour permettre un semis de céréale d'automne. Le maïs réussit bien sur prairie artificielle rompue, ou après des féveroles et des pommes de terre, mais toujours à la condition de recevoir une fumure copieuse. Il est bon de ne le ramener que tous les quatre ou mieux tous les six ans à la même place.

de l'année suivante. La méthode n'est pas mau-
vaise; cependant, nous croyons qu'il vaudrait
mieux tenir l'épi recou-
vert de ses spathes que
de le découvrir selon l'u-
sage. La graine vêtue se
dessécherait moins, se-
rait moins exposée à la
poussière, à la fumée et
n'en vaudrait que mieux.

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Il est difficile, avec le maïs, de conserver longtemps les races dans toute leur pureté; elles se croisent avec une rapidité regrettable. Il importe donc de regarder de trèsprès à l'épi et de ne réserver pour la reproduclion que ceux dont les graines sont rigoureusement de la même couleur et de la même forme. Le maïs est sujet aussi aux variations de couleur, et il n'est pas rare d'obtenir des graines rouges, noirâtres, bleuâtres, marbrées, en ne semant que des graines jaunes, ou bien encore d'obtenir des graines jaunes ou blanches en ne semant que des graines rouges. Or, il est à remarquer, chez toutes les plantes, que la tendance à varier augmente avec l'âge et l'affaiblissement de la semence ; il est à remarquer que les vieilles graines donnent des produits plus sucompactes ou de nature argileuse, un labour pré-jets à varier que les jeunes. Les fleuristes le savent paratoire, exécuté avant l'hiver, nous paraît de rigueur; un second labour doit être exécuté vers la fin de février ou en mars, et dès que les mauvaises herbes se développent bien, on a intérêt à compléter le travail préparatoire par un coup d'extirpateur.

Engrais qui conviennent an maïs. Les vieilles fumures sont avantageuses au maïs. Il suit de là qu'il y aurait profit à enterrer le fumier dès l'automne dans les terres destinées à cette culture, ou bien à ne se servir, au moment des semailles, que d'engrais consumés. Nous ne connaissons, sous ce rapport, rien qui vaille un mélange de fumier de vache très-pourri et de cendres de bois vives ou lessivées. Tous les praticiens s'accordent à blâmer l'emploi des fumiers frais, longs ou pailleux. On estime à 510 kilog. par 100 kil. de produits la consommation de fumier faite par le maïs.

Labours préparatoires.

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Dans les terres

Dans les terres légères, on se contente de labourer deux fois à la sortie de l'hiver, à quelques semaines d'intervalle.

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Choix et préparation des semences. n'y a de bonne semence que celle qui a complétement mûri sur pied. Nous devons appuyer sur ce point, parce que certaines personnes ont conseillé la récolte du maïs sur le vert. Lorsque les épis ont mûri naturellement, il s'agit de les trier, de faire un choix. Dans nos campagnes, à mesure que l'on dépouille les épis de leurs spathes, c'està-dire des feuilles qui les enveloppent, on recherche ceux de ces épis qui offrent une belle forme, qui sont complétement garnis de grains et dont les rangées sont d'une régularité agréable à l'œil. Chaque fois que l'on en rencontre, on se contente de retrousser, de relever les spathes, au lieu de les arracher, puis on réunit les épis deux par deux, quatre par quatre, et on les suspend au plancher de la maison, au moyen de crochets, ou de perchettes. Ils restent là jusqu'au mois d'avril

Fig. 195.

Mais de Peusylvanie.

bien; mais les hommes de la grande culture ne le savent pas assez. Pour ce qui concerne le maïs, il est probable que les variations sont plus à craindre avec la graine de 18 ou 19 mois qu'avec la graine de 6 ou 7 mois, et plus à craindre aussi avec la graine découverte, exposée à la chaleur et à la fumée des cuisines de village où l'on a coutume de suspendre les épis, qu'avec la graine couverte de ses enveloppes et conservée dans une pièce plus convenable. En ce qui concerne les croisements, on ne peut les éviter qu'en éloignant le plus possible l'une de l'autre les races distinctes. Du moment que vous cultiverez plusieurs de ces races dans une localité restreinte, la pureté de chacune d'elles ne se maintiendra pas longtemps.

