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3o, 4 et 5e années. Pré arrosé et fumé, donuant trois coupes par an et un pâturage ou en équivalent de foin sec, 10000 kilogrammes.

6e année. Lin, suivi de une et souvent deux récoltes dérobées, et produisant 13 hectolitres de grains et 4600 kilogrammes de tiges par hectare.

Passage d'un assolement à un assolement nouveau. — Il n'est pas toujours facile de changer un assolement pour un autre ; et en agriculture, comme en toutes choses, il faut savoir ménager les transitions. Avant de modifier un assolement ancien et d'en adopter un nouveau, il faut avoir bien étudié l'ancien ordre de choses et pénétré ses motifs, observé la manière dont le sol se comporte sous l'influence des gelées et des pluies, des étés humides et des étés secs, avoir bien étudié le climat, les ressources locales en main-d'œuvre et en débouchés. Il faut commencer d'abord par accroître la masse des fourrages en leur consacrant une partie des meilleures terres, afin d'arriver à créer le fumier nécessaire à l'amélioration des autres; le fourrage et le bétail sont la base du progrès en agriculture. Il faut savoir s'aider de toutes les ressources que l'on aura à sa disposition en herbes, joncs, roseaux, bruyères, gazons, etc., pour augmenter la masse des matières fertilisantes et arriver rationnellement à des labours profonds, se rappeler tout l'effet utile qu'on peut retirer de l'enfouissement des engrais verts et des plantes qui ne craignent pas les terres neuves, comme les pommes de terre, les fèves et les topinambours que l'on peut laisser plusieurs années de suite dans les mauvaises terres.

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Nous croyons réunir les qualités propres au cultivateur, nous croyons connaître un peu les deux milieux dans lesquels les végétaux vivent par les diverses sortes de nourriture qui leur conviennent; nous sommes outillés pour le labourage, et nous savons pourquoi il faut travailler la terre avec les charrues, les herses, les rouleaux et les instruments de binage; enfin nous avons nos bâtiments de ferme, notre domaine est drainé, notre défrichement est exécuté, notre plan d'assolement est arrêté; nous avons à nous occuper à présent des plantes de la grande culture, de leur multiplication, des soins à leur donner, de la récolte des produits, de leur conservation et de leur emploi. Ces plantes formeront six grandes divisions. La première comprendra les CÉRÉALES (froment, seigle, orge, avoine, maïs, sarrasin, riz et millet); la seconde, les LEGUMINEUSES FARINEUSES (pois, haricot, fève ou féverole, lentille, etc.); la troisième, les PLANTES A TUBERCULES et A RACINES CHARNUES (pomme de terre, topinambour, carotte, Nous dirons, en terminant ce chapitre, qu'il suf-les FOURRAGES ARTIFICIELS (trèfle, luzerne, sainpanais, navet, rutabaga, betterave); la quatrième, fit souvent d'un changement bien simple dans la foin, lupin, serradelle, vesce, gesse, sorgho, succession des plantes cultivées pour faire d'un maïs, ray-grass, fléole des prés, céréales en vert, mauvais assolement une rotation bien préférable. chicorée, laitue, fenugrec, choux branchus, C'est ainsi qu'un habile agriculteur du Berry, M. Fa- choux rouges, choux raves, ortie, etc., etc.); la vret, a converti un mauvais système de culture en un autre qui donne de très-bons résultats. Il est cinquième, les PATURAGES et PRAIRIES NATURELLES OU PERMANENTES; la sixième, les PLANTES INDUSTRIElles, encore impossible, dans le pays où il habite, de culti- subdivisées en PLANTES FILAMENTEUSES OU TEXTILES ver la terre sans pratiquer la jachère. L'ancien asso(lin et chanvre), en PLANTES OLÉAGINEUSES (navette, lement était le suivant : 1re année, jachère, dont une colza, navet, etc.); en PLANTES TINCTORIALES (gapartie betteraves et pommes de terre. - 2o année, rance, gaude, pastel, safran, etc.), et en PLANTES INfroment d'hiver. - 3e année, avoine et orge. DUSTRIELLES DIVERSES, Cette dernière dans la meilleure partie. -4° année, same, madia, tabac, cardère, etc. telles que houblon, pavot, sétrèfle, pacage trop faible pour être fauché. -5° année, pacage. M. Favret lui a substitué ce

lui-ci par une simple modification dans la place de l'avoine et de l'orge: 1re année, jachère complète. -2° année, froment d'hiver avec trèfle

Enfin, un chapitre consacré aux PLANTES NUISIBLES, dans la grande culture, terminera la première partie du LIVRE DE LA FERME.

