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sants contenus naturellement dans le sol et que les labours ont disposés à l'assimilation. La formule générale de l'assolement biennal est donc la suivante :

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fre année. Jachère. 2e Céréales.

On comprend aisément que ce système de culture ne peut donner que les plus pauvres récoltes lorsque, en dehors des terres arables, il ne se trouve pas une quantité suffisante de prairies naturelles ou de pâturages. Dans beaucoup de localités méridionales, les céréales alternent avec le maïs. — Dans ce cas comme dans celui de la culture biennale céréales, jachères, il faut posséder en dehors de l'assolement une étendue de bonnes prairies naturelles au moins égale à la moitié de la surface arable, pour créer l'engrais nécessaire à une production de grains suffisamment rémunératrice. - Lorsque le maïs succède aux céréales, que les prairies peuvent être arrosées et donner ainsi une abondante production alimentaire pour les animaux annexés à l'exploitation, la quantité de ces prairies peut être réduite, et dans cette circonstance, l'assolement à prendre pour type est celui qui est en usage dans le Piémont, et qui offre la rotation suivante entre les céréales d'exportation et les produits destinés à l'alimentation du bétail, c'est-à-dire à la création de l'engrais - 2/3 en terres arables dont 1/3 en froment et 1/3 en maïs fumé, et 1/3 en prairies. Ces prairies rendent, grâce à l'irrigation, jusqu'à 9 et 10000 kilog. de foin sec par hectare et sont fauchées trois fois. Beaucoup de nos départements du Midi et du Sud-Ouest ont malheureusement encore à apprendre les bienfaits de l'irrigation. Grâce aux chemins de fer, qui les rendent inutiles pour le transport, combien de rivières dans ces contrées au soleil ardent pourraient être avantageusement employées et à peu de frais à l'assolement des vallées qu'elles traversent, et qui deviendraient, sous cette heureuse influence, des terres de la plus haute fécondité!

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Cette rotation, on le voit, est tout entière consacrée à la production des grains. Elle est obligée de s'appuyer sur les prairies naturelles comme la 1otation biennale, et il ne faut pas croire qu'elle produise une plus grande quantité d'hectolitres de froment qu'une rotation plus rationnelle, faisant une plus large part aux récoltes fourragères, et consacrant aux céréales une surface moindre mais fumée au maximum. - La culture à assolement triennal, qui domine en souveraine dans la Brie et la Beauce et dans toute la région des céréales, fume à 20000 kilos par hectare de jachère et pour le froment qui succède à cette jachère, et elle récolte, en moyenne, de 18 à 20 hec

tolitres de froment, et de 25 à 30 hectolitres d'avoine; tandis que les rotations avec haute production fourragère et à fumure au maximum sur les racines alimentaires pour le bétail, qui remplacent la jachère, produisent de 35 à 40 hectolitres de froment et de 50 à 60 hectolitres d'avoine. La culture triennale, pour produire l'engrais dont elle a besoin pour obtenir 20 hectolitres de froment à l'hectare et 30 hectolitres d'avoine, est obligée de faire consommer toute cette dernière céréale par ses animaux de travail et de rente (graine et paille), et de demander encore au moins le tiers de l'étendue totale de l'exploitation, mise en prairies, produisant 4 000 kilos de foin, le complément de la nourriture du bétail nécessaire à la création de sa fumure. Elle n'a donc, en réalité, que le quart de la surface totale de ses terres qui produira du froment, et du froment à raison de 20 hectolitres à l'hectare.

« Il faut donc réduire à sa juste valeur, dironsnous avec M. Lecouteux, qui s'est placé par son beau talent d'agronome à la tête de l'École économique moderne, la réputation de production de grains dont a joui longtemps l'assolement triennal. Il le faut, car, sachant que les récoltes maxima de froment doivent être de 35 à 40 hectolitres par hectare fumé au maximum, il est évident que récolter 48 à 20 hectolitres par hectare sur une ferme dont le quart seulement est en blé et dont un autre quart est en jachère improductive, c'est rester dans une situation agricole d'autant plus précaire que toutes les récoltes courent les mêmes chances de destruction ou de diminution par les orages, la grêle, la sécheresse, les pluies prolongées. »

En dehors de ces considérations capitales, "assolement triennal mérite un double reproche tout pratique. D'une part, la fumure directement appliquée au froment l'expose à la verse, d'autant plus que dans la plus grande partie des fermes soumises à cette rotation, on donne peu de profondeur aux labours, car on y ignore encore la haute importance du cube de terre soumis par hectare à l'action des instruments et des engrais, et d'un autre côté la succession des deux céréales favorise au plus haut degré la végétation des mauvaises herbes que la fumure directe du blé concourt aussi à entretenir dans le sol.