Il est rare que l'on soumette les graines du maïs à une préparation quelconque, avant de les semer; cependant, nous connaissons des cultivateurs d'élite qui les laissent pendant vingt-quatre et quarante-huit heures dans l'eau de fumier et qui les ressuient ensuite en les roulant dans la cendre. Le procédé nous paraît excellent. Nous pensons que tous les cultivateurs de maïs, sans exception, se trouveraient bien d'un lavage de la semence à grande eau. Ce lavage aurait le double mérite de débarrasser la graine de la poussière charbonneuse qui peut s'y rencontrer, et de håter la germination.

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Semailles du maïs. Nous ne semons le maïs que dans le courant d'avril, ou, au plus tard, dans les premiers jours de mai. Les procédés en usage pour les semailles du maïs changent avec les localités et varient souvent dans le même canton. Les uns tracent, au moyen d'un rayonneur, des rigoles de 5 ou 6 centimètres de profondeur, à 80 ou 90 centimètres de distance, et laissent tomber 4 ou 5 graines sur une longueur de 32 centimètres; après quoi, ils recouvrent avec le dos d'une herse légère. Les autres répandent la graine à la volée, à raison de 100 à 200 litres environ par hectare et recouvrent avec les dents de la herse. D'aucuns mettent la graine sous raie par un labourage léger; un certain nombre de cultivateurs soigneux et économes de la semence tracent des rigoles en long et en large, à environ un mètre de distance l'une de l'autre, et placent deux ou trois graines au plantoir sur tous les points où les lignes se rencontrent; beaucoup enfin sèment en lignes, à l'aide d'un semoir à bras ou à cheval et à raison de 20 litres environ | par hectare. Aucune de ces méthodes n'est à dédaigner; la plus avantageuse ici peut être la plus onéreuse ailleurs ; les meilleurs juges en pareille matière sont ceux qui pratiquent et qui payent. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, disent avec raison les praticiens de tous les pays.

Dans les terrains légers et médiocrement fumés, il convient de semer le maïs sur un labour reposé ou de le rouler sur labour frais; mais dans les terres de quelque consistance et riches en terreau, ces précautions ne sont pas nécessaires, car elles conservent toujours assez d'humidité pour favoriser la levée.

Soins à donner au maïs pendant sa végétation. Nous n'avons à répéter à ce sujet que ce que nous avons écrit dans le Dictionnaire d'agriculture pratique. « Dès que le maïs a atteint 5 ou 6 centimètres de hauteur, on lui donne un léger binage, en même temps qu'on l'éclaircit s'il a été semé à la volée. Plus tard, lorsqu'il a environ 33 ou 40 centimètres, on le butte, afin de donner un peu de fraîcheur à ses tiges et de les soutenir contre les coups de vent qui les couchent facilement et en suspendent la végétation. Plus tard encore, dans le mois d'août, lorsque les épis et les grains sont formés, on peut, dans les pays où le maïs ne réussit pas toujours, couper la partie supérieure des tiges sur une longueur de 20 à 25 centimètres, afin de refouler la séve sur les épis et d'en hâter la maturité. Cette opération s'appelle pincement. Les extrémités pincées ou supprimées sont données au bétail. Très-souvent, il pousse au pied des tiges de maïs des rejets vigoureux qui épuiseraient nécessairement la tige-mère et nuiraient au développement des épis, si on leur permettait de végéter longtemps en toute liberté. Il faut les enlever. »

Les larges intervalles que laisse la culture du maïs nous permettent des cultures accessoires plus ou moins avantageuses. Dans les climats de la Bourgogne, par exemple, nous mettons, dans les champs de maïs, des haricots, des choux trans

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Récolte. Dans l'est de la France, le maïs mûrit vers la seconde quinzaine de septembre, mais on ne le récolte guère qu'en octobre. On pourrait couper les tiges en août, les placer contre un mur ou une haie, forcer ainsi la maturation et l'avancer de quinze jours ou trois semaines. Cette méthode a été préconisée par le comte Le Lieur, mais nous ne la recommandons pas. Le grand maïs, beaucoup plus productif que les races précoces, rend un tiers ou moitié plus en volume que le froment. La graine de maïs tend plus à disparaître de la consommation de l'homme qu'à s'y introduire. L'alimentation du bétail et les distilleries en absorbent des quantités considérables. On estime la récolte du maïs au quinzième environ de celle du froment."