P. JOIGNEAUX.

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M. Gérard, dans le Dictionnaire universel d'histoire naturelle, a adopté une classification plus développée. Il forme d'abord deux sections de froments, la section des froments nus et la section des froments vêtus. Puis, il subdivise les froments nus en trois types qui sont le froment commun, le froment dur et le froment de Pologne. Le froment commun lui fournit trois variétés auxquelles se rattachent un grand nombre de sous-variétés. La première variété comprend les froments sans barbe et à paille creuse; la seconde variété comprend les froments barbus à paille creuse; la troisième va riété comprend les froments barbus à paille pleine. Le froment dur lui fournit trois variétés caractérisées par la dureté du grain. Le froment de Pologne, dont il forme son troisième type, se distingue par la longueur de son grain et par des propriétés très-rapprochées de celles des froments durs.

Cette classification est très-acceptable, mais elle se complique de détails qui l'obscurcissent aux yeux des praticiens. C'est pour cette raison que nous lui préférons celle de M. L. Vilmorin. C'est la moins imparfaite de toutes.

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M. Vilmorin commence par établir deux sections parmi les froments proprement dits: 1° La SECTION DES GRAINS TENDRES cédant sous la dent; 2o la SECTION DES GRAINS DURS Cassant sous la dent. La SECTION DES GRAINS TENDRES comprend :

1° Les Touselles, qui sont les froments sans barbes, ou à barbes très-courtes et peu nombreuses, et à paille creuse ;

2o Les Seisettes, qui sont les froments à épis barbus et à paille creuse;

3° Les Poulards, qui ont l'épi régulier, carré, barbu, et la paille pleine de moelle vers son

sommet.

La SECTION DES GRAINS DURS comprend : 4o Les Aubaines, qui ont l'épi barbu, les barbes longues et raides, le grain long et glacé ;

5o Le Froment ou blé de Pologne, dont l'épi est allongé, dont les balles sont très-allongées et les grains très-allongés et demi-transparents.

TOUSELLES. L'espèce touselle renferme un grand nombre de variétés et sous-variétés qui sont ou des froments d'automne ou des froments de mars, désignés sous le nom de trémois. Parmi les touselles d'automne nous remarquons :

Le froment d'hiver commun. Épi jaunâtre, pyramidal, grain roussâtre et long. Le plus cultivé dans le nord et le centre de la France;

Le froment blanc de Flandre, ou blanc zée, blazé de Lille, froment de Bergues. Épi blanc, fort et bien nourri; grain blanc, oblong et tendre; l'une des variétés les plus belles et les plus productives dans les bonnes terres;

Le froment de Hongrie ou blé anglais des environs de Blois. Épi blanc, ramassé, presque carré; grain blanc et arrondi, de très-bonne qualité, plus lourd que le blanc-zée ; paille plus courte que dans ce dernier ;

La touselle blanche de Provence. Épi très-blanc, à épillets écartés, grains longs, d'un blanc jaunâtre; de toute première qualité; paille fragile; variété trop délicate pour le nord de la France, où elle dégénère;

La touselle Anone. Grain blanc, long, beau et tendre; paille douce; propre au midi de la France;

La richelle blanche de Naples. Épi blanc, avec quelques arêtes courtes; grain oblong, blanc jaunâtre; remarquable par la beauté et la qualité de son grain;

Le froment d'Odessa sans barbe, ou touselle rousse de Provence, blé meunier du Comtat. Épi un peu irrégulier, épillets inégaux; teinte rougeâtre ou cuivrée de l'épi; grain plus étroit que celui de la Richelle. Cette variété craint les grands froids, résiste à la sécheresse et réussit dans des terrains à seigle, où la seisette et la touselle blanche se perdent ordinairement ;