L'assolement triennal doit disparaître à mesure que se répandent les connaissances agricoles. Il ne répond pas, il n'a du reste jamais répondu aux besoins de travail des populations rurales ; il entraîne forcément avec lui le chômage d'hiver qui pousse les ouvriers de la campagne vers les villes; il est la cause première de l'émigration dont il se plaint. - Les cultivateurs des fermes soumises à cette rotation culturale doivent viser à nourrir plus de bétail afin de produire plus de grains avec plus de fumier, et à introduire dans le village les industries agricoles, qui, anéantissant le chômage d'hiver et permettant d'élever les salaires, fixeront au sol les populations que l'in-. dustrie attire dans les villes par l'appât d'un travail presque sans interruption et plus intelligent en apparence et d'un salaire plus élevé.

Dans ce qui précède, nous n'avons eu en vue

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On entend par jachère, chacun le sait, l'état de non-productibilité dans lequel reste la terre après avoir donné une ou plusieurs récoltes. Dans cet état, la terre se repose, comme on dit en pratique, et l'on admet qu'elle recouvre de cette manière la fécondité que lui ont enlevée les récoltes qu'elle a produites.

La jachère est une habitude culturale dont l'origine remonte à la plus haute antiquité, et qui, dans la première moitié du dix-neuvième siècle, a été combattue avec la plus grande énergie par les agronomes et énergiquement maintenue par la pratique. Arthur Young est le premier des écrivains agricoles qui ait levé le bouclier contre la vieille coutume de lá jachère, et les praticiens de cette coutume ont opiniâtrément soutenu le choc de ses détracteurs, et sont restés fidèles dans bien des localités, même en Angleterre, à ce que les uns appellent la sapientia patrum et les autres la routine. Nous pensons que, dans cette lutte, il y a eu beaucoup d'exagération de part et d'autre, et nous condamnons complétement le radicalisme en agriculture. Un usage aussi général et aussi ancien n'a pas la sottise ou le préjugé pour unique base, il repose évidemment sur quelque vérité. Cette opinion est celle de l'illustre Schwerz qui l'a développée avec conviction. Nous allons reproduire en partie ce qu'en a dit l'ancien directeur de Hohenheim.

« Il fut un temps, dit ce grand agriculteur, où l'on faisait revenir la jachère tous les deux ans;

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Virgile et Columelle nous l'attestent, et il y avait aussi et il y a encore des contrées où la jachère revient tous les trois ans, système qui, selon les circonstances, est plus mauvais que le précédent. Cependant l'un et l'autre peuvent trouver leur justification dans le temps et dans les localités, et par conséquent ne pas être rangés de plein droit parmi les abus. Considérant la jachère pour ce qu'elle est et doit être, c'est-à-dire non comme un soutien de l'indolence, mais comme un moyen d'ameublir le sol endurci et de nettoyer celui qui est empoisonné de plantes vivaces, on y aura recours lorsqu'on ne se sentira plus la force de combattre le mal par les moyens ordinaires.

« On ne peut parvenir par aucun autre moyen aussi bon que par la jachère complète à l'ameublissement d'un sol glaiseux, et c'est surtout à ces terrains qu'il convient souvent de l'appliquer. A la vérité on pourrait et on devrait toujours, autant que cela est possible, retourner avant l'hiver les champs destinés à porter l'année suivante des récoltes sarclées, afin d'exposer la terre à l'action des gelées et de l'air; mais ce n'est pourtant qu'un demi-travail, et encore ne peut-on pas toujours l'exécuter. La température ou d'autres travaux pressants à la fin de l'automne s'y opposent souvent, et tous les sols ne permettent pas dans cette saison un labour profond. C'est ce qui aura lieu dans tous les lieux humides.

« Avec la jachère, on peut faire plus tard tout ce qu'on n'aura pas pu exécuter avant l'hiver, et il n'est pas encore démontré s'il n'est pas plus avantageux de donner le premier labour de jachère immédiatement après les semailles de printemps qu'avant l'hiver.