Le poids de l'hectolitre de maïs est de 72 à 78 kilos.

Tout ce qui précède se rapporte surtout à la culture du maïs dans l'est et le centre de la France. Nous laissons la parole à notre ami Pons-Tande pour ce qui regarde la culture de cette céréale dans le Midi. P. JOIGNEAUX.

Culture du maïs dans le midi de la

France. Le maïs occupe le premier rang parmi les plantes sarclées de l'agriculture méridionale. Cette place d'honneur lui est assurée par l'importance naturelle que doit y avoir une culture dont les produits sont la base de l'alimenta|tion de nos populations rurales.

En effet, la farine de maïs, avec ou sans mélange de celle du froment, donne, sous forme de pain ou d'épaisse bouillie, une nourriture saine, substantielle et de facile digestion; son grain entier ou on cassé est, pour le gros et le petit bétail, pour les oiseaux de basse-cour, l'aliment d'engraissement par excellence; enfin ses tiges, quoique classées par quelques agronomes au nombre des basses matières fourragères, constituent de précieuses provisions, consommées toujours avec avidité et profit par les bœufs de travail.

Les variétés du maïs sont nombreuses, cependant la culture méridionale n'en a accepté que deux, pouvant même, à la rigueur, se réduire à une seule, puisque la différence qui existe ne consiste que dans la couleur des épis, blancs dans l'une et jaune orangé dans l'autre.

Les nombreuses tentatives de culture de variétés étrangères, trop vantées pour leur rusticité, pour le volume et la précocité des épis et des tiges, n'ont point encore pu détrôner la vieille race indigène. Après quelques essais d'acclimatation, dont les résultats ont toujours été opposés aux promesses de leur pompeux programme, ces variétés ont disparu, les unes abandonnées par les cultivateurs trompés, les autres absorbées par les effets inévitables de l'hybridation. Si le maïs exige rigoureusement, pour sa première végétation,

pour son développement, pour son arrivée à bonne maturité, des conditions atmosphériques qui ne se rencontrent généralement, en France, que sous le climat méridional, il est, en revanche, bien moins exigeant pour la nature du sol.

Quelle que soit sa composition, toute terre convient au maïs, pourvu qu'elle soit profonde, bien ameublie et richement fumée. En effet, cette céréale prospère dans les terres argileuses et conpactes du bassin de la Garonne, comme sur les plateaux siliceux de la Basse-Ariège. Elle donne d'excellents produits sur les coteaux argilo-calcaires du Lauraguais et sur le sol pierreux du pied des Pyrénées; elle préfère cependant les terres argilo-sableuses, fraîches et profondes, formées par les alluvions des rivières : c'est là seulement qu'il est possible d'obtenir le maximum de ses produits.

Les labours préparatoires à la culture du maïs devant réaliser, dans le sol, les deux conditions déterminées, profondeur et ameublissement, il devient inutile d'en fixer le nombre, comme aussi d'indiquer l'époque de leur exécution d'une manière générale.

Dans les sols compactes, un labour énergique fait avant l'hiver, exposant ainsi la terre à l'action des gelées, est indispensable pour que les deux façons qui précèdent la semaille puissent convenablement pulvériser la terre. Cette précaution perd de son utilité à mesure que la ténacité du sol diminue; enfin, dans les sols naturellement friables, un seul labour, fait la veille même de l'ensemencement, peut être suffisant.

Ce n'est pas toujours la charrue qui exécute les travaux préparatoires au maïs. Dans les terres fortement compactes, les labours à la bêche fourchue (fig. 195), produisent les meilleurs résultats; à part l'avantage qu'ils offrent de pouvoir être faits en automne, dans un moment oùlesattelages de la ferme sont occupés aux semailles de la saison, ils ont sur les labours à la charrue, une supériorité résultant de la conformation du sol après le travail.

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Les grains employés pour le semis du maïs doivent être de première qualité. Ce choix est facile à faire en prenant d'abord les plus beaux épis dont on réforme les grains du haut par un égrenage partiel; cette pratique, sanctionnée par l'expérience, est également fondée sur l'observation de la végétation du maïs.