Le froment de Saumur d'automne. Grain gros, bien plein; paille très-blanche; variété assez délicate; donne beaucoup dans les localités saines et bien préparées; redoute les localités basses, les sols humides et nouvellement défrichés; froment des bonnes terres de l'Anjou;

Le froment de haies ou de Tunstall. Épi carré, épais, régulier, couvert d'un duvet blanc velouté; grain court, blanc jaunâtre, de bonne qualité;

Le froment Lamma. Épi d'un rouge clair ou doré; grain petit, de très-bonne qualité, hâtif, sujet à s'égrener, facile sur le terrain, craignant les froids et ne convenant pas au Nord;

Le froment du Caucase. Epi d'un rouge obscur, long, à épillets écartés; grain allongé, rougeâtre, assez dur et pesant; très-précoce; paille faible, sujette à la verse; craint les hivers du nord de la France. Il existe une sous-variété à épi blanchâtre ;

Le blé bleu ou ile de Noé. Variété d'automne et de printemps, à la rigueur, productive; grain blanc et tendre; paille courte et rude;

Le Victoria d'automne. Très-productif; grain jaune et très-beau;

Le froment du Mesnil Saint-Firmin. Très-productif aussi; épi court et en massue; grain jaune et tendre; paille ferme;

Le froment ou hiekeling ou saumon. Épi carré et épais; grain jaune et tendre; variété productive, mais tardive;

Le red Chaff, de Dantzig. Épi rouge, grain jaune, tendre et de bonne qualité; variété trèsproductive.

On pourrait ajouter beaucoup de noms encore à cette longue série de variétés; mais il devient bien difficile de se reconnaître au milieu des froments qui nous sont recommandés chaque jour à titre de nouveautés, quand la plupart du temps il ne s'y rencontre que des variations accidentelles ou des variétés communes soumises à une culture jardinière.

Parmi les touselles de mars ou de printemps, M. Vilmorin mentionne :

Le froment de mars commun. Épi plus court que celui du froment d'hiver; grain plus court aussi et presque dur. C'est le trèmois du nord et du centre de la France;

Le froment carré de Sicile. Épi rouge brun, court, carré, à grains rouges, presque durs et d'assez bonne qualité; paille assez haute et grosse à la partie supérieure ;

Le froment de Saumur de mars, à grains jaunes et tendres;

Le talavera de Bellevue, à grains blancs, de moyenne grosseur;

Le Pictet, à grains jaunes et à paille élevée; Le froment du Cap, à grains blancs et gros et à paille ferme; e

Le froment bleu ou de l'île de Noé, qui, en raison de sa précocité, est à la fois, ainsi que nous l'avons dit, propre aux deux saisons.

SEISETTES.-L'espèce seisette comprend des variétés en général colorées, dont la paille est plus ferme que celle des touselles, mais moins estimée pour le bétail, à cause des arêtes.

Les seisettes les plus connues sont :

Le froment barbu d'hiver, à épi comprimé, grain rougeâtre ou jaunâtre, moins recherché des meuniers que le froment d'hiver commun, qui est une touselle.

Le froment barbu de printemps, désigné généralement sous le nom de trémois, et perdant du terrain en faveur du froment commun de mars;

Le froment à chapeau de Toscane, qui est une sous-variété appauvrie du précédent, recherchée!

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pour la fabrication des chapeaux d'Italie, à cause de sa paille fine et allongée, non pour son épi court et peu productif;

La seisette de Provence, supérieure à toutes les autres pour la qualité; résistant mieux que les touselles aux coups de vent; hâtive quoique d'automne, mais craignant le froid du nord de la France, et se plaisant mieux dans la région des oliviers qu'autre part;

Le froment Victoria de la Trinité, originaire de la Colombie, y mûrissant en 70 jours, ce qui n'arrive pas en France; froment à paille courte et ferme, à épi jaune, à barbes fortes et raides, à grain rougeâtre, presque dur et de bonne qualité;

Le froment hérisson, dont l'épi compacte à barbes divariquées, est très-productif; dont le grain est court, petit et rougeâtre. C'est une variété d'automne et de printemps, mais surtout de printemps, attendu qu'elle craint les hivers.