« Un sol glaiseux, qui ne contient point de chaux, mais beaucoup de sable fin, s'il est profondément labouré avant l'hiver, se réduit en pâte par la pluie ou par la neige. Les vides se remplissent, le champ ne présente plus une surface inégale; l'air et la gelée ne peuvent plus exercer leur influence favorable, le sol est saturé d'eau, les racines traçantes s'y affermissent, etc... Tous ces inconvénients n'ont pas lieu avec le labour du printemps, qui n'est donné qu'en un temps sec et le plus sec possible. Divisée en mottes, la terre est brûlée par le soleil; les plantes vivaces sont détruites; l'air, la lumière, les brouillards et les pluies chaudes pénètrent de tous côtés cette surface raboteuse. La charrue, la herse et le rouleau agissent successivement et à plusieurs reprises. La terre est divisée et pulvérisée, le fumier y est mêlé parfaitement. Que l'on me dise si l'on peut obtenir tous ces résultats au moyen des cultures données aux plantes qui remplacent la jachère.

« Le nettoiement du sol résulte de ce que nous venons de dire pour ce qui regarde les plantes à racines vivaces. Pour la destruction des mauvaises herbes provenant de semence, aucune préparation n'égale la jachère. Chaque nouveau labour amène à la surface de nouvelle terre et de nouvelles mauvaises herbes, et à peine commencent-elles à verdir qu'un coup de charrue les enterre. Si la nature pouvait être vaincue, elle le serait par la jachère. On obtient bien par d'autres moyens, par les récoltes sarclées, par exemple, le

tement.

nettoiement du sol, mais beaucoup moins parfai- | aux agents atmosphériques. En nous appuyant sur les faits pratiques et sur la grande autorité agronomique que nous venons de citer, nous pouvons donc établir qu'il ne faut pas plus porter contre la jachère une condamnation absolue que la proclamer toujours nécessaire. Nous pensons tendue sous l'influence du drainage, des amendements calcaires, des engrais et des progrès de la mécanique agricole, et n'être plus qu'une exception après avoir été la règle générale. Mais nous reconnaissons son utilité pour détruire les mauvaises herbes et surtout le chiendent et l'avoine à chapelets, pour faciliter la décomposition des matières organiques de la couche arable, pour favoriser l'ameublissement des sols tenaces et la formation des engrais atmosphériques à l'aide de l'air, de l'eau et de la chaleur solaire, et qu'à cause de tous ces avantages, elle a bien souvent sa raison d'être dans les terres à bon marché où manque un capital suffisant.

« Personne ne doute, d'autre part, que les parties d'humus renfermées dans l'argile tenace, se trouvant, par la jachère, exposées au contact de l'air, ne deviennent plus susceptibles d'être utilisées par les racines des plantes et par consé-même qu'elle doit diminuer graduellement d'équent plus propres à servir à leur nutrition. Sous ce point de vue, la jachère n'est qu'agent et n'augmente pas elle-même la fertilité du sol. Quelques personnes ont prétendu borner là son influence; mais elle fait plus, elle enrichit réellement le sol, seulement beaucoup moins celui qui est pauvre et épuisé que celui qui a encore quelque force; car la force seule peut produire la force. Sur le sol épuisé, elle n'agit, pour ainsi dire, que mécaniquement, en l'ameublissant et en détruisant les mauvaises herbes; sur l'autre, elle agit encore chimiquement. Si donc la jachère est nécessaire dans le premier cas, dans le second, elle peut être à la fois nécessaire et utile.

« La nature n'est jamais inactive; elle travaille sans interruption, et dans nos intérêts, si nous l'aidons dans son travail. Ainsi, pendant les intervalles de culture de la jachère, elle couvre les champs d'une verdure renouvelée chaque fois que la charrue l'a détruite, et pour la produire, elle met à contribution non-seulement la terre, mais aussi l'air, l'eau, la lumière et la chaleur. Le sol reçoit donc par les végétaux qu'enfouit la charrue, non-seulement ce qui vient de luimême, mais encore ce qui vient de l'atmosphère et dont il s'enrichit.