En effet, lorsque l'épi est formé et qu'il n'a plus qu'à mûrir, on remarque que la maturation marche avec rapidité dans les grains situés à l'extrémité inférieure de l'épi, et qu'elle s'opère avec une lenteur relative dans ceux qui occupent la partie supérieure. Cela tient sans doute à ce que les grains de la base ont le privilége de l'âge sur les autres. Toujours est-il que les graines concassées attaquées par le ver ou de maturité incomplète, se trouvent à l'extrémité supérieure de l'épi, et que c'est avec raison qu'on ne les accepte pas pour la semence.

L'époque la plus convenable pour le semis du maïs est du 1er au 15 mai; la terre est généralement alors dans les meilleures conditions d'hu

'Après le pelleversage, en effet (c'est ainsi qu'on nomme le labour à bras avec la bêche), le champ hérissé de grosses mottes de terre présente à l'action des météores d'hiver une surface bien plus considérable qu'après le labour à la charrue; la terre la plus compacte se trouve entièrement divisée, au moment des semailles de maïs : elle présente alors l'aspect d'une infinité de petites émi-midité et de température pour déterminer une nences pulvérisées comme des taupinières et dans lesquelles, sans autres préparations, la charrue trace avec la plus grande facilité le sillon des semailles.

. Les meilleures terres à maïs, celles qui par cela seul qu'elles sont très-compactes, sont aussi, une fois pulvérisées, les plus rétentives de l'humidité nécessaire à la végétation du maïs, seraient exclues de cette culture sans le pelleversage avant l'hiver; aussi, malgré l'abandon de la moitié de la récolte en grains que le propriétaire est obligé de faire à ses ouvriers pelleverseurs, celui-ci n'hésite pas à adopter pour ses terres les plus compactes ce mode de préparation toujours profitable avec des ouvriers capables et consciencieux.

prompte et vigoureuse naissance. Les semis plus précoces, faits dans une terre qui n'est pas assez réchauffée, sortent de cette terre avec lenteur. Il faut, disent les cultivateurs du Midi, que le sol où est ensemencé le maïs soit assez chaud pour que le laboureur puisse abandonner ses sabots et labourer pieds-nus, sans avoir froid. Les semis plus tardifs, exposés à ne pas trouver l'humidité nécessaire à leur germination, ne sont praticables que sur des terres arrosables, fort rares malheureusement dans le Midi.

Le maïs est ensemencé en lignes comme toutes les plantes qui doivent recevoir des sarclages: la forme de ces lignes, leur direction, leur largeur et l'écartement des grains, enfin la profondeur à la

au niveau du sol : c'est le moment de songer au premier sarclage dont le but est non-seulement de détruire toutes les herbes étrangères, de sup

core d'amonceler autour de la plante conservée, assez de terre pour que les racines coronales qui se forment puissent y trouver l'aliment et l'humidité nécessaires à leur développement.

quelle ils doivent être mis, sont autant de questions qui méritent d'être traitées avec détail à raison de leur importance. Avant de tracer les lignes, le champ doit pré-primer toutes les plantes surnuméraires, mais ensenter une surface unie par le dernier labour et pulvérisée par les hersages nécessaires. Le laboureur trace alors, avec l'araire ordinaire du pays attelé d'une paire de bœufs, un sillon dirigé du nord au midi et ayant de 0,25 à 0,30 de profondeur et de largeur; une ouvrière suivant l'attelage à petits pas, laisse tomber dans le fond du sillon, des graines de maïs, de manière à les espacer à 0,25 l'une de l'autre. Arrivé à l'extrémité du sillon, le laboureur retourne son attelage, replace la charrue dans le même sillon, mais en l'incli- | .nant un peu à droite pour pouvoir y prendre la terre que le versoir y a déposée et qui doit servir à recouvrir la semence, par ce second trait de charrue. Il rouvre ensuite à 0,80 de distance du premier, un second sillon et continue ainsi que nous l'avons indiqué.

Ensemencé de cette manière, le champ de maïs est couvert d'une série de petits billons exactement parallèles dans la direction du midi au nord et contenant dans la partie inférieure du talus exposé au soleil levant, le grain de semence que le second trait de charrue y a appliqué.

Cette pratique n'est pas des plus simples, elle exige en effet une certaine habileté dans le tracé des sillons qui doivent offrir un parallélisme mathématique; elle exige également une attention toujours soutenue pour recouvrir la semence avec la couche de terre dont l'épaisseur de 0,03 à 0,04 ne doit jamais varier; elle n'est pas non plus des plus expéditives, puisqu'elle oblige à faire deux raies pour obtenir une seule ligne ensemencée. Ce système d'ensemencement est cependant généralement adopté dans la vaste région du maïs, à l'exclusion de tout autre. Nous devons donc expliquer les motifs de cette préférence.