POULARDS OU PÉTANIELLES. Cette espèce comprend des variétés dont le chaume est vigoureux et la feuille très-développée, qui conviennent aux sols humides et aux défriches riches en terreau. Ces variétés tallent beaucoup, produisent beaucoup en riche terrain, mais se vendent un dixième moins que les autres froments sur le marché. Toutes ont les barbes persistantes ou caduques, la paille dure et peu estimée; toutes enfin, à l'exception du poulard carré, doivent être semées à l'automne. De ce nombre, sont :

Le poulard carré (épeautre blanc du Gâtinais, ou selon M. Gérard, épeautre blanc), à épi blanc ou rouge, lisse; peu cultivé, si ce n'est dans les départements de la Savoie et de la haute Savoie et en Suisse, où il sert à faire du gruau; on l'y sème au printemps, mais semé ainsi, il ne mûrit pas dans les contrées froides;

Le poulard carré à barbes noires (garagnon, regagnon du Languedoc) à épi blanc, lisse, plus court que celui du précédent; à barbes blanches ou noires, caduques à la maturité; à gros grains; à paille longue et forte; variété du Midi;

Le poulard carré velu (nonette de Lausanne, froment de Sainte-Hélène, gros blé du Midi, pétanielle rousse, blé de Dantzig, gros turquet, etc.), très-répandu dans le Midi et l'Ouest, dans le Languedoc, en Espagne et en Italie; épi blanc ou rougeâtre; supportant très-bien l'hiver, mais lent à mûrir; Le froment de miracle (froment ou blé de Smyrne, etc.), à épi rameux; productif dans les terrains riches; sujet à dégénérer et à reprendre un épi simple; sensible au froid; paille très-pleine et très-dure; farine rude et grossière ;

Le poulard plat (pétanielle de Montpellier, blé géant, etc.); à épi blanc ou roux; à grains plus petits que dans les poulards carrés ; sans barbes ou avec des barbes caduques.

AUBAINES. Les aubaines comprendront les espèces et variétés de froments durs, cultivés de préférence sous les climats chauds, tels que les froments d'Afrique et le Taganrog. M. Vilmorin les partage en: AUBAINES A BARBES ROUSSES NOIRES, BLANCHES, parmi lesquelles se trouve le trémois barbu de Sicile; en AUBAINE A ÉPI COMPRIMÉ, très-beau type cultivé en Égypte et en FROMENT DE POLOGNE. Cette dernière céréale, appelée aussi froment ou

tive dans l'Ukraine et la Valachie; elle réussit dans | ia repousse des marchés à cause de sa forme et les terrains riches du midi de la France, mais on de sa dureté.

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Fig. 1 7. Froment d'hiver commun.

sion extraordinaire, des grains très-allongés et | glacés de façon à paraître transparents. On la cul

Fin. 166,- Froment aubaine á épi comprimé.

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blé de Mogador, seigle le Pologne, de Jérusalem, a | de grands et longs épis, des balles d'une dimen

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Les aubaines, en général, sont dures, glacées, et réservées pour la préparation des vermicelles, riches en gluten et en amidon, difficiles à pétrir semoules et pâtes d'Italie.

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Cette catégorie de froments, dont le grain ne se sépare point de la balle au battage, comprend deux espèces bien caractérisées: le grand épeautre et le petit épeautre.

GRAND ÉPEAUTRE. Cette espèce, plus robuste que les froments nus, est cultivée surtout aux environs de la Forêt Noire, en Souabe, en Franconie, en Suisse, sur les bords du Rhin, de Landau à Coblentz, en Belgique, dans plusieurs provinces. On en connaît des variétés blanche et rouge, barbues et sans barbes, d'automne et de printemps. M. de Gasparin préfère la rouge à la blanche, parce que, dit-il, cette variété est plus robuste, moins sujette à la carie et qu'elle donne une farine plus belle et plus liante. Sur ce point, il est en désac

Froment de miracle. Fig. 169.- Froment aubaine de Taganrog.

cord avec les cultivateurs belges de la province de Namur qui préfèrent l'épeautre blanc à l'épeautre rouge. L'épeautre blanc barbu et l'amidonnier blanc se sèment en mars.

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