« Je serais disposé à attribuer encore à la jachère une autre manière d'enrichir le sol : c'est celle qui provient des labours plusieurs fois répétés, qui mettent toutes les parties en contact avec l'air et les font jouir des influences atmosphériques. Des savants ont avancé qu'une terre est d'autant plus fertile qu'elle a la propriété d'attirer ou d'absorber plus de vapeurs ou exhalaisons atmosphériques. Or, les labours répétés de la jachère mettent la terre à même d'opérer cette absorption plus tôt que les labours donnés en une autre saison où l'air contient moins de vapeurs. Mais ce n'est pas seulement par l'humidité qu'elles y apportent que ces vapeurs enrichissent le sol, car dans ce cas les années les plus pluvieuses seraient aussi les plus fertiles; il faut qu'elles contiennent encore d'autres principes qu'elles déposent dans le sol, et, si celui-ci n'est pas couvert de plantes en végétation, les racines et les débris qu'il contient, exposés à l'air par la charrue ne manqueront pas de s'approprier les parties fertilisantes de l'atmosphère. Nous remarquerons, en outre, qu'une jetée étroite de terre argileuse, qui, après avoir subsisté longtemps, est détruite et cultivée, devient plus fertile que le champ voisin qui a fourni la terre pour la former. Il faut donc nécessairement que cette fertilité provienne de l'atmosphère qui agissait sur les deux surfaces de cette jetée. »

La chimie moderne a rendu compte des effets de fertilisation dont parle Schwerz, en étudiant les eaux météoriques et la formation de composés nitrogénés dans le sol exposé par les labours

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Assolement avec fourrages en rotation.— D'après ce que nous avons dit de la prétendue antipathie des plantes à se succéder à ellesmêmes, il est évident que l'alternat, adopté dans les assolements, a sa raison d'être dans la nécessité de créer, sous une forme donnée, le fumier nécessaire pour obtenir le plus haut rendement possible en récoltes de toute espèce, tout en augmentant sans cesse ou en maintenant, quand elle atteint la limite supérieure, la fertilité des terres. Il suit de là que pour opter rationnellement entre les diverses combinaisons culturales qui peuvent se présenter il faut se rendre compte à l'avance de la quantité d'engrais dont aura besoin une rotation donnée, et aussi de la quantité qu'elle permettra de créer annuellement par l'alimentation des animaux. Quant au choix de ceux-ci, il est soumis évidemment aux conditions diverses de climat, d'habitude des populations, de sol, de débouchés et de capital disponible.

Assolements avec fourrages vivaces en rotation.— 1° Assolements avec pâturages.- Cette méthode de culture forme ce qu'on a appelé l'agriculture pastorale mixte, dans laquelle on peut considérer comme règle avec Schwerz:

1° Que les céréales réussissent d'antant mieux que la terre est plus parfaitement couverte de gazon, ou, en d'autres termes, a été plus longtemps en pâturage;

2o Que la terre se regazonne d'autant plus mal qu'elle a porté pendant un plus grand nombre d'années des récoltes épuisantes;

3o Que le champ doit rester en pâturage d'autant plus longtemps qu'il est en plus mauvais état et vice verså;

4° Que la culture peut durer d'autant plus que l'on fume mieux;

5° Que le terrain en friche s'améliore plus par la pâture que lorsqu'on le fauche;

6° Qu'il s'améliore plus lorsqu'on y laisse les bêtes non-seulement le jour, mais aussi la nuit; 7° Que ce n'est pas seulement la propension d'un terrain à produire de la pâture, ou son or

ganisation physique, qui doit faire décider si le nombre d'années qu'il reste en friche sera augmenté ou diminué, mais aussi le rapport qui existe entre le profit net provenant de la culture et celui que rend le bétail;

8° Que la meilleure manière de commencer le défrichement est de semer d'abord de l'avoine à sa disposition et, lorsqu'on en a, de débuter par une jachère complète et fumer pour grains d'hiver.

Les assolements avec pâturages en rotation conviennent évidemment aux terres pauvres des montagnes et des plaines. Voici quelquesunes des formules suivies dans la pratique :

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Pommes de terre fumées.

Épeautre ou avoine avec graine de trèfle.

Trèfle.

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Assolements avec prairies artificielles. — Ces assolements sont appelés alternes ou à cultures alternes parce que, dans la rotation des récoltes, les céréales et les récoltes d'exportation en général alternent avec les récoltes fourragères, c'est-àdire productrices des grains.

Mathieu de Dombasle a posé de la manière suivante les principes de ces assolements:

« 1° On doit intercaler les récoltes épuisantes et les récoltes améliorantes de manière à entretenir le sol dans le meilleur état de fertilité possible.