De toutes les plantes cultivées en grande culture, le maïs est celle dont l'enfance est la plus délicate; les pluies mêlées de giboulées, toujours froides et violentes, les vents impétueux, les dernières gelées matinales, sont autant d'accidents qui coïncident avec la naissance du maïs, sous le climat du Midi : son avenir serait compromis s'il se trouvait trop directement exposé à ces fâcheuses influences.

Placée, au contraire, dans la partie inférieure du billon, exposée au soleil levant, la jeune plante se trouve abritée contre les vents et les pluies du nord-ouest, les plus ordinaires dans le Midi; la terre conservant toujours sa friabilité autour de la plante, celle-ci peut se développer dans les conditions climatériques les plus contraires. Ces considérations seraient, à la rigueur, suffisantes pour justifier un système de semis généralement suivi; elles ne sont pas les seules, et nous voulons les indiquer toutes. Les agriculteurs praticiens, qui savent combien est frêle et délicate la jeune plante de maïs, nous pardonneront ces longueurs à raison de leur incontestable utilité.

Quinze ou vingt jours après sa naissance, le maïs, ayant alors trois feuilles, est disposé à pousser ses premières racines coronales qui se forment

La conformation du sol, ensemencé ainsi que nous l'avons dit, favorise singulièrement l'opération du premier sarclage en effet, l'ouvrier sarcleur, se plaçant à cheval sur une ligne de maïs, rabat avec sa houe, en prenant tantôt à droite tantôt à gauche, la terre formant l'éminence des billons; il comble ainsi la petite tranchée dans laquelle se trouve le maïs et lui donne le plus énergique buttage. Cette opération est bien faite lorsque la terre est parfaitement unie, lorsque toutes les herbes étrangères et les plantes surabondantes ont disparu, lorsque enfin la ligne du maïs ne laisse voir que l'extrémité des feuilles de la plante espacée définitivement à 0,50.

Toute autre pratique de semis, celle qui consiste, par exemple, à rayonner les lignes de maïs avec un instrument spécial et à planter au plantoir les grains dans ces lignes, serait peut-être plus simple; mais à part l'inconvénient qu'elle aurait de laisser la jeune plante sans abri, elle n'offrirait pas à l'ouvrier sarcleur cette provision de terre toujours friable et qui trouve un si utile emploi dans le premier buttage que nous avons décrit.

Ceux qui observent la végétation du maïs, constatent la très-grande propension de cette plante à former plusieurs étages de racines coronales partant toutes de bas en haut. N'est-ce pas là l'indice de la très-grande avidité du maïs pour les buttages fréquents? et d'ailleurs, lorsqu'on rencontre une tige frêle, dans laquelle l'épi, quoique fécondé, n'a pas pu se développer, on en trouve immédiatement la cause dans l'inspection des racines coronales qui, ayant manqué du buttage nécessaire, sont restées à l'état rudimentaire. Aussi conseillons-nous de s'en tenir à la méthode d'ensemencement que nous avons indiquée; si elle réclame quelques soins minutieux dans son application, si elle entraîne à quelques lenteurs, elle simplifie, en revanche, les travaux qui suivent les semailles et permet de les exécuter avec la plus grande perfection.

Un laboureur conduisant un attelage de bœufs, peut ensemencer ainsi 50 ares de terre dans une journée et près du double avec des chevaux ou des mules. Il est difficile d'apprécier la quantité de maïs nécessaire à l'ensemencement d'un hectare; l'ouvrier qui distribue le grain dans le sillon en laisse toujours tomber trois et quatre fois plus qu'il n'en faut, comptant sur le sarclage prochain qui fait justice des plantes supplémentaires.

Après avoir reçu la première façon d'entretien, qui est à la fois un sarclage et un véritable buttage, le maïs ne tarde pas à sortir une seconde fois de terre; en quinze ou vingt jours, sa tige arrive à une hauteur de 35 à 40 centimètres; alors de nouvelles racines coronales se montrent à sa base et sollicitent un nouveau buttage.

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