2o Les récoltes sarclées doivent revenir assez souvent pour maintenir le terrain bien net de

plantes nuisibles. Dans la plupart des circonstances, l'intervalle de quatre ans est le plus long, qu'on appelle souvent vieille-jachère, parce qu'en effet elle en tient lieu dans bien des cas.

3o Le fumier doit toujours être appliqué à la récolte sarclée, parce que les cultures qu'elle reçoit détruisent les mauvaises herbes dont le fumier a apporté les semences ou dont il a favorisé le développement.

4° Les récoltes sarclées doivent recevoir des cultures fréquentes, à la houe à main et à la houe à cheval, de manière qu'il n'y vienne pas à graine une seule mauvaise herbe.

5° On doit éloigner autant que possible les récoltes du même genre; on doit, en particulier, éviter généralement de placer deux années de suite deux récoltes de céréales.

6o Le trèfle, la luzerne, le sainfoin, et, en général, les plantes à fourrages destinées à être fauchées ou pâturées doivent toujours être placées dans la céréale qui suit immédiatement la récolte sarclée et fumée.

7° On doit faire choix, pour l'assolement d'un terrain, des plantes qui conviennent le mieux à la nature du sol, et elles doivent être placées dans un vide convenable pour que les cultures préparatoires que chacune d'elles exige puissent se donner avec facilité.

8° L'assolement qu'on adopte doit produire assez de fourrages pour nourrir un nombre de bestiaux suffisant pour fournir la quantité d'engrais que l'assolement lui-même exige. On peut cependant s'écarter de cette règle, lorsqu'on a d'autres ressources pour la nourriture des animaux dans les prairies naturelles, etc.

9o Le meilleur assolement est celui qui donne le produit net des frais le plus considérable; car, en définitive, le profit doit toujours être le but de l'agriculture. Mais il faut qu'un bon assolement donne ce profit sans épuiser le sol, et, au contraire, en le maintenant en état d'améliora

tion. »

Comme exemples d'assolements alternes avec prairie artificielle, nous donnons les suivants :

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Une distillerie de betteraves est annexée à cette exploitation. L'assolement de Grignon est un modèle de combinaisons culturales au triple point de vue de la répartition des travaux, de la fumure et de la variété des produits.

L'assolement suivi près de Rennes par M. Bodin est semblable à celui de Grignon, à l'exception de la cinquième sole qui n'existe pas chez M. Bodin, dont l'assolement ne compte que six rotations. Voici d'autres assolements indiqués par Schwerz:

ire année. Chanvre ou tabac avec très-forte fumure.
Froment, puis navets dérobés.

2e

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de l'assolement. On a même la latitude nécessaire Ordinairement, la luzerne se cultive en dehors pour la conserver aussi longtemps qu'elle donne des produits suffisants. Dans certaines exploitations cependant, là, par exemple, où la terre est assez ciennes fumures et de bons labours pour que cette riche et assez profondément fertilisée par d'anplante si importante, qu'Olivier de Serres appelait la merveille du mesnage, et qui renaît constamment sous la faulx, se développe et garnisse rapidement le terrain, de manière à donner dès la seconde année un produit abondant, on la fait souvent entrer dans la rotation des cultures qui composent l'assolement. Ainsi, nous avons vu qu'à Grignon la huitième sole est consacrée à la luzerne.

Dans la plaine de Nimes, sous un soleil ardent où les fourrages annuels sont impossibles, on suit l'assolement suivant dans lequel 7/12 sont en prairies temporaires et 5/12 en froment.

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Froment avec navets dérobés.

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ge et 10e

11 et 12e

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Assolement avec prairies naturelles en rotation. En général, les prairies naturelles lentes à se former, situées dans des terres de vallées spécialement propres à la production des herbages, et à cause de la durée presque infinie de ces productions et de leur importance fondamentale dans l'économie de la ferme, sont placées en dehors de toute rotation et forment une culture à part qui est l'âme, le pivot de toutes les autres. Cependant, dans certaines conditions de sol et de climat, dans des terres à surface bien horizontale, riches en eaux excellentes pour l'irrigation, et avec un soleil ardent, en un mot, dans la double condition fondamentale de la haute production herbifère, humidité et chaleur d'insolation sur une terre très-riche, on fait quelquefois entrer les prairies naturelles dans la rotation d'un assolement.

C'est ainsi que dans la Lombardie, que l'on a appelée avec raison la Flandre du midi, on suit l'assolement suivant, connu sous le nom d'assolement de Lodi :

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